Le photographe congolais Kiripi Katembo Siku s’affiche au Festival d’Avignon

 

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Le photographe congolais Kiripi Katembo Siku dans son exposition "Yango" à l'Ecole d'art au Festival d'Avignon.

Siegfried Forster / RFI

Il a conçu l’affiche officielle de la 67e édition du plus grand festival de théâtre en Europe. Entretien.

Quelle est l’histoire derrière cette photo qui est sur le
programme et l’affiche officielle de cette 67e édition du Festival
d’Avignon ?

Cela fait partir d’une aventure où je me suis lancé dans les rues de
Kinshasa. Je commençais à photographier les mouvements des gens, les
rues, l’installation urbaine et sociale d’un peuple qui, inconsciemment,
vit une installation contemporaine. Cela m’a amené à m’arrêter, à
regarder plusieurs fois, et puis à prendre une photo. C’est ainsi que
j’ai commencé à faire des portraits de paysages des villes comme
Kinshasa, Brazzaville, Ostende. C’est ainsi que j’ai commencé à voyager
dans les différentes villes, à m’arrêter, à regarder, à discuter avec
des gens et après à prendre des photos.

 

Qu’est-ce qu’on voit sur cette image affichée un peu partout et qui intrigue autant ?

 

C’est une photo que j’ai prise à Kinshasa. C’est l’arrêt en image d’un
enfant qui revenait de faire des petits achats personnels. Moi, je suis
resté tranquillement derrière ma caméra en train d’attendre un moment
paisible. C’est à ce moment-là que j’ai « chopé » ce petit enfant qui
sortait d’une boutique et qui marchait dans la rue.

 

Vous montrez au Festival d’Avignon vos deux séries Mutations et Un Regard,
réalisées entre 2008 et 2012 à Kinshasa et à Brazzaville. On y voit des
bribes de terre, de ciel, de maisons, de flaques d’eau, de personnages…
Quel est votre rapport avec ces deux villes ? Êtes-vous plutôt un
chasseur ou un pêcheur d’images ?

 

Je suis un écrivain qui écrit avec une caméra. Je suis un peintre qui
peint avec une caméra. J’essaie de faire des tableaux, de raconter une
histoire à plusieurs titres, à plusieurs facettes, sur une ville, un
milieu, un lieu, des gens, des vies…

 

Vous êtes actuellement dans la capitale du théâtre, de l’art vivant.
En tant que photographe vous êtes ici parmi des comédiens, danseurs et
metteurs en scène ?

 

Je me sens très à l’aise parce que Kinshasa est aussi une ville de
théâtre. C’est une scène de théâtre vivante qui existe depuis une
centaine d’années. Là-bas, tous les jours, il y a du théâtre, il y a des
gens qui, inconsciemment, font du spectacle. Et c’est à cause de ces
spectacles publics, ces spectacles urbains, que je me suis intéressé à
prendre des photos de cette réalité, de ces « installations ». Dans mes
photos, il y a ce côté installation urbaine des gens. Quelque chose que
vous allez facilement trouver dans des pièces de théâtre ou dans des
œuvres artistiques. Ce qui m’a étonné, c’était cela : comment les gens
arrivent-ils, dans leur vie de tous les jours, à une mutation des
choses, à faire des installations qui sont presque du théâtre.

 

L'affiche officielle du 67e Festival d'Avignon.

Kiripi Katembo Siku

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Yango, une exposition de Kiripi Katembo Siku dans le cadre du Festival d'Avignon. Jusqu'au 26 juillet à l'Ecole d'art. Entrée libre.

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