31 10 13 JA – Jean-Paul Epenge : "Le M23 a quitté Bunagana, Makenga se trouve en RDC"

Jeune
Afrique : Quelle est la situation sur le terrain au cinquième jour de
l'offensive des FARDC, appuyée par la brigade internationale ?

Jean-Paul
Epenge :

La situation est calme. Mais, aujourd'hui [30 octobre] à 11 heures [locales], les troupes du M23 ont quitté Bunagana, avec
armes et munitions. Nous nous sommes repliés mais nous restons sur le territoire
congolais. Notre stratégie consiste à ne pas se battre contre les éléments de la brigade d'intervention des Nations
unies.

Bertrand
Bisimwa, le chef politique de votre mouvement, aurait quitté Bunagana pour
Kampala. Confirmez-vous cette information ?

Oui,
les cadres du mouvement ont quitté Bunagana pour se rendre à Kampala. Des
contacts entre les délégués de Kinshasa et ceux du M23 demeurent et les
pourparlers continuent. Présentement, le chef de notre délégation, René Abandi,
discute avec la médiation pour voir comment finaliser le projet
d'accord.

Le
M23 serait-il finalement prêt à signer le projet d'accord présenté par le
gouvernement congolais à Kampala ?

Kinshasa
n'a jamais présenté les choses telles qu'elles sont. Intégration dans les FARDC
? Nous n'en voulons pas ! La plupart de nos soldats sont des jeunes dont les
parents vivent encore dans les camps des réfugiés au Rwanda, en Ouganda et
ailleurs. Ils ont donc vocation à protéger leurs familles qui sont souvent
menacées par les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDRL). Si
des dispositions sont prises pour éliminer la menace FDRL, nous nous
démobiliserons nous-mêmes.

L'essentiel
pour nous, c'est la question de l'amnistie et de la traque des
FDRL.

Quant
à l'amnistie, nous sommes d'accord mais exigeons une amnistie globale. Pourquoi
Kinshasa veut-il exclure Sultani Makenga [chef militaire du M23, NDRL] et
certains autres chefs militaires du M23 ? Ils sont certes sous le coup des
sanctions des Nations unies, mais ils ne sont pas recherchés par une juridiction
internationale.
Concernant l'avenir des chefs politiques, c'est une question
subsidiaire : chacun décidera au moment opportun. Cela dépendra de l'accord que
nous allons signer. L'essentiel pour nous, c'est la question de l'amnistie et de
la traque des FDRL.

Avec
la reprise par l'armée de tous les territoires que vous contrôliez, pensez-vous
être aujourd'hui en position de force pour poser vos conditions à Kampala
?

Tout
le monde insiste sur la solution politique à cette crise. Ce n'est pas pour
rien. Nous, nous sommes retirés volontairement pour démontrer notre bonne foi.
Nos neuf brigades sont intactes sur des collines. Nous appelons donc la
médiation à convoquer les belligérants, sinon nous prendrons nos
responsabilités. Il ne sera pas question pour nous d'aller vivre dans les camps
des réfugiés.

Pour
le M23, la solution passe toujours par les pourparlers de
Kampala
?

La
solution passe par les négociations. Car même si le M23 disparaît, les problèmes
du Congo demeurent. À l'Est, il y a une trentaine de groupes armés qui demeurent
actifs.


se trouve Sultani Makenga ?

Le
général Makenga se trouve toujours sur le territoire national.

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