Ignorés des médias… oubliés des historiographies officielles… Les tianAnmens des étudiants africains par Anicet MOBE FANSIAMA
« Jai pensé avec quelques
uns que les étudiants constitueraient à la longue un ferment
révolutionnaire capable de contribuer au changement radical de la
société »B. Verhaegen ,1978.*
Alors que depuis 1915-1917, les
engagements intellectuels des étudiants dAfrique noire
constituent dune part une composante de la mémoire historique du
continent et dautre part une des expressivités culturelles de
lintelligentsia africaine ; les mouvements étudiants
africains restent méconnus.
Dannée en année, depuis juin 1989, les médias occidentaux et la
presse écrite – y compris les bulletins de certains partis
politiques :Lhebdo des socialistes du 09 mai 2009 –
mobilisent de considérables ressources journalistiques pour
commémorer lécrasement à Pékin du mouvement étudiant.
En revanche, une chape de plomb
enveloppe les sanglantes répressions qui frappent les contestations
estudiantines africaines aussi bien avant quaprès la tragédie de
la Place Tiananmen. Et si nous parcourrions quelques uns de multiples
itinéraires intellectuels et politiques quavaient empruntés les
mouvements étudiants africains dont les véritables enjeux et la
profonde signification sont encore de brûlante actualité.
En 1988, la Bibliothèque de
Documentation Internationale Contemporaine de Nanterre( BDIC) publie
sous la direction de Geneviève Dreyfus et Laurent Gerevereau un
ouvrage de plus de 250 pages, à loccasion du XXe
anniversaire de Mai 68. Les étudiants africains sont absents alors
que le livre sintitule : Mai 68. Les Mouvements étudiants en
France et dans le Monde et consacre plusieurs pages aux expériences
européennes, américaines et latino-américaines.
La même année, en Belgique, « Espace
de Synthèse »
quédite
la Communauté française publie une plaquette de 54 pages
intitulée : « Mai 68… et vingt printemps de plus ».
Les expériences africaines ne sont guère évoquées alors quun
chapitre aborde des questions relatives aux « Suites de Mai 68
hors de France : vers une politique internationale de la
jeunesse et évolution de la contestation et de contestataires dans
le monde ».
Par ailleurs, lexcellent ouvrage de
Didier Fischer sur les étudiants en France, consacre, certes un long
chapitre (pp. 185-259) aux engagements estudiantins à propos de la
question coloniale mais ignore carrément les organisations
estudiantines africaines qui ont fleuri en France dès 1950.
Pourtant
lauteur souligne lardeur avec laquelle J. David, président de
lAge de Nancy, sest acquitté de la tâche que lUnef lui a
confiée le 18 décembre 1937 :établir des contacts avec les
associations détudiants de villes universitaires de la France
doutre-mer1.
Il nest donc pas étonnant quen
1988 et 2008 (30e et 40e anniversaires de Mai
68) des initiatives aient fleuri pour combler ces lacunes. Citons
entre autres :
– RFI, sur le plateau de lémission
« Mémoire dun continent », Elikia MBokolo reçoit
Fabienne Guimont, auteure de « Les Etudiants africains en
France » (Harmattan 1997) et Anicet Mobe pour débattre des
contestations estudiantines en Afrique.
– Le 06 juin 1999, Philippe Leymarie de
Rfi accueillit Anicet Mobe sur le plateau d« Ainsi va
lAfrique » pour évoquer la mémoire des étudiants
congolais massacrés le 04 juin 1969 dans les rues de Kinshasa.
-Les magazines « Jeune Afrique,
lAutre Afrique » et le quotidien « La Croix »
ont accordé un espace aux expériences africaines2 ;
notamment le Mai 68 sénégalais3.
Par ailleurs, au Colloque organisé par
luniversité de Versailles Saint Quentin en Yvelines sur le thème
« Eclats de voix : Mai 68, le miroir brisé » ;
invité par Madame Armelle Le Bras-Chopard, Anicet Mobe traite de
« Les oubliés de lhistoire : Révoltes étudiantes en
Afrique », le 17 novembre 1998.
Le 17 juin 2008, le Germe (Groupe
détudes et de recherche sur les mouvements étudiants) organise
un séminaire à lInstitut de Science politique de Paris, à
loccasion du 40e anniversaire de Mai 68. Anicet Mobe
développe le thème « Les mouvements étudiants des années 60
en Afrique, en général, au Congo, en particulier », à
linvitation de J. PH. Legois. Celui-ci est chargé de mission
auprès de la ville de Reims et du Germe pour créer un centre
danimation, darchives et de recherches sur les mouvements
étudiants. Il a coordonné la publication des actes « Archives
et mémoires étudiantes : état des lieux ».
Mouvements
étudiants africains 1925-1960 : Non au syndicalisme étudiant
corporatiste. « Nous avons besoin des idées
vivantes permettant dagir sur un monde vivant devenant plus
humain »Mamadou Dia
En 1915, la police coloniale française
procéda à larrestation, en Madagascar, des centaines
dintellectuels parmi lesquels des dizaines détudiants, tous
marqués par la tradition politique héritée de la monarchie mérina,
soucieuse de former des élites pour servir le pays.
Ils étaient membres du VVS :
Vy,Vato, Sakelika ; mouvement nationaliste né en 1913 à
Antananarivo dont lobjectif était de développer la personnalité
malgache et de conduire le pays à lindépendance.
Deux étudiants figurent parmi les
condamnés au procès de 1916 : Joseph Ravoahangy
Andrianavalona, étudiant en médecine, condamné à mort. La
sentence a été commuée en une peine de prison à vie. Robin a été
condamné aux travaux forcés à perpétuité. Amnistié en 1920,
Ravoahangy reprit et acheva ses études. Il fut, à nouveau, condamné
à mort lors du procès intenté contre les leaders politiques du
soulèvement populaire de 1947 réprimé avec férocité :
100.000 morts.
En 1974, les
étudiants ont été en première ligne dans les évènements
sanglants ayant conduit à la chute de lEmpereur Haïlé Sélassié.
En somme, cest « entre 1917 et 1936 quapparaissent les
premiers mouvements de contestation estudiantine éthiopiens, tant en
Ethiopie quaux Etats-Unis dAmérique, en France et au Royaume
Uni. »4.
Le 07 août 1925,
21 étudiants originaires de lAfrique de louest britannique –
Gambie, Ghana, Nigéria et Sierra-Leone – se réunissent chez lun
dentre eux (Ladipo Solanké du Nigéria) à Londres :5,Lancaster
Road à Bayswater. Ils fondent le WASU (West African Students
Union)5.
Lassociation se fixe comme objectif général de donner aux
étudiants africains la possibilité de débattre des questions
touchant léducation, léconomie, la politique, le commerce et
de coopérer avec le NCBWA (Congrès national de lAfrique
occidentale britannique), fondé à Accra en 1920.
Transcendant les clivages ethniques et
nationaux, la Wasu fut considérée comme la branche estudiantine du
Ncbwa qui exigea du gouvernement britannique dadopter des mesures
politiques et sociales devant conduire les colonies à lautonomie.
Le Ncbwa exprima aussi laspiration des peuples africains à
lunité de lAfrique occidentale.
Le panafricanisme, lanticolonialisme
et le nationalisme avaient fortement influencé la démarche
intellectuelle de ces étudiants. La doctrine de Marcus Garvey
amplifia lélan de cette démarche intellectuelle quexhorta
vivement le docteur Bankole – Bright, membre du Conseil législatif
du Sierra-Leone et du Ncbwa, en visite à Londres. Solanké Ladipo
fit de son engagement au sein de la Wasu, un véritable sacerdoce. Il
assuma les charges de secrétaire de 1925 à 1958.
La Wasu apporta un soutien actif au
leader ghanéen NKrumah, lors de la création du secrétariat
national Ouest-Africain en 1947. Cet organisme a été mis en place
au lendemain du 5ème Congrès panafricain de Manchester
en 1945 qui proclama « la détermination des Africains à être
libres et exigea lautonomie et lindépendance »6.
Donner aux résolutions du Congrès panafricain un cadre
dapplication concrète : tel fut le but de ce secrétariat.
En septembre 1941, aux Etats-Unis, à
New-York des étudiants originaires du Gold Coast (Ghana), Ouganda et
Nigéria se rassemblèrent au sein de lASA, lAssociation des
étudiants africains. En 1942, MKrumah est élu président de
lAsa, lors de la convention tenue à New-York du 6 au 10
septembre. Il insista sur lunité panafricaine pour libérer
lAfrique et la renforcer sur la scène internationale. Il initia
la création dun journal « The African Interpreter »
quédita Jones-Quartey.
Trois intellectuels influencent sa
démarche et sa pensée. Il sagit, en loccurrence de Garvey
Marcuse, auteur en 1923 de « Philosophy and opinions » ;
de William Du Bois, auteur en 1903, du livre « The souls of the
black folk » (les Ames Noires) qui sera la « Bible dune
école militante » et de Kingsley Mbadiwe, initiateur de la
création de lASA et auteur en 1942 de « British and Axis
Aims in Africa », qui remit fondamentalement en cause le
principe du colonialisme.
LAsa se voulait le porte-parole du
continent africain, aussi « elle fit savoir avec véhémence
son mécontentement quant à la non-application de la Charte de
lAtlantique au sein de lempire britannique »7.
Elu Président de la République du Ghana, NKrumah noublia pas
cet épisode de sa vie, aussi « soutint-il financièrement la
Feanf et la Wasu. Sous son impulsion, le mouvement étudiant connut
un grand dynamisme »8.
En 1951, au Portugal les étudiants
originaires des colonies portugaises se regroupèrent au sein du
Centro dos Estudos Africanos où ils débattaient du rôle de la
culture dans la lutte de libération nationale ; « La
plupart dentre eux, Mario de Andrade, Edouardo Mondlane, Amilcar
Cabral, adhérèrent à un important mouvement antifasciste, le
Movienmento de Unidade Democratica Juvenil, dont Agostino Neto fut
lun des membres du comité central »9.
A lissue
des congrès constitutifs tenus à Lyon (5, 6, 7 avril 1950) et à
Bordeaux (28, 29, 30 décembre 1950) les étudiants originaires des
colonies françaises dAfrique noire créent la FEANF(Fédération
des Etudiants dAfrique Noire en France) en optant clairement pour
un syndicalisme étudiant, politiquement engagé aux côtés des
peuples africains dans leurs luttes de libération politique10.
Le premier comité
élu au 1er congrès (21, 22 mars 1951) fut présidé par
mademoiselle Solange Faladé (Dahomey). Monsieur Amadou Mohktar MBow
en était le secrétaire général.
La Feanf dénonça
toutes les réformes institutionnelles quelle considérait comme
des tentatives de la France de maintenir lAfrique sous son joug
colonial : quil sagisse de lUnion française (1946-56)
qui accorda la citoyenneté aux colonisés alors quétaient
maintenues les relations de sujétion et dexploitation coloniale
entre la métropole et ses territoires doutre-mer ! ou de la
Loi-cadre (1956-1957) qui na point modifié le fait colonial. En
1958, la Feanf mena campagne pour le non au référendum proposé par
le général De Gaulle. La Feanf soutint publiquement les Algériens
alors que les députés africains se montrèrent discrets sur la
question algérienne.
Les positions
politiques adoptées par les étudiants africains leur ont valu de
très graves ennuis avec les autorités françaises allant de la
suppression des bourses aux expulsions des étudiants (en
janvier-février 1961 de Michel Ndoh, Joseph Etoundi et Tchatchat
Njinga) en passant par les saisies de LEtudiant dAfrique
Noire, lorgane de la Feanf (en 1956, février 1958) entraînant
parfois des poursuites judiciaires contre les rédacteurs (Albert
Tévoédjre en avril 1957) et une dure répression des manifestations
organisées par la Feanf, notamment en 1961 après lassassinat du
Premier ministre congolais Patrice Lumumba.
La Feanf a
toujours milité pour une Afrique unie comme en témoigne la brochure
publiée en 1959 en français et en anglais, intitulée Les
Etudiants africains et lunité africaine. La Feanf saffirma
aussi sur la scène internationale ; en 1957, elle délégua
Osende Afana à lONU pour y défendre le dossier de la révolution
camerounaise. Du 26 décembre 1957 au 1er janvier 1958,
Ousmane Camare et Amadou Gaye représentèrent la Feanf à la
conférence afro-asiatique du Caire en Egypte.
Les années qui
suivirent les indépendances furent le temps des désillusions :
coups détat militaires et instauration des partis uniques ;
de nombreux leaders du mouvement étudiant ont accédé aux postes de
responsabilités politiques.
Certains nhésitèrent pas à
traquer les étudiants, à réprimer avec une violence inouïe toute
velléité contestataire estudiantine11.Quelques-uns
offrirent aux autocrates – décriés hier – les ressources
intellectuelles qui ont permis aux régimes autoritaires de légitimer
des pratiques politiques qui ont confisqué les libertés publiques.
Cest ainsi que certains observateurs ont qualifié les luttes
étudiantes de 1950 à 1970, « des luttes des places et non pas
de luttes des classes ».
Mouvements étudiants 1965-1990 : Pôles de résistance à
lhégémonie des Partis uniques
Dès leur constitution (1925-1961), les
mouvements étudiants se sont structurés en cénacles
dintellectuels pour penser le devenir de lAfrique au milieu des
luttes sociales et politiques des masses afin de contribuer à
libérer lAfrique du joug colonial et à lémancipation
politique des peuples africains.
Au lendemain des indépendances, les
mouvements étudiants élargissent les espaces intellectuels pour
sopposer à lasservissement des intelligences quimpose la
dérive totalitaire des pouvoirs post -coloniaux. Ils se transforment
ainsi dans leur pays respectifs en pôle dopposition à
lhégémonie des partis uniques, servant ainsi de lieu de libre
expression politique.
Tel a été le cas dans de nombreux
pays, notamment au Congo-Zaïre où le mouvement étudiant sest
constitué en retard (mai-juillet 1961) par rapport à dautres
pays. Le premier congrès constitutif de lUnion générale des
étudiants congolais(Ugec)se déroule du 04 au 07 mai 1961 à
Léopoldville(Kinshasa) au campus universitaire Lovanium :les
étudiants élisent un comité que préside Henri Takizala ,assisté
de Léon Nussbaumer, Joseph NSinga et Charles Bokonga.
LAssociation générale des étudiants de Lovanium(Agel) voit le
jour au mois de juillet1961.Joseph NSinga en est le premier
président.
En dépit de ce retard, le mouvement
étudiant saffirma très vite à la fois comme une avancée
intellectuelle significative par rapport à dautres démarches
antérieures analogues et comme une force sociale dynamique en
faisant preuve dune lucidité politique étonnante.
Expression dune frange de la société
civile voulant saffranchir de larbitraire du pouvoir pour
conquérir des libertés publiques, les contestations estudiantines
ont mis en évidence les contradictions et les soubresauts politiques
qui ont émaillé lhistoire du Congo. Refusant toute forme de
tutelle-idéologique et politique – le mouvement étudiant assura
la relève des partis politiques – supprimés depuis le discours
présidentiel du 12 décembre 1965 – et des syndicats ouvriers,
contraints par le régime de fusionner en 1967.
Ainsi sexplique la férocité avec
laquelle le régime déploya les appareils répressifs pour briser
cet élan jailli de la société civile12.
Le 04 juin 1969, les étudiants de
luniversité Lovanium et leurs collègues des Instituts
supérieurs : Institut Pédagogique National, Ecole Nationale
dAdministration organisent une manifestation pacifique pour
réclamer de meilleures conditions de vie, protester contre
lorientation totalitaire du régime et sinsurger contre
linféodation manifeste du gouvernement aux intérêts économiques
et financiers belges. Le gouvernement expulse le correspondant de
lAFP, Jacques Rivière, lequel a décrit minutieusement la
brutalité de la répression qui a fait des dizaines de tués. Les
dépouilles mortelles ne sont pas rendues aux familles ; un
relevé établi auprès des hôpitaux fait apparaître treize
victimes identifiées au soir du 4 juin.
Dans une allocution radiotélévisée,
le président Mobutu justifie ces assassinats en arguant que les
manifestants brandissaient des cocktails-molotov. Le ministère
public nen apporte aucune preuve lors du procès intenté contre
les leaders étudiants, qui furent pourtant condamnés à de lourdes
peines allant jusquà vingt ans de prison. Deux ans après, à
lissue dun autre procès, inique, dix étudiants sont condamnés
à une peine de servitude pénale à perpétuité.
Après la manifestation du 4 juin 1969,
le campus universitaire de Lovanium est occupé par des paras qui y
commettent des exactions. Depuis 1969, lannée académique est
régulièrement perturbée soit par des fermetures des universités,
soit par des suppressions de bourses aux étudiants contestataires
ainsi quà leurs collègues qui, à létranger, se solidarisent
avec les victimes de la répression. Alors que, jusquen 1965, la
bourse était à la fois un droit pour les étudiants et un devoir
pour lEtat, le parti unique (MPR) la transforme à partir de 1968
en un don du président-fondateur. Le régime sen sert comme moyen
de pression pour domestiquer la jeunesse et émousser son
militantisme.
Le 5 juin 1971, le président Mobutu
décide de fermer luniversité Lovanium et denrôler dans
larmée pour deux ans les étudiants coupables de commémorer le
massacre du 4 juin 1969. Cest une pratique héritée du régime
colonial, qui sanctionnait ainsi les élèves indisciplinés ;
Mobutu a lui-même été victime de cette pratique en 1951.
Affligeant paradoxe, pour un régime qui se voulait le chantre de
lauthenticité africaine, que de copier servilement les pratiques
coloniales les plus rétrogrades !
En 1969 et 1971, à lissue des
procès intentés contre les leaders des associations estudiantines,
de lourdes peines furent prononcées allant de la servitude pénale
principale à perpétuité : Tshibalabala, Mulamba, Célestin
Kabuya ; Jean-Baptiste Sondji, Pondja, Kayembe, José Iyanda,
Yangu, Tskinkuela et Jean-Marie Kinkela ; à 20 ans :
François Kandolo, Milingo, Kodasso, Shemathsi et Senga et 10 ans :
Muzümba, Tshitenge et Mway.
En février-mars 1989, les forces
armées zaïroises déploient des moyens considérables pour mâter
violemment les manifestations estudiantines.
Dès leur premier congrès en mai 1961,
les étudiants congolais revendiquent la cogestion de luniversité
associant autorités académiques, professeurs et étudiants. Ils
amorcèrent ainsi une démarche critique vis-à-vis dune
institution culturelle marquée par les pesanteurs idéologiques et
culturelles de ses origines coloniales, en dépit du dévouement et
des compétences professionnelles du corps professoral. Cette
démarche critique culmina en mars 1964 avec une grève spectaculaire
des étudiants de Lovanium13.Le
comité de lAgel est présidé par Hubert Makanda,assisté de
Parice Munabe ;Pierre NDolo ; Joseph Elliud et
José-Patrick Nimy.
Quatre ans avant le mai 68 français,
les étudiants congolais contestent lautorité académique et
revendiquent le droit dêtre associés à lexercice du pouvoir
académique. La grève exprima une volonté estudiantine de rupture
avec un certain académisme universitaire, souvent teinté
didéalisme naïf.
Enfermés dans leurs certitudes –
engluées dans limpensé (néo)colonial – la plupart des
autorités académiques de Lovanium et des professeurs perçurent la
démarche estudiantine comme une expression hérétique contre les
dogmes de leurs « conceptions » de luniversité,
proscrivant tout débat contradictoire.
Aujourdhui, dans les universités
belges et françaises, plus personne ne remet en cause la légitimité
de la représentation estudiantine – avec voix délibérative –
au sein des organes de direction.
La lucidité et lesprit de tolérance
des étudiants congolais en mars 1964 à Lovanium contrastent avec
lintolérance de létroitesse desprit observées en
Belgique, lors de la crise universitaire de 1968 qui aboutit à
lexpulsion des francophones de Louvain.
Alors quau Congo, dans les années
1960-1965, ce sont principalement les étudiants qui se préoccupaient
de lépineux problème du rôle de luniversité dans le devenir
et la transformation de la société, en Europe, avant 1968, la
réflexion fondamentale sur la fonction de luniversité fut
surtout lœuvre des professeurs qui souvent sexprimèrent en
dehors des cénacles universitaires.
En Belgique, il convient de citer les
publications des professeurs Jacques Drèze, Jean Debelle et Jean
Ladrière14.
En France, la revue Esprit –
dans sa livraison de mai-juin 1964 – publia un volumineux dossier
intitulé « Faire luniversité ». Parmi
les contributeurs, trois universitaires dont la vivacité desprit
allait se révéler, au fil des années, quasi inépuisable :
Pierre Bourdieu, Michel Crozier et Paul Ricoeur. Louvrage de
Georges Gusdorf, chez Payot en 1964, LUniversité en question
reste une référence par excellence.
Certes, entre 1945-1965, en Belgique15
et en France, les étudiants réfléchissent sur les programmes des
cours et les finalités de luniversité, ils contestent certains
projets gouvernementaux mais leurs revendications dans ce domaine ne
sont pas aussi systématiques et constantes. En France, la « critique
de luniversité reste dans les limites dun réformisme bon ton
qui sétonne lui-même de ses rares audaces révolutionnaires »16.
Force est de constater quau sein de
lunion des étudiants de France (UNEF), le corporatisme resta
longtemps le trait marquant des revendications étudiantes17.
Cest notamment grâce à la lutte contre la guerre dAlgérie
que le mouvement étudiant français prit peu à peu conscience de
véritables enjeux – culturels et politiques – de luniversité.
LUnef ne réussit pas à opposer un
front uni pour contrer le plan de réforme de lenseignement
supérieur élaboré par le ministre Fouchet et annoncé par le
gouvernement au mois de septembre 1964, alors que les étudiants
avaient exposé leurs exigences dans le Manifeste pour une réforme
démocratique de lenseignement supérieur.
« Lassemblée générale de
septembre vit laffrontement public et violent de deux tendances de
la gauche représentées au bureau : sy dénoncent la logique
technocratique et le réformisme néo-maïo des uns, la pratique
agitatoire et le corporatisme politisé des autres »18.
Les étudiants belges et français
contestant les réformes que leur imposent leurs gouvernements
nencourent ni la réprobation des autorités académiques ni les
répressions des pouvoirs politiques.
Par contre, au Congo en 1961-1965, les
étudiants affrontent à luniversité Lovanium, un pouvoir
académique étroitement dépendant dun « conseil académique
supérieur », siégeant en Belgique à luniversité
catholique de Louvain dont « les avis au conseil
dadministration à Lovanium étaient péremptoires »19.
Au Katanga, le gouvernement
sécessionniste de Tshombe – largement soutenu par de puissants
lobby politiques et financiers belges – dissout luniversité
officielle du Congo créé en 1955-1956 pour la remplacer par une
université de lEtat du Katanga, avec les concours des universités
de Gand et de Liège. Elles lui serviront de viviers pour puiser ses
principaux conseillers, notamment les professeurs Clémens et Mast
rédacteurs de sa constitution. Un conseil supérieur composé
,notamment des professeurs de Gand et Liège, exerce un étroit
contrôle sur luniversité du Katanga.
La tutelle académique de Louvain sur
Lovanium et celle de Liège sur luniversité du Katanga
reflétaient les relations de sujétion économique, diplomatique et
militaire néocoloniale de la Belgique sur le Congo, en dépit de
lindépendance. Le contentieux belgo-congolais autour du «
Portefeuille » illustre cette sujétion que dénoncent les
étudiants lors des congrès de lUgec (mai 1961 et août 1963) et
des colloques et séminaires de lAssociation générale des
étudiants de Lovanium(Agel).
Représentant les participations de
lEtat – depuis lEtat Indépendant du Congo – dans 79
sociétés, en 1960, le Portefeuille était estimé à 37 milliards
de Fb (valeur de capitalisation) et à 35 milliards (valeur
boursière). Quelques jours avant la proclamation de lindépendance,
le gouvernement belge dissout certaines grandes entreprises où le
nouvel Etat allait disposer dune représentation majoritaire. Ce
qui lui aurait permis délaborer et dappliquer des projets de
développement économique bénéfique aux populations congolaises
qui ont produit ces richesses.
En Grande-Bretagne, alors que les
sociétés étudiantes existent depuis 1737 (Royal Society Medical) à
Edimbourg (Ecosse) ; ce nest quen 1884 (le 26 janvier) que
« 97 représentants de facultés et de sociétés fondent le
Student Representative Council qui sassigne trois
fonctions : représenter les étudiants dans les affaires qui
les concernent, promouvoir une vie sociale et une unité académique,
être un médiateur entre les étudiants et les autorités. Son
premier président, Bell, avait étudié à Iéna, en Allemagne au
cours des années 1882 et 1883 et avait découvert lors dun voyage
à Strasbourg – alors allemande – le « Studenten
Ausschus »20.
Le Student Representative Council édita à partir de 1887, un
journal « The Student ».
En France, les universités existent
depuis longtemps ; il fallut, pourtant attendre 1877 pour que
les étudiants sorganisent en Assemblée générale des étudiants.
Les Age ne jouent quun rôle limité. Cest en Mai 1907 à Lille
que les Age sunissent pour constituer lUNEF21.
La prise de conscience de leurs
responsabilité dintellectuels chez les étudiants africains a
donc été fort précoce, en dépit – à cause ? – de
loppression coloniale. En France, en 1950, cet éveil éclot dans
un environnement culturel stimulant.
Rappelons la création en octobre 1945
par Aron, Camus et Sartre, de Temps Modernes, revue de
référence de lengagement de lintellectuel (de gauche)22.
En 1947, à Paris, la revue Présence Africaine est fondée
par Alioune Diop. Il reçoit lappui des intellectuels français de
renom : Georges Balandier, André Gide, Emmanuel Mounier et
Jean-Paul Sartre. Présence Africaine, sous certains aspects,
perpétue la tradition inaugurée dès 1932 par le Manifeste de
légitime défense, la revue des étudiants martiniquais en
France, et surtout lEtudiant noir (revue créée en 1934 à
Paris par des étudiants noirs) qui fut la tribune de rayonnement de
la « Négritude », un mouvement de pensée qui contribua
à lémancipation tant culturelle que politique de lAfrique
francophone23.
Présence Africaine fut un lieu
de prise de conscience politique des intellectuels africains, de
leurs responsabilités dans la décolonisation de leur continent. En
1953, elle consacra un numéro spécial (n°14) à la Feanf :
« Les étudiants noirs parlent ».
Lévolution politique de lUnion
des étudiants de France participe aussi de cet intense
bouillonnement culturel de laprès-guerre en France. LUnef fut
marquée notamment par la marginalisation de la droite en milieu
étudiant dune part ; cest ainsi que des chrétiens,
traditionnellement ancrés à droite glissent progressivement à
gauche.
Dautre part, une fraction de la
jeunesse se constitue en force politique spécifique où se
rencontrent étudiants chrétiens et communistes en rupture de ban
avec leurs aînés pour déterminer de nouvelles perspectives
dorganisation de la société française.
Contestations estudiantines : détonateur des
revendications démocratiques 1985-1990
Dans certains pays, la (re)naissance
des syndicats étudiants indépendants de jeunesses des partis
uniques a même précédé le retour au multipartisme. Le 21 avril
1990, les étudiants ivoiriens fondent la Fédération estudiantine
et scolaire de Côte dIvoire(Fesci) et le 30, le Président
Houphouet-Boigny réinstaure le multipartisme. Au Bénin, « Le
monde universitaire, comme ailleurs en Afrique, est le premier à se
mobiliser dans des stratégies qui sinscrivent dans la
continuité ; car le mouvement étudiant a lui aussi une riche
histoire »24.
A linstar de leurs collègues
ivoiriens, « le mouvement scolaire malien a fortement contribué
à lexpression de revendications démocratiques. Après
lexpérience ratée de la grève de 1979-1980, qui navait pas
été suivie par les travailleurs, lassociation des élèves et
étudiants du Mali et les associations de jeunes diplômés ont été
investies dune légitimité sociale de premier plan par le nombre
de leurs martyrs dans la répression militaire, par la place accordée
à leurs représentants dans tous les organes de la transition, et
par les revendications quelles ont imposées à celle-ci comme
priorités nationales »25.
Assassinats détudiants couverts
dun silence assourdissant par une presse asservie aux puissances
financières ; tracasseries policières, répressions
politiques ; suppression des bourses détudes, dissolution
des associations estudiantines indépendantes, fermetures des
universités, mise sous tutelle du Parti unique de lenseignement
universitaire ; propagande bruyante pour jeter lopprobre sur
les étudiants contestataires…
Cest ainsi que se déclinent sous de
multiples formes les « Tiananmens » des étudiants
africains depuis des décennies.
Faire des contestations estudiantines
des sources de production des instruments danalyse permettant aux
sociétés africaines de faire des choix fondamentaux avec
discernement… Semployer à faire de luniversité à la fois
un pôle de recherches scientifiques indispensables aux stratégies
de développement économique bénéfique aux masses et un foyer de
créativité pour fertiliser les expressivités culturelles et leur
donner un sens significatif… Telles sont quelques déclinaisons de
« Mai 68 » africains, longtemps avant le « Mai 68 »
français.
Pour (ne pas) conclure…
« Le rôle des mouvements
détudiants africains dans lévolution politique et sociale de
lAfrique est un processus qui se poursuit pour, espérons-le
ensemble, déboucher, un jour sur une véritable démocratie
enracinée dans notre destinée dAfricains »26.
Alors que dans la plupart des cas, les
pouvoirs coloniaux concevaient laccès des Africains à
lenseignement universitaire comme un bienfait que la métropole
accorde à quelques « indigènes » privilégiés appelés
à devenir des « élites » sur lesquelles elle pourrait
sappuyer pour fonder durablement lœuvre coloniale. Les
étudiants africains, au contraire, entendirent conférer à leur
formation intellectuelle des orientations radicalement différentes.
Le savoir lettré a été pour beaucoup
dentre eux, un des facteurs de prise de conscience des
contradictions coloniales et un instrument culturel sur lequel, ils
se sont appuyés pour sengager dans les mouvements démancipation
politique ayant abouti aux indépendances africaines.
Dans un contexte historique différent,
il appartient à la génération actuelle dévaluer les avancées
et les écueils des mouvements étudiants des années 50-70. Il leur
appartient aussi de renouveler les modes de penser et de militer afin
dintégrer dune part létude des engagements intellectuels
des étudiants dans leurs travaux de recherche universitaire et
dautre part de conceptualiser les orientations culturelles qui se
dégagent de nouveaux enjeux apparus aussi bien à luniversité
quailleurs dans la société ces dernières années pour les
intégrer dans les dynamiques de leurs mouvements de contestations.
Trois de ces enjeux méritent dêtre
soulignés : dabord, linébranlable volonté des masses
populaires déterminées à façonner lucidement le devenir de leurs
pays et leur créativité sociale que traduisent le dynamisme de
léconomie informelle ainsi que leurs mobilisations dans des
forums sociaux internationaux afin de faire entendre leurs voix dans
les concerts de laltermondialisation27
témoignent de leur volonté de reprendre linitiative historique,
en dépit du zèle des élites dappliquer les politiques des
institutions financières internationales et de se cramponner au
pouvoir, en trafiquant les constitutions.
Ensuite, le désastre – scientifique,
intellectuel et politique – que représente le nouvel ordre
éducatif quimpose aux Africains la Banque Mondiale, le Fmi, lOmc
et lUnion Européenne28,
privant les universités africaines de ressources financières pour
mieux les asservir à léconomie néolibérale mondialisée. Ce
désastre se trouve aggravée par les courants de pensée élaborés
par les Think Tanks et certaines universités américaines qui
fascinent de nombreux universitaires africains ainsi que certains
élus politiques, y compris en Europe.
Emprunter cette voie conduit dans une
impasse qui amplifie la pauvreté culturelle et les disqualifications
scientifiques des universités africaines alors que les Africains ont
un impérieux besoin dune université qui soit un lieu
délaboration critique des savoirs et de courants de pensée pour
sériger en instance critique exerçant une influence consciente
et raisonnée sur le devenir du continent.
Enfin, il
appartient aux étudiants de faire inscrire dans les programmes
denseignement supérieur, les études africanistes afin que leurs
travaux de recherche contribuent à africaniser les africanismes
universitaires et à les libérer du corset intellectuel
européocentriste de la plupart des centres détudes africaines
des universités euro-américaines.
Une telle démarche
intellectuelle ouvre un immense champ de réflexion portant,
notamment sur les fondements culturels, éthiques et épistémologiques
de l « Archéologie » des savoirs : leur
conception, leur contenu, leur pédagogie, leur didactique, leur
fonction sociale dans le devenir de nos pays ; ainsi que leurs
rapports – complexes et contradictoires – avec les expériences
vécues par les Africains, particulièrement les universitaires dans
leurs pratiques scientifiques.
Aussi est-il urgent de susciter et
dencourager des initiatives pour sauver et fructifier les riches
patrimoines scientifiques et historiques des africanismes
universitaires menacés de bradage et de déperditions dans lespace
universitaire francophone29.
93 ans après les lourdes condamnations
judiciaires de deux étudiants malgaches ; 84 ans après la
création de la WASU à Londres ;plus de 40 ans après lassaut
sanglant contre le campus universitaire de Dakar par larmée et le
massacre des étudiants congolais par la soldatesque de Mobutu dans
les rues de Kinshasa, force est de constater que de nombreux
contestataires davant-hier et dhier nont perdu ni la flamme
militante de leur jeunesse ni la vigueur de leurs engagements
intellectuels, en dépit de la violence sociale et dune volonté
délibérée dasservissement des intelligences.
Lintellectuel se distingue du
diplômé (universitaire et autre) par son engagement fécondé par
une conscience critique, débouchant sur une praxis créatrice.
Intervenir dans les débats de la cité, énoncer les principes et
les termes de ces débats : produire les outils conceptuels pour
construire ces débats ainsi que pour façonner lespace public où
se déroulent ces débats. Telle est la vocation première des
intellectuels comme nous lenseigne un récent ouvrage reprenant
des textes publiés par un intellectuel africain30.
Aux nouvelles générations de
fructifier ces précieux acquis pour consolider les exigences dune
intelligence-critique indispensable à lémergence et à
lépanouissement des élites intellectuelles et politiques dont
lAfrique a besoin pour maîtriser les mutations du XXIème
siècle.
Anicet MOBE FANSIAMA
Chercheur en Sciences
Sociales
Membre du Collectif des
intellectuels
Congolais. DEFIS
*Benoît
Verhaegen a enseigné au Congo de 1958-1971 à luniversité
Lovanium et de 1972-1987 à luniversité nationale du Zaïre.
Correspondant du Crisp(centre détudes et de recherches et
dinformations socio- politiques au Congo, il est(co)auteur de la
série Congo 1960 ;1961 ;1962 ;1963 ;1964 ;1965 ;1966 ;1967…Il
a crée et dirigé le Cedaf(centre détudes et de documentation
africaine ) à Bruxelles.
1
G. Fischer : Lhistoire des étudiants en France de 1945 à
nos jours, Flammarion, Paris 2000, pp. 190-194.
2
Anicet Mobe : a) « 30ème anniversaire de Mai
68. Et les étudiants africains alors ? », Lautre
Afrique, Paris du 20 au 26 mai 1998, pp. 32-33. b) « Kinshasa
a aussi connu son Mai 68 », La Croix, Paris 11 juin 1998, p.
15. c) « Il y a trente ans à Kinshasa… », Jeune
Afrique, Paris, 31 août, n°6 sept. 1999, pp. 80-81.
3
Ph. Gaillard : « Mai 68 au Sénégal », Jeune
Afrique n°1950, 26 mai-01, juin 1998, pp. 24-25.
4
B. Kiflé Sélassié : « Lutte des classes ou lutte
des places ? Regard dur les mouvements
détudiants éthiopiens de 1900 à 1975 »,
Le Rôle des Mouvements dEtudiants Africains dans lEvolution
politique et sociale de lAfrique de 1900 à 1975.
Unesco/LHarmattan, Paris 1993 ; pp.
169-171.
5
a) G. O Olusanya : The West
African StudentsUnion, Ibadan,
Daystar, Press,1982.
b) P. Garigue: “The West
African StudentsUnion: a study in cultural contacts”, Africa,
Vol. XXIII, n°1, 1953, pp. 55-69.
6 Elikia
MBokolo, LAfrique au XXe siècle, le continent convoité,
Seuil, Paris, 1985, p. 355.
7
Elikia MBokolo (dir.) : LAfrique Noire : Histoire
et civilisations, Tome II, Hatier, Paris 1992, p. 445.
8
Sékou Traoré, Responsabilités historiques des Etudiants
Africains, Anthropos, Paris, 1973, p. 90.
9
Elikia MBokolo (dir.), op. Cit., p.
461.
10
a) Sekou Troaroé : – Responsabilités historiques des
étudiants africains, Anthropos, Paris 1973. – La
fédération des Etudiants dAfrique Noire en France,
LHarmattan, Paris 1985.
b) F. Guimont : Les Etudiants
Africains en France (1950-1965), LHarmatan, Paris 1997.
c) Amaly Aly Dieng, Les Premiers Pas de la
Feanf, 1950-1955. De lUnion française à Bandung,
LHarmattan, Paris 2003.
d) Michel Sot (éd.), Etudiants Africains
en France, 1951-2001, Karthala, Paris, 2002.
e)Ch.Diane, La Feanf et Les Grandes Heures du
Mouvement Syndical Etudiant, collection Afrique Contemporaine,1990.
11J-P.NDiaye,La
Jeunesse Africaine face à limpérialisme, F.Maspéro/cahiers
libres 199-200.
12
-Anicet Mobe : « Contestations estudiantines et
problématique Zaïroise », in LAfricain, n°149,
1991, pp. 18-29.
– P. Demunter, Analyse de la contestation
estudiantine au Congo-Kinshasa et de ses séquelles. Travaux
Africains du Crisp n°132,Bruxelles, déc.1971
13
a) André-R. Ilunga-Kabongo : « Crise à
Lovanium », Etudes congolaises, vol. VI/4,avril 1964,
Inep, Léopoldville, pp. 61-98.
b) B. Verhaegen : « Sociologie
dune grève », Présence Africaine, n°52, 4ème
trimestre 1964, pp. 128-142.
14
-Jacques Drèze, « Lenseignement universitaire dans la
Belgique de demain », Revue nouvelle, juin 1963 ;
« Luniversité dans la société contemporaine et le
devenir de Louvain », Revue nouvelle, juin 1965, pp.
582-613.
-Jean Ladrière : « LUniversité
de Louvain aujourdhui et demain » in Université catholique
de Louvain, Centre consultatif pour les études, Louvain,1963.
15
Mathilde Collin : « Quand les étudiants pensent
luniversité », Revue nouvelle, Bruxelles, octobre
2008, pp. 68-77.
16
D. Fischer, op. Cit., p. 380.
17
Antoine Bélard, « Le syndicalisme étudiant,
hier-demain », in Tendances n°21, Paris, février
1963, pp. 3-5. Michel de la Fournière et François Borella, Le Syndicalisme étudiant, Seuil, 1957, pp. 38-44.
18
Alain Monchablon, Histoire de lUNEF de 1956à1968, Puf,
Paris, 1983, p. 164.
19,B.Lacroix,Pouvoirs
et Structures de lUniversité Lovanium, Cahiers du Cedaf
n°2/3,Bruxelles 1972,pp.27 et 56.
20
Robi Morder : « La Création dune union nationale
détudiants : le cas français, de lexception au
modèle ? », Matériaux pour lhistoire de notre
temps, BDIC, n°86, avril-juin 2007, p. 65.
21
Alain Monchablon, Histoire de lUNEF de 1956 à 1968, PUF,
Paris 1983.
22
Anna Boschetti, Sartre et les Temps modernes, une entreprise
intellectuelle, édit. De Minuit, Paris, 1985.
23
Lylian Kestellot, Histoire de la littérature négro-africaine,
AUF/Karthala, 2004, pp. 95-228.
24
R. Banégas : « Mobilisations sociales et oppositions
sous Kérékou », Politique Africaine, n°59, Karthala,
octobre 1995, p. 32.
25
M. Bertrand : « De la révolte à la troisième
République », Politique Africaine, n°47, Karthala,
octobre 1992, p. 10.
26
Extrait de la dédicace adressée à lauteur par B. Kiffé
Sélassié, co-auteur de Rôle des Mouvements détudiants
africains dans lévolution politique et sociale de lAfrique de
1900 à 1975, Unesco, LHarmattan, Paris 1993.
27
D.Moussa Dembele : « De Bamako à Naïrobi, les
forces vives du continent noir sorganisent »,Manière de
voir- Monde Diplomatique n°84, déc.200-janvier 2006,pp.31-33.
28
(coord.) Ch. Laval et L. Weber : Le Nouvel ordre éducatif
mondial, Nouveaux regards, Syllepse, Paris, 2002.
29
a) A.C. Robert : « Mémoire Nord-Sud en danger »,
Manière de voir, n°51, mai-juin 2000, pp. 89-92.
b) E. de Bellefroid : « La
Bibliothèque africaine de Bruxelles menacée », Politique
Africaine n°35, Karthala, octobre 1989, pp. 141-143.
c) E. Le Roy, « Le bateau ivre de
lafricanisme universitaire en France », Politique
Africaine, n°39, Karthala, sept, 1990, pp. 161-168.
30
Lire Afrique, Passion et résistance de Jean-Pierre NDiaye,
Textes réunis par Shuan NDiaye, LHarmattan, Paris 2009,
531 pages.
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