09 07 14 Le Phare – Le testament de Bapuwa Mwamba : pourquoi la transition est-elle bloquée au Congo ? (Par Bapuwa Mwamba)

Le processus électoral de 2005-2006, commencé avec les
opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs, suivi du Référendum
constitutionnel et des élections législatives provinciales puis conclu par les
élections couplées présidentielle et législatives nationales, avait ressemblé à
un chemin de la croix pour les professionnels des médias, accusés de tout et de
rien dans les violences préélectorales et électorales et les contestations des
résultats.

On croit savoir que la plume de Bapuwa Mwamba dérangeait
sérieusement tous ceux qui tenaient à prolonger indéfiniment la période
transition,  ne voulaient pas d'élections libres, démocratiques,
transparentes et apaisées,  et, avaient finalement planifié des
fraudes électorales.

Son dernier article intitulé " Pourquoi la transition
est-elle bloquée au Congo " avait eu valeur de testament.

En cette période de fortes turbulences politiques
consécutives à la publication, par la
CENI
(Commission Electorale Nationale Indépendante), d'un
calendrier électoral sélectif accepté par les uns et rejeté par d'autres, sur
fond d'une révision constitutionnelle qui fait peser la menace de charcutage
des articles dits " verrouillés ", le message de Bapuwa Mwamba mérite
d'être relu et digéré. 

Après trois ans de
transition démocratique, la situation politique se complique en République
démocratique du Congo à la veille des élections. Le Comité international
d'accompagnement de la transition n'est plus d'aucun secours. Les acteurs
politiques congolais sont en quête de nouveaux médiateurs extérieurs au moment
où la campagne électorale bat son plein. La transition a pris fin le 30 Juin
pour des élections qui doivent avoir lieu le 30 Juillet 2006.

      Depuis un certain temps, la tension
politique est palpable en République démocratique du Congo. A l'insécurité
croissante qui règne à l'Est du pays, en Ituri, à la frontière avec l'Ouganda,
s'est ajouté un regain d'activités des milices. Les atteintes aux droits de
l'homme fréquentes et causées le plus souvent par les Forces armées de la RDC (Fardc) font désormais
partie du paysage congolais. Ne parlons pas des tracasseries policières
devenues partout monnaie courante. Les membres de l'armée et la police gagnent
un salaire de misère irrégulièrement versé et l'Etat ne fonctionne pas.
 

Intolérance politique
et intimidations policières
 

            Kinshasa connaît un malaise politique
dont témoignent plusieurs manifestations. Des actes de provocation ou
d'intolérance se multiplient à l'encontre de la population, des partis
politiques et même des pays étrangers qui soutiennent le Congo. Des bouclages
ont été organisés en mars dernier dans certains quartiers populaires de
Kinshasa où de jeunes gens ont été massivement arrêtés et emportés.

            De nombreuses personnalités
politiques, dont des candidats à la présidence de la République ont été mis
en résidence surveillée après la manifestation du 24 mars 2006 organisée par
les partisans de l' " Union pour la Démocratie et le Progrès Social " (UDPS), un
parti d'opposition, pour exiger un dialogue politique avant la tenue des
prochaines élections.
 

Affaires Kuthino et
mercenaires
 

            Le 14 mai 2006, le pasteur Kuthino
Fernando, initiateur du Mouvement " Sauvons le Congo " a été arrêté
et maltraité par les " forces de l'ordre " pour des motifs de
subversion non encore avérés. Cet incident a provoqué une vive réaction dans la
population de Kinshasa. Une dizaine d'hommes politiques, parmi lesquels des
candidats à l'élection présidentielle ont signé une pétition exigeant sa
libération. Deux Vice-Présidents, Jean Pierre Bemba du "Mouvement de
Libération du Congo
 "
(MLC) et Azarias Ruberwa du " Rassemblement congolais pour la démocratie
"(Rcd) se sont ouvertement prononcés chacun pour sa libération. J.P. Bemba
s'est même rendu de manière spectaculaire à la prison de Makala pour le saluer.

Il y a  l'affaire de 32 "mercenaires ", montée par le Ministère de
l'Intérieur et impliquant sans preuves des ressortissants américains, nigérians
et même sud-africains. Les diplomates des pays concernés ont aussitôt protesté
et exigé que les accusations soient prouvées. Le Vice-Président de la République en charge de
la Commission
" Politique, Défense
et Sécurité
 ", le
Ministre de la Défense
et le Chef d'Etat-Major ont dit avoir appris avec surprise la nouvelle par les
médias. Le gouvernement n'avait pas discuté de la question.

            Dans cette confusion, lesdits
mercenaires ont été précipitamment relâchés et expulsés du Congo, faute de
pouvoir éclaircir les motifs d'arrestation. Et les auteurs de ce montage ne
sont pas sanctionnés.
 

Hold up politique au-delà du 30 juin 

            Un groupe d'organisations politiques
avec à sa tête deux vice-présidents, Azarias Ruberwa et Jean Pierre Bemba s'est
rendu le 28 Juin au Gabon pour demander au Président gabonais sa médiation en
vue d'organiser un dialogue politique au Congo. Pendant ce temps, le Président
Joseph Kabila  commençait sa
campagne politique au Kivu pour les élections présidentielles et législatives
fixées au 30 juillet prochain.

            Face à cette escalade de
provocations/protestations dont on ne peut mesurer les dégâts dans l'opinion
publique, le Comité International d'Accompagnement de la Transition (CIAT) s'est
senti obligé d'intervenir pour dénoncer les abus de pouvoir et exiger le calme
et la sérénité à l'approche des élections.

            Le malaise politique a été accentué
par la prolongation jusqu'au 30 Juillet de la transition politique de 3 ans qui
devrait prendre fin le 30 Juin 2006. Le Président de la Commission électorale
indépendante (CEI), l'Abbé Malu Malu qui a fait cette prolongation n'a pas de
compétence requise. Mais, il a le soutien de la Communauté
internationale, du Président Joseph Kabila et ses alliés.
 

Fracture politique
nationale
 

             Depuis lors la classe politique
est divisée en deux camps : les partisans et les adversaires de la concertation
préalable aux élections. La
Conférence
épiscopale catholique, par la bouche de son
Président  Mgr Monsengwo,
ancien Président de la
Conférence
nationale souveraine (1992), exige une
concertation politique  des
signataires de l' " Accord
Global et Inclusif
 "
(AGI) de la transition avant la tenue des élections. Cette position rejoint
celle de l'opposition politique représentée par le parti d'Etienne Tshisekedi
de l'UDPS et ses alliés, auxquels se sont joints le MLC et la grande majorité
des chrétiens catholiques et protestants.

            Le but de la concertation est de
prolonger la transition légalement, sécuriser les élections, garantir un égal
accès aux media et s'assurer l'acceptation des résultats des urnes. Il
s'agirait, par ce biais, de garantir la paix durable en réaffirmant deux
principes : le consensus et l'inclusion.

            A une question sur l'hostilité
croissante à l'égard de la communauté internationale "Monseigneur
Monsengwo dit :
" Lorsqu'on considère la réaction des Congolais,
cet énervement est dû au fait qu'ils ont l'impression que les jeux sont déjà
faits, qu'on a déjà choisi qui gouverne le Congo et que le reste ne sert à
rien. Il faut donc- pour calmer les esprits- que la classe politique et la
société civile en discutent et dialoguent… Il faut qu'il y ait un consensus,
avec un acte formel de la classe politique et de la société civile pour arriver
à s'entendre sur l'après-30 Juin. Personne ne peut le faire tout seul
unilatéralement. Nous alertons l'opinion car, si l'on n'y prend garde, nous
risquons de préparer des turbulences. Mgr Monsengwo a fait une tournée en
Belgique pour expliquer le bien fondé de ce dialogue. Abondant dans le même
sens, le cardinal Etsou refuse à quiconque le droit de précipiter les élections
pour faire le lit aux violences.
 

Le CIAT a choisi son
camp
 

            Les élections ne peuvent avoir une
perspective démocratique que si elles sont le fruit d'un dialogue franc entre
Congolais. La position de la
Communauté
internationale est surprenante. Loin de faciliter
la tâche aux Congolais divisés entre partisans et adversaires de la
concertation, des membres importants du CIAT ajoutent de l'huile au feu en
prenant publiquement position dans ce débat. Carlo de Filippi, chef de la
délégation européenne écrit : " En outre l'attitude d'une partie de la
communauté internationale accentue cette tendance en donnant l'impression
qu'elle soutient Joseph Kabila ". Il estime aussi que les membres de la Communauté européenne
aujourd'hui divisés face aux acteurs congolais de la transition auront plus de
difficultés à coordonner leurs efforts après les élections. L'attitude
partisane du CIAT à la fin de la transition suscite des interrogations.

            Réunis à Sun City, en Afrique du Sud,
en 2001, les acteurs politiques congolais ont cru nécessaire, pour restaurer la
paix et l'unité du Congo, de créer le "Comité international
d'accompagnement de la transition
" (CIAT) et d'en faire une
institution de la transition démocratique. Une fois restaurées la paix et
l'unité du Congo, cette institution est apparue cependant comme un facteur de
crise et particulièrement à l'heure où, les acteurs politiques congolais ont
besoin de son aide pour passer à l'étape supérieure : les élections.
 

L’interpellation de
Carlo 
De Filippi 

            "Depuis le début de la
transition, la Communauté
internationale n'a pas su ou pas voulu s'opposer aux manœuvres dilatoires des
dirigeants congolais. De ce point de vue, l'installation au pouvoir, suite à
Sun City, des anciens belligérants s'est révélée être une erreur tant elle a
favorisé, sur fond de méfiance réciproque, et les pratiques de corruption et de
mauvaise gouvernance, et les manœuvres dilatoires et leur volonté de rester au
pouvoir coûte que coûte
 ".

            Ces propos – c'est nous qui soulignons
– ne sont pas d'Etienne Tshisekedi wa Mulumba, président de l' "Union
pour la Démocratie
et la Progrès Social
"
(UDPS), le plus grand parti d'opposition, mais de Carlo de
Filippi, chef de la Délégation
européenne. C'est un extrait de son rapport politique confidentiel, sur la République Démocratique
du Congo, du 5 mai 2006.”

            Ecrit au moment critique de la crise
de la transition démocratique congolaise, ce rapport constate – sans dénoncer,
puisqu'il est confidentiel –  l'irresponsabilité
des dirigeants politiques congolais, mais aussi la complicité consciente ou non
du CIAT dans la crise actuelle. Ce dernier a l'habitude de jouer au sauveur –
Jésus – quand tout va bien, et de se laver les mains comme Ponce Pilate quand
ça ne va pas. Le caractère confidentiel de ce rapport politique cache mal les
responsabilités de la  Communauté
internationale.
 

1+4 = 0 : le peuple persiste
et signe
 

 " Les pratiques de corruption et de mauvaise
gouvernance, et les manœuvres dilatoires et leur volonté de rester au pouvoir
coûte que coûte " ont été maintes fois dénoncées avec force par les
Congolais eux-mêmes, mais la
Communauté
internationale a choisi de se taire ou de les
condamner rituellement pour la forme.

 Au cours de la
manifestation du 30 Juin 2005 organisée par l'UDPS, on entendait les masses
crier  le slogan " 1+4
= 0 ". Azarias Ruberwa, Président du " Rassemblement congolais pour
la démocratie " (RCD) et Vice-Président de la République en charge de
la Commission
Politique
, Défense et Sécurité avait tenu les mêmes propos, à
Goma (à l'Est du Congo) et dans un mouvement de colère et de révolte
consécutive au massacre de Gatumba. C'était au milieu de l'année 2004.

Sur le fond, ces trois
acteurs de la transition disaient la même chose successivement, à une année
d'intervalle. On était donc prévenu de  l'aggravation
de la crise. 
 

EUFOR : aveu d’échec

            Au moment où prend fin la transition,
l'Union européenne vient au secours de la Monuc avec la Force européenne pour " dissuader les
fauteurs de troubles ", pour reprendre l'expression d'Aldo Ajelo de
l'Union européenne. Ce n'est pas un indice de succès. Comment comprendre cet
échec de la transition ?

            Depuis Sun City, il a manqué au CIAT
deux valeurs fondamentales pour la réussite de la transition démocratique :
l'engagement pour la démocratie ou la gouvernance et la neutralité vis-à-vis
des acteurs politiques congolais.

            De par sa composition, la "
Communauté internationale d'accompagnement de la transition " (CIAT) est
dominée par les Occidentaux (Les Etats-Unis et l'Europe) et notamment par les
anciennes métropoles coloniales. Il s'agit des pays qui ont d'importants
intérêts au Congo et qui ont combattu les patriotes, les démocrates et les
nationalistes congolais depuis l'élimination physique de P. E. Lumumba, premier
ministre élu, le 17 janvier 1961.  Il
s'agit des pays qui sont fort mêlés à l'histoire mobutiste et sanglante de ce
pays. Il est difficile de se débarrasser de cette longue histoire de prédation
qui a durablement marqué les pratiques et les attitudes des anciennes
métropoles coloniales à l'égard du Congo et des Congolais. 
 

Prime aux belligérants 

 Depuis Sun City et Prétoria, le CIAT a consacré la
suprématie des militaires (les belligérants) sur les civils. A travers les
rebelles " congolais ", c'est avec leurs parrains étrangers qu'on
négociait. Le CIAT a sacrifié le critère démocratique ou de gouvernance quand,
après Sun City, il s'agissait de former le gouvernement.

            Ainsi, de par sa composition, le CIAT
est congénitalement incapable de promouvoir la démocratie dans ce pays. C'est
ce qui se voit depuis Sun City.
 

La RDC sous la coupe des Occidentaux 

1° Du fait d'avoir en
son sein les  anciennes
métropoles coloniales, le CIAT, en tant qu'institution de la transition, ne
pouvait faire un bon usage du droit d'ingérence dans les affaires intérieures
du Congo, tant est forte  la
tentation de privilégier leurs immenses intérêts. Et donc de recoloniser en
favorisant les plus serviles des Congolais. Comment faire la médiation dans ces
conditions ? 
 

2° Après Sun City, bon
nombre de  diplomates
occidentaux auraient tout fait pour écarter du gouvernement les partis ayant
une large représentation populaire, les seuls intéressés à défendre la
démocratie et l'intégration de l'armée .Il a ainsi manqué au gouvernement 1+4
une force politique interne de propulsion vers la démocratie. Arthur Zahidi
Ngoma, Vice-président de la
République
" représentant de l'opposition non armée
", n'a pas d'audience connue dans les masses populaires, Abdoulaye Yerodia
Ndombasi, également Vice-président, est du parti du Président Kabila, le PPRD.
Ainsi, de larges masses populaires ne se sentent pas représentées au gouvernement.

            Faut-il rappeler que pour combattre
Patrice Emery Lumumba, premier ministre élu en 1960, les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne et
la Belgique  ont provoqué les sécessions au Congo ?
Une fois après avoir éliminé physiquement Lumumba, ils ont restauré l'unité du
Congo. En 1964, ils ont fait de Moïse Tshombe, ancien Président de la sécession
du Katanga, une province congolaise, le premier ministre congolais. Pour
combattre Mobutu, qu'ils ont propulsé au pouvoir et soutenu 32 ans durant, ils
ont, à l'exception de la France
et sous le couvert africain du Rwanda et de l'Ouganda, financé la guerre de
1996-97 et soutenu Laurent Désiré Kabila. Et pour faire pression sur ce
dernier, devenu Chef d'Etat, ils ont, ensemble, provoqué et  soutenu la guerre de 1998-2002. Une
fois ce dernier physiquement éliminé, ils ont, sous la pression des populations
congolaises – résistance des jeunesses Maï Maï – , décidé de restaurer l'unité
du Congo. Et, comme en 1964, les anciens rebelles sont placé au sommet du
pouvoir à Kinshasa au titre de Vice-présidents.

 

3° Les anciennes
métropoles coloniales sont également parmi les pays qui assurent la formation
des forces de répression : l'armée, la police et les services congolais de
renseignements, qui relèvent du domaine sensible de souveraineté du Congo. La France s'occupe de la
police et la Belgique
de l'armée. La première s'est trouvée mêlée au conflit Hutu/Tutsi en 1994 et la
deuxième, la Belgique,
a fomenté de nombreux conflits ethniques au Congo dont le plus meurtrier au
Kasaï en 1959. Elle a également élaboré une politique au Rwanda et au Burundi
qui a servi de base au génocide dans les deux pays. La Belgique a la
responsabilité non seulement morale, mais également politique de l'assassinat
de Lumumba. Elle n'a en outre aucune expérience à apporter en matière
d'intégration de l'armée.

4° Au niveau des
élections, la communauté internationale, principalement les pays qui ont
soutenu Mobutu, essaie de marginaliser les candidats les plus représentatifs de
la population au profit des plus serviles à leurs intérêts. Certains diplomates
du CIAT ont plusieurs fois manqué à un devoir de réserve en prenant rapidement
position sur des questions où les Congolais devaient d'abord discuter entre
eux, par exemple la question de la prolongation de la transition du 30 Juin au
30 Juillet, date fixée unilatéralement par le Président de la CEI dans une matière politique
où il n'a pas de compétence.
 

L’Eufor plus coûteuse
que les concertations
 

            Ces attitudes de la part des
responsables qui étaient censés jouer le rôle de médiation et de réserve sur
des questions sensibles n'ont fait qu'encourager les tensions entre les
Congolais. A plusieurs reprises la position du CIAT a été justifiée par des raisons
budgétaires. Il n'est cependant pas difficile de démontrer que la Force européenne (Eufor),
1600 hommes, à laquelle la Monuc
a fait appel, coûte de loin plus cher que la concertation que désirent les
Congolais. Ces derniers n'ont été associés ni à la conception ni à
l'élaboration du projet de l'Eufor. Totalement ignorées, les autorités
congolaises  n'ont fait
qu'avaliser. Leurs compatriotes ont suivi en spectateurs à la télévision un
débat au parlement allemand sur une question concernant au plus haut point leur
pays. Quelle frustration !

            Ces attitudes de la part de certains
membres du CIAT accréditent l'idée que Joseph Kabila est déjà choisi par les
puissances occidentales comme Président de la RDC pour pouvoir couvrir les contrats léonins
déjà signés et confirmer la suppression de la loi Bakajika ((la terre
appartient à l'Etat), qui épargnait aux Congolais les cruels problèmes de terre
qui se posent au Zimbabwe et en Afrique du Sud.
 

L’exclusion de tous
les dangers
 

            L'enjeu de la concertation c'est le
retour probable, dans le champ électoral, du leader historique de l'opposition,
Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Poussé à l'auto-exclusion par toutes sortes de
manœuvres du pouvoir soutenu par la Communauté internationale, le leader de l'UDPS
pratique le boycott des élections. Une situation qui arrange beaucoup Joseph
Kabila, Général-Major des FARDC, héritier du trône de son père Laurent Désiré
Kabila, assassiné le 16 janvier 2001 après trois ans et demi de pouvoir à la tête
de l'Etat congolais. Joseph Kabila a de nombreux atouts : le soutien évident à
l'Est du pays où il passe pour l'artisan de la paix, d'importants moyens
financiers acquis dans la gestion opaque et discrétionnaire du pays, un soutien
extérieur assuré. Tout cela ne l'empêche pas de craindre le face-à-face avec
les autres ex-Belligérants et le retour d'un adversaire, non-violent, dépourvu
du temps, de soutiens extérieurs et de moyens financiers pour faire la campagne
électorale. Sans la concertation, qui jouit du soutien de la hiérarchie
catholique et de deux vice-présidents, anciens rebelles, les résultats des
élections ne seront probablement pas acceptés. Tout le problème est là !

(In Le Phare n° 2877

du lundi 10/07/2006

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