1921 – Pierre Daye – Le Mouvement pan-nègre – Le Flambeau, Mai août 1921, pp 360 à 375

Cette revue
commença à paraître clandestinement au printemps 1918 alors que les Allemands
déclenchaient leur dernière grande offensive. Les sept numéros publiés entre
avril et octobre 1918 examinaient attentivement la situation internationale,
observaient les signes de délitement des empires centraux et de leurs alliés et
y voyaient autant de raisons d’espérer. Lorsqu’en janvier 1919, Le Flambeau parut enfin au grand jour,
avec une périodicité mensuelle, il réaffirma son ambition « de doter la Belgique d’une revue de
politique étrangère. Nous tâcherons
, lit-on dans l’article liminaire du
premier numéro du Flambeau non
clandestin, d’éclairer nos lecteurs, non
seulement sur ce qui se passe à Paris ou à Berlin, mais sur les événements qui
se déroulent chez les peuples anglo-saxons, au milieu des nations slaves, dans
l’Orient prochain comme dans l’Orient lointain, dans les colonies. Nous
nous efforcerons de ne négliger aucun des faits importants de l’actualité
internationale
 »[1]

Avec de telles
ambitions, on était en droit d’attendre mieux de cette revue que les lourdes
plaisanteries, égayées de quelques mignardises de salon, de Pierre Daye.
Issu de la grande bourgeoisie catholique, celui-ci a fait des études de philo
et lettres aux Facultés universitaires Saint-Louis, après être passé chez les
jésuites du collège Saint-Michel. Sa carrière politique débute dès le lendemain
de la Première Guerre mondiale qu’il a faite sur l’Yser, puis en Afrique. Il
est candidat sur les listes d’un mouvement catholique, « La Renaissance nationale », avant d’être engagé par Le Soir pour un reportage au Congo.
Vivant luxueusement, Daye parcourt le monde et multiplie les ouvrages et les
conférences, alors que son homosexualité lui vaut d’être boudé par la bonne
société.  Il a beaucoup écrit sur le
Congo, malgré une expérience assez mince sur le sujet. Même si l’on ne pouvait
pas encore prévoir en 1921 sa dérive vers le fascisme[2],
on a tout de même le droit de penser que l’auteur était mal choisi.


[1] Le flambeau, « Au lecteur
», dans Le flambeau, I, 1, janvier 1919, p. 2.

[2] Pierre Daye, né à Schaerbeek, le 24 juin 1892, et mort à Buenos Aires,
le 24 février 1960, est un journaliste belge qui fut un membre important du
rexisme. Dès 1932 il est déçu par le parlementarisme. La rencontre avec Léon
Degrelle est donc inévitable et lui vaut d’être tête de liste aux élections de
1936. Il fut élu au Parlement en 1936, pour l’arrondissement de Bruxelles et
fut le premier chef de groupe rexiste à la Chambre. Il y fut membre de la
commission des colonies. Il quitta le mouvement rexiste en 1939, dégoûté par
l’incompétence de ses collègues. En mars 1940, il rallie le parti catholique.
Durant la guerre, bien que collaborant au journal « emboché » Le Nouveau Journal, il se tiendra à
l’écart de l’aventure de la Légion Wallonie. Lors du débarquement allié du 6
juin 1944, il se trouve en Espagne et préfère y rester avant de s’exiler en
Argentine. Il fut condamné à mort par contumace en 1946 et déchu de sa qualité
de belge le 24 décembre 1947. Il décède en 1960 en Argentine.

 

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