30 11 15 La Prospérité Dynamique de lOpposition : Dialogue, Ingele Ifoto crie au piège !
Quelle est votre position
sur le Dialogue national ?
Ingele Ifoto :
Notre position est claire. Nous ne
participeront pas au dialogue en tant quinitiative prise par le Chef de
lEtat. Ce dialogue est suspect, cest un dialogue-piège qui se présente comme
précurseur dans la démarche vers le sabotage de la Constitution. En fait, il
plante le décor pour marcher sur la Loi Fondamentale. Il va faire que la
Constitution devienne malléable, cest-à-dire, modifiable dans tous les sens. Si cest cela le dialogue, je dis non. Il
est inopportun.
Vous aviez, il y a
quelques jours, déclaré sur une radio de la place que « les points à y évoquer
ont des réponses dans les institutions ». De quelles institutions sagit-il ?
Selon vous, quelles sont les questions qui devraient être traitées en lieu et
place de celles proposées par le Chef de
lEtat ?
Ingele Ifoto : Le
Président de la République sest exprimé à loccasion de la fête du 30 juin de
cette année 2015 à Matadi dans le Kongo Central, que le dialogue sera convoqué
pour résoudre le problème lié au calendrier électoral, aux anciens mineurs ou
nouveaux majeurs selon le cas, le financement du processus électoral et la
sécurisation.
Ce menu na rien
de politique. Les questions relatives au calendrier électoral, à lenrôlement
de nouveaux majeurs, au financement et à
la sécurisation du processus électoral sont prises en charge par des
institutions prévues par la Constitution, entre autres, la Commission Electorale Nationale
Indépendante (CENI), le Parlement et le Gouvernement. Ces questions sont fixées
dans la Constitution et il y a des réponses institutionnelles. Nous ne pouvons
pas nous substituer à ces institutions dans un dialogue pour trouver des
réponses. Nulle part où pour que la CENI fasse son calendrier, faut-il que tout le monde soit, forcément, autour dune table ?
Là-dessus, la Cour
Constitutionnelle a déjà tranché. Donc, cest une question technique qui
relèverait uniquement de la CENI en tant quinstitution dappui à la
démocratie. Pourquoi ne pas la laisser
travailler ? Les questions des finances, cest ce dernier qui vote la loi de
Finances et le Gouvernement lexécute. Donc, il ny a aucun problème à moins
que le Chef de lEtat nous dise que les institutions ont failli. Mais, même
dans ce cas, les responsables doivent répondre de leurs actes.
La classe
politique est divisée sur la question du
médiateur du dialogue. Sil vous était demandé de faire un choix entre un
congolais et un étranger, qui choisiriez-vous ?
Ingele Ifoto : Sur
cette question, je dirai quil y a ambivalence. A linitiale, on a dit que le
dialogue était voulu par la communauté internationale. En tant que tel, le
Représentant du Secrétaire Général de lONU peut faire cet office de médiation.
Néanmoins, je trouve que la question du médiateur ne règle pas le problème. Il
faut plutôt une volonté politique dans la classe politique. Au cas contraire,
même Ban Ki-Moon, actuel SG de lONU ou Jésus-Christ, lui-même, ne « saura remédier» au problème de la RD-Congo.
Sil ny a aucune
condition réunie pour la tenue des prochaines élections dans le délai
Constitutionnel, avez-vous une autre voie de sortie que le dialogue ?
Ingele Ifoto :
Aucune autre voie de sortie nest possible en dehors de la Constitution,
cest-à-dire, le respect strict des textes. On a toujours parlé des élections apaisées
mais qui les menace ? Au cas où une institution ou une personne les menacerait,
faudrait-il lindexer pour lamener à répondre de ses actes.
Un mot pour
clôturer cet entretien ?
Ingele Ifoto :
Pour conclure, jemprunterai une phrase de sa sainteté le Pape Jean-Paul II,
pour dire à tout le peuple congolais où quil se trouve : « nayez pas peur ».
Pour que cette courte phrase se réalise, il faut un rassemblement des forces
patriotiques, le respect strict de la Constitution pour quenfin, triomphe lidéal démocratique et que le sang
du Congolais qui a été versé par le passé soit justifié. Aucun forum, même celui convoqué par le
Président de la République, ne pourra donc résoudre les problèmes liés au calendrier
électoral et à lenrôlement de nouveaux
majeurs. Texté tiré de Géopolis et retouché à La Pros.