La dot, un geste ou un commerce en République démocratique du Congo?
Avant
la dot nétait quun geste, une négociation entre les deux familles.
Malheureusement, elle est devenue un vrai fonds de commerce, une sorte
de pression exercée par certaines familles, surtout celles habitant la
capitale, parce que dans larrière du pays, la réalité est toute autre.
La dot garde et conserve encore sa vraie valeur. Ce qui donne au mariage
tout son sens et respect. Alors quà Kinshasa, les choses se dégradent à
la grande désolation de tous, sans que lautorité nintervienne afin de
recadrer les débats. Malheureusement.
Ce
paradoxe doit interpeller et obliger lautorité à pouvoir règlementer
ce secteur combien important, mais délaissé à la merci des familles, qui
vont à lencontre des traditions pour satisfaire leurs besoins avec des
montants exorbitants de dot. Cest ce qua déploré Mme Albertine
Mansiangi Lutama.
Sexprimant
sur cette problématique, Mme Albertine Mansiangi lutama, mariée en 1967
par lunion du mariage coutumier, a déploré le manque du sérieux et le
non-respect de la dot comme un geste traditionnel dans le mariage
coutumier. « On a un sérieux problème sur le point de la dot en
République démocratique du Congo(RDC). Ce problème est beaucoup plus sur
le montant de la dot que le marié doit verser. Avant, nos ancêtres ne
se mariaient que par des choses symbolique et purement traditionnelles.
Cela reflétait lidentité propre dune tribu, différente dune autre.
Mais aujourdhui, cest vraiment étrange. Du nouveau, lon demande même
des ordinateurs, télévisions, … que lon voit insérés dans la liste de
la dot pour le mariage coutumier. Sans compté de lenveloppe de plus en
plus exorbitante. Et donc, je pense quen tant quAfricain et bantous,
nous devrions garder notre culture comme les autres gardent la leur. En
Europe par exemple, ils ont pu comprendre que le mariage est lunion de
deux personnes. Et quand deux personnes saiment et veulent aller plus
loin dans leur relation, les familles ne sont là que pour les
encourager, leur donner un coup de main pour bien atteindre leurs
objectifs. Ce qui est contraire aux Africains et particulièrement à nous
Congolais. La plupart de nos familles, précisément congolaises
découragent et son égoïstes », a fait savoir cette madame, visiblement
déçue de lévolution des choses sur le mariage coutumier.
Elle
pense ici que légoïsme est lune des raisons qui a décourager beaucoup
de jeunes à renoncer au mariage, à séterniser dans le célibat, ou
encore se réduire dans le genre dunion « yaka to vanda » (Vivre avec
une femme sans avoir payer la dote). Tout ça parce quils y a certaines
familles ou parents qui prennent la dot comme une source
denrichissement. Ainsi, Mme Albertine Mansiangi interpelle le
Gouvernement à pouvoir simpliquer en règlementant les choses, on ne
peut pas continuer ainsi comme si lEtat nexiste pas.
A
cet effet, soulignons que la dot (mariage coutumier) est une grande
porte qui donne aux mariés laccès aux autres étapes du mariage, entre
autres le civile et le religieux. Cest ce qui stipule larticle 361/ du
code de la famille pour le mariage et sur la dot. Le deuxième
paragraphe de cet article ajoute ceci: « le mariage ne peut être célébré
que si la dot a été effectivement versée au moins en partie, nonobstant
toute coutume contraire ; la dot peut être symbolique ». Elle est dune
importance capitale et incontestée à telle enseigne que la famille du
marié et de la mariée engagés dans cette voie serait scandalisée à
lidée de ne pas adhérer. Et actuellement le procédés de la dot est
devenus compliqués et confus pour les couples modernes. Car, il comporte
certains protocoles auxquels les familles des candidats au mariage sont
contraintes. « La beauté dune femme, son savoir-faire na pas de
rapport avec le montant à fixer pour la dot ». Parce que tant de
personnes ignorent le but principal de la dot qui « nest pas
lenrichissement personnel, moins encore familial.
Cest
un geste de reconnaissance, mais aussi de valeur, de la part de la
famille du marié envers la famille de la mariée. Elle nest pas une
rémunération, moins encore commercial. Car dans le code de la famille
pour le mariage coutumier précisément sur la dot, il est mentionné sur
larticle 367 « que si la dot est refusée, par ceux qui, selon la
coutume doivent la recevoir ; lépoux, même non émancipé, soit ensemble
ou séparément peut porter le litige devant conseil de la famille. Et si
le refus persiste, le futur époux et le ministre public peuvent saisir,
par voie de requête, le tribunal de paix du lieu où le mariage devrait
être célébré… ».