08 07 16 – Mende pose tardivement une question politique sérieuse.Par M. Mbelu Babanya, analyste géopolitique
Dans son entretien avec les journalistes ce jeudi 07 juillet 2016, Lambert Mende pose une question politique très sérieuse pour notre pays. Il s'agit de la question de notre autodétermination et de notre souveraineté. La charte de l'ONU soutient le droit des peuples à leur autodétermination, l'égalité souveraine, la non-ingérence dans les affaires intérieurs des Etats et le principe de réciprocité entre ces derniers.
Il est rarissime que ces questions sont abordées et traitées en profondeur par les élites politiques congolaises. A quelque chose, malheur est bon, dit-on. Il a fallu que les parrains de Mende et du gouvernement fantoche de Kinshasa leur infligent des pressions sur l'organisation des élections dans les délais constitutionnels pour que ces questions soient abordées.
Néanmoins, le contexte congolais actuel pose problème. Les principes consacrés par la charte de l'ONU peuvent être respectés là où il y a des Etats dignes de ce nom. La Russe, la Chine, le Cuba, la Bolivie, le Vietnam, la Malaisie, etc. font respecter ces principes. Le Congo-Kinshasa étant un Etat failli et/ou un Etat manqué produit à partir des années 1960 et de la guerre de basse intensité entretenue par les puissances extérieures et les groupes criminels africains ne sait pas évoquer ces principes. Il doit d'abord être refondé comme un Etat respectant les attributs de sa souveraineté. Ceux-ci sont, entre autres, la monnaie nationale, la sécurisation des citoyens et des citoyennes (et la défense), la justice et la justice sociale.
Que constatons-nous ? Le Congo-Kinshasa est, depuis 1999, mis sous la tutelle de l'ONU. Il utilise le dollar comme monnaie d'échange. Son armée est infiltré par les militaires des pays voisins ayant participer à la guerre raciste de prédation et de balkanisation du pays dans les années 1990. Plusieurs partis politique de l'opposition comme de la Majorité Présidentielle sont coachés par les agences et instruments de sédition made in USA. Ils sont ensemble dans le programme TOMIKOTISA. De ce point de vue, la belle rhétorique souverainiste de Mende ne résiste pas à l'épreuve des faits.
D'ailleurs, au moment où nous couchons ces lignes, des parlementaires britanniques sillonnent le Congo-Kinshasa pour vérifier la destination prise par l'argent que leur pays donne au nôtre. Est-il possible d'être souverain en recourant à la mendicité et en se laissant dicter les codes minier et forestier par la Banque mondiale et le FMI ?
Dans un autre entretien, le 24 mars 2016, Lambert Mende avait reconnu, publiquement, que le Congo-Kinshasa avait été, en 1996-1997, agressé par des grandes puissances ayant instrumentalisé les groupes criminels. Si notre pays avait une justice juste, Lambert Mende et son ''raïs'' auraient été arrêtés. Ils ont fait partie de ces groupes criminels.
L'entretien de Lambert Mende de ce 07 juillet 2016 est intéressant par bien des côtés. Critiquant sévèrement Moïse Katumbi à cause de sa dernière sortie médiatique, il le traite d'ignorant, le renvoie à la relecture de notre histoire collective et à ses études. Peut-il s'appliquer le même principe, le même renvoi à l'histoire ? Quel est le parcours scolaire et académique de son ''raïs'' ?
Comment a-t-il pu accéder au ''pouvoir-os'' ?
Tous les deux (et plusieurs autres) ont participé à la guerre des impérialistes et des néocoloniaux.
Et il a été imposé à Thabo Mbeki d'imposer ''JOKA'' aux Congolais.
De quelles élections ''JOKA'' est-il issu ? Il est le produit de ''deux faux penalties'', comme dirait Moïse Katumbi.
Tout cela étant, la question de la souveraineté du Congo-Kinshasa et celle de la relecture de notre histoire collective de manière objective devraient occuper une place importante dans le débat public, dans ''les massambakanyi'' congolais. Malheureusement, l'espace public est verrouillé. Quelques congolais audacieux essaient, tant bien que mal, d'organiser des matinées politiques au cours desquelles ces questions sont de plus en plus abordées. Dieu merci ! Les réseaux sociaux essaient de compenser le verrouillage de l'espace public interne congolais. NTIC merci.
Les témoignages de Noyi Mukena sur l'identité et le patelin accordés au ''raïs'' y restent à jamais présent. Tout comme ceux du passage de Lambert Mende au RCD Goma.
Oui. Lambert Mende, la relecture de notre histoire collective se fait et s'écrit. Un jour, des comptes vous seront demandés.