03 12 16 – Déclaration n° LUCHA/03916
Congolaises, Congolais, chers compatriotes,
1 – Larticle 64 de notre constitution dispose que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe dindividus qui prend le pouvoir par la force ou qui lexerce en violation des dispositions de la présente constitution. »
2 – Le 19 décembre 2016 à minuit, cest la fin du second et dernier mandat du président de la République Joseph Kabila. Notre peuple a tout fait, tout donné, y compris le martyr de ses nombreux fils et filles, pour persuader le président Joseph Kabila et les institutions dont il est le garant dorganiser notamment les élections dans le respect des délais constitutionnels. Mais la réponse qui lui a été réservée a été la répression, larrogance, et tout dernièrement un méprisable arrangement politicien pour se partager le « gâteau » du pouvoir comme si la constitution nétait quun vulgaire texte facultatif.
3 – Pourquoi ? Parce que le président Joseph Kabila croit pouvoir rester le plus longtemps possible au pouvoir, et avec lui une poignée dindividus dont la plupart ont des comptes à rendre pour leurs crimes de sang ou économiques, quitte à hypothéquer lavenir de septante millions de Congolais, à brader les maigres progrès difficiellement réalisés sur le plan de la paix et de la stabilité du pays. Il a gâché toutes les occasions dhonnorer le serment solennel quil a fait devant Dieu et la Nation de respecter et défendre cette même constitution qui fixe son mandat à cinq ans renouvelables une seule fois. Il mise sur notre peur ou notre résignation face au fait accompli quil a délibérément conçu pour rester au pouvoir en violation de la constitution. Il veut ainsi prolonger ces trop longues années dagressions et dhumiliations contre notre pays, de massacres de Congolais, dimpunité, de corruption, de détournements, de chômage, de pauvreté et de misère. Il veut ainsi briser le rêve de toute une génération pour un Congo meilleur, paisible et démocratique, après des décennies de colonisation, de dictature, et de guerres qui ont emporté des millions de vies et failli éclater le pays en morceaux.
4 – Face à cette situation, notre peuple est face à un choix historique entre se résigner, ou au contraire se lever et faire échec à la confiscation de sa souveraineté ; entre courber léchine face à ces prédateurs qui lui promettent la terreur et le sang, ou au contraire braver la peur et défendre dignement sa démocratie et sa liberté. Nous navons cessé de démontrer à la face du monde que nous étions un peuple debout, capable de sassumer et de se battre pour ses idéaux. Nous résigner aujourdhui serait trahir la mémoire de nos héros et nos martyrs, qui ont versé le sang pour notre liberté et notre dignité.
5 – Personne ne va sauver le Congo à notre place : ni les Nations-Unies, ni lUnion européenne, ni les Etats-Unis, et encore moins lUnion africaine. Tout en sensibilisant la soi-disant « communauté internationale » pour notre cause, nous ne devons nous faire aucune illusion quant à sa volonté ou sa capacité de soccuper de notre sort à notre place. Lumumba lavait dit, nous devons et nous allons écrire nous-mêmes notre histoire, quel quen soit le prix !
6 – Concrètement, la Lucha lance un appel solennel au peuple Congolais, hommes et femmes, jeunes et vieux, au pays comme au sein de la diaspora, pour se lever et faire échec à lexercice du pouvoir en violation de la constitution de la République à partir du 19 décembre 2016 à minuit, de la manière suivante :
A. Entre le 1er et le 19 décembre 2016 :
– Mobilisation générale : chaque Congolais où quil se trouve est appelé a mobiliser autour de lui les citoyens sur la nécessité de nous lever et empêcher par tous les moyens légitimes le président Kabila de rester au pouvoir au-delà du 19 décembre 2016, par le bouche-à-oreille, par écrit, par les médias traditionnels et les réseaux sociaux, … A cet effet le slogan est : Bye Bye Kabila !
– Poursuite de lidentification des avoirs (maisons, commerces, concessions, capitaux, …) des « prédateurs de la démocratie » à travers le pays et à létranger, en vue de leur confiscation pour dédomager les victimes de la répression politique ou renflouer les caisses de lEtat après le départ du président Joseph Kabila. La liste des principaux prédateurs de la démocratie identifiés par la Lucha est publiée en annexe du présent communique, et fera lobjet dactualisation régulière au cours des jours et des semaines à venir. Largent et la richesse, cest la principale raison qui pousse à saccrocher au pouvoir. Ceci ne doit en aucun cas être interprété comme un appel à casser ou piller ces biens. Cest une démarche citoyenne qui doit rester absolument pacifique.
– Démissions en cascade : la Lucha appelle les membres du gouvernement, de lassemblée nationale, du Sénat, des assemblées provinciales et des gouvernements provinciaux, indépendamment de leurs obédiences politiques, à choisir dès aujourdhui leur camp, entre le peuple et Kabila. Ceux qui choisissent le camp du peuple doivent le déclarer publiquement et commencer à déposer leurs démissions avec effet le 19 décembre 2016 à minuit. Tous les autres seront considérés comme nétant pas du côté du peuple et, à compter du 19 décembre 2016, ils en assumeront toutes les conséquences sans possibilité de repentance, y compris en ce qui concerne leurs biens et avoirs (voir point précédent).
– Positionnement de la « communauté internationale » : la Lucha appelle les partenaires de la RDC à prendre également position, de manière directe et sans équivoque, pour dire quils ne reconnaîtront plus les institutions actuelles de la RDC après le 19 décembre 2016 à minuit, et ainsi prendre fait et cause pour le peuple. Tout en saluant leurs efforts en faveur de la paix et la démocratie dans notre pays, la Lucha encourage notamment les Nations-Unies et lUnion européenne à imposer des sanctions individuelles rigoureuses contre les prédateurs de la démocratie en RDC dès aujourdhui afin de les empêcher de mettre la RDC en feu et en sang au nom de leurs intérêts égoïstes.
– Violence policière et armée : la Lucha appelle les hommes et les femmes en uniforme (militaires, policiers, et par extension les agents de lANR) à refuser dobéïr à lordre de quiconque leur demandera de tuer, blesser, enlever ou plus généralement causer à leurs concitoyens avant ou pendant les manifestations publiques pour sopposer à la forfaiture au sommet de lEtat. Cest le sens même de leur serment au drapeau, et, par-delà tout, cest cela le patriotisme.
– Provisions : la Lucha encourage les Congolais, chacun comme il peut, à constituer des provisions pour leurs familles dès aujourdhui, par mesure de précaution, et à cultiver la solidarité avec ceux qui nont pas les moyens.
B. A partir du lundi 19 décembre 2016 :
– Descente dans les rues partout dans le pays et dans la diaspora jusquau départ effectif de Joseph Kabila. La Lucha appelle les Congolaises et les Congolais à occuper pacifiquement alors les sièges et les symboles des institutions de la République (à Kinshasa : le palais de la Nation, le palais du Peuple, limmeuble du gouvernement, la RTNC, etc. ; en provinces : les gouvernorats, les sièges des assemblées provinciales, les bureaux des adminitrations des territoires, … ; à létranger : les chancelleries et représentations de la RDC dans différentes capitales à travers le monde). Loccupation pacifique devra se poursuivre jour et nuit jusquau départ effectif de Joseph Kabila.
– Désobéissance civile et fiscale : les Congolais vont arrêter le travail au sein de toutes les administrations publiques (sauf service minimum dans les secteurs vitaux comme la sécurité publique et les frontières, la santé, ladduction deau potable, la fourniture délectricité et les transports). Les Congolais vont par ailleurs sabstenir de sacquitter des impôts et taxes de toutes natures jusquà linstallation dun gouvernement légitime qui aura principalement la charge de restaurer lordre et organiser les élections dans les meilleurs délais.
– Saisie des biens et avoirs des prédateurs de la démocratie qui auront été entretemps identifiés (leurs noms seront régulièrement communiqués (voir plus haut).
– Renforcement du contrôle de toutes les frontières nationales pour empêcher la fuite des prédateurs de la démocratie et le transfert des biens et capitaux de la RDC.
7 – La question de lexercice du pouvoir à partir du 19 décembre 2016 à minuit est clairement réglée par les dispositions des articles 75 et 76 de la constitution du 18 février 2006.
8 – Notre histoire sécrira dans la sueur, peut-être dans le sang : en tout cas elle sécrira par nous, Congolaises et Congolais, pour nous-mêmes et pour les générations futures. Assumons-nous avec courage et dignité !
Fait à Kinshasa, Bukavu, Goma, Lubumbashi, Kisangani, Mbuji-Mayi, Kananga, Butembo, Beni, Bunia, le 1er décembre 2016.
Pour la Lucha,
La Cellule de Communication.
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ANNEXE : Liste des principaux prédateurs de la démocratie et des droits de lHomme en République Démocratique du Congo (Première partie):
N° Civilité Noms Fonction/position Observations
1 M. Bahati Lukwebo ModesteD3:D21 Ministre de léconomie et président du parti AFDC
2 M. Barnabé Kikaya bin Karubi Conseiller diplomatique de Joseph Kabila
3 M. Bisengimana Charles (Général) Commissaire général de la PNC
4 M. Boshab Evariste Vice premier ministre (Interieur et Sécurité)
5 M. Dan Gertler Homme daffaires de nationalité Israélienne
6 M. Funga Molima Mwata Evariste Prince Juge à la Cour constitutionnelle
7 M. Ilunga Kampeta (Général) Commandant de la GR
8 M. Kabange Numbi Felix Procureur général de la République
9 M. Kabila Jaynet Députée nationale et sœur jumelle du président de la République
10 M. Kabila Kabange Joseph Président de la République
11 M. Kabila Zoé Député national élu du Tanganyika et jeune frère du président de la République
12 M. Kalev Mutond ADG de lANR
13 M. Kalonda Kele Oma Yvon Juge à la Cour constitutionnelle
14 M. Kanyama Célestin (Général) Commandant de la Police nationale ville de Kinshasa
15 M. Kazembe Jean-Claude Gouverneur de province du Haut-Katanga
16 M. Kigwa Jean-Claude (Général) Commandant militaire dans lex Katanga
17 M. Kilomba Ngozi Mala Noël Juge à la Cour constitutionnelle
18 M. Kimbuta Yango André Gouverneur de la ville de Kinshasa
19 M. Lembe Disita Kabila Olive Epouse du président de la République
20 M. Lwamba Bindu bya Mangaza Benoît Juge à la Cour constitutionnelle
21 M. Matata Ponyo Augustin Premier Ministre
22 M. Mavungu Mgumbi di-Ngoma Jean-Pierre Juge à la Cour constitutionnelle
23 M. Mende Omalanga Lambert Ministre de la communication et porte-parole du gouvernement
24 M. Minaku Ndjalanjoko Aubin, Président de lAssemblée nationale et coordonnateur de la MP
25 M. Mova Sakanyi Secrétaire Général du PPRD
26 M. Mwilanya Néhémie Directeur de Cabinet de Joseph Kabila
27 M. Nangaa Corneille President de la CENI
28 M. Norbert Nkulu Mitumba Kilombo Conseiller de Joseph Kabila, membre fondateur du PPRD, et ancien ambassadeur de la RDC à Kigali
29 M. Numbi John (Général) Ex-Commissaire Général de la PNC et proche du président Kabila
30 M. Paluku Kahongya Julien Gouverneur de province du Nord-Kivu
31 M. Shadari Emmanuel Secrétaire Général adjoint du PPRD
32 M. She OKitundu Léonard Sénateur et membre influent de la MP
33 Mme Sifa Mahanya Kabila Mère du président Joseph Kabila
34 M. Thambwe Mwamba Alexis Ministre de la Justice
35 M. Yuma Albert Président du Conseil dAdministration de la Gecamines
Les sanctions citoyennes qui sappliquent à eux, leurs familles et leurs partenaires daffaires comprennent, outre la saisie des avoirs après le 19 décembre 2016, le boycott de leurs affaires (commerces, hôtels, restaurants, compagnies, etc.). Une liste de leurs biens sera publiée progressivement. Tous les citoyens sont appelés à les signaler anonymement, par SMS, par email (info@luchacongo.org & lucha.rdc@gmail.com) et sur les réseaux sociaux de la Lucha (Facebook, Twitter, …)
Fait à Kinshasa, Bukavu, Goma, Lubumbashi, Kisangani, Mbuji-Mayi, Kananga, Butembo, Beni, Bunia, le 1er décembre 2016.
Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA).