12 02 18 – La Belgique et la RDC doivent se décoloniser pour la meilleure coopération bilatérale

Dans une colonie, il y a deux types d’hommes : les colonisateurs (Belges) et les colonisés (Congolais). Pour mettre fin à la colonisation, il faut réaliser la décolonisation. Celle-ci est un phénomène d’abandon du système d’exploitation des colonies par les métropoles qui profitaient de leur avance technologique et de leur supériorité matérielle pour maintenir les peuples colonisés dans un état de sujétion économique et de domination politique totale. La décolonisation a pour but de substituer à cet état de fait, produit de la force, un état de droit où chaque nation libérée, considérée comme une personne, jouit d’une liberté absolue et d’une indépendance totale. Cela suppose qu’après l’acquisition de l’indépendance politique, la décolonisation s’accompagne d’une recherche aussi rapide que possible de l’indépendance économique. La décolonisation suppose le traitement des relations entre pays d’égal à égal, comme le disait Lumumba le jour de l’indépendance.

En plus, la décolonisation exige la négation dialectique de la colonisation : le colonisateur (Belge) et le colonisé (Congolais) doivent se décoloniser. Le Belge doit renoncer à l’esprit de domination, d’exploitation, du racisme et le Congolais à son tour renonce à la soumission, au complexe.

Faute de décolonisation réussie, la colonisation sous l’appellation de néo-colonialisme, demeure.

Pourquoi les relations entre la Belgique et la RDC sont empoisonnées ? 

Il y a en Belgique ceux qui sont guidés par l’esprit occidental et au Congo ceux qui, laïcs et religieux ne voulant s’affranchir, demeurent soumis et complexés à l’égard de l’Occident.

Comprenons-nous bien. Le MNC/L n’est pas contre le Blanc, le Belge ou l’Européen. Il est contre l’Occident, l’Occidental. A ce propos, il faut éclairer l’opinion. En Belgique, en France, aux Etats-Unis, tout le monde n’est pas occidental sinon Jules Chomé, Van Lierde, Jean-Paul Sartre, Karl Marx n’auraient pas l’estime des tiers-mondistes, des Africains, des Congolais.

L’occidentalisme est né avec le capitalisme. C’est pour cela que l’Amérique du Nord, le Canada, le Japon sont dans le camp occidental. Est occidental celui qui est nourri par la culture, la philosophie occidentale. 

La philosophie occidentale fait le pari de se présenter, d’après Simon Mougnol, comme la seule forme valable de pensée chez l’homme. Les pensées développées par les autres régions du monde doivent s’arrimer à elle pour être validées par elle. 

Pour elle, les Africains n’ont pas de philosophie. Elle élève l’homme, le célèbre mais refuse cette dignité à certains autres hommes, tels les Noirs.

Pour justifier la traite négrière, l’Occident affirme que le Noir n’est pas différent du singe. Pour coloniser l’Afrique, il prétend que la race supérieure (blanc) doit civiliser les races inférieures (les Noirs, les Arabes). Elle est une sorte de philosophie biaisée. C’est une philosophie du mensonge pour mieux exploiter, dominer, discriminer. Nous pouvons dire qu’il y a des occidentaux belges, français, américains, anglais, etc.

L’occidental a ses collabos en Afrique. En 1960, les universitaires laïcs et  religieux membres du Collège des Commissaires Généraux, certains membres du clergé catholique, les politiciens complexés et véreux étaient les collaborateurs de l’occidental. 

Actuellement, beaucoup d’intellectuels, les politiciens hommes de Genval et autres, certains membres du clergé catholiques ne sont pas décolonisés et sont ainsi les collabos de l’occidental.

Il est évident que la décolonisation ratée maintient le pays et son peuple dans le néo-colonialisme. Les anciens colonisateurs deviennent néo-colonisateurs. 

Ainsi, pour bien coopérer, les occidentaux belges et les Congolais doivent se décoloniser.

Dans cet effort de décolonisation réciproque, les Belges doivent déployer plus d’efforts que les Congolais.

En effet, les patriotes congolais contestent le caractère civilisateur de la colonisation surtout lorsque l’on sait que la colonisation belge fut des plus meurtrières (chicote, coupe de mains et de pieds). Ils savent que les Belges ne furent pas leurs bienfaiteurs mais plutôt leurs bourreaux et pilleurs de leurs richesses. Ils savent que les Belges ont empêché Lumumba à gouverner. Que les Belges ont créé la sécession du Katanga. Que celle du Sud-Kasaï fut encouragée par eux. Qu’ils ont  assassiné Lumumba, Okito et Mpolo le 17 janvier 1961. Que beaucoup des nationalistes ont été tués sur leur initiative et complicité. Qu’ils sont dans beaucoup de complots de déstabilisation du pays. Ce que la Belgique occidentale ou dirigeante doit savoir est que depuis la colonisation, les Congolais sont victimes de l’agression (occupation) belge. Les patriotes congolais (lumumbistes) ont toujours cherché la réconciliation avec l’administration belge pour la meilleure coopération. Ils ont beaucoup d’amis en Belgique. Mais les bonnes relations sont en épreuve à cause d’un groupe de partisans de la philosophie occidentale qui prend les Congolais, tous les Congolais comme les dupes. Ce groupe a du mépris ; il est raciste à l’égard du Congo et de l’Afrique. Qu’il sache que le temps de la soumission et du complexe est révolu.

 A nos frères, religieux et laïcs, qui défendent les intérêts de l’Occident qu’ils accusent un retard dans l’évolution de l’Afrique. Kadhafi nous a légué sa prophétie : le 21ème siècle est le siècle de l’Afrique dont la majorité est de race noire. Lumumba, bien avant, avait recommandé aux Africains d’écrire leur propre histoire faite de gloire et de dignité. Ils doivent savoir que la RDC est destinée à devenir le centre de rayonnement de l’Afrique toute entière. Par conséquent, les Congolais doivent viser l’honneur et la grandeur. Ils doivent cesser de demeurer subalternes car le décollage de l’Afrique dépend de celui de la RDC. Le développement véritable exige des facteurs lourds (inventions technologiques) et les facteurs intangibles (vision, fierté, rêves, orgueil, ambitions, etc.). La  RDC est un grand pays (2.345.000 Km2), potentiellement le plus riche de la planète. Ce pays-là ne demande que des hommes déterminés pour aller de l’avant pour le bonheur de notre continent.

Que nos frères qui sont manipulés, religieux et laïcs, sachent que tant qu’existent au Congo les colonialistes et leurs collabos, la lutte d’affranchissement continuera.

Par ailleurs, soulignons que les décisions et résolutions prises à Davos lors du Forum économique n’engage que l’Occident. L’Afrique doit organiser son économie et la régler à ses besoins.

Pour terminer, il est à rappeler que si un jour les Congolais décident à tourner le dos à la Belgique, les partisans de la philosophie occidentale et leurs collabos religieux et laïcs en seront tenus responsables. Le MNC/L ne souhaite pas en arriver là. Il est déterminé de coopérer avec la Belgique.

Me Fr m’fuana MUTAMBA FRAMULO

Président National du MNC/L

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