20 12 18 Communiqué n°23 du mouvement citoyen FILIMBI :

Nous suivons avec la plus grande attention l’évolution de la grave crise
que traverse notre pays et, à travers cette communication, nous tenons à
éclairer nos compatriotes ainsi que l’opinion internationale sur notre
position en rapport avec les sujets ci-après :

*Le processus électoral* – Notre position est constante. Le processus
électoral actuel est complètement biaisé, non transparent et frauduleux.
En plus des faits précédemment relevés tels que la fermeture de l’espace
démocratique, le fichier électoral corrompu, le refus d’accréditer des
observateurs internationaux, l’utilisation d’une machine électronique
peu fiable, l’exclusion de certains candidats ou encore le non affichage
des listes électorales au moins 30 jours avant les scrutins, le
déroulement de plus en plus chaotique de la campagne électorale en cours
conforte notre position. Monsieur Joseph Kabila cherche à prolonger
indirectement son règne en imposant son « dauphin » par les urnes, ce
qui n’est possible qu’en fraudant massivement. Par conséquent, il
n’existe aucun scénario dans lequel un autre candidat que la «
marionnette » de M. Kabila pourrait remporter les simulacres d’élections
à venir. Penser autrement serait faire preuve d’une très grande naïveté,
ou plus grave encore, de complicité.

*La division de l’opposition politique* – Les principaux représentants
de l’opposition politique nous ont gratifié d’un spectacle désolant qui
a davantage affecté leur crédibilité. Ces derniers ont été incapables de
s’unir pour sauver la patrie car certains d’entre eux ont, une fois de
plus, privilégié leurs intérêts personnels et égoïstes au détriment de
l’intérêt général. En outre, nous condamnons avec la plus grande énergie
les affrontements médiatiques et à travers les réseaux sociaux entre
certains partisans des deux groupes de l’opposition qui deviennent
(inconsciemment ?) complices du régime dictatorial que nous combattons
tous. Les propos de plus en plus divisionnistes et tribalistes, parfois
manipulés et appuyés par leurs « leaders », sont inacceptables et
devraient urgemment cesser car cela profite non seulement au régime
dictatorial de M. Kabila mais également à tous ses soutiens qui ne
jurent que par la partition de notre patrie pour faciliter encore plus
le pillage de nos ressources. Messieurs les opposants, ne vous trompez
pas de cible car aucun d’entre vous ne sera déclaré vainqueur de la
mascarade que coordonne M. Corneille Nangaa. Mobilisons-nous pour
libérer notre patrie de la dictature, le peuple est prêt et il vous le
démontre en se mobilisant massivement lors de vos différents meetings.

*Les partenaires internationaux* – Nous remercions, une fois de plus,
tous les amis du Congo pour leur soutien en faveur de la lutte contre la
dictature que mène le peuple congolais. De plus, nous nous réjouissons
de la décision de l’Union Européenne de maintenir les sanctions ciblées
contre les membres de l’actuel régime dont l’implication dans la
répression des manifestations pacifiques et la participation à des actes
pouvant être qualifiés de crimes contre l’humanité est avérée, parmi
lesquels figure le candidat de la continuité de la dictature, M.
Emmanuel Shadary,. Au vu du déroulement du simulacre d’élections en
cours, nous encourageons le vote de nouvelles sanctions contre M.
Kabila, les membres de sa famille, tels que M. Zoé Kabila et Mme.
Jeannette Kabila, ainsi que les gestionnaires de son patrimoine
financier, frauduleusement constitué, parmi lesquels M. Albert Yuma,
Président du Conseil d’Administration de la GECAMINES, ou encore *M.
Albert Karaziwan*, le fournisseur du passeport le plus cher au monde,
ainsi que certains membres de la famille Wan, l’un de ses principaux
partenaires d’affaires cité dans différents rapports indépendants. Nous
condamnons également fermement l’attitude complaisante, et dans une
certaine mesure complice, de la Représentante du Secrétaire Générale des
Nations Unies, Mme. Leila Zerrougui, face aux graves violations des
Droits de l’Homme commises par le régime de M. Kabila. Son inaction
ainsi que ses prises de position « équilibrées » renforcent les voix de
ceux, de plus en plus nombreux, qui se posent des questions sur
l’utilité de la présence de la MONUSCO sur notre sol. Mme. Zerrougui,
qui est incapable de condamner en des termes claires la répression du
régime totalitaire, portera en partie, la responsabilité des
conséquences de la crise à venir. En outre, nous regrettons les
agissements de certains acteurs qui s’intéressent à la crise congolaise,
et qui ont semble-t-il décidé de mener ouvertement une propagande
internationale en faveur du maintien de l’actuel régime dictatorial à
travers l’élection frauduleuse de M. Shadary, c’est le cas de
l’eurodéputé Louis Michel, qui a tenté de bloquer la prolongation des
sanctions ciblées, ainsi que de la journaliste belge Colette Braeckman,
qui a réalisé non pas une interview mais bien un publipostage dans
lequel l’un des plus féroces dictateurs est comparé à notre Héros
Patrice Emery Lumumba, scandaleux ! Nous leur demandons de revenir à la
raison en mettant un terme à cette campagne sordide aux conséquence
inestimables.

*La remise du prix Nobel de la Paix à notre compatriote le Dr. Denis
Mukwege* – Nous disons, encore une fois, MERCI au Dr. Denis Mukwege pour
son engagement citoyen en faveur de notre copropriété la RDC. Nous
tenons également à le féliciter pour le décernement du Prix Nobel de la
Paix. Vous êtes un modèle et une référence pour toute notre génération
cher docteur. Les valeurs que vous incarnez, votre abnégation, votre
courage, votre détermination, votre humanisme et votre sens du sacrifice
nous inspirent. La Nation congolaise saura vous le signifier une fois
que nous aurons, ensemble, mis un terme à ce régime dictatorial.

En conclusion, au cours des prochaines semaines, le pays sera
malheureusement une fois de plus plongé dans une crise encore plus grave
aux conséquences nationales, régionales et internationales inestimables.
La fin de cette grave crise politique, sécuritaire, économique et
sociale passe inévitablement par l’organisation d’élections qui
respectent un minimum de standards internationaux afin de résoudre la
principale cause de cette crise qui n’est autre que l’illégitimité des
animateurs des institutions. Malheureusement, M. Kabila et son régime
ont clairement démontré leur incapacité et surtout leur manque de
volonté. Ainsi, nous n’avons d’autre alternative que de mobiliser la
population afin qu’elle déjoue le plus pacifiquement possible le
simulacre électoral mis en place par le régime Kabila en faisant du 23
décembre 2018 le point de départ d’une grande résistance populaire,
conformément à l’article 64 de notre Constitution. Cela permettrait
alors d’aboutir à la mise en place d’une période transitoire concertée,
et de préférence dépolitisée, qui aura pour principale mission de nous
mener vers des élections qui respecteront un minimum de standards
internationaux.

Robert NJANGALA
Chargé de l'Idéologie et Actions

Floribert ANZULUNI
Coordonnateur

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