Faustin Linyekula fait revivre l’histoire du Ballet national du Zaïre (RFI)

AVIGNON – Le chorégraphe congolais Faustin Linyekula fait revivre au Festival d’Avignon l’histoire du Ballet national du Zaïre créé par le président Mobutu Sese Seko en 1974.

« Histoire(s) du Théâtre II », fait suite à « Histoire du Théâtre I », spectacle créé l’année dernière par le Suisse Milo Rau, directeur de la compagnie NT Gent, qui passe le relais pour ce deuxième volet au metteur en scène congolais.

Faustin Linyekula est parti dans son histoire du théâtre d’un souvenir d’enfance. Petit garçon à Kinshasa, il découvre le chant et la danse du Ballet national du Zaïre à la télévision ainsi que l’œuvre phare de la compagnie, l’Épopée de Lianja, qui raconte la création des populations du Zaïre.

Qui sommes-nous ?

« C’était la première fois que nos peuples ont commencé à se définir en tant que jeune nation après l’indépendance. Cela a commencé en Guinée-Conakry, avec le Ballet national de Guinée, mais, après, beaucoup d’autres pays africains indépendants ont adopté ce modèle.

Les Ballets nationaux étaient une manière de dire qui nous sommes, à travers nos danses, à travers nos musiques. Aujourd’hui, je m’en rends compte que je suis un héritier de toute cette Histoire. »

Faustin Linyekula retrouve trois artistes fondateurs du Ballet et les intègre à son spectacle avec leurs histoires individuelles. Une première pour ces danseurs et chanteurs qui se sont fondu toute leur carrière dans le groupe à la gloire du leader Mobutu.

La « naissance » de tous les peuples du Zaïre

« À la création du Ballet national, quand il a fallu créer un espace pour affirmer l’identité zaïroise et créer une première pièce qui montrerait au peuple et au monde entier ce que c’est l’identité zaïroise, Mobutu et le Ballet national se sont tournés vers une des versions recueillies par les missionnaires, sauf qu’ils ont élargi le propos : maintenant, il ne s’agissait plus seulement de la naissance du peuple Mongo, il s’agissait de la naissance de tous les peuples du Zaïre.

Donc, la maman de Lianja, selon cette version, elle a donné naissance à toutes les tribus du Zaïre. Et, bien sûr, Mobutu s’est identifié à Lianja. »

Sur scène, entre lingala et français, les trois artistes du Ballet national du Zaïre nous racontent l’histoire de leur compagnie, entre confidences et chants, dans un rapport intime plein d’humanité. Une page de l’histoire retransmise avec poésie.

© Radio France Internationale, 22.07.19

Image: Faustin Lineyakula
Source: Festival d’Avignon

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