José Bau – « Changer les mentalités dans une société manipulée est un travail de patience » (LP)

KINSHASA – Du 6 au 27 juin 2019, soit trois semaines durant, l’Atelier Théâtre Action (ATA) a mené une campagne de sensibilisation et de maintien des enfants à l’école à N’sele, dans la périphérique de Kinshasa.

Un pari gagné pour José BAU, coordonnateur de l’ATA et ses acteurs qui ont donné les meilleurs d’eux pour la réussite de ce projet qui vise à promouvoir l’éducation, socle du développement d’une nation. Dans un entretien accordé au journal La Prospérité, José BAU se dit très satisfait de cette campagne dont la cérémonie officielle de clôture a eu lieu le 28 juin à Menkao, dans la commune de Maluku.

Pouvez-vous rappeler à l’opinion l’objectif de cette campagne éducationnelle à N’sele qui touche à sa fin ?

Nous nous sommes donné l’objectif de rappeler et surtout conscientiser les parents qu’ils doivent inscrire leurs enfants à l’école. L’idéal est de leur permettre de terminer même le cycle primaire seulement. Notre mission est de sensibiliser les parents de soutenir les jeunes en âge scolaire afin qu’ils étudient, mais également de faire connaître au grand public les efforts du Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel, (EPSP) et ses partenaires notamment, UNICEF et les autres dans l’amélioration des conditions d’étude dans la zone éducationnelle de la N’sele.

Quel bilan pour cette Campagne qui a duré pendant trois semaines dans cette partie de la Capitale ?

Nous avons donné les nombres de spectacles prévus et le public était souvent surpris de constater que les personnes qui ne savent pas lire, écrire et protéger leur environnement, tombent souvent entre les mains de bandits. Nous avons joué dans les marchés, dans les écoles, dans les camps des veuves et dans une église.

Comment les habitants de la zone de la N’sele ont-ils accueilli le projet éducatif ?

Bon accueil. Car, les représentations ont été considérées comme des contes de fées. J’ai eu la possibilité de mettre sur scène des comédiens populaires. Ceci a beaucoup joué dans la lecture du public. Les habitants étaient attirés par les acteurs et par les contenus en suite. Interprété par le message, le forum qui suivait le spectacle montre que notre population est ignorante à plusieurs points. Cela doit impérativement préoccuper l’autorité au plus haut niveau. Les gens sont inconscients au point que vous ne comprenez plus à quel saint se vouer. Changer les mentalités dans une société manipulée, c’est un travail de patience.

Quelles sont les difficultés rencontrées pendant la campagne ?

Le plus important est le manque d’infrastructures culturelles dans les milieux périphériques. Des spectacles devraient être plus longs que prévus parce que le public ne voulait pas quitter le lieu. Le manque de transport est une tare dans cette partie de la ville. Imaginez-vous que N’sele est dans Kinshasa, mais la grande partie de la commune vit dans le noir. C’est ici le lieu d’interpeller les responsables afin qu’ils lisent le testament de Zamenga qui demandait de construire avant tout nos villages, si nous voulons développer notre pays et le rendre plus beau qu’avant.

Que peut-on encore attendre encore de l’ATA, après cette campagne de sensibilisation ?

Nous nous sommes lancés depuis quelques années à la construction de la Cité de la Culture à Mbanza Ngungu, dans la province du Kongo Central. C’est un cadre d’échanges, de créations et de revalorisations de notre patrimoine culturel, car c’est inconcevable que notre pays n’ait pas une référence historique culturelle pour l’exposition et autres rencontres. Si tu veux découvrir les merveilleuses richesses de la culture congolaise, tu es obligé d’aller chez les étrangers. Raison pour laquelle nous y installerons un Musée ouvert pour conserver les richesses de notre pouvoir. Cette cité sera également équipée d’un Centre d’enseignement d’entreprenariat « plus beau qu’avant pour initier les jeunes à dominer le monde».

Avez-vous un message à adresser aux différents partenaires qui ont contribué à la réussite de cette campagne à travers l’ATA ?

Nous avons été contactés par l’EPSP par un appel à projet. Une fois retenus, nous étions obligés de donner les meilleurs de nous même offrir la chance aux autres troupes professionnelles comme la nôtre avec nos acteurs qui ont pris à bras- le- corps le projet. Nous remercions l’UNICEF et ses partenaires de terrain dont Caritas, Oxfam, ainsi que les autorités locales. Vraiment merci !!!

© La Prospérité, 16.07.19

Image: José Bau (ATA)
Source: Twitter

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