Parc national de la Salonga – Six communautés riveraines ont reçu leurs titres de concessions forestières (LD)
INONGO – La cérémonie organisée le samedi 13 juillet à Inongo, dans la province du Mai-Ndombe, a permis la remise symbolique des titres officialisant les droits sur les forêts détenues par six communautés locales du groupement de Bolongo, situé dans le Territoire d’Oshwe de la même province. Ces documents respectant les coutumes de ces communautés ont été remis à leurs représentants à cette cérémonie présidée par le vice-gouverneur de la province du Mai Ndombe, Jack’s Mbombaka Bokoso.
Les six communautés (Lompole, Ipoka Sud, Iyoko, Mbongo, Mbungusani et Bekombo), précise un communiqué du Fonds mondial pour la nature (WWF) et l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), qui sont dans un partenariat de cogestion de cette aire protégée, ont été accompagnées depuis 2015 par l’Unité de gestion du Parc de la Salonga (UGPNS) dans les différentes étapes du processus d’attribution des concessions forestières des communautés locales.
Préserver la biodiversité et assurer le développement socio-économique des populations
Les concessions des six communautés du groupement Bolongo sont, soulignent le WWF et l’ICCN, contiguës au Parc national de la Salonga (PNS). « Le programme de foresterie communautaire porté par l’Unité de gestion du Parc national de la Salonga vise non seulement à sécuriser légalement les droits coutumiers des communautés mais aussi surtout d’assurer une gestion durable des espaces forestiers périphériques du parc, constituant ainsi une zone tampon », a expliqué le chef de site du Parc national de la Salonga, Pierre Kafando. Ces communautés, note-t-il, pourront, par ailleurs, assurer des échanges écologiques grâce aux flux migratoires de faune avec le parc.
Pour le directeur à l’ICCN, représentant le DG de cet institut, Nestor Lubuta, « les titres obtenus par les communautés de Bolongo pourront contribuer à la fois à la préservation de la biodiversité et au développement socio-économique des populations riveraines du PNS et pourra être répliqué dans d’autres provinces de la RDC ».
Une situation reconnue par la loi
Il est, en effet, rappelé que le Code forestier de la République démocratique du Congo de 2002 prévoit, en son article 22, que des « communautés locales peuvent solliciter des titres sur les forêts régulièrement possédées par elles en vertu de leurs coutumes ». La procédure d’attribution de ces titres a été, quant à elle, fixée par le décret 14/08 du 2 août 2014 pris par le Premier ministre complété par l’arrêté n°25 du ministre de l’Environnement du 2 février 2016.
A en croire le communiqué du WWF et l’ICCN, ces textes de lois précités prévoient la possibilité, pour les communautés qui en expriment le besoin, de se faire accompagner dans le processus d’obtention des titres par des personnes physiques ou morales possédant l’expertise nécessaire dans le domaine. La foresterie communautaire représente un avantage pour les communautés concernées en ce sens qu’elle consolide la sécurisation foncière et permet de réduire les conflits en donnant aux communautés un plus grand pouvoir dans la gestion de leurs ressources.
A en croire ce partenariat de cogestion du PNS, l’appui des communautés riveraines se fait dans un processus participatif qui comprend la sensibilisation, la signature d’un accord de consentement libre, informé et préalable (CLIP), la formation, la cartographie participative, l’accompagnement à la constitution et au dépôt du dossier de demande. « Les six dossiers des forêts communautaires du groupement Bolongo, situé au nord-est du territoire d’Oshwe, province du Mai Ndombe et totalisant 172.807 hectares ont été déposés en août 2017 et les arrêtés provinciaux y afférents ont été signés le 31 mai 2019 », ont précisé le WWF et l’ICCN. L’UGPNS envisage, quant à elle, de voir trois cent mille hectares de forêts sous concessions de foresterie communautaire d’ici 2021.
Il est rappelé, à propos du PNS, que depuis mai 2016, l’ICCN, autorité officielle en charge des aires protégées de la RDC, et le WWF ont lancé un programme de cogestion du parc afin d’améliorer encore la conservation de sa biodiversité. Le programme de cogestion est financé par l’Union européenne, l’Usaid, la coopération allemande et le WWF-Allemagne. D’autres organisations comme Oxfam, Isco, ZSM et LMU contribuent aux activités de développement rural et à la recherche scientifique en tant que partenaires techniques du programme de ce parc.
© Les Dépêches de Brazzaville, 18.07.19
Image: le parc national de Salonga
Source: Congo National Parcs