31 08 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

Sommaire

Séjour de Félix Tshisekedi au Japon et lettre de Vital Kamerhe faisant « obstruction » à l’enquête sur des détournements de fonds font partie des sujets qui ont alimenté la presse parue à Kinshasa en ce samedi 31 août 2019.

Fatshi au Japon

Le Bulletin de l’ACP évoque le séjour de Félix Tshisekedi au Japon, et titre « Le Président Félix Tshisekedi félicite le Dr Muyembe, colauréat du 3ème Prix « Hideyo Noguchi ».

Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a « félicité le Dr Jean Jacques Muyembe Tamfun, colauréat du troisième Prix «Hideyo Noguchi» décerné par le gouvernement japonais, dans son allocution, vendredi, en marge du sommet de la 7ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 7), qui s’est tenu du 28 au 30 août 2019, à Yokohama, au Japon », peut-on lire dans ACP. «Je ne pourrais terminer mon allocution sans féliciter le docteur Jean-Jacques MuyembeTamfun, ce digne fils de mon pays, qui est lauréat du troisième Prix Hideyo Noguchi pour l’Afrique», a déclaré le Chef de l’État congolais relayé par l’agencier.

7SUR7.CD titre : « TICAD 7 : Le chef de l’État a échangé avec le Premier ministre japonais notamment sur la réparation de la turbine G24 du barrage d’Inga ».

En séjour au Japon dans le cadre de la 7ème édition de la Conférence de Tokyo pour le Développement de l’Afrique, « TICAD 7 », le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a échangé avec le Premier ministre japonais, Shinzō Abe, écrit ce site d’information en ligne. « Cette rencontre qui est intervenue vendredi 30 août dernier après l’allocution du président de la République devant ses pairs, a essentiellement tourné autour de 5 points. », note le confrère, citant notamment le renforcement des relations bilatérales et la réparation de la turbine G24 du barrage d’Inga.

Kamerhe

CasInfo.ca se focalise sur les allégations de détournement des fonds publics et titre : « ACAJ accuse Kamerhe de faire « obstruction » à l’enquête, la présidence dément ».

Le directeur de cabinet du Chef de l’État s’est-il compromis en faisant obstruction à une enquête des services spéciaux ?, s’interroge ce média en ligne. C’est en tout cas ce que croit savoir l’Association Congolaise pour l’Accès et la Justice (ACAJ), ajoute-t-il. « Cité dans une affaire de détournement de 15 millions de dollars, Vital Kamerhe, aurait, dans une correspondance adressée au ministre des finances le 24 août dernier, instruit que la mission de contrôle initiée par l’Inspection Générale des Finances soit arrêtée. », écrit ce site . Avant d’ajouter que dans une interview accordée à CasInfo.ca, vendredi, Georges Kapiamba, le président de cette organisation, confirme l’authenticité de la lettre attribuée au patron de l’UNC qui circule sur les réseaux sociaux. « Il l’appelle à retirer ses injonctions », écrit ce site.

Economie

Actualité.cd se concentre notamment sur l’évolution de l’économie dans l’ex-Katanga et écrit : « Les fournitures scolaires et le maïs dans l’ex-Katanga causent l’inflation économique». A fin août 2019, écrit ce média, l’inflation mensuelle est de 0,369% au niveau national et de 0,339% à Kinshasa. « L’inflation hebdomadaire du 26 au 31 août 2019 est de 0,070% au niveau national et 0,072% à Kinshasa. L’inflation de la semaine est consécutive à la hausse des prix : des céréales, notamment une forte hausse de la farine de maïs et le maïs sec décortiqué à Katanga et aux Kasaï. Des services de loyers des fournitures scolaires. »

Presse et documents étrangers

La rougeole tue 2700 enfants en RDC en sept mois

BBC – 19.08.2019,

L’épidémie de rougeole est plus mortelle que l’épidémie d’Ebola qui sévit actuellement dans le ays.

Médecins Sans Frontières (MSF) a déclaré à la BBC que très peu a été fait pour combattre l’épidémie de rougeole en République démocratique du Congo.

La RDC a déclaré l’épidémie de rougeole au plan nationale en juin.

Karel Janssen, chef de mission de MSF (Médecins sans frontière) en République démocratique du Congo, indique que 23 des 26 provinces sont touchées par la maladie.

Mais le manque de vaccin et d’hygiène, la prévalence des conflits et le nombre élevé de personnes déplacées ont contribué à la propagation de la maladie.

« Une épidémie telle que celle-ci ne se déclare pas soudainement ; c’est aussi la conséquence d’années de négligence », a-t-il déclaré à BBC Newsday.

« Nous sommes confrontés à la plus grande épidémie de rougeole que nous ayons vue depuis plus de 10 ans au Congo ».

Il a ajouté que seulement 2,5 millions de dollars US ont été recueillis sur les 8,9 millions de dollars US requis pour le plan d’intervention sanitaire.

Plus de 2.700 enfants sont morts de la rougeole entre janvier et août, ce qui est plus élevé que le total de victime d’Ebola depuis l’année dernière.

Depuis le début de l’année, MSF a vacciné 474.863 enfants et apporté une assistance à 27.439 patients.

Il y a plus d’incendies en ce moment en Afrique subsaharienne qu’en Amazonie

Xavier Lambert – RTBF – le samedi 24 août 2019 –

De violents incendies continuent à frapper l’Amazonie. Un phénomène récurrent, mais qui semble en augmentation importante cette année : l’Institut national de recherche spatiale (Inpe) a déclaré que ses données satellitaires montraient une augmentation de 84% par rapport à la même période en 2018.

Pour objectiver ces données, les cartes que fournit la NASA à travers ses sondes et satellites sont des outils précieux, que l’agence spatiale américaine met à la disposition des internautes sur son site. En consultant, la « Fire Maps », la carte des incendies en temps réel, on peut effectivement se rendre compte du nombre important de feux en Amazonie :

Mais en élargissant le cadre, on s’aperçoit qu’une autre zone du monde semble encore plus touchée : l’Afrique centrale, ou plus précisément ce qu’on appelle l’Afrique subsaharienne :

Il y a plus d’incendies en ce moment en Afrique subsaharienne qu’en Amazonie

Un examen plus approfondi permet même de se rendre compte que l’étendue des feux semble généralisée sur l’ensemble de pays comme l’Angola, la Zambie ou la Tanzanie, et très présents au Congo.

Il y a plus d’incendies en ce moment en Afrique subsaharienne qu’en Amazonie

Il y a plus d’incendies en ce moment en Afrique subsaharienne qu’en Amazonie – © Tous droits réservés. Pourquoi personne ne semble s’en inquiéter ?

Pourtant, on ne trouve aucune mention de ces incendies, que ce soit dans la presse locale africaine, ou dans la presse internationale. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’un phénomène habituel, et régulier. Mais qui n’en reste pas moins inquiétant. Explication.

Au mois de juin dernier, la NASA elle-même expliquait que les incendies étaient monnaie courante en Afrique à cette période de l’année. Et ils ne sont pas dus à la sécheresse ni à la pollution, mais bien aux pratiques agricoles. La NASA l’appelle « slash and burn », on parle chez nous de « culture sur brûlis », une technique peu coûteuse et facile à appliquer : le bois est coupé puis brûlé, et la couche de cendres fournit aux terres défrichées une couche riche en nutriments pour aider à fertiliser les cultures.

Ces incendies représentent 25 à 35% des émissions annuelles totales de gaz à effet de serre dans l’atmosphère

Une partie de ces incendies sont donc maîtrisés… mais pas tous, précise la NASA : « les feux allumés peuvent souvent devenir incontrôlables lorsque les vents ou les tempêtes déplacent le feu hors de la zone à défricher ».

Et de toute façon, ces incendies ne sont pas sans conséquence : l »Agence spatiale européenne (ESA) a publié un article sur les incendies en Afrique, qui estime que les incendies représentent actuellement 25 à 35% des émissions annuelles totales de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Et si le monde a actuellement les yeux tournés vers l’Amazonie, l’ESA estime que l’Afrique subsaharienne représente environ 70% de la superficie brûlée dans le monde, selon les bases de données satellitaires mondiales…

Le nouveau gouvernement congolais entre en piste

Colette Braeckman – le Soir – le 27 août 2019

Des seconds couteaux qui incarnent l’indispensable compromis entre Tshisekedi et Kabila

Enfin… Après d’ultimes réglages et sept mois après l’investiture du président Tshisekedi, la composition du nouveau gouvernement congolais a enfin été dévoilée par le Premier Ministre Sylvestre Illunga Illunkamba alors que le chef de l’Etat s’envolait pour le Japon.

Le défi à relever était de taille : il fallait que la nouvelle équipe illustre à la fois le changement réclamé par la population et promis par le nouveau président tout en tenant compte de la réalité d’un rapport de forces toujours favorable au président sortant Joseph Kabila. En effet, la plate forme des FCC, (pro Kabila), garde toujours la majorité à l’Assemblée et au Sénat et exigeait initialement de conserver la plupart des ministères régaliens. Des compromis ont donc du être trouvés à l’issue de longues tractations et aussi de contacts personnels entre le président sortant Kabila et son successeur Tshisekedi qui avaient tous deux à cœur de préserver l’image d’une transition apaisée. L’une des méthodes permettant de satisfaire tout le monde fut évidemment de faire jouer la loi du nombre : le nouveau gouvernement comprend donc 65 membres dont 42 sont issus des FCC et 23 de Cap pour le Changement, Cach, issue de l’alliance entre l’UDPS de Félix Tshisekedi et l’UNC de Vital Kamerhe, qui demeure toujours son très puissant et très habile directeur de cabinet.

L’autre versant de la stratégie de l’apaisement a été de retirer les « premiers couteaux », soit les éléments les plus en vue, sinon les plus conflictuels, dans les deux camps et surtout dans celui de Kabila. Place a donc été réservée à des « seconds couteaux », représentant des générations plus jeunes, au détriment de personnalités de poids mais héritières d’un lourd passé. Restera à savoir si les nouveaux venus pourront se défaire de l’influence des grands leaders politiques demeurés dans l’ombre.

Exit donc, entre autres, Lambert Mende Omalanga, qui fut longtemps porte parole du gouvernement sortant et donnait parfois l’impression d’exprimer tout haut les pensées de Kabila, exit Kalev Mutomb, qui dirigea l’ANR (services de renseignement) et aurait gardé jusqu’en dernière minute ses chances pour le ministère de la Défense, son collègue François Beya demeurant, lui, conseiller spécial du président. D’autres « hommes forts » ont également été écartés de la liste, comme She Okitundu l’ancien ministre des Affaires étrangères, Henri Mova Sakanyi qui dirigeait le parti présidentiel PPRD ou Emmanuel Shadary, le « dauphin » malheureux et ex-ministre de l’Intérieur…Martin Kabwelulu, l’ancien ministre des Mines qui avait mené la bataille contre les multinationales a disparu de la liste, tout comme le puissant Moïse Ekanga, l’homme des contrats chinois, qui avait été pressenti comme Ministre des Mines mais se heurta lui aussi au veto du président Tshisekedi.

Si les piliers du système Kabila ont été écartés, les transfuges politiques n’ont pas été récompensés pour autant : Tryphon Kin Kiey Mulumba, l’équilibriste de talent (fondateur du Soft) qui après avoir lancé le mouvement Kabila Désir ( !) avait rejoint l’opposition à la veille du scrutin, n’a pas été repris, pas plus que deux personnalités marquantes et controversées de l’Est du pays, Antippas Nyamwisi, l’homme fort de Beni et Modeste Bahati Lukwebo qui revendiquait quatre portefeuilles pour son parti l’AFDC, le plus important au sein de la coalition pro Kabila. Ayant quitté les FCC avec fracas, le « frondeur » ne fut guère récompensé mais plusieurs transfuges de son parti ont hérité d’un ministère, à l’instar de Mme Nene Nkulu, nommée Ministre d’Etat à l’emploi.

Restera à suivre le prochain train de nomination des mandataires des entreprises publiques, qui permettront peut-être des repêchages. Tous les caciques n’ont cependant pas été écartés : Azarias Ruberwa, ancien leader des rebelles du RCD Goma, représentatif des Banyamulenge du Sud Kivu et très écouté par Kabila a hérité du ministère de la Décentralisation et des réformes institutionnelles tandis que Célestin Tunda ya Kasende, un homme influent mais peu médiatisé a été nommé ministre de la Justice et Vice-Premier Ministre.

Du côté de la coalition Cach, un homme influent comme Vital Kamerhe a préféré rester aux commandes du cabinet présidentiel et mettre en piste des lieutenants fidèles tels que David Jolino Makelele, ministre de la Communication et des médias et installer aux Finances Jose Sele Yalaghuli, qui fut directeur général des impôts alors que l’intraitable Matata Mponyo était Premier Ministre.

Des membres éminents de l’UDPS ont été récompensés de leur fidélité au parti comme Rubens Mikindo, qui devient ministre des Hydrocarbures ou Gilbert Kankonde Malamba qui hérite du Ministère de l’Intérieur avec un premier problème à résoudre, sa nationalité belge et son passeport émis dans la commune de Beersel! Quant à Marie Ntumba Nzeza, qui hérite du Ministère des affaires étrangères, elle incarne le réel changement, qu’il s’agisse du genre ou de la qualification : cette militante féministe, proche de Félix Tshisekedi, fut à Bruxelles membre du Cafcod (cadre permanent de concertation de la femme congolaise) et est diplômée en sciences sociales de l’ULB. Dès son retour au Congo, elle avait été nommée secrétaire générale adjointe de l’UDPS en charge de la diplomatie. Deuxième femme congolaise à la tête de la diplomatie, la première ayant été Mme Elikya Liyondo nommée par le président Mobutu, Mme Ntumba Nzeza symbolise aussi l’un des nouveaux potentiels du Congo : une diaspora nombreuse et formée qui désire regagner son pays pour participer à son développement…

Sylvestre Ilunga: « le changement commence maintenant »

Le Monde – le 26.08.2019,

Pour la première fois, la République démocratique du Congo va connaître une « cohabitation » entre les forces politiques de M. Tshisekedi, vainqueur de l’élection présidentielle, et de son prédécesseur, Joseph Kabila.

Le futur gouvernement de coalition de la République démocratique du Congo a enfin été dévoilé dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 août, sept mois après l’investiture du nouveau chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, le 24 janvier dernier.

« Le gouvernement est enfin là. Le président de la République, chef de l’Etat, a enfin signé l’ordonnance. Donc aujourd’hui, le gouvernement ayant été constitué, on se mettra bientôt au travail après avoir eu l’investiture de l’Assemblée nationale », a déclaré à la presse le premier ministre Sylvestre Ilunga, lui-même nommé le 20 mai.

L’Assemblée est réunie en session extraordinaire jusqu’au 7 septembre pour investir le gouvernement. Le porte-parole de la présidence a ensuite commencé la lecture du nom des membres du gouvernement.

Il s’agit d’un gouvernement de coalition entre les forces politiques de M. Tshisekedi, proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre, et de son prédécesseur, Joseph Kabila, qui a gardé la majorité au Parlement et dans les 26 provinces du plus grand pays d’Afrique subsaharienne.

Première « cohabitation »

Sur la base d’un accord conclu entre les deux parties, l’exécutif devait comprendre 65 membres, dont 42 issus des rangs du Front Commun pour le Congo (FCC), la coalition des pro-Kabila, et 23 de Cap pour le Changement (Cap), du président Tshisekedi.

« Il s’agit d’une expérience de cohabitation qui est la première dans notre pays », a souligné le premier ministre, lui-même un économiste qui a la confiance de Joseph Kabila. Les discussions entre les deux forces politiques ont « pris du temps », car il fallait « vider tout ce qui pouvait entraver le fonctionnement du gouvernement », a poursuivi M. Ilunga, selon qui « le changement commence maintenant ».

Le gouvernement comprend « 83 % d’hommes et 17 % de femmes. Ce pourcentage est encore faible, mais il faut le pondérer par l’importance des portefeuilles qui ont été attribués aux femmes », a détaillé le premier ministre. « Ainsi nous avons une dame vice-première ministre, ministre du plan et une dame ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères », a-t-il précisé. Deux autres femmes sont ministres d’Etat.

Au total 76,9 % des ministres n’ont jamais été membres du gouvernement auparavant, a-t-il précisé, « ce qui est une innovation importante ».

RDC: le gouvernement est né

Belga le 26 août 2019

Le futur gouvernement de coalition de la République démocratique du Congo a enfin été dévoilé dans la nuit de dimanche à lundi, huit mois après le scrutin du 30 décembre et sept mois après l’investiture du nouveau chef de l’Etat le 24 janvier.

« Le gouvernement est enfin là. Le président de la République, chef de l’Etat, a enfin signé l’ordonnance. Donc aujourd’hui, le gouvernement ayant été constitué, on se mettra bientôt au travail après avoir eu l’investiture de l’Assemblée nationale », a déclaré à la presse le Premier ministre Sylvestre Ilunga, lui-même nommé le 20 mai et qui est donc demeuré capitaine sans navire pendant près de 100 jours.

L’Assemblée nationale est réunie en session extraordinaire jusqu’au 7 septembre pour investir le gouvernement.

Il s’agit d’un gouvernement de coalition entre les forces politiques de Félix Tshisekedi, proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre, et de son prédécesseur, Joseph Kabila, qui a gardé la majorité au Parlement et dans les 26 provinces du plus grand pays d’Afrique sub-saharienne. Sur la base d’un accord conclu entre les deux parties, l’exécutif devait comprendre 65 membres, dont 42 issus des rangs du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition des pro-Kabila, et 23 de Cap pour le changement (Cap), du président Tshisekedi.

« Il s’agit d’une expérience de cohabitation qui est la première dans notre pays« , a souligné le Premier ministre, lui-même un économiste qui a la confiance de Joseph Kabila. Les discussions entre les deux forces politiques ont « pris du temps », car il fallait « vider tout ce qui pouvait entraver le fonctionnement du gouvernement« , a poursuivi Sylvestre Ilunga, selon qui « le changement commence maintenant« .

Le gouvernement comprend « 83% d’hommes et 17% de femmes. Ce pourcentage est encore faible, mais il faut le pondérer par l’importance des portefeuilles qui ont été attribués aux femmes« , a détaillé le Premier ministre. « Ainsi nous avons une dame vice-premier ministre, ministre du Plan et une dame ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères« , a-t-il précisé. Deux autres femmes sont ministres d’Etat.

Au total 76,9% des ministres n’ont jamais été membres du gouvernement auparavant, a-t-il précisé, « ce qui est une innovation importante« .

Qui sont les femmes du premier gouvernement Tshisekedi ?

BBC – le 26.08.2019,

Le Premier ministre du Congo a annoncé un nouveau gouvernement ce lundi avec 13 femmes.

Le gouvernement comprend 83% d’hommes et 17% de femmes, essentiellement de nouvelles figures politiques peu connues du grand public comme les 3/4 de cette nouvelle équipe.

Le pourcentage de femmes est encore « faible » reconnait Ilunga Ilunkamba, « mais il est équilibré par l’importance des portefeuilles attribués aux femmes », a-t-il ajouté.

L’exécutif aura une femme vice-premier ministre, Elysée Munembwe Tamukumwe, chargée du plan.

Elysée Munembwe Tamukumwe est passée par la case rébellion au début des années 2000 (au RCD, un mouvement soutenu par Kigali). Elle s’est ensuite rapprochée de Kabila, se voyant confiée plusieurs responsabilités. Cette « vielle routière » de la politique, est membre du Front commun pour le Congo (FCC) la plateforme de l’ex-président. Son dernier poste était questeur de l’Assemblée nationale durant la précédente législature. Elle est élue de Walikale dans le Nord-Kivu.

Marie Tumba Nzeza, une personnalité peu connue du grand public, sera la nouvelle cheffe de la diplomatie congolaise. Jusque là, elle était secrétaire générale adjointe de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti du président Félix Tshisekedi.

La députée Nene Nkulu Ilunga est la nouvelle ministre du travail. Jusque là elle était cadre de l’AFDC, un parti de la mosaïque kabiliste. Mais depuis que Bahati Lukwebo, le chef de ce parti est entré en dissidence contre le camp Kabila, Nene Nkulu est restée fidèle à l’ex chef de l’Etat, allant jusqu’à désavouer son mentor… Il semble que sa nomination comme ministre soit une sorte de « récompense » à sa « trahison », selon notre correspondant à Kinshaha, Poly Muzalia.

Acacia Bandubola Mbongo, une congolaise de la diaspora, jusqu’ici vice-présidente de la section Ile-de-France de l’UDPS, pilotera l’économie nationale.

Yollande Ebongo Bosongo, ministre de la fonction publique, a été auparavant directrice adjointe du Cabinet du Gouverneur de la province de Tshopo.

Alpha Denise Lupetu Tshilumbayi, présidente nationale des femmes membres de l’UDPS, sera vice-ministre des mines.

Les nominations doivent être approuvées par l’Assemblée nationale.

Liste des femmes ministres du premier gouvernement Tshisekedi

Vice-premiers ministresElysée Munembwe Tamukumwe : vice-première ministre, ministre du plan Ministres d’État

Marie Tumba Nzeza : ministre des affaires étrangères

Nene Nkulu Ilunga : ministre du travail, de l’emploi et des affaires sociales

Béatrice Lomeya Atilite : ministre du genre, de la famille et de l’enfance

MinistresYollande Ebongo Bosongo : ministre de la fonction publique

Acacia Bandubola Mbongo : ministre de l’économie nationaleRose Boyata Monkaju : ministre des affaires sociales

Jaqueline Penge Sanganyoi : ministre au cabinet du Premier ministreMinistres délégués

Irène Esambo Diata : ministre déléguée chargée des personnes handicapées et autres personnes vulnérables

Alpha Denise Lupetu Tshilumbayi : vice-ministre des mines

Jeanne Ilunga Zaina : vice-ministre de l’environnement

Liliane Banga Lwaboshi : vice-ministre de l’enseignement supérieur et universitaire

Les patrons de la Gécamines et de la SNCC désignés illégalement

François Misser – La Libre – 29 août 2019

C’est une sacrée patate chaude dont vient d’hériter le nouveau Premier ministre congolais Sylvestre Ilunga. Selon un avis juridique circonstancié, la nomination des responsables de deux des principales sociétés du pays serait illégale…

L’événement est passé totalement inaperçu et tout le monde à Kinshasa fait mine d’ignorer le fait embarrassant bien que la nouvelle circule sous le manteau depuis plus d’un mois. Selon un avis juridique parvenu à la Libre Afrique par l’avocat, spécialiste en droit des affaires, Jules Kajingulu Makenga, daté du 23 juillet 2019, la nomination le 19 mai dernier des membres des conseils de la Gécamines et de la Société nationale des chemins de fer congolais (SNCC) par le Président Félix Tshisekedi serait illégale. La mesure concerne l’inamovible Albert Yuma Mulimbi, pilier du kabilisme, reconduit dans ses fonctions à la tête de l’entreprise minière nationale et l’ancien gouverneur du Katanga, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, qui a soutenu l’opposant Martin Fayulu à la présidentielle de fin 2018 et qui s’est trouvé récompensé pour son ralliement post-électoral.

Dans son avis, maître Kajingulu rappelle que les deux entreprises appartiennent au portefeuille de l’Etat, et qu’à ce titre « la désignation de leurs dirigeants relève du pouvoir constitutionnel du Chef de l’Etat, conformément à l’article 81 de la constitution ». Le texte stipule que « le Président de la République nomme, relève de leurs fonctions et, le cas échéant, révoque, sur proposition du Gouvernement délibérée en Conseil des ministres les mandataires de l’Etat dans les entreprises et organismes publics, exceptés les commissaires aux comptes ». Il précise aussi que les ordonnances présidentielles en la matière doivent être contresignées par le Premier ministre.

Mais dans le cas d’espèce, la désignation des deux mandataires par le Chef de l’Etat s’est produite en une circonstance exceptionnelle. Les ordonnances auraient été signées le 29 mai 2019 par le Président et contresignées par le Premier ministre Bruno Tshibala, un mois plus tard. Or, au moment de la signature, le chef du gouvernement n’expédiait que les affaires courantes. Il avait présenté sa démission neuf jours auparavant et n’assurait que l’interim du gouvernement.

Or, dans ce cas de figure, souligne l’avocat kinois, le décret du 13 décembre 2013 portant statut des mandataires publics renvoie le pouvoir de l’organisation des sociétés du portefeuille à leur seul Conseil d’administration. « Et donc, le Président ne nomme pas, c’est le Conseil d’administration qui l’organise jusqu’à la plus prochaine assemblée générale extraordinaire. Or, dans le cas d’espèce, le Chef de l’Etat a nommé les membres dudit conseil d’administration. Ce faisant, il a violé les dispositions de l’acte uniforme et du décret que voilà », assène le juriste.

L’avocat conclut qu’il appartient, par conséquent, à quiconque est lésé, d’attaquer ces ordonnances devant le Conseil d’Etat. Qui plus est, il relève un autre manquement au droit. « S’agissant des modalités pratiques de prise de ces décisions, les dispositions de l’article 81 de la constitution sont claires : les ordonnances du Chef de l’Etat, en principe, débattues en Conseil des ministres. Mais en pratique, on ne les soumet jamais à ces débats. Le chef prend ses ordonnances sans tenir compte de cette exigence, mais y indique, pour de raisons de forme, qu’il s’y est référé. C’est donc une pratique illégale, contra legem que personne n’a jamais remise en question ».

Accédant à peine aux postes de responsabilité, le nouveau Premier ministre se retrouve donc avec ce « bébé » encombrant. Quand bien même il pourrait tout simplement confirmer Albert Yuma et Gabriel Kyungu à leur poste, voilà qui pourrait être gênant dans l’hypothèse où des partenaires en affaires de la Gécamines ou de la SNCC voudraient contester des documents signés par les deux présidents du Conseil d’administration voire par d’autres membres de leur CA respectif. Mais il existe une autre interprétation, émanant de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ). Elle invoque l’article 69 selon lequel le Président, en tant que garant de la continuité de l’Etat, peut agir sans attendre l’installation d’un Premier ministre de plein droit.

Rentrée scolaire: afflux de demandes d’inscriptions dans le public

RFI – le 30.08.2019,

Certaines écoles publiques sont débordées par les nouvelles inscriptions d’élèves à quelques jours de la rentrée des classes en République Démocratique du Congo. Soulagés par l’instauration de la gratuite de l’enseignement primaire prônée par le nouveau président Félix Tshisekedi, beaucoup de parents de Kinshasa affluent vers des écoles publique pour inscrire leurs enfants.

Dans cette école publique, en plein centre-ville, les parents font la queue pour inscrire leurs enfants. A quelques heures de la rentrée des classes, Kipanzou Levy, chargé d’inscription, fait face à une situation sans précédent : « Nous sommes vraiment bondés, il n’y a plus de place (même si) nous cherchons à intégrer quelques élèves, pour qu’il y ait vraiment un plus grand nombre d’élèves qui puissent fréquenter » notre école, nous explique t-il.

Malgré l’afflux de parents, l’école ne compte pas dépasser les effectifs règlementaires. « Nous ne pouvons pas aller au-delà de nos effectifs. Ce que nous demandons vraiment à l’État, c’est de faire le nécessaire pour augmenter d’autres infrastructures pour accueillir d’autres élèves ».

Les parents espèrent ne plus débourser de frais dans les écoles publiques, ce qui devrait permettre à Lolo d’économiser les 900 dollars qu’elle déboursait chaque année pour son fils. « Si vous nous voyez venir inscrire nos enfants ici, c’est d’abord parce que c’est gratuit et l’enseignement est aussi de bonne qualité. Dans les établissements privés, je déboursais 900 dollars chaque année, c’était difficile pour moi, mais avec cette gratuité, ça va beaucoup m’aider ».

En assurant cette gratuité, le nouveau pouvoir entend ici réduire le taux d’enfants privés d’éducation à cause de la pauvreté, ce qui touche plus de la moitié de la population.

La rentrée, c’est le lundi 2 septembre. Mais sur près 52000 écoles publiques recensées, environ 31000 seulement sont budgétisées. Quelque 20 800 écoles attendent encore d’être pris en charge par le gouvernement qui a promis d’instaurer la gratuité dans les établissements publics.

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 © CongoForum, le samedi 31 août 2019

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