Les Etats membres de la région africaine de l’OMS adoptent un plan stratégique pour réduire la malnutrition en Afrique
Le nombre de personnes sous-alimentées en Afrique subsaharienne est passé de 181 millions en 2010 à près de 222 millions en 2016
BRAZZAVILLE – Un plan stratégique visant à réduire le double fardeau de la malnutrition en Afrique a été adopté aujourd’hui lors de la 69e réunion du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la région africaine qui se déroule cette semaine à Brazzaville, République du Congo.
« Ce plan décrit l’action urgente et accélérée que nous devons entreprendre si nous voulons atteindre notre objectif d’éradiquer la faim et toutes les formes de malnutrition d’ici 2030 », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale pour l’Afrique à l’OMS.
« Le bureau régional de la région africaine de l’OMS élaborera et mettra en œuvre un plan de mobilisation des ressources, soutiendra les collaborations en matière de recherche et mènera des activités de plaidoyer de haut niveau en faveur d’une augmentation des investissements pour atteindre une couverture de 90 % des 10 interventions nutritionnelles ayant le plus fort impact qui doivent être entreprises pour relever les défis de la malnutrition dans notre région, » a déclaré le Dr Moeti.
Le double fardeau de la malnutrition est particulièrement répandu dans les pays en « transition nutritionnelle » où coexistent sous-nutrition et surpoids ou obésité, souvent en raison de la consommation croissante d’aliments transformés bon marché, riches en énergie, en matières grasses et en sel mais de faible qualité nutritionnelle.
Ce régime, qui est courant en Afrique, ne parvient pas à remédier à la dénutrition chronique et aux carences en micronutriments et contribue à l’augmentation de l’obésité et aux maladies non transmissibles liées au régime alimentaire.
Le plan stratégique, qui comprend des objectifs à atteindre d’ici 2025, vise à renforcer les politiques fondées sur des données factuelles et les capacités nationales et contient des objectifs clairs à atteindre d’ici à 2025. Les interventions prioritaires comprennent le renforcement de la législation et des normes de sécurité sanitaire des aliments, le recours à des mesures fiscales pour encourager des choix alimentaires sains et l’intégration d’actions nutritionnelles essentielles dans les plateformes de prestation de services de santé.
Le nombre de personnes sous-alimentées en Afrique subsaharienne est passé de 181 millions en 2010 à près de 222 millions en 2016. Bien que la prévalence du retard de croissance ait diminué, passant de 38,3 % en 2000 à 30,3 % en 2017, le nombre d’enfants touchés, n’ayant pas encore atteint l’âge de cinq ans, est passé de 50,6 millions à 58,7 millions en raison de la croissance démographique. Le taux d’émaciation en 2017 était de 7,1 %, soit 13,8 millions d’enfants de moins de cinq ans, dont 4 millions étaient gravement émaciés.
Les taux de surpoids augmentent également. Le nombre d’enfants de moins de 5 ans en surpoids est passé de 6,6 millions en 2000 à 9,7 millions en 2017. Chez les enfants de 5 à 19 ans, les taux d’obésité ont doublé entre 2006 et 2016, tandis que chez les adultes, la surcharge pondérale et l’obésité ont augmenté de 28,4 % en 2000 à 41,7 % en 2016.
Le Comité régional est le mécanisme directeur auquel participent les ministres de la santé des 47 États membres de la Région africaine de l’OMS.
Source: communiqué de presse WHO / OMS, 21.08.19