11/09/19 REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MERCREDI (CongoForum)

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Sommaire

Encore une journée sabs sujet réellement dominant. La presse parue à Kinshasa en ce mercredi 11 septembre 2019 a diversement abordé l’actualité. Du séjour de Félix Tshisekedi à Brazzaville par rapport au FMI, aux cérémonies de remise et reprise dans les cabinets ministériels, les journaux épiloguent…

5e Forum investir en Afrique à Kintele (Brazzaville)

L’Avenir mentionne à la Une : « Tshisekedi, le réformateur ». A l’en croire, Félix Antoine Tshisekedi s’est voulu un grand réformateur, disant que depuis son accession à la magistrature suprême de la RDC, il a pris le ferme engagement d’opérer des réformes dans plusieurs secteurs de la vie nationale.

Le Bulletin de l’ACP annonce que « Le Président Félix Tshisekedi sollicite l’appui de ses homologues à la candidature de la RDC pour abriter FIA 6 »

« Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a sollicité l’appui de ses homologues à la candidature de la RDC pour abriter la 6ème édition du Forum économique « Investir en Afrique » (FIA), à l’ouverture mardi à Brazzaville, en République du Congo, de la 5ème édition de ces assises, a indiqué le service de communication de la Présidence de la RDC.

« L’occasion faisant le larron, je profite de cette tribune pour solliciter votre soutien à la candidature de la République Démocratique du Congo pour la tenue prochaine de ce forum « Investir en Afrique » dans mon pays. Je sais que je peux compter sur vous et je n’en doute point », a dit Félix Tshisekedi dans son speech du haut de la tribune de ce forum.

Selon la source, le Président Félix Tshisekedi tient à la tenue de la 6ème édition de ce forum à Kinshasa, dans le souci de voir son pays jouer un grand rôle au cœur de l’Afrique afin de booster son économie.

Évoquant la diversification de l’économie, le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a déclaré que l’agriculture est retenue parmi les piliers de sa gouvernance.

3 Chefs d’État, Faustin Archange Tuadera de la RCA, Joao Lourenco d’Angola et Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de la RD Congo ont participé ce mardi aux côtés de leur homologue du Congo/Brazzaville Denis Sassou Nguesso, à la cérémonie d’ouverture desdits travaux.

Dans son allocution d’ouverture, le Président Denis Sassou Nguesso a déclaré que la construction du barrage d’Inga III est le plus grand projet africain qui matérialise l’intégration et la libre échange.

S’exprimant devant des milliers de participants réunis dans l’amphithéâtre du Centre international des conférences de Kintele, les Chefs d’État ont mis l’accent sur l’énorme potentiel d’investissement en Afrique et la mise en place effective de la zone de libre échange continentale africaine.

C’est à la Cité naissante de Kintele, à 20 km de Brazzaville, que des centaines des décideurs, hauts représentants et opérateurs économiques dont près d’une cinquantaine venus de Chine se sont donné rendez-vous pour réfléchir autour du thème : « Tirer parti des partenariats pour promouvoir la diversification économique et la création d’emplois dans les économies africaines ».

Initié depuis 2015 à Addis Abeba, le Forum Investir en Afrique est co-organisé par le gouvernement du Congo Brazzaville, le gouvernement chinois, la Banque de développement de la Chine et le groupe de la Banque Mondiale et se tient alternativement dans une ville chinoise et en Afrique.

Les quatre précédentes éditions se sont respectivement déroulées à Addis-Abeba (Éthiopie), à Guangzhou (Chine), à Dakar (Sénégal) et à Changsha, province du Hunan (Chine).

Le Forum Investir en Afrique est un haut lieu de réflexion sur les perspectives d’investissement en Afrique et la création d’emplois. Il réunit, chaque année, des représentants des secteurs privé et public de Chine et d’Afrique, des institutions internationales et régionales, des partenaires au développement et des groupes de réflexion.

Depuis 2015, le Forum Investir en Afrique est la tribune appropriée qui évoque le partenariat commercial privilégié entre la Chine et l’Afrique. Il est une plate-forme internationale pour promouvoir la coopération multilatérale et les opportunités d’investissement en Afrique.

La 6ème édition de cette rencontre sera axée sur cinq domaines clés identifiés par les pays africains comme étant leurs principales priorités de développement, à savoir le développement du capital humain, l’économie numérique, l’amélioration du climat des affaires, l’industrialisation et les chaînes de valeurs mondiales ainsi que des solutions énergétiques respectueuses du climat ».

Le Potentiel titre «F. Tshisekedi annonce la mise en place de l’Autorité de régulation de l’énergie et de l’Agence de l’électrification rurale»

« Depuis Brazzaville, au Forum Investir en Afrique, informe Le Potentiel, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a annoncé la mise en œuvre de l’Autorité de régulation de l’énergie et de l’Agence de l’électrification rurale, deux structures visant à accélérer la transformation du secteur de l’électricité.

« Depuis la libéralisation du secteur de l’énergie en 2014, les opérateurs privés attendaient la mise en œuvre effective de ces institutions pour pouvoir lancer des projets énergétiques en RDC. La production, le transport ou la commercialisation de l’électricité font l’objet d’un suivi attentif en vue de leurs réalisations dans les meilleurs délais », note le journal.

Selon Forum des As, « le Chef de l’Etat estime qu’en dehors du Grand Inga, la construction des centrales hydroélectriques de taille moyenne et des micro-centrales, capables de faciliter l’accès à l’eau et à l’électricité dans toutes les provinces du pays, est une nécessité pour ce modèle de développement ».

Toujours en marge de ce Forum de Brazzaville, Félix Tshisekedi a annoncé l’augmentation du budget de l’éducation de 8 à 20 % dans le nouveau budget de la RDC, rapporte le quotidien. Le président congolais a réaffirmé la gratuité de l’enseignement depuis la rentrée scolaire du 2 septembre.

Cas-info.ca fait remarquer cependant que cette gratuité, consacrée par la constitution de 2006 et rendue effective sous l’ère Tshisekedi, est saluée par l’ensemble de la population congolaise. Toutefois, des difficultés comme le non-remboursement des acomptes payés par certains parents dans les écoles publiques sont enregistrées, poursuit le média en ligne.

Scandale sexuel au Kongo-Central 

Infobascongo titre « Affaire Mimi Muyita: Transfèrement à Makala des deux policiers impliqués dans le scandale sexuel au Kongo-Central »

« Ils étaient détenus à la prison centrale du Camp Molayi de Matadi au Kongo-Central, ils sont transférés au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (prison de Makala) ce mardi 10 septembre . Ces deux policiers sont impliqués dans l’affaire Justin et Mimi.

Ces deux policiers (une femme et un homme) passent leur première nuit à la prison de Makala. Ils étaient arrivés tard la nuit du lundi à mardi.

Ils sont visibles dans la vidéo du scandale sexuel entre le vice-gouverneur Justin Luemba et l’ex-assistante du gouverneur Mimi Muyita, elle aussi aux arrêts. Il n’est pas exclu que d’autres personnes impliquées dans ce dossier les y rejoignent. Ce transfèrement se justifie du fait que l’affaire se trouve au parquet général près la Cour de cassation.

Dans l’entre-temps, le gouverneur, Atou Matubwana, et son adjoint, Justin Luemba, sont toujours suspendus et se trouvent désormais à Kinshasa en attendant d’être entendus par le ministre de l’intérieur. Le gouverneur est arrivé hier à Kinshasa. Son vice y était déjà ».

Economie

Le Potentiel mentionne à la Une « Indicateurs économiques et financiers…, Selon le FMI, perspectives inquiétantes de la RDC jusqu’en 2014 ». Pour lui, après des consultations menées dans le cadre de l’article IV de ses statuts, le Conseil d’administration du FMI a enfin rendu son verdict. « Le Fonds ne cache pas ses inquiétudes sur les perspectives économiques et financières de la RDC jusqu’en 2024, renseigne ce tabloïd. Ses conclusions obligent la RDC à recadrer le plus rapidement possible le tir en actionnant une batterie de réformes. », écrit le journal. Avant d’ajouter : « la survie, passe, entre autres, par la réouverture des discussions avec le FMI. Ce qui permettrait à la RDC de rééquilibrer ses comptes nationaux pour éviter une surchauffe désastreuse de ses principaux agrégats macro-économiques ».

Robert Kongo, correspondant en France du Potentiel , a interrogé Jean-Louis Roy, président-directeur général de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) – en collaboration avec Baba Solim Pekele- vient de publier aux éditions Feu de brousse un livre intitulé « Bienvenue en Afrique, le chantier du siècle ». Il évoque l’Afrique, le continent d’avenir, qui a toutes les cartes en main pour décoller.Cela paraît sous le titre « Jean-Louis Roy : « La croissance démographique en Afrique est une bonne nouvelle »

« En quoi l’Afrique est-elle un chantier ?

Dans 30, 40 ans, la population de l’Afrique va croitre très considérablement. Elle va doubler, à l’instar de l’Inde. La population de la Chine, celle de l’Europe et celle de la Russie vont diminuer. La population des USA va rester à peu près ce qu’elle est. Donc, penser simplement que demain matin il va y avoir 200 millions d’enfants de plus dans les classes sur le continent africain ; qu’il faut nourrir 900 millions à 1 milliard de personnes de plus dans le continent. Et qu’on aura besoin de logements, d’hôpitaux, d’écoles, de sécurité… Pour 2 milliards de personnes, l’Afrique est un immense chantier.

Quelle lecture faites-vous des mutations du monde et de l’Afrique ?

Les changements du monde se produisaient jadis dans un pays et se déplacer dans une autre région. L’exemple de la révolution industrielle en Angleterre est assez éloquent en la matière. Elle y a été confinée pendant un demi-siècle, et il a fallu attendre pour que les changements qui sont survenus en Angleterre se transfèrent ailleurs. Aujourd’hui, les changements du monde se produisent partout en même temps. Il y a trois grands changements dont parle le livre : le premier, c’est le basculement de la richesse. Auparavant, la richesse était concentrée essentiellement en occident, en Europe et aux USA. Ce n’est plus vrai, car il y a eu un basculement de la richesse vers l’Est, notamment vers la Chine, l’Inde, la Malaisie, la Corée, l’Asie en général. Mais avec la Chine comme noyau central. Après l’implosion de l’URSS, bon nombre d’entreprises du bloc occidental ont délocalisé dans cette région du monde pour conquérir des marchés en Asie. De l’Ouest à l’Est, le basculement de la richesse est passé de nos jours de l’Est au Sud, en l’occurrence en Afrique. On a vu arriver sur le continent les Émirats arabes unis, la Turquie, la Chine, l’Inde… Une grande variété d’investisseurs que l’on ne connaissait pas en Afrique. Le deuxième changement, c’est le numérique. En Afrique, pour des raisons que l’on connait tous, notamment la colonisation, la science et la technologie se développaient en occident et elles arrivaient ensuite, longtemps après, selon le besoin, souvent des européens, en Afrique. Aujourd’hui, le numérique est arrivé en Afrique en même temps qu’il est arrivé partout dans le monde. Les Africains ont accès à la technologie la plus avancée exactement comme les Japonais et les autres. Il y a 550 millions d’Africains aujourd’hui qui ont accès à internet. Cela veut dire beaucoup de monde. Et dans 20,30 ans, ça va être 1 milliard d’internautes. Le troisième changement, c’est la démographie dont on a évoqué précédemment. Ça baisse à peu près partout dans le monde, sauf en Inde et en Afrique. Les Chinois nous disent parmi les facteurs qui expliquent leur incroyable succès depuis 30 ans, il y a eu le doublement de la population. Et je ne vois pas pourquoi ça ne sera pas la même chose en Afrique. Je pense que la croissance démographique en Afrique est une bonne nouvelle.

Pensez-vous que la création de la richesse par et pour les Africains est possible ?

Oui, pourquoi pas ? Ce qui manquait aux Africains c’était l’investissement. Ça demande de l’argent. Ce qui a fait le succès de la Chine pendant 20 ans, c’est l’investissement des occidentaux. Ces derniers ont investi 100 milliards par année pendant 20 ans ! L’investissement arrive en Afrique et il vient de partout. On sait maintenant que l’investissement en Afrique vient surtout de l’Asie. Certes, l’occident ne domine plus le monde mais il n’a pas disparu non plus. Cela veut dire qu’il va falloir aussi compter sur l’occident qui continue d’exister.

La réalité est que l’Afrique a du mal à prendre son envol. A quoi attribuez-vous ce surplace ?

Rappelons-nous qu’il y a 30, 35 ans, la Chine était l’un des pays les plus pauvres du monde. Et elle est en train de devenir la première puissance économique. Il y a des conditions pour que l’Afrique décolle. Le livre dit ceci : les conditions qui faisaient défaut dans le continent, notamment l’investissement, la science et la technologie sont en train d’être réunies. Pour les Chinois, par exemple, l’Afrique est un marché. C’est la nouvelle définition qu’ils donnent de l’Afrique. Pas simplement un endroit où l’on va chercher des ressources naturelles, comme on en fait beaucoup en RDC, mais un marché. Avec une forte population, c’est-à-dire un grand nombre de consommateurs, le marché africain va se développer et les usines vont s’installer en Afrique. On verra donc l’Afrique s’industrialiser. Pourquoi les usines vont s’y installer s’il n y a pas d’acheteurs ? Ces conditions n’étaient pas réunies, elles sont en train de l’être.

Y’ a-t-il un espoir pour l’Afrique dont les populations semblent céder au pessimisme ?

Pourquoi parler du pessimisme ? Vous connaissez, comme moi, qu’aujourd’hui en Afrique il y a des jeunes qui créent des entreprises, maîtrisent le numérique et créent toutes sortes d’applications… Il y a des gens qui croient en l’avenir de l’Afrique en Afrique et qui regardent le continent avec optimisme. Nous sommes tous un peu dépendants de la narration que nous donnent la banque mondiale et le FMI. On mesure les choses au millimètre quand il s’agit de l’Afrique. Ces institutions nous disent ça marche, ça ne marche pas… Mais il y a une autre narration.

Laquelle ?

Il y a 750 think tank en Afrique. On en parle dans le livre et ça nous a beaucoup inspiré. Ces réservoirs d’idées travaillent sur l’accès à l’eau, sur l’égalité femmes-hommes, sur la création d’emplois, sur les questions environnementales, sur la démocratie, sur la sécurité… Il y a plein d’Africains qui ne sont pas pessimistes et croient en l’avenir de leur continent. Mais le discours que l’on entend depuis 50 ans et que l’on a du mal à s’en défaire est celui-ci : l’Afrique est pauvre et qu’elle va rester pauvre ; qu’elle n’est pas capable de ceci ou de cela ; ce n’est pas encore le temps de l’Afrique ; ça viendra peut-être un jour…Non. Je pense que les choses évoluent positivement en Afrique. Je vois les gens au Soudan, en Algérie, au Burkina Faso… qui veulent un changement. Ce changement ne viendra pas du Canada, de la France, des USA, de la banque mondiale, du FMI… mais des Africains eux-mêmes. Ce sont les Africains qui vont décider de leur avenir et beaucoup y croient. Il y a plus d’investisseurs, plus de partenaires internationaux, les Africains ont accès aux nouvelles technologies comme tout le monde. Ce qui manque, ce sont des investissements dans certains domaines, notamment dans l’énergie. Il faut que les Africains aient accès à l’énergie comme tout le monde.

Il y a aussi du désespoir…

C’est vrai, il y a du désespoir quand on voit notamment des jeunes quitter l’Afrique pour aller s’installer ailleurs. Et on voit ce qui leur arrive lors de leur traversée en méditerranée. Mais il est judicieux de souligner que beaucoup de misère en Afrique ont été créées de l’extérieur. Par exemple, quand on a décidé d’assassiner Kadhafi, on a mis en difficulté le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, le nord du Cameroun et peut-être un petit peu la Mauritanie. Et beaucoup de terroristes dans la région se sont armés dans les casernes de la Libye après la mort de Kadhafi. C’est pourquoi, il faut faire attention là où l’on met les pieds, car on peut créer d’énormes et graves problèmes difficiles à résoudre.

Vous considérez-vous comme un africaniste ?

Je me considère comme quelqu’un qui a eu la chance de travailler dans la quasi majorité des pays africains : dans les universités, dans les médias, dans les organisations sociétales… J’ai ainsi développé un large réseau de connaissances et de relations. Je me considère comme quelqu’un de très passionné pour l’Afrique. Je suis intéressé par l’avenir de ce continent, comme tout le monde devait l’être. Si l’Afrique réussit correctement, on est tous gagnant. Cela ne va pas être facile, il y aura des hauts et des bas. Mais les choses vont bouger, car l’Afrique a toutes les cartes en main pour décoller ».

Divers

Forum des As se penche ce matin sur le « Service National : 4.000 anciens rebelles en formation à Kayoyo ».

« Le Chef de l’Etat sait que vous êtes ici et il m’a envoyé, non seulement pour vous rendre visite, mais aussi et surtout, pour vous apporter son assistance afin d’améliorer vos conditions de vie pendant toute la période de formation », rassure le Général Jean-Pierre Kasongo.

environ 4.000 anciens rebelles sont confiés au Service national, piloté par le général Jean-Pierre Kasongo Kabwik, pour une formation au centre Kayoyo, ouvert au sein du Centre pilote Mzee Laurent-Désiré Kabila de Kanyama Kasese, dans la province du Haut-Lomami. Selon la source qui a livré cette information hier à Forum des As, les 4.000 anciens rebelles proviennent de groupes armés dans toute leur diversité. A savoir les Mai-Mai, les Kamwina Nsapu et les hommes du fameux commandant  » Buffle « , venus de l’ex-province de l’Equateur.

A en croire la source, il s’agit des groupes armés qui ont délibérément levé l’option de déposer les armes en vue de leur réinsertion dans la société. D’où, le qualificatif  » rendus » collés à ces anciens rebelles que le général Jean-Pierre Kasongo, commandant du Service national considère, non sans raison, comme des enfants prodigues. Rien donc de péjoratif !

Par ailleurs, les éléments d’information parvenus hier mardi à la rédaction de Forum des As renseignent qu’aussitôt qu’ils ont déposé les armes, les 4.000 anciens hommes des troupes des groupes armés ont été cantonnés à la base militaire de Kamina. C’est donc là qu’ils ont pris le train pour leur destination finale. A savoir Kanyama, siège du Centre pilote Mzee Kabila depuis plusieurs années.

A leur descente d’avion, les 4000  » élèves  » admis à l’école de formation du Service national ont été accueillis par le colonel Basile Ngoy, directeur de cabinet du commandant du Service national le général Jean-Pierre Kasongo, à la tête d’une délégation officielle partie de Kinshasa. La parade d’accueil a été personnellement dirigée par le numéro 1 du centre pilote Mzee Laurent-Désiré Kabila de Kanyama Kasese. Après son mot de bienvenue, le colonel Bashonga a expliqué aux nouveaux pensionnaires du Centre de Kanyama Kasese qu’ils y étaient pour la formation. Ce, avant de les exhorter à se sentir chez eux.

Par ailleurs, cet officier supérieur des Forces armées de la Rd Congo (FARDC) n’a pas cherché de mots pour rassurer les 4.000 anciens rebelles de ne pas se considérer comme des détenus. Loin s’en faut ! Étant donné que toutes les activités au centre pilote Mzee Laurent-Désiré Kabila sont paramilitaires, le colonel Bashonga a souligné avec insistance que la discipline sera observée dans toute sa rigueur.

 » LE CHEF DE L’ETAT SAIT QUE VOUS ETES ICI « 

Immédiatement après la cérémonie d’accueil, les  » rendus « , tout heureux et confiants, ont été directement acheminés au centre d’entrainement à Kayoyo, situé à 18 Km de Kanyama, chef-lieu du territoire de Kanyama, dans la province du Haut-Lomami.

Des sources renseignent que peu avant la bienvenue, le directeur de cabinet du Commandant du Service national, à la tête de la délégation venue de Kinshasa, a rendu visite au premier contingent des « rendus  » internés à Kayoyo. C’est donc là que les Kinois ont été émerveillés par le travail de transformation du premier groupe de ces anciens rebelles, en passe de réinsertion. Tous, apprend-t-on, avaient le moral au zénith et donnaient les gages de véritables bâtisseurs formés en très peu de temps. La maîtrise des chants rimait avec celle de la devise du bâtisseur. Preuve irréfutable de l’intensité de l’encadrement reçu.

A en croire nos sources, le temps fort de la visite du premier contingent des  » rendus  » à Kayoyo a été le lancement officiel de la formation, par le Général Jean-Pierre Kasongo Kabwik, commandant du Service national.  » Le Chef de l’Etat sait que vous êtes ici et il m’a envoyé, non seulement pour vous rendre visite, mais aussi et surtout, pour vous apporter son assistance afin d’améliorer vos conditions de vie pendant toute la période de formation », a déclaré le numéro 1 du Service national. Et d’ajouter :  » Vous êtes ici sur décision de l’autorité suprême. Nous allons vous former selon son désir. A la fin de la formation, il lui reviendra de décider de votre destination. »

Le deuxième moment mémorable a été la remise à chacun des 4.000 anciens rebelles, d’un kit d’accueil composé d’un matelas, d’une couverture, d’assiettes, de gobelets, de savons, de pâte dentifrice, de papiers hygiéniques, de glycérine, du rasoir et de tenue de bâtisseur.

En ce qui concerne les moyens nécessaires pour assurer l’encadrement de ces  » rendus « , le Général Jean-Pierre Kasongo Kabwik, fort de son expérience en la matière, a fait remarquer qu’on ne devrait pas attendre que tout soit réuni pour commencer. En d’autres termes, il faut commencer avec les moyens disponibles.  » On risque de ne rien faire s’il faut attendre que tous les moyens soient réunis. Il faut faire avec ce qu’on a « , a-t-il conseillé, rappelant qu’à l’arrivée du premier groupe de rendus, sur le site Kayoyo, il n’y avait rien.  » Les rendus n’avaient où mettre la tête. Tout a changé et tout ira en changeant « 

UN NOUVEAU PARADIGME

Dans son adresse à la presse sur place, le général Kasongo s’est déclaré heureux de réaliser le travail de conversion d’anciens rebelles en bâtisseurs. Aussi, a-t-il insisté sur le fait qu’il faudrait désormais, faire les choses autrement. C’est-à-dire tester un nouveau paradigme sur fond de rupture totale avec l’ancienne pratique. Celle qui faisait que les anciens rebelles étaient intégrés dans l’armée et aussitôt qu’ils étaient sur le terrain, ils regagnaient la rébellion.

L’histoire renseigne que la RD Congo s’est constitué une tradition de recyclage des groupes armés. La plus grande opération en cette matière aura été celle connue après le dialogue intercongolais organisé en 2002 à Sun City en Afrique du sud. A l’époque, le pays fut divisé en quatre administrations dont trois avaient dirigées par des rebelles. Ainsi, pour créer une seule armée nationale, il y a eu mixage ; brassage, intégration… des groupes armés dans l’armée nationale. Cette pratique était en passe de devenir une tradition quelque peu acceptée par tous pour intégrer l’armée nationale.

Cependant, il s’est avéré que ceux qui étaient intégrés dans l’armée hier, regagnaient les groupes armés en vue d’un nouveau brassage. C’est donc toute la conséquence néfaste de cette pratique. Fort de cela, le Gouvernement a pensé cette fois-ci, faire mieux les choses et autrement. C’est la nouvelle expérience qui est tentée actuellement avec plus ou moins 4000 anciens rebelles confiés au Service national pour une formation à Kayoyo, au centre pilote Mzee Laurent-Désiré Kabila de Kanyama Kasese.

La tâche est immense et les objectifs, légitimes. Encadrer plus de 4000 anciens rebelles n’est guère une tache de thé. Cela exige des moyens à la hauteur des ambitions. D’ores et déjà, plus d’un estime qu’une chose est d’encadrer ces anciens hommes de troupes. Mais une autre (la plus importante ?) est de trouver un métier capable de permettre à ces derniers de s’épanouir dans leur nouvelle vie en société. »

Forum des As publie en « Dernière minute » « Une entrée en matière sans état de grâce ! »

« A chacun ses 100 jours. Après le Président Félix-Antoine Tshisekedi, c’est le tour de Sylvestre Ilunga et son Gouvernement. Le chrono tourne déjà. Difficile d’imaginer un état de grâce pour le Premier ministre. Lui qui entre véritablement en scène près de huit mois après le chef de l’Etat. Lui qui monte enfin sur le terrain après plus de trois mois d’échauffement.

Dans la métaphore théâtrale , le chef du Gouvernement aura séjourné suffisamment longtemps dans les coulisses pour connaître le ou les metteurs en scène, identifier les souffleurs, s’imprégner de la trame de la pièce , et enfiler le costume qui sied à son rôle d’acteur principal.

Côté symbolique sportive le Premier ministre, qui connaît le vestiaire comme sa poche, a fini d’assimiler le plan stratégique et tactique du coach officiel et les conseils du coach de l’ombre. Bref, c’est un capitaine qui maîtrise parfaitement le système de jeu qui va encadrer son équipe sur le terrain.

Comme quoi, le temps passé à attendre son heure pourrait s’avérer un atout pour Ilunga Ilunkamba. Et, par ricochet, pour sa troupe ou son équipe. C’est selon.

Cette installation « tardive ?  » du Premier ministre sur l’avenue Roi Baudouin le prive, cependant, du round d’observation. Et de l’état de grâce qui va avec.

Le voilà obligé d’entrer directement dans le vif du sujet. Et, le cas échéant, de tailler dans le vif. Avec comme premier exercice pratique le projet de budget 2020. Tout sauf une sinécure. Le voilà attendu sans transition sur le terrain des résultats. Le voilà obligé de gérer tout ce que le pays compte de patates chaudes dont la brusque gratuité de l’enseignement de base dans le secteur public. Une entrée en matière chaude. Très chaude même ».

Et FdA en remet une couche dans son édito «Des actes ou rien ».

« Est-il encore besoin d’écouter le grand oral du Premier ministre pour dire Amen ? Le résumé du programme déposé au bureau de l’Assemblée nationale -dont la magie des réseaux sociaux s’est chargé de réserver copie à la rue kinoise- suffit amplement gagner les âmes congolaises. Tant l’économie du discours de politique générale contient tout ce dont les Congolais rêvent depuis des lustres pour améliorer leur ordinaire.

De la sécurité du territoire au « ventre » en passant notamment par l’emploi, l’accès à l’eau potable, à l’électricité, rien n’a échappé à l’intelligence du chef du gouvernement. Tout y est. Il y en a pour toutes les attentes. D’un bout à l’autre, le programme du Gouvernement charrie de la générosité.

Il ne reste plus qu’au Premier ministre de dire, chiffres à l’appui, comment il va financer son programme. Professeur d’économie, Ilunga Ilunkamba ne maquera sans doute pas d’assaisonner son grand oral de chiffres et peut-être même de graphiques.

Certes, le Premier ministre n’aura pas besoin de forcer son talent pour obtenir le vote de confiance de la Chambre, synonyme d’investiture du Gouvernement. Tant la sacro-sainte règle de la majorité ne laisse planer l’once d’un suspense. Ainsi va le jeu parlementaire. Ici et ailleurs. Dans les travées, les députés anciennement de l’Opposition vont se faire à cette doxa qu’ils brocardaient hier, en parlant de « majorité mécanique ». On ne réinvente pas la roue.

Alors, un mardi pavé uniquement de certitudes ? Assurément. Comme du reste lors des exercices précédents de ce genre. L’enjeu n’est donc pas dans la première grand-messe parlementaire de cette nouvelle législature. Mise à part l’alternance au sommet de l’Etat, pondérée par la reconduction de la majorité et les nouveaux visages émanant tout de même de vieilles formations politiques, ce sera du déjà vu et…même du déjà entendu.

Alors, trêve de déterminisme historique. Avec l’onction de FATSHI, Ilunkamba peut passer du discours à l’acte. C’est de là que pourrait venir la différence. Wait and see. »

Aux Affaires Foncières, il n’y aura plus d’arrêtés afférents aux « Bien sans Maîtres » mentionne à la Une AfricaNews, avant de titrer : « Molendo, un mandat sous le signe du renouveau ». Le renouveau sera le maître-mot du nouveau ministre, annonce ce trihebdomadaire. « Un renouveau des mentalités pour que les Affaires foncières cessent d’être un ministère engorgé par des personnes malveillantes mais l’un des pourvoyeurs de fonds au Trésor public. Sous son mandat, poursuit le confrère, il n’y aura plus d’arrêtés afférents aux « bien sans maître » !

Par ailleurs, Congo Nouveau, qui évoque le départ de Michel Bongongo à la tête de la Fonction publique, titre à la Une : « Budget, Fonction publique et Défense : Michel Bongongo, un bilan flatteur ! ». Il précise qu’après la cérémonie de remise et reprise avec sa successeuse à la tête du ministère de la Fonction publique, Michel Bongongo Ikoli – 69 ans – quitte ce portefeuille de l’Etat. L’homme, à l’image d’un globe-trotteur – a parcouru trois ministères en 5 ans !, s’exclame ce tabloïd, et il laisse un bilan flatteur.

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 © CongoForum, le mercredi 11 septembre 2019

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