Résurgence du phénomène « Kasuku » dans les deux communes de la ville de Butembo (CongoForum)

BUTEMBO – La ville de Butembo, au Nord-Kivu, fait face à une résurgence de l’insécurité depuis près d’une semaine. Il s’agit du retour du fameux phénomène « Kasuku », une pratique d’insécurité qui consiste pour les bandits d’opérer avec de pieds-biches pour accéder dans les maisons des paisibles habitants.

Deux communes de la ville sont plus touchées par cette hémorragie sécuritaire, il s’agit de la commune de Bulengera et celle de Mususa dans la partie Est de la ville.

Ces bandits qui y opèrent pillent les biens, de l’argent de la population. La nuit de vendredi à ce mercredi, c’est la vallée de Wayimirya où ces malfaiteurs inconnus ont encore troublé la quiétude des civils. Dans cette partie de la ville, en commune de Mususa, entre minuit et 2h du matin, des coups de feu ont retenti dans le quartier Matanda.

Et consécutivement à cette situation, un couvre-feu a été mené dans la dite vallée de Wayimirya depuis 5h00 de ce samedi. Policiers et militaires y ont été déployés afin de traquer les bandits suspects mais aussi les vendeurs de boissons fortement alcoolisées. Une vingtaine de personnes suspectes ont été arrêtées, des armes blanches et des boissons fortement alcoolisés ont été récupéres. Cette opération vient de se terminer.

Toujours dans le même cadre d’insécurité, les habitants des cellules Makangala, Vukuma et Malera en commune de Bulengera ont passé une vie pénible la nuit de jeudi à ce vendredi. Des bandits ont fait une incursion dans des ménages de ces entités de la ville.

C’est par exemple le cas en cellule Makangala, Kisevere où des bandits ont emporté de l’argent évalué à 150.000 francs congolais, des matelas, des téléphones et autres biens de valeur dont des écrans téléviseurs.

Selon les victimes, ces inciviques portaient des tenues civiles et d’autres étaient habillés en tenues militaires. Les criminels étaient porteurs d’armes à feu et des pieds de biches.

Cette insécurité grandissante qui touche aussi le quartier Rughenda est à la base d’un climat de méfiance entre la population locale et les militaires du camp Rughenda. Les habitants accusent certains militaires du camp d’être les auteurs des cas d’incursions nocturnes étendus aux quartiers Mukuna et Kyaghala. Ils disent ne pas comprendre comment l’insécurité perdure dans un rayon non loin d’un camp des FARDC. Parmi les pistes de solutions, la population de Rughenda propose la relocalisation du camp militaire dans un autre endroit.

Face à cette situation, les autorités de base contactés renseignent que la question est en train d’être traitée par leur hiérarchie. Seul l’accompagnement des services de sécurité est sollicité par les victimes afin de mettre fin à cette nébuleuse, disent-t-elles.

© CongoForum – Roger Mulyata, 28.09.19

Image – source: Benilubero.com

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