Une marche de la Lucha violemment réprimée à Kananga (Radio France Internationale)
KANANGA – Le mouvement citoyen la Lucha entendait défiler à Kananga, le chef lieu du Kasaï-Central, pour protester contre la décision du gouverneur de suspendre les responsables de l’administration territoriale. Mais les forces de l’ordre n’ont pas laissé le petit cortège d’une dizaine de militants se mettre en marche, ce que condamne la Lucha.
Ils avaient décidé de marcher dans les rues de la ville de Kananga pour dénoncer les dernières décisions du gouverneur Martin Kabuya, qui, la semaine passée, a suspendu tous les animateurs de la Territoriale dans la province du Kasaï-Central. Le maire et le maire adjoint du chef-lieu ainsi que tous les autres responsables de la Territoriale jusqu’au rang des chefs de secteurs ont été remplacés par des intérimaires.
Dispersion violente
À peine commencée, la marche qui avait pour destination finale le gouvernorat, a été violemment dispersée par la police. Les manifestants ont été chargés sans ménagement, ont expliqué des témoins, évoquant l’usage de gaz lacrymogènes suivis de coups de matraques et de crosses, alors que ceux qui étaient par terre se faisaient piétiner par des policiers sans cœur, ajoutent les mêmes témoins.
Indignation et étonnement dans les rangs de la Lucha où l’on affirme avoir pourtant informé les autorités de la tenue de cette marche. « Ce que nous avons vécu est inadmissible », a réagi un militant de ce mouvement citoyen avant de conclure : « Nous avons fait face à une répression digne de l’époque Kabila ».
Les textes n’autorisent pas le gouverneur à nommer…
Aucun texte n’autorise le gouverneur de province de nommer dans la Territoriale, estime le président de l’Acaj, Maître Georges Kapiamba. A présent, les yeux sont tournés, pour arbitrage, vers le nouveau patron du ministère de l’Intérieur, Gilbert Kankonde Malamba.
© Radio France Internationale, 10.09.19
Image – source: LUCHA