07 10 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE LUNDI (CongoForum)
Sommaire
En ce lundi 7 octobre 2019, la création du Cardinal Fridolin Ambongo fait la Une des journaux parus à Kinshasa. Quelques commentaires quelque peu critiques concernent la fréquence et la longueur des voyages présidentiels
Fridolin Ambongo
La Tempête des Tropiques titre« Samedi dernier au Vatican : La RDC communie avec le Cardinal Ambongo »
« Le Chef de l’Etat F.A. Tshisekedi et plusieurs personnalités congolaises de diverses tendances ont fait le déplacement du Saint Siège pour saluer l’élévation de l’ancien Archevêque de Mbandaka-Bikoro
L’Archevêque de Kinshasa, Mgr Fridolin Ambongo Besungu, vient d’être créé Cardinal, en compagnie de treize autres prêtres, au terme du consistoire tenu le 5 octobre au Vatican. Dix d’entre eux, âgés de moins de 80 ans, deviennent ainsi électeurs et éligibles au sein du Sacré Collège, lors du prochain conclave.
Cette cérémonie inoubliable et qui fait la fierté de la RDC, s’est déroulée en présence d’une grande délégation congolaise forte de plus de 200 personnes et composée de religieux, mais aussi de nombreux hommes et femmes politiques de tous bords, avec au premier rang le président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Il y avait également l’opposant Martin Fayulu, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018.
Comme quoi, par la présence de nombreux personnalités congolaises de toutes tendances, samedi dernier au saint siège, à Rome, la RDC a, pour une fois, retrouvé son unité pour saluer l’élévation de Mgr Fridolin Ambongo au rang de Cardinal. Et la présence du Président Félix Tshisekedi à cette cérémonie est un message fort qu’il envoie à tous les chrétiens de son pays, pour les inviter à regarder désormais dans la même direction, en privilégiant le seul intérêt du peuple congolais.
Juste récompense
De l’avis des observateurs, la création de Mgr Fridolin Ambongo Cardinal par le Pape François, le samedi 5 octobre à la basilique Saint-Pierre de Rome, est une juste récompense, tant individuelle que collective, pour la lutte de l’Église pour la démocratie. Car, entre 2016 et 2018, Mgr Ambongo avait publiquement dénoncé les tentatives répétées du président congolais de l’époque, Joseph Kabila Kabange, de repousser les élections en Rd Congo, expliquant affirmant que ce serait établir un précédent inquiétant et que ce serait un signe de la réticence du Président à céder le pouvoir.
Il a également défendu les organisateurs catholiques des manifestations pro-démocratiques ayant suscité des réactions violentes de la part des forces de police. Après ces violents affrontements, l’Archevêque de Kinshasa a même co-signé un texte au nom des évêques, déclarant que les prélats « déploraient l’attaque sur la vie humaine » et offraient leurs condoléances aux familles des « victimes innocentes » tuées dans les affrontements. La déclaration réclamait également une « enquête sérieuse et objective » afin d’identifier les responsables des violences extrêmes.
Un prélat engagé
Mgr Ambongo s’oppose à la candidature de Kabila à un nouveau mandat présidentiel. Plus tard, l’homme conduira une mission des évêques à Lusaka, en Zambie, pour rencontrer le président de la Zambie, Edgar Lungu, et l’exhorter à appuyer la tenue pacifique des élections en RDC en décembre 2018. Dans leur message au numéro un zambien, les évêques ont appelé à soutenir une « élection crédible, transparente, inclusive et pacifique » afin de résoudre « la crise socio-politique » qui mine le pays.
Il célèbrera également une messe en Zambie, le 9 septembre 2018, au cours de laquelle il exhorta les Zambiens à ne jamais perdre la paix dans leur pays. L’Eglise catholique a payé un lourd tribut à son implication pour l’instauration d’un Etat de droit en RDC. Curés et fidèles ont été battus, parfois même tués jusque devant leurs églises, pour avoir réclamé l’ouverture démocratique ou l’organisation d’élections.
Un parcours exemplaire
Fridolin Ambongo Besungu est né le 24 janvier 1960 à Boto, dans le Sud-Ubangui. Pour se préparer au sacerdoce, il étudie la philosophie à Bwamanda ainsi que la théologie, entre 1984 et 1988, à l’institut Saint Eugène de Mazenod3. Il entre dans l’Ordre des frères mineurs capucins , où il prononce ses premiers vœux en 1981 puis sa profession perpétuelle en 19874. Plus tard, il obtient un diplôme en théologie morale à l’Académie Alphonsienne (Université pontificale du Latran) de Rome.
Fridolin Ambongo est ordonné prêtre le 14 août 1988, au terme de sa formation. Il sert alors dans la paroisse de Bobito à partir de 1988, jusqu’en 1989, où il devient professeur aux Facultés catholiques de Kinshasa (devenues Université catholique du Congo). Il enseigne la théologie morale à l’institut Mazenod, de 1995 à 2005. Il occupe également la double mission de supérieur majeur et de vice-provincial de son ordre pour la vice-province du Congo.
Le pape Jean-Paul II le nomme évêque de Bokungu-Ikela , le 22 novembre 2004. Il reçoit la consécration épiscopale le 6 mars 2005 des mains de Mgr Joseph Kumuondala Mbimba, assisté de Giovanni d’Aniello et du cardinal Frédéric Etsou-Nzabi-Bamungwabi, au cours d’une messe en plein air face à la cathédrale de Bokungu.
Le 30 octobre 2008, le pape Benoît XVI le nomme administrateur apostolique du diocèse de Kole, un poste qu’il occupe jusqu’au 9 août 2015. Le pape François le nomme tout d’abord administrateur apostolique de l’archidiocèse de Mbandaka-Bikoro, le 5 mars 2016, puis archevêque de ce même diocèse le 12 novembre, tout en lui conservant la charge du diocèse de Bokungu-Ikela en tant qu’administrateur apostolique.
Successeur de Monsengwo à l’Archevêché de Kinshasa
Le 6 février 2018, le pape François nomme Mgr Ambongo coadjuteur de l’archidiocèse de Kinshasa pour succéder au cardinal Laurent Monsengwo Pasinya à son décès ou à sa démission. Il a été présenté à l’archidiocèse comme coadjuteur le 11 mars 2018. Il devient archevêque le 1er novembre 2018, quand François accepte la démission du cardinal Pasinya. La RD Congo compte actuellement deux cardinaux, Monsengwo et Ambongo. Ils succèdent aux cardinaux Malula et Etsou ».
Le Potentiel titre « Fridolin Ambongo, défenseur des pauvres et des opprimés »
« Archevêque de Kinshasa, le tout nouveau cardinal Fridolin Ambongo se veut être avant tout le ‘défenseur des opprimés’. Il n’attend pas se détourner de la ligne qu’il s’est tracée depuis lors. Son apostolat se résume à défendre le peuple congolais en lui permettant de mieux vivre sur la terre de ses ancêtres », indique Le Potentiel, précisant que Fridolin Ambongo est d’avis que sa création au titre de cardinal est un message à toute l’église d’Afrique qui doit orienter son combat et son évangile vers le bonheur du peuple africain.
« Je crois que c’est une reconnaissance du travail de l’épiscopat congolais, mais en même temps aussi de mon engagement personnel, en tant que pasteur, pour cette cause. Au-delà du Congo, je pense que c’est un message pour l’Afrique. C’est pour dire : ‘C’est dans cette direction que l’Église d’Afrique doit aller’ », note le journal, citant le quatrième cardinal de la RDC.
« Fridolin Ambongo pour une collaboration étroite entre l’Eglise et l’Etat », titre Forum des As. Créé Cardinal par le pape François le samedi 5 octobre au Vatican, « Fridolin Ambongo Besungu se montre déjà favorable à une étroite collaboration entre l’Eglise catholique et l’Etat en République démocratique du Congo. Il l’a clairement déclaré lors de l’interview accordée à nos confrères de Radio France internationale (RFI), à quelques heures de la messe au cours de laquelle le Souverain Pontife l’a créé Cardinal », précise le tabloïd.
Sa plus grande fierté, voire sa plus grande joie, était d’apprendre que le chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo – dont il a été parmi les premiers à contester son élection – allait faire le déplacement pour assister à la cérémonie. Ce qui lui a permis de croire que l’Eglise et l’Etat, poursuit le quotidien, pourraient désormais marcher la main dans la main pour le bien-être du peuple congolais.
« L’un des initiateurs de l’Accord de la Saint Sylvestre, le Prélat Congolais a réussi à cristalliser autour de lui les différents courants antagonistes de la classe politique, venus pour prendre part à cette célébration eucharistique : gouvernants congolais (le Président Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, Jeanine Mabunda, Samy Badibanga…), cadres de l’Opposition Lamuka (Jean-Pierre Bemba, Martin Fayulu, Adolphe Muzito, Moïse Katumbi, Salomon Moni-Della, José Endundo…), etc. », détaille le journal.
« Cardinalat d’Ambongo : Le président de l’ECC réitère la collaboration avec l’Eglise catholique pour le “développement” du peuple congolais », renchérit Actualite.cd Le Révérend André Bokundoa, président de L’Eglise du Christ au Congo (ECC) a pris part samedi dernier à la cérémonie de création du cardinal Fridolin Ambongo par le Pape François à Rome, rapporte le media en ligne.
« A cette occasion, le représentant des protestants en RDC a réitéré la détermination dans la collaboration entre l’Église du Christ au Congo avec l’Église soeur, Église catholique romaine, pour le développement intégral du peuple congolais », dit le communiqué de presse de l’ECC publié ce lundi.
La Prospérité s’intéresse déjà au retour du Cardinal Ambongo à Kinshasa, prévu pour jeudi 31 octobre. L’Archidiocèse de Kinshasa par le biais de la commission diocésaine des jeunes, a promis de réserver un accueil chaleureux au quatrième Cardinal de la RDC, Fridolin Ambongo Besungu, après Malula, Etsou et Monsengwo Pasinya.
Les activités seront organisées par les groupes pastoraux des jeunes, entre autres, le festival Cardinal Ambongo, le ballet, le poème et Cie. Le cortège ira de l’aéroport international de N’djili jusqu’à la Cathédrale Notre Dame du Congo de Lingwala. C’est dans cette foulée qu’une messe d’action de grâce sera organisée, en date de 17 novembre au Stade Tata Raphaël, selon le quotidien.
Le Phare signale « qu’en marge de la création du Cardinal de Mgr Ambongo, le pape François a été invité en RDC ».
« Le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, a rencontré le Pape François en aparté, dans son bureau de la Cité du Vatican, le samedi 5 octobre 2019, peu avant le Consistoire ayant consacré la création de 13 nouveaux Cardinaux. Selon Radio Vatican, le Président congolais a profité de sa brève entrevue avec le Saint Père pour lui adresser une invitation à visiter la République Démocratique du Congo, pays d’origine de Mgr Fridolin Ambongo, le 4me Cardinal congolais après feu le Cardinal Joseph-Albert Malula, feu le Cardinal Frédéric Etshou et le Cardinal Laurent Monsengwo. La réponse sera certainement transmise par voie diplomatique. On rappelle qu’en son temps, le Pape Jean-Paul II avait visité l’ex-Zaïre, sous le règne de Mobutu, à deux reprises, en 1980 (procédant au mariage religieux de Mobutu, resté veuf de 1977 à 1980 après la mort de sa première épouse Antoinette Gbiatene, avec Bobi Ladawa) et 1985.
Félix Tshisekedi et son épouse, Denise Nyakeru, ainsi que plusieurs personnalités congolaises de haut rang, notamment la présidente de l’Assemblée Nationale, Jeanine Mabunda, le 1er vice-président du Sénat, Samy Badibanga, le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe, le président de la Cenco (Conférence Episcopale Nationale du Congo), Mgr Utembi, ont participé au culte religieux célébré par le Pape François dans la Basilique Saint Pierre et dont l’un des points forts était la création de 13 nouveaux Cardinaux, parmi lesquels Mgr Fridolin Ambongo, Archevêque métropolitain de Kinshasa.
Désormais membre de la Curie de 120 Cardinaux, le prélat congolais, actuellement âgé de 59 ans, jouit de la double qualité d’électeur et de candidat à la dignité papale, dans l’hypothèse de l’organisation de l’élection d’un nouveau Pape. Quant à son prédécesseur, Laurent Monsengwo Pasinya, âgé de 80 ans, il n’est plus ni électeur, ni éligible à la fonction papale.
Interrogé à la fin du culte religieux, le désormais Cardinal Fridolin Ambongo a déclaré que le geste posé par le Chef de l’Etat, en assistant à la cérémonie de sa création à la dignité cardinalice, lui allait droit au cœur. C’était, a-t-il indiqué, l’expression de sa volonté de voir l’Etat et l’Eglise catholique travailler la main dans la main, dans l’intérêt supérieur du peuple congolais.
Il a tenu à exprimer également sa gratitude aux nombreux Congolais présents à la Basilique Saint Pierre ainsi qu’à tous ceux l’ayant accompagné par leurs prières. On signale qu’à la fin du culte, une forte colonie congolaise a accompagné le couple Tshisekedi-Nyakeru sur un long parcours à pieds, chantant et dansant en souvenir de l’alternance intervenue au sommet de l’Etat et de premiers signaux du changement de gouvernance constatés dans tous les secteurs de la vie nationale ».
Election-Net et MEDIA CONGO PRESS remarquent « Vatican: Katumbi, Bemba, Muzito et Fayulu affichent à nouveau leur unité »
« Les 4 leaders de la plateforme politique Lamuka ont profité de la cérémonie de la création de Monseigneur Fridolin Ambongo comme 4e cardinale de la RDC, ce samedi 05 Octobre à Rome, pour se retrouver et manifester à nouveau leur unité. Ainsi que l’indique le président d’Ensemble, Moïse Katumbi, sur son tweet.
Hormis les félicitations d’usage au nom de la coalition pour l’élévation du Cardinal Fridolin Ambongo, aucune autre déclaration n’est intervenue suite à cette rencontre au saint-siège. Toutefois, on se doute que Katumbi, Bemba, Muzito et Fayulu ont certainement dû échanger sur la direction à prendre pour cette première force d’opposition au régime Tshisekedi.
Miné par des divisions internes des leaders, en plein positionnement politique, la plateforme Lamuka avait un besoin d’afficher son unité pour rassurer ses partisans désirant plus que jamais voir cette plateforme poursuivre son combat ».
Les voyages présidentiels
En édito, Forum des As ironise quelque peu avec ce titre « Heureux qui comme Fatshi… ?
« Alors, devrions-nous entonner à la suite de Georges Brassens, « heureux qui comme Fatshi a fait un bon voyage? Devrions-nous fredonner la chanson bien de chez nous « tata aye, nzala esili » (en français : Papa est de retour, exit la famine) Pas évident. Ou plus exactement, ce serait prématuré.
D’autant qu’à ce stade, les valises du Président qui revient au pays après un périple de trois semaines, sont essentiellement remplies d’intentions, d’options, de promesses et un tantinet d’engagements.
On peut, certes, se féliciter du fait que le plaidoyer présidentiel en Belgique -à la fois comme pays et en tant qu’épicentre de l’Union européenne) comme aux Etats-Unis (ONU, institutions de BrettonWoods…) ait suscité de l’intérêt. Reste à savoir si ces tonnes de bonnes intentions vont se traduire par des réalisations à impact visible.
Car, ce dont la RDC a urgemment besoin, c’est du concret et non de discours où très souvent la morale le dispute à de la condescendance. Comme ces conditionnalités politiques qui font peu de cas de la souveraineté de Kinshasa. Comme ces préalables « droits de l’hommistes » ou encore « anti-corruption » qui, à l’analyse, cachent mal les intentions des bailleurs de fonds.
Aujourd’hui, sans doute plus qu’hier, le Congo-Kinshasa est en quête de ressources pour financer, soutenir, accompagner l’ambitieux programme du nouveau Président. Une espèce de prime à l’alternance.
On ne peut saluer à longueur de journée le « passage civilisé de pouvoir » entre un président sortant et son successeur et se limiter à des promesses assorties de conditions non réalisables, faute justement d’appuis en espèces sonnantes et trébuchantes ou en termes des projets structurants. Cela ressemble bien à une quadrature du cercle dont les motivations seraient à trouver dans les agendas des uns et des autres sur ou -contre ?-
Cela dit, il est compréhensible que Félix-Antoine Tshisekedi entende marquer son territoire à l’international. Lui qui vient d’arriver. On peut entendre le fait que le chef de l’Etat parcourt le vaste monde pour attirer des capitaux, des investissements. Mais, la jurisprudence en la matière ici comme ailleurs à travers le continent africain et, plus généralement, les pays du sud renseigne que les partenaires nantis et leurs technostructures tentaculaires promettent plus qu’ils ne réalisent. Les exemples sont légion ». J
FdA poursuit, dans un autre article « Polémiques sur les multiples voyages de Félix Tshisekedi à l’étranger: pourvu que les retombées répondent aux attentes »
On devra juger les déplacements du Président à l’aune de leurs retombées sur les attentes générales des Congolais.
Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi a regagné Kinshasa hier dimanche 6 octobre vers 10 heurs, après un long voyage qui l’a conduit notamment en Belgique et à New York aux USA. Trois semaines en dehors du pays, le séjour euro-américain du Président congolais a été et l’est encore, un sujet diversement commenté dans les rues de Kinshasa. Y compris sur les réseaux sociaux. Bref, tout le monde y va de sa lecture de cette croisade du successeur de Joseph Kabila. Selon que l’on soit partisan ou pas, le sujet semble être abordé avec autant de passion.
Nouveau venu au sommet de l’Etat congolais, Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi a raison de prendre des contacts de très haut niveau. Et personne ne saurait lui refuser cette prérogative. Il a encore raison de faire le tour de certaines capitales occidentales et américaines, quand on prend en compte l’environnement politique de son avènement au pouvoir.
POURVU QUE LES RETOMBEES REPONDENT AUX ATTENTES
Secret de polichinelle, Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi prend la direction du gouvernail du Bateau RDC, dans une écologie diplomatique où les relations entre la RD Congo et certaines puissances occidentales n’étaient plus au beau fixe. Dès l’instant où la stabilité en interne est aussi fonction de la politique étrangère du pays, il parait alors normal que le nouveau Chef de l’Etat congolais place le curseur sur la réussite du pari de la redynamisation de la coopération bi et multilatérale. Bref, la diplomatie.
Des congolais friands de l’approche comparative, mettent face à face, le président honoraire Joseph Kabila et son remplaçant Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi. Le premier est présenté comme un chef de l’Etat, à la fois très peu bavard et pas du tout porté sur des voyages à l’étranger. Interrogé en son temps, sur les raisons de son refus de se déplacer régulièrement pour les Etats-Unis ou les pays d’Europe, Joseph Kabila avait répondu: » le voyage d’un Chef de l’Etat à l’étranger coûte cher ». C’était tout dire.
Par contre, Fatshi semble être tout le contraire de son prédécesseur. Il parle et sort très régulièrement du pays. Depuis son investiture le 24 janvier 2019 à la Magistrature suprême du pays, l’actuel Président congolais aligne à ce jour, plusieurs voyages à l’international. Toutes proportions gardées, en Afrique. Le tout premier voyage officiel étant celui de Luanda en Angola, début février dernier.
CONSOLIDER LA PAIX DANS AUX FRONTIERES
Après des vagues d’expulsion brutale des Congolais vivant en Angola et des couacs diplomatiques subséquents entre la RD Congo son voisin, il était normal que Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, arrivé au pouvoir, prenne langue avec les dirigeants de ce pays avec lequel la RD Congo partage plus de 1000 Km de frontières communes. Non seulement pour discuter de la question de refoulement des étrangers congolais, mais aussi et surtout, repenser la coopération entre les deux pays.
Par ailleurs, le glossaire des sorties internationales de Félix Tshisekedi renseigne qu’après l’étape de l’Angola, il s’était respectivement rendu au Congo-Brazzaville (février et septembre), en Namibie (fin février), au Rwanda (mars), au Sénégal (avril), en Ouganda (juillet). Pas tout. Fatshi a séjourné pendant trois jours à Washington, dans le cadre de sa toute première visite officielle du 3 au 5 avril dernier. Il est retourné le 22 septembre, après un séjour à Bruxelles. Le dernier voyage en date, est celui du 5 octobre courant à Rome, où Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi a assisté à la cérémonie de création du quatrième cardinal congolais, Mgr Fridolin Ambongo.
De l’avis de plusieurs observateurs, l’objectif de tous ces voyages est de chercher à consolider la paix dans les frontières, et construire le socle d’une coopération économique plus large et plus forte. De ce point de vue, Félix Tshisekedi dont les promesses électorales de novembre dernier, résonnent encore dans les oreilles de ses électeurs, comme si c’était hier, ne saurait faire autrement.
Cependant, nombre d’observateurs postulent que tous ces voyages du chef de l’Etat sont soumis à la rude épreuve des résultats. En d’autres termes, on devra juger ces déplacements à l’aune de leurs retombées sur les attentes générales des Congolais. Que gagne donc le pays de tous ces déplacements en série, de Fatshi, au moment où en interne, existent des dossiers requérant le traitement en mode urgence et l’imprimatur du Président de la République. Cas de la cérémonie de lancement officielle de l’Opération « Kin-Propre ». Initialement prévue le 28 septembre dernier, cette solennité a été reportée au 19 octobre, justement parce que le Chef de l’Etat se trouvait en mission en dehors du pays.
Un autre dossier est l’ouverture au trafic, de l’avenue ex-Bokasa, dont le tronçon Funa-Marché central a été réhabilité dans le cadre du programme d’urgence des 100 jours de Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi. Alors que les travaux sont déjà terminés, des populations des communes de l’Est et celles d’une partie de l’Ouest de la ville, attendent l’inauguration de cette principale voie d’accès au Grand marché de Kinshasa.
Par ailleurs, un autre sujet d’intérêt national est le réexamen du projet de Loi de Finances de l’Etat pour l’exercice 2020. Après la réunion conjoncturelle du Gouvernement le mardi 2 octobre à la Primature, il a été annoncé que le projet de Budget approuvé dans un premier temps à 7,0 milliards de dollars américains, devait être à nouveau réétudié. A en croire le compte-rendu de ladite réunion, cette seconde lecture du projet du Budget devrait, en principe, avoir lieu au cours de la réunion du Conseil des ministres initialement prévue le vendredi 4 octobre. On espérait donc que le Président de la République serait de retour au pays avant vendredi, pour présider cette réunion. Hélas. Son agenda l’a amené au Vatican à Rome.
QUID DES MINSTRES COMPETENTS ET DES AMBASSADES CONGOLAISES ?
Mme Ntumba Nzeza a accompagné le président de la République, Félix Tshisekedi, au sommet sur le climat avant de participer avec lui à l’ouverture de la 74ème Assemblée générale.
Au-delà de la polémique qu’elles suscitent, les sorties de Félix Tshisekedi mettent quelque peu à nu, l’état d’hypnose dans lequel se trouvent les missions diplomatiques de la RD Congo. La RD Congo n’est ni le seul ni le premier pays au monde qui vit des moments de crise dans sa coopération internationale ou régionale.
Des experts en Relations internationales sont unanimes que lorsque les relations entre deux Etats évoluent dans une sociologie de crise permanente ou séquentielle, c’est le moment où la machine de la diplomatie tourne à plein régime. Et les Congolais s’en rendent bien compte, par exemple, chaque fois qu’il y a brouille entre leur pays et le Royaume de Belgique. On voit rarement le Premier ministre belge se déplacer, pour venir échanger avec les autorités locales. Bien au contraire. Tout se passe par voie diplomatique. Il en est de même des autres puissances telles que la France et les Etats-Unis.
Si nous admettons que la force d’un Etat est également la conséquence de sa politique étrangère, alors on devrait accepter que la diplomatie congolaise est en très mauvaise santé. Question simple : que font nos diplomates, si le Chef de l’Etat doit chaque fois se déplacer pour parler des relations de coopération avec les autres nations. Evidemment, il est des questions qui relèvent de la compétence, mieux des prérogatives du Chef de l’Etat. Mais d’autres questions peuvent être traitées par le ministre des Affaires étrangères ainsi que celui de la Coopération internationale et Intégration régionale.
D’autres, enfin au niveau des ambassadeurs. Mais, dès lors que le Chef de l’Etat se voit obligé de faire le travail d’un diplomate, alors il se prose un vrai problème fonctionnel de nos ambassades à l’étranger.
Malgré le jugement que l’on pourrait faire de notre diplomatie, des analystes non engagés estiment que la mise en place du Gouvernement llunkamba, devrait permettre au président Félix Tshisekedi, de renoncer à certains voyages. Par exemple, lorsqu’il s’agit de négocier avec des investisseurs étrangers, par exemple, on ne trouve pas les raisons qui feraient que le Chef de l’Etat puisse se déplacer personnellement, alors qu’il a des ministres compétents. Il en de même pour les autres secteurs de la vie nationale. Ceci aurait comme conséquence de réduire le cout financier qu’induit le déplacement du Chef de l’Etat. Car, le voyage d’un membre du Gouvernement coûterait moins cher au Trésor public, que celui du Président de la République.
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© CongoForum, le lundi 07 octobre 2019