26 12 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE JEUDI (Dialogue)
Sommaire
La célébration de la fête de Noel et l’opération d’assainissement de Kinshasa, deux sujets commentés par les journaux de Kinshasa en ce jeudi 26 décembre 2019. Les journaux parlent aussi des difficultés de la cohabitation FCC/CACH, des dissensions au sein de Lamuka, des problèmes de l’Est et, en économie, de l’endettement contesté de la Gécamines.
Noël
Le Phare titre « Ambongo aux acteurs politiques, ne prenez pas plaisir aux malheurs de vos compatriotes »
Il revient sur le message du cardinal de la RDC Fridolin Ambongo qui, à l’occasion des fêtes de fin d’année a présenté ses vœux les meilleurs à la population congolaise.
« Nous avons eu à cheminer ensemble durant cette année qui s’achève. Nous avons partagé les joies et les peines. Nous nous sommes assurés mutuellement soutien et réconfort dans les épreuves et les réussites. Nous voulons commencer la nouvelle année avec de nouvelles bases que nous donne la fête de Noël. »
Sur le plan social et politique, l’archevêque de Kinshasa a salué les avancées observées ci et là.
Cependant, souligne le quotidien, « il faut malheureusement reconnaître que, de nos jours, la situation sociale des Congolais est encore durement marquée par la persistance de la misère, la maladie à virus Ebola, par les tueries ignobles et les massacres à Beni-Butembo et sur le Plateau de Fizi, par les dégâts dus aux Catastrophes naturelles (inondations) à Kinshasa et en Ubangi, par le manque de soins médicaux, par l’insécurité urbaine croissante. Les cris de toutes ces personnes parviennent à Dieu et y compatit »
Par ailleurs, il a encouragé, à titre particulier, les acteurs politiques, quelles que soient leurs divergences à se dépasser pour travailler ensemble à la promotion du bien-être de tous les Congolais avant de les exhorter « à ne pas prendre plaisir aux malheurs de leurs compatriotes. »
Le Phare évoque également les vœux du Couple présidentiel au peuple Congolais à l’occasion de la fête de Noël.
Le journal rappelle que Félix Antoine Tshisekedi, et son épouse, Denise Nyakeru, ont lancé d’une seule voix, le mardi 24 décembre 2019, à la veille de la Noël, aux millions de Congolaises et Congolais, un message commun.
La venue de l’enfant Jésus a été une occasion pour le couple présidentiel, ‘’profondément chrétien et croyant’’, d’insister sur un Congo de paix, de fraternité et de partage, dans le bonheur comme dans le malheur.
« Dans l’esprit du Chef de l’Etat et de son épouse, il est possible d’atténuer la souffrance, la faim, le manque d’affection, la pauvreté chez nombre de compatriotes si chacun, selon ses moyens, accepte de donner un peu aux autres », souligne le journal
Pour sa part, 7sur7.cd rapporte le message de l’opposant Martin Fayulu à partir de Beni (Nord-Kivu) où il a passé la fête de Noël en compagnie de l’ancien premier ministre et coordonateur de Lamuka Adolphe Muzitu.
D’après ce media en ligne, celui qui se considère toujours comme le président élu au terme de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, formule le vœu d’une République Démocratique du Congo digne et prospère.
« Joyeux Noël, Bonne année. Puisse le Tout-Puissant accorder sa miséricorde aux populations meurtries de Beni et de toutes les autres contrées de la République où nos compatriotes souffrent. Je formule le vœu d’un Congo digne et prospère » a-t-il déclaré.
Opération Kin Bopeto
Le Potentiel indique que l’assainissement de Kinshasa, lancé, avec pompe, par le chef de l’État, a du plomb dans l’aile. Les éboueurs ont séché le nettoyage de la ville avant d’être éconduits comme des va-nu-pieds.
D’après ce quotidien, la capitale congolaise est loin de revêtir sa robe des années 70, au début de ‘‘Salongo’’, ces travaux d’intérêt communautaire initiés par le président Mobutu.
Deux mois après son lancement, aucune avancée n’est perceptible dans la mesure où les éboueurs engagés pour cette fin ont arrêté le travail pour réclamer leurs arriérés de douze mois de salaires.
Ce qui lui fait dire que de « Kin Bopeto à Kin Bosoto, il n’y a qu’un pas. »
Musculation politique
Forum des As titre « Marginalisation des membres de l’UDPS au sein des institutions : Augustin Kabuya consulte et fait rapport au chef de l’Etat »
« Le SG du parti présidentiel s’engage à mettre définitivement fin à la marginalisation des membres de sa formation au sein des institutions du pays. Depuis quelques mois déjà, le Secrétaire Général de l’UDPS, Augustin Kabuya Tshilumba, a reçu sur sa table, plusieurs rapports faisant état du manque de considération des membres de l’UDPS dans les différentes institutions. A savoir au Gouvernement, au Parlement voire à la Présidence de République au sein du Cabinet du Chef de l’État.
Liberté Plus, un web journal de l’UDPS, révèle par exemple que les attributions réglementaires de Jean-Marc Kabund, président a.i de la formation tshisekediste et 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, seraient « confiées frauduleusement à un autre membre du Bureau de l’Assemblée nationale, en l’occurrence le 2ème vice-président « .
C’en est trop. Le tout puissant SG du parti présidentiel tape du poing sur la table et décide d’agir pour mettre fin à cette situation. Il initie des consultations et des pourparlers avec les concernés afin de trouver des solutions idoines.
Le SG de l’UDPS réunit, le Samedi 21 décembre, les Conseillers principaux et Conseillers du Chef de l’État membres du Parti. Ensuite, vient le tour des membres du Gouvernement que Kabuya convoque le lundi 23 décembre. Vice-Premier ministre, Ministres d’État, Ministres, Ministres délégués, Ministre Près du Président, Vice-ministres issus des rangs de l’UDPS répondent à l’invitation du numéro 2 de la formation tshisekediste.
Même si rien n’a filtré de ces différentes réunions, des sources à Limete rapportent que le SG Augustin Kabuya est plus que décidé à défendre les membres de l’UDPS bloqués dans l’exercice de leurs fonctions d’Etat. » Malgré nos divergences internes, du reste, inhérentes à la vie de toute famille politique démocratique, je peux tout accepter sauf la marginalisation des membres de l’UDPS partout où ils sont », a-t-il déclaré devant ses hôtes.
Ce n’est pas tout. Il aurait également promis de peser de tout son poids et de frapper à toutes les portes pour réclamer les droits et la dignité des membres l’UDPS au sein des institutions afin d’honorer le combat politique historique de 37 ans que son parti a mené.
Ses consultations terminées, le Secrétaire Général de l’UDPS fait rapport, le mardi 24 décembre, à la hiérarchie du parti, c’est-à-dire à Jean-Marc Kabund. Kabuya ne s’est pas arrêté là. Il a été reçu par le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, à la Cité de l’UA. L’entretien a duré près de deux heures. Dossier à suivre ».
Le Potentiel écrit « Après la rencontre avec Kabila : la grande mue au FCC
« Le FCC décide « d’aplanir ses divergences avec l’Eglise catholique »
Après la retraite de Kisantu, le Front commun pour le Congo prépare sa mue. Réuni dernièrement autour de Joseph Kabila, son autorité morale, dans sa ferme de Kingakati, le FCC pense déjà se muer en un grand parti politique. Après l’échec à la présidentielle du 30 décembre 2018, la plateforme de Joseph Kabila a beaucoup appris de ses erreurs. Celle-ci s’engage à aplanir ses divergences avec l’Eglise catholique, en ayant désormais les regards tournés vers les élections de 2023.
Le Front commun pour le Congo consolide ses rangs. Après la retraite de Kisantu, dans le Kongo Central, il est allé, en début de cette semaine, à la rencontre de son autorité morale, Joseph Kabila Kabange. Dans sa ferme de Kingakati, le FCC planifie déjà son avenir. Tous ses regards sont désormais rivés vers les élections de 2023.
Aligné à la présidentielle du 30 décembre 2018, Emmanuel Ramazani Shadary, candidat du FCC, n’a pas été convaincant. A Kisantu, le FCC a fait l’autopsie de son échec. Il a appris de ses erreurs. A Kingakati, la machine a été lancée pour la grande mue de la plateforme politique chère à Joseph Kabila.
On sait d’emblée que le FCC pense se muer en un grand parti politique fédérateur autour des idéaux de Joseph Kabila. Vu sous cet angle, le FCC ne devait plus garder sa structure de plateforme politique où chaque parti et regroupement politique continueront à garder leur autonomie. Désormais, tous doivent se fondre dans un grand parti, rangé derrière Joseph Kabila. C’est l’une de grandes décisions sorties de la dernière messe à Kingakati autour de Joseph Kabila.
Renouer avec l’Elise catholique
Entre-temps, le FCC pense jeter un pont avec l’Eglise catholique. Fini le temps de brouille, l’heure est à la réconciliation, se dit-on dans ses rangs.
« Nous avons reconnu avoir eu des divergences (avec l’Eglise catholique). Nous avons reconnu aussi avoir eu des incompréhensions. Mais, le plus important, ce n’est plus ça », a déclaré Néhémie Mwilanya, coordonnateur du FCC. Selon lui, le plus important est que le FCC a levé l’option d’aller vers les princes de l’Eglise catholique, d’ouvrir un débat avec eux, afin d’œuvrer ensemble pour le bien-être du peuple congolais. « S’il y a des sujets qui font l’objet de ces contradictions, nous sommes prêts à les aborder, à aplanir les divergences », a-t-il fait savoir.
Malgré des tensions souvent latentes, le FCC reste attaché à la coalition conclue avec le CACH. Selon son coordonnateur, la remise en cause de cette coalition n’est pas inscrite dans son agenda. Bien au contraire. Il a décidé d’« accorder aux institutions issues des élections et de la coalition FCC-CACH un soutien requis pour leur bon fonctionnement pour l’intérêt supérieur du peuple congolais ».
« Il (Ndlr : Joseph Kabila) a réaffirmé sans ambages la nécessité ou l’impératif de garder cette coalition, de la soutenir », a renchéri Néhémie Mwilanya avant d’indiquer que Joseph Kabila est d’avis que cette gestion commune de l’Etat, aux côtés du CACH, doit être fondée sur le respect de la Constitution et de l’accord de gouvernement conclu avec la majorité présidentielle de Félix Tshisekedi.
Que dire après Kingakati ?
En réalité, Joseph Kabila ne veut pas s’effacer de la scène politique. Pas de répit pour celui qui a régné pendant 18 ans à la tête de la République démocratique du Congo. Parti du fauteuil présidentiel au terme des élections du 30 décembre 2018, Kabila reste toujours présent. Sa silhouette continue à guider le jeu politique congolais.
Majoritaire au Parlement, avec une forte emprise sur les assemblées provinciales, Joseph Kabila reste et demeure un acteur politique incontournable. Si, à ce jour, il n’a pas clairement décliné ses ambitions pour les élections de 2023, on sait d’ores et déjà que Kabila a décidé de jouer un rôle majeur, le moment venu. Rien, en tout cas, ne devait se faire sans lui.
Pour l’instant, il organise son état-major politique en rêvant de faire du FCC non plus une simple plateforme politique mais un grand parti politique sous sa férule. Les déboires de son dauphin en décembre 2018 l’ont assagi. Joseph Kabila tend désormais la main à l’Eglise catholique pour négocier un nouveau départ dans le cadre de son parti politique en pleine mutation, à savoir le FCC. On en saura un peu plus dans les tout prochains jours.
De grandes mutations politiques sont annoncées en 2020 – de part et d’autre d’ailleurs ».
Digitalcongo observe « Lamuka : les premières fissures après les propos de Muzito contre le Rwanda »
« L’actuel coordonnateur de la plateforme d’opposition Lamuka a appelé lundi 23 décembre à « faire la guerre au Rwanda » pour résoudre le problème de l’insécurité dans l’Est de la RDC. Une déclaration qui suscité des clivages au sein de l’opinion mais surtout dans Lamuka.
Depuis un temps, le caractère réservé de Jean-Pierre Bemba et de Moïse Katumbi disait déjà long sur la marche de la coalition d’opposition. Mais ce qui a davantage renforcé le clivage, c’est la sortie médiatique faite hier, par l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, actuel coordonateur de Lamuka.
Pour sa première conférence de presse depuis qu’il a pris la suite de Jean-Pierre Bemba à la tête du présidium de Lamuka, le 2 décembre, Adolphe Muzito s’est fendu d’une déclaration qui l’a placé au cœur de la polémique, occultant même la bouillonnante affaire de 6 millions de dollars des festivités de l’an 1 de l’alternance politique en RDC.
Pour Muzito, « il faut faire la guerre au Rwanda pour rétablir la paix dans la région. Ce pays influe sur la politique congolaise. L’Ouganda aussi. Nous ne pouvons faire la paix qu’en menaçant le Rwanda, en occupant son territoire si possible. Ce n’est pas un objectif en soi, c’est une posture si rien ne change », a déclaré Muzito. Ce qui a suscité une vive polémique dans le chef des Congolais. Mais pas seulement.
Les deux autres leaders de Lamuka, à savoir Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi se sont vite désolidarisés de ces propos. Dans un communiqué qu’ils ont cosigné le même lundi, les deux leaders se sont « énergiquement » désolidarisés de ces déclarations. « Tout en se désolidarisant énergiquement de ces propos, on ne peut plus gravissimes, nous tenons à rappeler qu’au regard du droit international et des accords bilatéraux avec ce pays voisin͕, une telle démarche ne peut en aucun cas recevoir l’͛approbation des forces vives locales ni de la communauté internationale », ont-ils déclaré ».
(Sans en faire forcément tout un plat, il faut tout de même remarquer que toutes ces sources commentent ce qui se passe chez… l’adversaire. C’est FdA, de sympathie en principe plutôt « joséphiste », qui parle de l’UDPS ; Le Potentiel, dont les sentiments les plus chaleureux vont vers Katumbi, évoque le FCC, et c’est « La Voix de sa Sœur » qui relate combien Lamuka pédale dans la semoule… Le message subliminal ne serait-il pas « Chez nous, ça ne va pas trop bien, mais vous avez vu ce qui se passe chez les autres ? » NdlR)
Est
Le groupe Kivu Avenir titre « Mbusa Nyamwisi, un des bailleurs des massacres de Beni »
« Le masque pouvant conduire à des pistes plus ou moins vraies sur la connaissance de commanditaires des massacres humains qui se déroulent dans la région de Beni en province du Nord-Kivu est en train de tomber. Des révélations accablantes ont été données, lundi 23 décembre, au cours d’une présentation à la presse de 36 rebelles dont une femme identifiés comme des ADF capturés par larmée congolaise. Des acteurs politiques, économiques et des mouvements citoyens sont identifiés parmi les financiers de ceux qui tuent et désolent cette partie de l’Est de la République démocratique du Congo.
Se présentant sous le grade de Colonel, un des éléments captifs qui appartiendrait à la communauté Nande renseigne que l’ancien rebelle et leader du Rassemblement congolais pour la démocratie-Kisangani mouvement de libération (RCD-KML), entretient une milice au sein des ADF qui égorge au quotidien les populations civiles de Beni.
« … Je suis Colonel Justin Kambale du groupe armé IRA Force constitué des Nande, devenu aujourdhui une force négative ; une rébellion. […] Nous portons le nom des ADF pour protéger notre groupe Nande contre toute suspicion de mener une guerre dans notre milieu. Dernièrement, notre chef, Antipas Mbusa Nyamwisi, était ici et nous a laissé une consigne de tuer, avant la fin de cette année, le maire de la ville de Beni puisquil a failli à la mission lui confiée. Et nous, nous avons dit non. Nous avons décidé de quitter la forêt pour venir demander au gouvernement de larrêter avec ses complices (…) », a révélé le Lt Colonel Justin Kambale dans une interview lors de leur présentation publique à la presse de Beni par les FARDC.
Dans cette vidéo qui fait le buzz dans les réseaux sociaux, Kambale affirme qu’ils participent aux massacres des populations depuis 2013 dans le territoire de Beni et cite certains membres de la communauté Nande qui leur servent de renseignement dans la ville.
« … Le fils de Nyamwisi connu sous le nom de Werra et Birotshwa Kasereka, ancien du M23 sont nos deux chefs. Mais, il [ M.Nyamwisi] a ses émisseurs partout ici en ville qui nous donnent toutes les informations sur la situation. (…) Nous avons commencé le massacre depuis 2013 mais, aujourdhui, nous sommes fatigués. Un seul individu senrichit alors que nous souffrons en brousse », affirme-t-il.
A l’en croire, toutes les armes qu’utilisait le mouvement rebelle RCD-KML avaient été conservées par le leader Mbusa Nyamwisi et servent aujourdhui le groupe Mai-Mai IRA Force pour commettre ses exactions. L’objectif principal de ce groupe négatif, a-t-il ajouté, « est de créer la terreur dans la population de Beni pour qu’elle abandonne la région et leur permettre d’avoir un espace partant de Beni jusqu’en Ituri où devrait s’installer un autre peuple » dont le nom n’a pas été révélé.
Du côté de larmée congolaise, Mbusa Nyamwisi nest pas le seul sponsor des massacres dans cette région.
« Parmi les auteurs et co-auteurs et complices des massacres, ils ont cité les politiciens, les hommes d’affaires, les membres des mouvements citoyens et dautres », a affirmé le porte-parole de larmée.
Selon le speaker de l’armée congolaise à Beni, ces éléments capturés sont de différentes nationalités. On compte parmi eux des Ougandais, des Kényans, des Tanzaniens, des Centre-africains et des Congolais.
A cette même occasion, le général Richard Léon Kasonga a annoncé à la presse la libération de 70 civils pris en otages par un groupe des maï-maï en territoire de Beni ».
Economie
Le Potentiel titre « La Gécamines renonce au remboursement d’un prêt de Ventora, sous sanctions américaines »
« Si la Gécamines reconnait avoir contracté en 2017 un prêt auprès de Fleurette Mumi, devenue par après Ventora Development, elle renonce cependant à le lui rembourser tant que Ventora ploie sous les sanctions des États-Unis. En attendant, c’est devant les instances judiciaires congolaises que Ventora bataille pour trouver gain de cause.
Devant la presse, réunie mardi dernier au siège de la représentation à Kinshasa de la Générale des carrières et des mines (Gécamines), le secrétaire général du géant minier de la RDC, Deogratias Ngele Masudi, et l’avocat conseiller de la Gécamines, le professeur Roger Massamba, ont échangé avec les acteurs de la société civile œuvrant dans le secteur des ressources naturelles.
Pièces à convictions à l’appui, dont le contrat de prêt et la lettre de titrisation des avances sur fiscalité sollicitées par le Gouvernement, via le ministre des Finances de l’époque, Henri Yav Muland, la Gécamines n’a pas bronché au sujet du prêt qu’elle reconnait avoir contracté en 2017 auprès de Fleurette Mumi, devenue par après Ventora Development.
Certes, la Gécamines est prête à s’acquitter de ce prêt dont une partie, dit-elle, soit 128 millions d’euros, lui a réellement été versée sur un total de 200 millions d’euros, elle dit entre-temps se trouver dans l’impossibilité d’honorer ses engagements dans la mesure où son créancier, Ventora Development, ploie sous les sanctions du Trésor américain.
Le remboursement n’est pas à l’ordre du jour
« Rembourser ce prêt, dans les conditions actuelles dès lors que Ventora est sous sanctions américaines, c’est exposer non seulement la Gécamines à de terribles représailles des Etats-Unis, mais aussi l’ensemble de la RDC. Nous sommes prêt à payer, mais pas tant que les sanctions américaines demeurent », a tranché le professeur Roger Massamba.
Le secrétaire général de la Gécamines a tenté, par ailleurs, d’éclaircir cette énigme. « Fleurette Mumi, devenue Ventora depuis lors, avait octroyé à Gécamines, en octobre 2017, un prêt de 200.000.000 d’euros. À cette époque, cette société n’était pas sous sanction américaine. Il était prévu que Gécamines pourra retirer les sommes dont elle aurait besoin sans dépasser le maximum de 200.000.000 d’euros », a t-il expliqué. Il a ajouté que cet emprunt a été justifié par les besoins de développement de la Gécamines. Ainsi, en exécution dudit prêt, la somme de 128.000.000 d’euros avait été perçue par la Gécamines en octobre 2017. D’après les extraits bancaires et autres documents comptables, cette créance est arrivée à échéance en avril 2018.
Il a expliqué aussi que la quasi-totalité de cette somme a été versée au Trésor public au titre de paiement d’avances sur fiscalité. Pour preuve, a-t-il dit, il existe une lettre du ministre des Finances portant titrisation de cette somme. Le reste a été, toujours selon ses explications, conservé au compte de la société pour le Fonds de roulement de l’entreprise en vue de la production et du fonctionnement.
Dans les conditions actuelles, la Gécamines, note-t-il, se voit dans l’impossibilité de rembourser ce prêt.
« Gécamines a sollicité l’avis de ses conseils (y compris un Cabinet américain). Ces derniers ont fermement conseillé Gécamines de n’effectuer aucun paiement en raison des sanctions économiques frappant le créancier depuis décembre 2017 et pouvant s’étendre à Gécamines en cas de paiement », explique Ngele Masudi Déogratias, qui ajoute qu’en date du 21 novembre 2019, Gécamines avait interjeté appel contre le jugement du Tribunal de Commerce de Lubumbashi pour mal jugé et l’arrêt de la Cour d’appel est toujours attendu.
Si la Gécamines dit regretter cette déconvenue, elle reste solidaire envers son créancier. « C’est un cas de force majeure pour nous et nous continuons à le soutenir. Nous avons dit que nous n’allons pas payer cet argent tant que Dan Gertler est sous sanctions américaines. Nous sommes une société qui tiens à respecter ses engagements, mais des engagements légaux », a précisé Ngele Masudi.
Présent à cette rencontre, à côté d’autres acteurs de la société civile œuvrant dans le secteur des ressources naturelles, Georges Bokundu, représentant de la SARW en RDC, a reconnu que la Gécamines fait face aux difficultés de tous genres, résultant de l’intrusion de l’État congolais, son unique actionnaire, dans sa gestion. La société civile a déploré cette attitude de l’État congolais de s’accaparer des revenus de la Gécamines, l’amputant des moyens de développer ses projets sans pouvoir les rembourser. Ces actes nocifs sont à bannir par des nouvelles autorités du pays afin de permettre à la Gécamines d’avoir des moyens de sa politique, clame la société civile.
Pour le moment, c’est devant les instances judiciaires de la RDC que Ventora tente de trouver gain de cause ».
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© Dialogue, le jeudi 26 décembre 2019