27 12 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE VENDREDI (Dialogue)

Les quotidiens et journaux de la presse kinoise.

Sommaire

Les journaux parus dans la capitale congolaise reviennent essentiellement sur le séminaire du gouvernement qui sera ouvert ce vendredi à Zongo, dans la province du Kongo Central. Les journaux suivent aussi les péripéties de la cohabitation FCC/CACH aibsi que l’évolution de Lamuka. Enfin, au niveau des « divers », on apprend combien la vie est belle à Kinshasa ; un policier fou tire sur tout ce qui bouge, il y a report de l’inauguration du Saut-de-mouton de Pompage et le ravitaillement en eau reste des plus problématiques. « La vie est belle », disait Papa Wemba…

Gouvernement

Actualites.cd titre « RDC : réunion du conseil des ministres maintenue à Zongo ce vendredi 27 décembre »

Ce site annonce la réunion du conseil des ministres maintenue ce vendredi à Zongo dans la province du Kongo-central. D’après le media, Félix Tshisekedi présidera la réunion du conseil des ministres ce vendredi à Zongo (Kongo central).

« Ce sera la dernière réunion du conseil des ministres de l’année 2019. Plusieurs questions seront discutées notamment l’offensive de l’armée dans l’Est de la RDC, l’inflation remarquée ces dernières semaines dans le pays, etc. »

La séance débutera à 16 heures, juste après la fin du premier jour du séminaire d’orientation organisé au bénéfice des membres du gouvernement.

Le Potentiel affirme également que tous les membres du gouvernement ont été conviés, les 27 et 28 décembre 2019, à la demande du chef de l’État Félix Tshisekedi, à un séminaire d’immersion dans la cité touristique de Zongo, dans le Kongo central.

« Dès janvier 2020, le chef de l’État espère commencer l’année avec un nouvel état d’esprit » ajoute-il.

Parmi les questions qui seront abordées, le Potentiel parle de la mise en œuvre du programme tests convenu avec le FMI. C’est de la réussite de ce programme que dépendra l’effectivité de tous les appuis budgétaires promis jusqu’alors à la RDC, soit un (1) milliard USD de la Banque mondiale et 500 millions USD. Sans compter d’autres partenaires extérieurs qui sont prêts à accompagner la RDC dans son effort de développement » signale le quotidien.

Le journal rappelle que la RDC a enfin renoué formellement avec le FMI après sept ans d’hibernation. C’est « réussir le programme test avec le FMI est une urgence nationale ; sinon, il faut mettre définitivement une croix sur les appuis budgétaires. » soutient le Potentiel

La Prospérité titre « Zongo : un séminaire pour resserrer les rangs de l’équipe gouvernementale »

« Tous les membres du Gouvernement Ilunga séjournent actuellement à Zongo, territoire de Madimba, dans la province du Kongo Central où ils participent à un séminaire de renforcement des capacités durant deux jours. Histoire de faire le point sur les dossiers en cours et fixer les priorités du gouvernement pour les prochains mois. Du vendredi 27 au 28 décembre 2019, il sera question d’assurer une forte unité de l’action gouvernementale et surtout de donner à tous les membres du gouvernement la même compréhension de la manière dont l’action gouvernementale doit être menée aussi bien dans l’élaboration des procédures ou des textes que dans leur exécution. David-Jolino Diwampovesa Makelele, Porte-parole du Gouvernement, l’a précisé ce jeudi.

Même internés au sud-ouest de la République, ils ne dérogeront pas à la tenue de l’hebdomadaire réunion du Conseil des ministres ce vendredi, sous la présidence du chef de l’Etat Félix Tshisekedi.

Le porte-parole du gouvernement précise que l’objet principal de ce séminaire est de faire en sorte que l’unité du gouvernement soit assurée et resserrer les rangs de l’équipe gouvernementale.

A l’issue de ce séminaire, selon le souhait du chef de l’Etat et du Premier ministre, «nous aurons un gouvernement ragaillardi», souligne Jolino Makelele.

En clair, il ne s’agit pas d’une formation à proprement parler. Plutôt d’un séminaire, d’un échange réunissant les techniciens du gouvernement et d’autres experts.

Bien que cela soit organisé un peu tard «pour des raisons de calendrier», ce séminaire est une occasion pour les membres du gouvernement Ilunga de mettre cartes sur table les malentendus politiques qui empiètent sur la bonne marche de la République au niveau des prises de décisions.

Ces Hommes d’Etat doivent, en principe, s’afficher en véritables modèles à suivre face aux citoyens lambda, principalement les jeunes qui aujourd’hui sont désorientés quant à la gestion de la chose publique ainsi que la perception de la politique.

Cependant, lors de la réunion du Conseil des ministres, les membres du gouvernement reviendront certainement sur l’assistance des populations des provinces de la Tshopo, Ituri et Sud-Kivu dont des dispositions nécessaires se mettent en place pour soulager les sinistrés. Il y encore, en effet, la persistance de la situation humanitaire dans certaines provinces du pays.

Aussi, retenons qu’il y a de l’évolution concernant la relocalisation provisoire et définitive des sinistrés des récentes pluies diluviennes qui se sont abattues dans la ville de Kinshasa. Les ministres concernés qui avaient présenté le rapport sur l’identification des sites d’accueil lors de la réunion précédente, se sont réunis afin de peaufiner le travail devant octroyer un logement décent à ces compatriotes. Pour ce qui est du projet de relocalisation définitive des sinistrés, le site de Kimpoko, celui en face du Quartier Pool MALEBO à N’Sele et Kimwenza-Gare à Mont-Ngafula ont été retenus ».

Forum des As soutient que c’est «Un séminaire qui tombe à pic »

« Un séminaire à l’intention des membres du Gouvernement ? Il était temps. Plus que temps même. Un impératif pour quantité de raisons.

D’abord la taille du Gouvernement- 66 membres- commandait une harmonisation préalable pour préciser les périmètres de compétences des uns et des autres. D’autant qu’il s’agit d’un Cabinet dont les ministres sont issus de deux méga plateformes politiques qui, jusqu’il y a peu, se regardaient en chiens de faïence.

Le risque de voir le Gouvernement apparaître comme une juxtaposition des membres et non comme un corps, commençait déjà à prendre forme. Ceux des Congolais qui ont un odorat vif sentaient déjà l’odeur du Régime 1+ 4. Un attelage post Dialogue de Sun City où l’esprit des composantes et entités l’emportait sur la nécessaire solidarité gouvernementale.

Ensuite, avec la cure de jouvence administrée par Dr Ilunga Ilunkamba, nombre de ministres n’avaient aucune expérience de la gestion des affaires de l’Etat. Une initiation à l’abc du Gouvernement s’imposait. Sinon, le renouvellement allait tourner au simple jeunisme et, très probablement, faire pschitt.

Enfin, il est essentiel que chaque membre du Gouvernement dispose de sa propre feuille de route. Question de ne pas naviguer à vue et donc de se munir d’une boîte à outils dans l’optique de la Gestion axée sur les résultats. Histoire de permettre au Premier ministre de suivre chaque membre de son gouvernement à l’aune de l’objectif général et des objectifs spécifiques. D’ailleurs, l’idéal aurait été que cette  » mise au vert » fût organisée au seuil de l’investiture de l’équipe gouvernementale.

N’empêche. Mieux vaut tard que jamais. Bien menées, ces assises permettront aux ministres d’aborder 2020 dans un état d’esprit compatible avec le volontarisme affiché par le Président de la république et la rigueur imprimée par le Premier ministre. De ce point de vue, Zongo vaut bien un séminaire »

Cohabitation(s)

D‘autre part, FdA confirme que « Shadary confirme la rentrée politique de Joseph Kabila en 2020 », et précise que le Secrétaire permanent du PPRD a livré cette information en marge de la clôture de la première conférence budgétaire du PPRD, hier jeudi 26 décembre à Kinshasa.

Shadary, poursuit ce journal, lance un appel à tous les cadres et militants du PPRD disséminés à travers toute la République à se préparer physiquement et spirituellement à ce grand rendez-vous de l’année.

Le Potentiel titre « Après la rencontre avec Kabila : la grande mue au FCC »

« Après la retraite de Kisantu, le Front commun pour le Congo prépare sa mue. Réuni dernièrement autour de Joseph Kabila, son autorité morale, dans sa ferme de Kingakati, le FCC pense déjà se muer en un grand parti politique.

Après l’échec à la présidentielle du 30 décembre 2018, la plateforme de Joseph Kabila a beaucoup appris de ses erreurs. Celle-ci s’engage à aplanir ses divergences avec l’Eglise catholique, en ayant désormais les regards tournés vers les élections de 2023.

Le Front commun pour le Congo consolide ses rangs. Après la retraite de Kisantu, dans le Kongo Central, il est allé, en début de cette semaine, à la rencontre de son autorité morale, Joseph Kabila Kabange. Dans sa ferme de Kingakati, le FCC planifie déjà son avenir. Tous ses regards sont désormais rivés vers les élections de 2023.

Aligné à la présidentielle du 30 décembre 2018, Emmanuel Ramazani Shadary, candidat du FCC, n’a pas été convaincant. A Kisantu, le FCC a fait l’autopsie de son échec. Il a appris de ses erreurs. A Kingakati, la machine a été lancée pour la grande mue de la plateforme politique chère à Joseph Kabila.

On sait d’emblée que le FCC pense se muer en un grand parti politique fédérateur autour des idéaux de Joseph Kabila. Vu sous cet angle, le FCC ne devait plus garder sa structure de plateforme politique où chaque parti et regroupement politique continueront à garder leur autonomie. Désormais, tous doivent se fondre dans un grand parti, rangé derrière Joseph Kabila. C’est l’une de grandes décisions sorties de la dernière messe à Kingakati autour de Joseph Kabila.

Renouer avec l’Elise catholique

Entre-temps, le FCC pense jeter un pont avec l’Eglise catholique. Fini le temps de brouille, l’heure est à la réconciliation, se dit-on dans ses rangs.

« Nous avons reconnu avoir eu des divergences (avec l’Eglise catholique). Nous avons reconnu aussi avoir eu des incompréhensions. Mais, le plus important, ce n’est plus ça », a déclaré Néhémie Mwilanya, coordonnateur du FCC. Selon lui, le plus important est que le FCC a levé l’option d’aller vers les princes de l’Eglise catholique, d’ouvrir un débat avec eux, afin d’œuvrer ensemble pour le bien-être du peuple congolais. « S’il y a des sujets qui font l’objet de ces contradictions, nous sommes prêts à les aborder, à aplanir les divergences », a-t-il fait savoir.

Malgré des tensions souvent latentes, le FCC reste attaché à la coalition conclue avec le CACH. Selon son coordonnateur, la remise en cause de cette coalition n’est pas inscrite dans son agenda. Bien au contraire. Il a décidé d’« accorder aux institutions issues des élections et de la coalition FCC-CACH un soutien requis pour leur bon fonctionnement pour l’intérêt supérieur du peuple congolais ».

« Il (Ndlr : Joseph Kabila) a réaffirmé sans ambages la nécessité ou l’impératif de garder cette coalition, de la soutenir », a renchéri Néhémie Mwilanya avant d’indiquer que Joseph Kabila est d’avis que cette gestion commune de l’Etat, aux côtés du CACH, doit être fondée sur le respect de la Constitution et de l’accord de gouvernement conclu avec la majorité présidentielle de Félix Tshisekedi.

Que dire après Kingakati ?

En réalité, Joseph Kabila ne veut pas s’effacer de la scène politique. Pas de répit pour celui qui a régné pendant 18 ans à la tête de la République démocratique du Congo. Parti du fauteuil présidentiel au terme des élections du 30 décembre 2018, Kabila reste toujours présent. Sa silhouette continue à guider le jeu politique congolais.

Majoritaire au Parlement, avec une forte emprise sur les assemblées provinciales, Joseph Kabila reste et demeure un acteur politique incontournable. Si, à ce jour, il n’a pas clairement décliné ses ambitions pour les élections de 2023, on sait d’ores et déjà que Kabila a décidé de jouer un rôle majeur, le moment venu. Rien, en tout cas, ne devait se faire sans lui.

Pour l’instant, il organise son état-major politique en rêvant de faire du FCC non plus une simple plateforme politique mais un grand parti politique sous sa férule. Les déboires de son dauphin en décembre 2018 l’ont assagi. Joseph Kabila tend désormais la main à l’Eglise catholique pour négocier un nouveau départ dans le cadre de son parti politique en pleine mutation, à savoir le FCC. On en saura un peu plus dans les tout prochains jours.

De grandes mutations politiques sont annoncées en 2020 – de part et d’autre d’ailleurs ».

Le Potentiel pose aussi la question«La coalition Tshisekedi – Kabila : duo ou duel au sommet de l’Etat ? »

« La coalition entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et Cap pour le Changement (CACH) au pouvoir en République démocratique du Congo depuis un an semblait être un moindre mal pour sortir le pays de l’agitation politique au lendemain d’un processus électoral controversé. Mais quelques mois ont suffi pour constater que ce qui est souvent présenté comme un duo, résultat de la volonté du peuple congolais, s’avère être un véritable duel entre les deux alliés.

Non seulement cette alliance inédite est fondée sur une méfiance réciproque de ses acteurs, mais elle révèle aussi, par leur comportement, qu’elle est totalement dépourvue d’un objectif commun, ce qui constitue un caillou dans les chaussures présidentielles !

Car, s’il est vrai que les partisans de Félix Tshisekedi se battent pour la réussite du quinquennat, on constate que les membres du FCC de Joseph Kabila s’organisent sérieusement pour reconquérir le pouvoir en 2023, un combat logique en démocratie, mais qui ne rend pas la tâche facile à Félix Tshisekedi, minoritaire dans les deux Chambres du Parlement.

Celui-ci s’est-il tiré une balle dans le pied en faisant le choix d’une coalition au lieu d’une cohabitation ? Cette situation d’un Président venant de l’opposition et d’une majorité parlementaire acquise au Président sortant alors que les deux élections avaient eu lieu le même jour reflète-t-elle réellement la volonté du peuple congolais ou s’agit-il seulement des conséquences d’une Commission électorale dépourvue de toute indépendance ? !

Lors d’un meeting public le 20 décembre dernier à Kananga (Kasaï central), le premier vice-président de l’assemblée nationale et haut cadre du parti présidentiel UDPS, Jean-Marc Kabund, a affirmé devant les militants que les cadres du FCC monteraient des stratégies pour empêcher Félix Tshisekedi de réussir son quinquennat. Le président de l’UDPS a ajouté qu’il existait une réelle crise confiance au sein de ladite coalition. M. Kabund a non seulement accusé le FCC de ne pas être sincère envers eux, mais il a aussi promis aux militants de lancer un mot d’ordre dans les prochains jours, si ces manœuvres continuent.

Les partisans de Joseph Kabila condamnent cette provocation d’un proche de Félix Tshisekedi; ils accusent Jean-Marc Kabund d’une arrogance injustifiée et de non-respect d’un accord de paix, tout en promettant à leur tour des actions s’il n’était pas sanctionné par CACH.

Voilà le décor planté pour un véritable duel institutionnel et une preuve de la fragilité de cette alliance politique, que certains avaient qualifiée de contre-nature. Cela nourrit chaque jour davantage les inquiétudes du public.

Fallait-il éviter le piège de la coalition et accepter une cohabitation pour être indépendant, voire même un arbitre impartial qui incarne le destin de la Nation?

Sans majorité propre au Parlement, le nouveau Président n’était pas dans une situation favorable. Deux choix s’offraient à lui: soit une cohabitation, source d’une querelle permanente, soit une coalition, dont l’avenir n’était pas garanti. Il a fait le choix difficile et inattendu d’une coalition avec le Président sortant. Aujourd’hui, on constate que Félix Tshisekedi se retrouve devant un fait accompli. Il lui faut un courage exceptionnel et une main qui ne tremble pas pour surmonter ce qui apparait comme un obstacle sur son chemin de la construction de l’Etat de droit démocratique. Peut-il avoir ce courage et le déclic qui lui permettront de faire de l’année 2020 celle de l’action et sortir de toutes les promesses qui risquent de faire de lui un Père Noël toujours à la recherche d’un traineau ?

Avec une majorité parlementaire qui ne joue pas clairement le jeu, il est sera difficile mais non impossible au président Tshisekedi de construire l’Etat de droit qu’il ne cesse de promettre, car bien que déterminé, on ne voit pas comment le chef de l’Etat congolais va faire accepter certaines choses à ceux qui s’organisent déjà pour reconquérir le pouvoir et qui ne souhaitent pas voir leur concurrent muni d’un bilan défendable. Une situation qui interroge même sur l’insécurité persistante à l’est du pays: n’est-elle pas alimentée par ceux qui veulent l’échec de l’actuel Président ou résulte-t-elle d’une absence de stratégie dans le camp du Président lui-même ?

La dissolution de l’Assemblée nationale est-elle la solution qui s’offre désormais à Félix Tshisekedi pour sortir de cette ambiguïté?

Même s’il est vrai qu’il s’agit d’une expérience inédite en RDC et qu’il faut du temps pour que les habitudes prennent ou que la confiance s’installe, il est aussi vrai qu’avec deux alliés qui se combattent sans se le dire en face, le président Félix Tshisekedi risque de terminer son quinquennat avec un bilan de seules promesses, ce qui ferait de sa vision du « peuple d’abord » un simple slogan sans lendemain.

En politique, la bonne foi se prouve et ne se présume pas. Les propos tenus par les membres de cette alliance démontrent clairement qu’elle est dépourvue de tout fondement solide et qu’il est difficile d’en espérer grand-chose.

Selon la Constitution congolaise, le chef de l’Etat peut dissoudre l’Assemblée nationale à la condition qu’il existe une crise persistante entre le gouvernement et le parlement, une crise que le FCC ne peut se permettre d’offrir à Félix Tshisekedi dans le contexte actuel, où des législatives anticipées risqueraient de réveiller la colère populaire qui était palpable en 2018.

Mais quand on sait qu’en politique, une crise peut facilement être fabriquée dans un laboratoire, il y a lieu de prendre au sérieux les menaces de Jean Marc Kabund et de s’attendre à de véritables actions, promises par le Président lui-même lors de son premier discours sur l’état de la Nation, bien que le déclenchement de cette arme nucléaire démocratique ne puisse être possible qu’avec le courage exceptionnel de Félix Tshisekedi. La question qui se pose est celle de savoir si le fils d’Etienne Tshisekedi peut avoir ce courage un jour, pour mettre fin à toute cette ambigüité institutionnelle et politique. L’histoire nous le dira ! »

Forum des As s’interroge « Martin Fayulu va-t-il continuer à se considérer comme le « Président élu » ?

« A l’horizon 2020, quel avenir pour le candidat Lamuka à la présidentielle de 2018 ?

« L’histoire est un éternel recommencement », avait postulé l’historien grec Thucydide, voici déjà plusieurs siècles. Au crépuscule de l’année 2019, l’assertion de cet historien de haute volée, trouve son champ d’expérimentation dans la situation politique actuelle en RD Congo où Martin Fayulu, candidat à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, continue à rejeter la victoire de Félix Tshisekedi, proclamé vainqueur dudit scrutin par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Cour constitutionnelle.

FAYULU-FEU ETIENNE TSHISEKEDI MEME COMBAT ?

Vu des analystes, la posture actuelle de Martin Fayulu présente quelques similitudes avec celle de feu Etienne Tshisekedi en décembre 2011. Meilleur perdant de la présidentielle du 30 novembre 2011, l’historique opposant congolais n’avait de cesse de rejeter la réélection, pour un second quinquennat, de son adversaire d’alors, Joseph Kabila, proclamé élu par la CENI et la Cour suprême.

Non seulement il avait contesté la victoire du président d’alors, mais Etienne Tshisekedi s’était autoproclamé le véritable vainqueur de ladite présidentielle. Exactement comme le fait Martin Fayulu, depuis le 12 janvier 2018, date de publication des résultats provisoires des résultats des élections générales, organisées fin décembre 2018. A la seule différence que feu Etienne Tshisekedi avait même prêté serment. C’était un certain vendredi 23 décembre dans sa résidence familiale, à la 10ème rue Limete, devant des cadres et quelques dizaines de combattants de son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

L’histoire retiendra donc que jusqu’à sa mort le 1er février 2017 à Bruxelles, le géniteur de l’actuel Chef de l’Etat congolais, Félix Antoine Tshisekedi, se considérait comme le Président élu de l’élection du 30 novembre 2011. Et dire que tous les cadres et combattants de son parti le présentaient sous ce statut, chaque fois qu’ils en avaient l’occasion. En un mot comme en mille, Martin Fayulu est actuellement pour Félix Tshisekedi, ce qu’autrefois fut feu Etienne Tshisekedi pour Joseph Kabila en 2011. On connaît bien la suite.

CHEF DE L’ETAT ? OPPOSANT ? OU LES DEUX ?

Le 24 janvier prochain, Félix Tshisekedi aura totalisé 365 jours au pouvoir. Logiquement aussi, Martin Fayulu, autoproclamé vrai vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, aura accompli une année de lutte sur fond de quête de  » Vérité des urnes ». Une année max de contestation qui, visiblement, ne fait pas encore bouger les lignes, comme le veut le porte-étendard de « Lamuka ».

Compte tenu de l’évolution de la situation politique actuelle en RD Congo, des analystes problématisent sur l’avenir politique de Martin Fayulu à l’horizon 2020. Question: Va-t-il continuer à se considérer comme le « Président élu » ? Va-t-il abandonner sa lutte pour la vérité des urnes et renfiler le brassard d’Opposant ? Martin Fayulu se revêtira-t-il du statut à la fois de Chef de l’Etat et d’opposant ? Voilà donc, un échantillon de questionnement qui, de toute évidence, oblique l’ancien coordonnateur de Lamuka à opérer un choix judicieux.

A priori, il est antinomique d’assumer en même temps, la fonction suprême de Président de la république et de monter sur son cheval de contestataire affiché. Une telle posture rappelle, à plus d’un égard, les intrigues du roman « Illusions perdues » d’Honoré de Balzac. Moralité : d’aucuns estiment qu’une année après son combat (légitime ?) pour la « vérité des urnes », Martin Fayulu n’aurait rien à perdre, s’il regardait la réalité en face. Bien au contraire. Il gagnerait en se concentrant sur l’horizon 2023.

Peu importent les opinions de ses contemporains d’ici et d’ailleurs sur son combat politique actuel, Martin Fayulu, d’après les élections de novembre 2018, n’est plus ce même Martin Fayulu connu comme un ordinaire opposant et président du parti Engagement citoyen pour le développement (ECIDé). Car, en l’absence de Moïse Katumbi et de Jean-Pierre Bemba, deux ténors de l’opposition, écartés de la présidentielle de 2018, Martin Fayulu bénéficie du soutien de tous les autres majors de Lamuka. Il a, ainsi, réussi à se faire vendre politiquement dans plusieurs coins du pays. Comme qui dirait, il a un capital humain à faire prévaloir.

Evidemment que le retour sur scène de Moïse Katumbi et du MLC Jean-Pierre Bemba pourrait modifier la future donne. Mais quelle que soit l’hypothèse, des observateurs pensent qu’on ne pourrait pas ne pas jouer le jeu en 2020, sans Martin Fayulu. En même temps, il faut souligner que cet horizon se prépare et doit se préparer dès maintenant ».

(Il faudrait simplement avoir le bon sens d’appliquer la règle simple et logique « Une élection doit être impeccable, ou elle est NULLE. Il n’y a pas de milieu ! » Ne pas reconnaître cette nullité, c’est accorder à tous les candidats à la Présidence la possibilité de la revendiquer ! NdlR)

Divers

L’inauguration du tout premier saut-de-mouton de la ville de Kinshasa, en l’occurrence celui de Pompage, dans la commune de Ngaliema, le lundi 23 décembre 2019, a été renvoyée à une date ultérieure. Le Phare constate que depuis lors, ‘’de mauvaises langues’’, à travers les réseaux sociaux et même les médias, pointent l’Office des Voiries et Drainage (OVD) comme responsable du couac.

Le Phare revient sur la déclaration de l’Intersyndicale de l’OVD, faite jeudi 26 décembre 2019, une déclaration à la presse, relative au report de l’inauguration du saut-de-mouton de Pompage.

Selon l’intersyndicale, « l’OVD a déjà terminé son travail. Par conséquent, il appartient aux services chargés d’évacuer les immondices (Hôtel de ville), ainsi qu’au ministère des Infrastructures, Travaux Publics et Réaménagement (ITPR) d’aménager les parkings, pour que l’ouvrage et ses accessoires soient fin prêt, en vue de l’inauguration de ce mini-échangeur par le Chef de l’Etat, si possible avant les festivités de la Saint Sylvestre, comme promis », peut on lire dans Le Phare.

Avec les explications de l’intersyndicale, « l’OVD plaide non coupable ! » :

« De ce fait, l’OVD n’étant pas responsable des immondices, de l’aménagement des parkings, ces aspects des problèmes ne peuvent guère lui être imputés », insiste l’intersyndicale.

« Kinshasa : la police insécurise », titre Congo Nouveau qui rapporte le drame qui s’est déroulé le jeudi au camp Lufungula où un policier qualifié de « détraqué mental » s’est emparé d’une arme et a tué deux de ses collègues avant qu’il soit abattu à son tour. Le trihebdomadaire qui cite plusieurs autres abus de la police cette année, notamment l’assassinat à bout portant de l’administrateur du centre de santé Vijana par un policier, garde du corps du ministre provincial de l’Intérieur Dolly Makambo et des policiers roulages, s’indigne de constater que ceux qui sont censés protéger la population sont devenus une source d’insécurité. Ce journal appelle à un assainissement de ce secteur sécuritaire.

« Kinshasa devra se débrouiller sans eau pendant les fêtes de fin d’année », annonce la RTBF

En République démocratique du Congo, la population de Kinshasa est prévenue : « Nous demandons à la population kinoise, dès la semaine prochaine, de constituer des réserves d’eau car nous ne serons pas en mesure de leur assurer la fourniture d’eau pendant cette période des festivités de fin d’année ».

D’après le journal Le Soir, ce message a été diffusé par la délégation syndicale de la Regideso, l’entreprise publique de distribution d’eau en RDC. En cause, un manque de moyens, dénonce l’entreprise : « Nous n’avons plus d’intrants de traitement d’eau, nos machines tombent en panne du jour au lendemain  » et les salariés de la Regideso accusent  » trois mois  » de retard de paiement des salaires ».

De son côté, le ministère des Finances admet sa volonté d’assurer un apurement graduel des factures de consommation d’eau de l’État congolais à la Regideso. Une démarche dénoncée par l’entreprise publique, qui estime que le ministre des Finances « refuse de libérer » un montant de 5,4 millions de dollars de dette de consommation d’eau par les institutions publiques, qui pourrait permettre à l’entreprise de fonctionner.

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© Dialogue, le vendredi 27 décembre 2019

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