Journée de réflexion à Goma: « C’est inacceptable de considérer la femme comme un objet » (CongoForum)
GOMA – L’ONG de droit congolais ‘Le lendemain meilleur’ vient de clôturer les 16 jours d’activisme contre les violences sexuelles et abus faites à la femme et à la jeune fille à travers une journée de réflexion axée sur les violences faites aux femmes en période des conflits armés ce lundi 9 décembre 2019. La journée de réflexion a eu lieu dans les enceintes de l’Université libre du Kivu.
Dans le cadre de la journée des représentants de différentes structures des jeunes, des étudiants et des autorités académiques se sont engagés tous à participer d’une manière active à la promotion des droits de la femme en luttant contre les différentes violences faites aux femmes. Innocent Kanze a participé à la journée de réflexion. Il témoigne: « Je viens d’être édifié sur les différentes formes de violences faites aux femmes et aux jeunes filles. Je crois avoir déjà un bagage suffisant pour participer à la protection de la femme et de la jeune fille ».
Le débat sur les violences faites aux femmes et aux filles s’est avéré houleux. Les intervenants et les experts n’ont pas mâché les mots. Madame Nelly, l’une des intervenants de la journée: « C’est inacceptable et inadmissible que la femme soit considérée jusqu’à ce jour comme un objet, comme une chose, comme un instrument ou encore comme une arme de guerre; violer et abuser les droits de la femme, c’est crâcher sur toute l’humanité. La femme donne la vie et pour ça, elle ne mérite que bonne considération et protection ».
Une vue plus large
Pour les organisateurs il n’est pas question de considérer la femme dans une dimension restreinte, il faut voir dans une dimension large: « Il faut aussi tenir compte des femmes vivant avec des handicaps. Cette catégorie délaissée devrait être protégée au même titre que toutes les autres femmes ».
L’ONG ‘Le lendemain meilleur’ tient à promouvoir et à relever aussi bien cette femme vivant avec handicaps. « Nous sommes en campagne et nous lançons un appel à tout le monde, y compris le gouvenement: tenez compte de la dignité de la femme en général, mais sans oublier celle vivant avec handicaps », martèle Monique Sebiguri, l’une des membres fondateurs de l’organisation.
A l’est de la RDC, notamment au Nord-Kivu, il y a de nombreux groupes armés locaux et étrangers qui s’adonnent aux multiples violences basées sur le genre; certains responsables de groupes armés sont pointés du doigt comme étant des commanditaires. ‘Le lendemain meilleur’ s’adresse à tous les membres des différentes communautés, au gouvernement, aux organisations internationales et à la communauté internationale, avec un appel de bien vouloir s’impliquer dans le cadre juridique afin de s’assurer que la femme recouvre entièrement sa dignité.
© CongoForum – Jean Claude Kalere, 09.12.19
Image: des femmes dans la région du Kivu
Source: Louvain Coopération