L’accès des patients aux traitements du VIH et de la tuberculose reste préoccupant au Nord-Kivu (CongoForum)
GOMA – L’accès au traitement du VIH et de la tuberculose reste préoccupant en province du Nord-Kivu selon l’ONG Médecins Sans frontières. Dans un café de presse organisé ce mercredi 18 décembre 2019 en ville de Goma cette organisation médicale humanitaire a appelé le ministère congolais de la Santé, le Fonds mondial et ses principaux partenaires à prendre des mesures concrète et visibles pour disponibiliser les médicaments et améliorer la qualité des soins pour les patients vivant avec le VIH et la tuberculose dans la province du Nord-Kivu.
Devant les chevaliers de la plume de Goma la chef de mission de cette organisation en province, Federica Ferraresi , explique que, entre janvier et septembre 2019, MSF a documenté des insuffisances importantes dans la chaîne d’approvisionnement en médicaments contre le VIH et la tuberculose. Celle-ci a entraîné des ruptures de stock, des livraisons erronées et retardées ainsi que le manque de médicaments dans différentes structures de santé.
« Les patients n’ont pas accès à des médicaments vitaux. Des traitements existent et arrivent dans le pays mais ils ne parviennent pas à temps ou n’atteignent pas suffisamment les patients. Le système d’approvisionnement doit devenir plus flexible et s’adapter aux réalités du terrain afin de garantir un soutien efficace et précis aux programmes nationaux et aux patents dans les structures de santé », remarque Federica Ferraresi.
MSF recommande que des mesures pertinentes soient prises par tous les acteurs concernés pour remédier aux faiblesses de la chaîne d’approvisionnement. Cela est essentiel pour garantir l’accès des patients aux services décentralisés, conviviaux et gratuits de prise en charge du VIH et de la tuberculose afin de renforcer les soins et le traitement en RDC.
Répondant aux questions des journalistes, MSF affiche un tableau sombre avec une prévalence du VIH estimé à 3,02%. Seuls 54% des patients sont actuellement sous traitement antirétroviral au Nord-Kivu. Les problèmes de dépistage, l’insuffisance des activités de prévention et de prise en charge des patients, les conflits récurrents et les déplacements massifs des populations figurent aussi parmi les principales causes de cette forte prévalence.
Notons aussi que les zones de santé de Mweso et de Walikale, particulièrement touchées par les conflits, font face actuellement à d’importants défis logistiques et sécuritaires qui limitent l’accès aux soins et aux traitements nécessaires pour les personnes vivant avec le VIH.
© CongoForum – Paulin Munyagala, 18.12.19
Image – source : CongoForum