Sud-Kivu : 3.500 employés du groupe Bahati au chômage technique (Radio France Internationale)
BUKAVU – Le groupe Bahati du nom du sénateur Modeste Bahati Lukwebo a dû mettre ses travailleurs au chômage technique dans le Sud-Kivu. Leur employeur affirme avoir été contraint de suspendre le contrat pour des raisons indépendantes de sa bonne volonté. Environ 3 500 travailleurs au total sont menacés de perdre leur emploi dans les deux provinces de l’est de la RDC, selon Modeste Bahati Lukwebo, qui évoque des règlements de compte politique.
« Des raisons politiciennes »
Au Nord-Kivu un hôtel et le bâtiment loué par Vodacom, à Goma, ont été scellés par le fisc sur décision du ministre provincial des Finances. Au Sud-Kivu, un hôtel en travaux dans la ville de Bukavu et une cimenterie à Katana sont tous les deux privés d’électricité. La Société nationale d’électricité (Snel) parle de factures d’électricité non payées.
Mais le directeur-superviseur de ces deux entités du groupe Bahati évoque « des raisons politiciennes à la base de cette brusque coupure d’électricité pour empêcher la poursuite du travail sur les deux chantiers qui ne sont pas concernés par les factures impayées ».
Pour Sengo Cibantalabamo, un des superviseurs du même groupe, ces investissements sont exonérés conformément au Code en vigueur. Le sénateur Modeste Bahati déclare détenir une attestation fiscale qui prouve qu’il est en règle avec le fisc et la douane. Les exonérations sont, dit-il, des mesures incitatives pour encourager les investissements.
Le FCC, derrière les ennuis du sénateur ?
Pour le sénateur Bahati, ancien membre de la coalition pro-Kabila, c’est le FCC qui est derrière tous ses ennuis en instrumentalisant l’administration du fisc pour lui porter préjudice. Le FCC qui s’est jusqu’ici réservé de répondre, pourra sans doute s’exprimer ce lundi à l’issue de sa réunion autour de l’ex-président Joseph Kabila.
© Radio France Internationale, 22.12.19
Image : Modeste Bahati Lukwebo
Source : Wikipedia