28 02 20/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE VENDREDI (Dialogue)

Sommaire

De la cohabitation hostile à l’interpellation du DG de l’Office des routes dans le cadre des affaires judiciaires concernant le financement du programme des 100 jours du président Tshisekedi ou aux recommandations du FMI au gouvernement congolais en passant par la répartition du quota dans les entreprises publiques entre le FCC et le CACH et à la suspension du chef des renseignements militaire des FARDC, Général Delphin Kahimbi., coup d’œil sur les journaux parus à Kinshasa en ce vendredi 28 février 2020 .

Cohabitation

Congosynthese publie « Guerre d’influence : jusqu’où Tshisekedi et Kabila sont-ils prêts à aller ? »

« Depuis quelques mois, l’échiquier politique congolais est devenu le théâtre d’une guerre d’influence entre le fcc de joseph kabila et le cach de félix tshisekedi et vital kamerhe. quels en sont les enjeux ?

Qu’est-ce qui s’est passé ce soir du 30 janvier à l’aéroport de N’Djili ? Tout Kinshasa a entendu parler de l’incident : “dada” Jaynet, la très influente soeur jumelle de l’ancien président Joseph Kabila interpellée par les services de la Direction générale de migration (DGM). Derrière cette nouvelle inédite qui se propage d’abord de bouche-à-oreille, puis dans des groupes WhatsApp avant d’être reprise par des médias, un message à faire passer : c’est le début de la fin des privilèges des dignitaires du système politique précédent. Vraiment ? En tout cas, c’est ce que veulent croire alors les partisans du nouveau chef de l’État, Félix Tshisekedi.

Dans les faits, “Jaynet Kabila n’a jamais été interpellée” ce soir-là, jure un très proche collaborateur de Joseph Kabila, consulté par le Groupe d’étude sur le Congo (GEC). Il dénonce une “désinformation” concoctée par le Cap pour le changement (Cach), regroupement du président Félix Tshisekedi et de son directeur de cabinet, Vital Kamerhe, en coalition pourtant avec le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila. Contacté, un cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique de l’ex-président de la République, abonde dans le même sens. À l’en croire, si un incident a bien eu lieu ce 30 janvier à l’aéroport, “il ne s’agissait pas d’une interpellation”. “L’agent de DGM avait exigé tout simplement la présence physique de ‘dada’ au moment des formalités de voyage”, rectifie-t-il. On ne saura sans doute jamais ce qui s’était réellement passé. Même si l’opinion, elle, semble n’avoir retenu que la première version. Synonyme, pour beaucoup, de l’affirmation (souhaitée par eux) de Félix Tshisekedi comme le seul chef de l’État.

Quand tshisekedi veut avoir plus de pouvoirs

La démarche ici consiste à essayer de démentir l’idée que beaucoup se font de Félix Tshisekedi, celle d’un “président protocolaire” et sans réels pouvoirs. Félix Tshisekedi a en effet été proclamé, officiellement, vainqueur de la présidentielle du 30 décembre 2018, mais son parti, l’UDPS, sans ses alliés, n’a pas pu remporter qu’une trentaine de sièges sur les 500 que compte l’Assemblée nationale. Aussi, la formation politique présidentielle ne contrôle qu’une province sur 26.

« Félix Tshisekedi veut malgré tout être président comme l’ont été ses prédécesseurs »

Depuis des décennies pourtant, les Congolais ont été habitués à voir un chef de l’État avec les pleins pouvoirs. Il en a été ainsi de Mobutu Sese Seko, de Laurent-Désiré Kabila et de Joseph Kabila. Même si le pouvoir de ce dernier était assez fragmenté – rebellions armées, dissidences internes, manifestations dans les rues, … -, il a conservé tout de même, durant ces 18 ans de règne et à l’issue des dernières législatives, une écrasante majorité au Parlement et une mainmise sur les provinces et l’appareil sécuritaire. Ce qui prive d’ailleurs aujourd’hui son successeur de cette stature de président disposant des moyens de sa politique.

Mais Félix Tshisekedi veut malgré tout être président comme l’ont été ses prédécesseurs : ce n’est pas possible !” tonne un conseiller de Kabila qui brandit l’article 91 de la Constitution. Une disposition qui charge le gouvernement (dirigé par un Premier ministre FCC) de définir la politique de la nation, “en concertation avec le président de la République”. “Faut-il rappeler qu’en vertu de notre Constitution, le président ne peut signer seul que quatre ordonnances – celles nommant son cabinet et le Premier ministre ainsi que celles relatives à la déclaration de guerre et à l’élévation aux ordres nationaux – et qu’un contreseing du Premier ministre est exigé pour toutes les autres ordonnances ?” poursuit notre interlocuteur.

Mais, peu importe. Dans sa rhétorique, le nouveau président ne cache plus sa volonté de s’affirmer. À Londres, devant les Congolais de la diaspora venus l’écouter le 19 janvier, Félix Tshisekedi a laissé entendre que lui, seul, disposait du “bic rouge”, allant jusqu’à évoquer l’éventualité de dissoudre l’Assemblée nationale, le cas échéant. Ce qui a provoqué la colère de ses partenaires de coalition, le menaçant à leur tour des poursuites pour haute transition s’il osait passer à l’acte.

Une coalition dans la tourmente et sous pression

De leur côté, des soutiens du nouveau chef de l’État n’ont jamais cessé de pousser ce dernier à s’émanciper de son coalisé, soupçonné d’être un blocage à la bonne gouvernance et à la mise en oeuvre d’une politique de lutte contre la corruption. Parmi les plus virulents sur ce terrain : les États-Unis d’Amérique. Par la bouche de Peter Pham, son envoyé spécial dans la région des Grands Lacs, Washington va en effet jusqu’à exiger de Kinshasa la mise à l’écart de certains généraux (Gabriel Amisi Kumba, John Numbi et Delphin Kahimbi).

La Belgique n’est pas en reste. Lors de la récente visite de haut-niveau des autorités belges à Kinshasa, le “message principal” a consisté à rappeler à Félix Tshisekedi une chose : Bruxelles ne peut le soutenir que s’il y a des “réformes profondes”, indique au GEC une source diplomatique.

Visiblement, 13 mois après l’investiture du nouveau président, les promesses de changement ne suffisent plus. Surtout lorsque les nouveaux dirigeants sont aussi soupçonnés de détournements de fonds publics et de mauvaise gouvernance. Voilà Félix Tshisekedi pressé de s’assumer. Mais l’éternelle question de marges de manoeuvre se pose : a-t-il les moyens, voire la volonté, de faire bouger les lignes ? Oui ! répond en choeurs son entourage. Preuve : “N’est-ce pas que le président a décidé de reprendre une partie de stocks d’artilleries qui se trouvaient à la résidence privée de Joseph Kabila ?” avance un lieutenant de Félix Tshisekedi. Un retrait opéré tout de même une année après l’investiture du nouveau président.

Et “ce n’était que de l’artillerie légère placée à GLM à la veille des élections”, tente de minimiser un proche de l’ancien président. Traduction : Joseph Kabila n’en a pas été ébranlé et conserve toute son influence. “Joseph Kabila va bien et se trouve chez lui, à GLM”, poursuit-il, soulignant que le retrait de ces engins a été décidé “en accord avec le ‘Raïs’ [Joseph Kabila] et le Premier ministre [Sylvestre Ilunga]”.

Il y a tout de même un malaise au sein de la coalition”, admet un haut-cadre du FCC. Dans la famille politique de Joseph Kabila, l’on dénonce même des “provocations” de la part de leur allié Cach. Sur la liste plusieurs griefs : des soucis de passeport qu’a connus Emmanuel Ramazani Shadary (le candidat malheureux de la dernière présidentielle a fini par avoir un nouveau passeport diplomatique en tant que époux d’une députée national), des soupçons de “déstabilisation” du pays qui pèseraient sur Kalev Mutondo, l’ex-numéro un du redoutable Agence nationale de renseignement (ANR) sous Kabila, l’affaire dite des “200 millions” de la Gécamines dans laquelle serait impliqué Albert Yuma, argentier de la Kabilie, interdit de quitter le territoire national, … “Jugez-en vous mêmes au regard des engagements démocratiques souscrits par les uns et les autres”, nous suggère sur WhatsApp un autre responsable politique du FCC, qui suit de près le dossier, s’abstenant de s’étendre sur le sujet. Laissant entendre que l’accord entre le FCC et le Cach relatif à la constitution de l’actuelle coalition au pouvoir serait basé sur les principes démocratiques et le respect des textes légaux, lesquels ne seraient plus respectés par le Cach, selon son partenaire.

Incidences sur le partage du gâteau ?

En tout cas, cette situation n’est pas sans conséquences sur les négociations en cours en vue du partage des responsabilités au sein des entreprises du portefeuille de l’État. “Nous avons tout de même avancé : nous avons bouclé la répartition pour 11 entreprises. Il ne reste qu’à proposer des noms de leurs futurs gestionnaires”, se félicite un cadre du PPRD. Comme lors de la formation du gouvernement, le FCC pourrait disposer d’une large part de gâteau : on parle de 65 % de futurs mandataires. Ce qu’aucun délégué aux tractations en cours n’a voulu confirmer ni infirmer au GEC.

Une source au sein du camp du président Félix Tshisekedi estime par exemple que tant que les ordonnances ne sont pas publiées, le travail n’est “pas finalisé”. Il appelle alors à la “patience”. D’autant qu’il reste encore plusieurs autres secteurs de responsabilité à se partager entre coalisés au pouvoir : nomination de nouveaux animateurs de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et affectation des ambassadeurs. D’autres âpres marchandages qui attendent Félix Tshisekedi.

Pour lui permettre de gagner en influence, l’idée de proposer une révision de l’article 91 de la Constitution ferait désormais partie des tractations. Sans majorité à l’Assemblée nationale, le Cach voudrait convaincre le FCC, “pour le bon fonctionnement de la coalition”, d’accepter le renforcement des pouvoirs du président de la République. Mais pas sûr que le camp Kabila ne l’entende de cette oreille. Visiblement, la guerre d’influence ne fait que commencer. La coalition y survivra-t-elle ? »

La Tempête des Tropiques fait état de «Pressions internationales sur J. Kabila »

« L’UA, les États-Unis et le Royaume Uni reprocheraient à l’ancien chefde l’Etat de ne pas laisser de marge de manœuvre à son successeur ».

En moins de deux semaines, l’Union africaine (UA), le Royaume-Uni et les États-Unis ont envoyé des émissaires auprès de l’ancien président Joseph Kabila Kabange. D’après jeuneafrique.com, les différents émissaires avaient tous le même discours : convaincre l’ancien chef de l’Etat de laisser une plus large marge de manœuvre à son successeur, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Ballet diplomatique

C’est le chargé d’affaires de la Grande-Bretagne en République Démocratique du Congo, Paul Akwright, qui, le vendredi 14 février, a ouvert le ballet diplomatique, rencontrant l’ex « raïs ». Le samedi 15 février, c’était au tour de Peter Pham, l’envoyé spécial des États-Unis dans la région des Grands Lacs, d’atterrir à Kinshasa et de discuter avec l’ancien numéro un rd congolais, après avoir échangé avec le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Les deux personnalités avaient également axé leurs échanges sur la façon dont les gouvernements américain et congolais entendent faire progresser leur partenariat privilégié pour la paix et la prospérité.

L’autorité morale du Front Commun pour le Congo, (FCC) et l’envoyé spécial des USA ont aussi mis un accent particulier sur la lutte contre la corruption ainsi que la fin de l’impunité. Ils ont relevé que le partenariat RDC-USA ne peut être appliqué de manière efficace sans le concours du FCC, la famille politique de Joseph Kabila, qui détient la majorité parlementaire.

FCC majoritaire au Parlement

C’est Smail Chergui, à la tête de la Commission de l’Union africaine pour la paix et la sécurité qui a clôturé ce ballet diplomatique à Kingakati, la fameuse ferme de Joseph Kabila située dans la banlieue Est de Kinshasa. Selon certaines sources, à chacune de ces visites, les sujets au centre des discussions ont été les mêmes : les questions sécuritaires, l’omniprésence de Joseph Kabila sur la scène politique nationale et la marge de manœuvre dont dispose le président congolais Félix Tshisekedi dans le cadre de la coalition entre le Cap pour le Changement (CACH), avec en face de lui les membres du Front Commun pour le Congo(FCC) ».

Le Potentiel annonce le partage politique dans les entreprises publiques : « FCC 65%, CACH 35% », selon des indiscrétions.

Le journal affirme que les tractations sont très avancées entre le camp de Félix Tshisekedi et celui de son allié, Joseph Kabila. « La coalition au pouvoir s’est accordée notamment sur la clé de répartition, selon laquelle le partage se fera en fonction du poids politique de chaque composante ».

Ce quotidien conclut que le rapport final sur cette répartition devra rapidement atterrir sur la table des autorités morales de ces deux regroupements, Félix Tshisekedi pour le CACH et Joseph Kabila pour le FCC.

Le journal regrette tout de même que dans l’ensemble, l’alternance au sommet de l’Etat est loin de consacrer la fin de la politisation des entreprises publiques dont la plupart sont transformées en sociétés commerciales et met leur performance à rude épreuve.

Affaire « sauts de moutons »

« Le DG de l’Office des routes aux arrêts ! », titre en manchette Forum des As.

« Selon des sources judiciaires, le Directeur général de l’Office des routes (OR) a été interpellé hier jeudi 27 février. Mutima Sakrini a été placé en détention préventive après avoir été entendu par un juge. Il n’est pas exclu qu’il soit transféré à la prison centrale de Makala en attendant l’aboutissement des enquêtes, expliquent ces sources proches du dossier.

Après David Blattner, directeur général de l’entreprise de travaux publics Safricas-Congo et Jamal Sammih, patron libanais d’une société nommée Somibo, le DG de l’Office des routes est le premier congolais interpellé dans le cadre des enquêtes judiciaires en rapport avec les travaux du Programme d’urgence des 100 jours du chef de l’Etat. La semaine dernière, la justice a placé en détention le patron de Safricas, un citoyen américain, soupçonné d’avoir détourné des fonds alloués à ce programme intérimaire du Président de la République.

Safricas-Congo fait partie de ces entreprises qui exécutent les travaux de construction de sept sauts-de-mouton pour soulager la capitale Kinshasa de ses embouteillages récurrents. Seulement l’entreprise n’a pas réalisé, comme il se devait, les travaux de construction de ces ouvrages conformément au délai exigé dans le contrat, à savoir trois mois, affirment les sources proches du dossier.

Près d’un an après l’annonce le 2 mars 2019 des travaux dans le cadre du « Programme d’urgence des 100 jours » de FATSHI, seul un saut-de-mouton a été entièrement fini, celui construit par l’Office des voiries et drainages, OVD. L’ouvrage attend juste d’être inauguré.

L’entreprise du Libanais Jammal Samih, dans le cadre des travaux d’urgence du chef de l’État, avait décroché le marché de construction des logements sociaux pour les militaires et policiers sur l’ensemble du pays. Selon des sources, Somibo devait construire 4.500 maisons sur toute l’étendue de la RDC, à raison de 300 maisons par province. Après avoir reçu 17 millions de dollars du Trésor public, il n’y aurait que 17 maisons construites. Le coût de construction de chaque maison est de 19.000 dollars, confie-t-on.

Les Procureurs avaient entendu il y a quelque temps plusieurs responsables d’entreprises sur l’utilisation des fonds publics reçus pour la construction des sauts-de-mouton dans la ville de Kinshasa.

Une instruction judiciaire avait été ouverte depuis 8 février au bureau de Adler Kisula Betika Yeye, Procureur Général près la Cour d’appel de Kinshasa/Matete aux fins d’investiguer sur l’exécution des travaux de construction des sauts-de-mouton, des logements sociaux et autres inscrits dans le Programme d’urgence des 100 jours initié par le président Félix Tshisekedi.

Le Vice-premier Ministre, Ministre de la Justice, avait également donné injonction aux Procureurs Généraux près le Parquet de Kinshasa-Gombe d’ouvrir une information judiciaire dans ce cadre. Le ministre de la Justice Célestin Tunda Ya Kasende avait souhaité que cette information judiciaire marque « le début du renouveau » de la justice rd congolaise « pour un véritable État de droit, avec une justice qui doit aller jusqu’au bout des affaires dont elle est saisie ».

D’après une source proche du dossier, la série va faire continuer. Ce n’est pas un problème de catégorie sociale, mais un problème de respect de la loi. Le Gouvernement a jeté la base d’un Etat de droit où tous les citoyens sont égaux devant la loi et s’y soumettent de la même manière.

Aux accusés dans cette vaste enquête sur des détournements de fonds publics présumés dans le financement des grands travaux lancés par FATSHI de se défendre dans les règles de l’art. Mais l’Etat est déterminé à voir clair dans les fonds affectés au Programme d’urgence des 100 jours ».

AfricaNews apporte la même information et indique que la réalisation du programme des 100 jours du chef de l’Etat pourrait emporter plusieurs personnes dans le détournement présumé des fonds y alloués.

Le trihebdomadaire reste toute de même prudent en précisant que les personnes arrêtées bénéficient jusqu’ici de présomption d’innocence jusqu’à ce que la justice établisse leur culpabilité ou leur innocence car les dossiers sont instruits à charge ou à décharge.

Politico.cd titre « RDC : après David Blattner et Samih Jammal, le DG de l’Office des routes transféré à Makala »

Après David Blattner et Samih Jammal, le DG de l’Office des routes transféré à Makala, la liste des personnes arrêtées dans le cadre du programme d’urgence des 100 jours du chef de l’Etat continue à s’allonger, renseigne politico.cd

D’après ce media, le DG de l’Office des routes a été interpellé et mis aux arrêts après avoir été entendu sur l’utilisation des fonds alloués au programme des 100 jours du chef de l’Etat Félix Tshisekedi.

« Le DG du FPI, Patrice Kitebi, a été aussi auditionné au parquet général près la cour d’appel de Kinshasa/ Matete » poursuit Politico.cd

D’après une source proche du dossier, la série va continuer, affirme pour sa part Forum des As.

« Ce n’est pas un problème de catégorie sociale, mais un problème de respect de la loi. Le Gouvernement a jeté la base d’un Etat de droit où tous les citoyens sont égaux devant la loi et s’y soumettent de la même manière », explique FdA.

D’après ce dernier, l’Etat est déterminé à voir clair dans les fonds affectés au Programme d’urgence des 100 jours.

Il reste aux accusés, dans cette vaste enquête sur des détournements de fonds publics présumés, dans le financement des grands travaux lancés par FATSHI de se défendre dans les règles de l’art.

Suspension du Général Delphin Kahimbi

Le général congolais, chef des renseignements militaires sous sanctions de l’Union européenne, est suspendu de ses fonctions depuis jeudi 27 février 2020, selon Politico.cd citant plusieurs sources.

D’après ce media, cette décision a réjoui l’organisation de défense de droit de l’homme, Human Rights Watch, HRW/ section RDC pour qui elle est une opportunité pour la justice de faire son travail compte tenu de plusieurs violations graves dont le chef de renseignements militaire serait auteur.

« Depuis longtemps, il aurait été impliqué dans de graves violations des droits humains. Opportunité importante pour la justice ! » indique Politico.cd

« Les informations en notre possession font état de son remplacement par le Général Mandiangu, un ancien du renseignement militaire », poursuit ce media.

Citant des sources concordantes, Actualité.cd évoque une mesure pour « lourde faute administrative » et « absence prolongée ».

La suspension du numéro 1 des renseignements militaires suscite beaucoup de réactions. Actualite.cd relaie la réaction de l’ambassadeur des États-Unis en Rdc, Mike Hammer qui, affirme le media, a salué cette suspension qui cadre avec la position des États-Unis estimant que la présence des personnes sanctionnées dans la chaine de commandement militaire constitue un « frein » à une plus grande implication de Washington dans les efforts de pacification dans l’Est de la Rdc.

Pour sa part, la sénatrice Francine Muyumba, citée par Actualite.cd n’a pas tardé à dénoncer ‘’l’influence étrangère’’.

Elle s’est servie d’une citation du premier président de l’histoire des USA, Gorges Washington, pour la dénoncer « L’influence étrangère est l’un des plus funestes ennemis. » Georges WASHINGTON, 17 Septembre 1796, a-t-elle tweeté, sans plus des commentaires.

« Intégration régionale » (= Balkanisation douce »)

Le Potentiel titre « La RDC et la communauté de l’Afrique de l’Est: adhérer ou ne pas adhérer »

« Le grand Winston Churchill a dit un jour: «En temps de guerre, comme dans la vie, il est souvent nécessaire quand un projet chéri a échoué, de prendre la meilleure alternative ouverte, et si c’est le cas, c’est de la folie de ne pas travailler avec tout votre pourrait. » Ainsi, après de nombreuses années à considérer l’idée de manière indécise, il semble que la RDC étudie enfin des options alternatives, le président Félix Tshisekedi ayant officiellement demandé son adhésion à la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE).

En termes simples, cela ressemble à une grande opportunité pour les personnes à Beni, qui est située à environ 50 kilomètres de la frontière ougandaise, ainsi qu’à une occasion pour tous les commerçants de l’est de République démocratique du Congo (RDC). Ce pays le plus connecté d’Afrique de l’Est, partageant des frontières avec cinq membres de la Communauté d’Afrique de l’Est – Soudan du Sud, Ouganda, Rwanda, Burundi et Tanzanie.

En rejoignant et en opérant au sein de la CAE, les commerçants congolais pourraient acquérir une meilleure perspective pour traiter avec le reste de ses partenaires commerciaux régionaux. L’EAC compte aujourd’hui 193 millions de citoyens. L’admission de la RD Congo porterait ce chiffre à 275 millions de personnes, tout en créant finalement un bloc qui relie l’océan Indien à l’océan Atlantique. Ce grand marché pourrait facilement profiter à tous.

Entre insécurité et instabilité politique

Mais avec des poches continues d’insécurité et d’instabilité politique toujours considérées comme une menace constante, un système judiciaire faible, une corruption endémique et un mauvais état des infrastructures nationales, est-il possible pour les commerçants congolais de profiter des avantages d’un tel partenariat régional?

Même les entreprises étrangères à l’intérieur du pays sont souvent obligées de construire leurs propres routes, réseaux électriques et d’assurer la sécurité. La réalité est que la RDC reste l’un des pays les plus pauvres du monde par habitant avec un environnement commercial difficile, ce qui est difficile pour les entreprises congolaises de concurrencer leurs homologues de l’autre côté de la frontière.

La Communauté de l’Afrique de l’Est elle-même est confrontée à de nombreux problèmes. Par exemple, actuellement, le secrétariat de la CAE est troublé par des allégations de parti pris, le parlement régional est confronté à un défi de leadership, et il existe des différences politiques entre le Burundi et le Rwanda, entre le Rwanda et l’Ouganda, et des différences économiques entre le Kenya et la Tanzanie.

Les « nationalistes » face à la menace des « opportunistes »

En outre, il existe actuellement deux principaux groupes de dirigeants qui sapent l’intégration et chacun de ces groupes se trouve au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est et en RDC elle-même. Le premier groupe est constitué des nationalistes et le deuxième groupe des opportunistes. Les nationalistes croient fermement à la souveraineté des États-nations tels qu’ils sont actuellement constitués et perçoivent toute intégration régionale comme une menace pour le bien-être de leur peuple.

Ce groupe joue toujours la politique du nationalisme et n’a pas peur d’évoquer des guerres commerciales, politiques et militaires. Les opportunistes ont tendance à être connus comme régionalistes et mondialistes et sont véritablement intéressés par l’intégration au point où ils sont prêts à défaire les frontières coloniales pour créer une plus grande communauté pour tous les citoyens. Malheureusement, les intérêts concurrents et les différences idéologiques de ces deux groupes rendent difficile la recherche de progrès.

Au bout du compte, l’intégration régionale ne dépend que de la bonne volonté de ses dirigeants qui peuvent établir de bonnes lois ou bien gérer et gérer les affaires. Les motifs politiques, la géographie, le manque d’industrialisation et la répartition inégale des richesses sont de réelles préoccupations qui doivent être résolues pour les Congolais afin de bénéficier de toute intégration dans la Communauté de l’Afrique de l’Est. Néanmoins, les économies fragmentées et souvent isolées à travers l’est du Congo plaident de façon convaincante pour ces économies à intégrer régionalement pour obtenir de meilleures efficiences, exploiter les économies d’échelle et créer de nouvelles opportunités de marché.

CAE, adhérer ou ne pas adhérer ?

Dans l’ensemble, la plupart des citoyens plaideraient probablement en faveur de l’intégration régionale si elle peut aider à stabiliser Beni et les régions en difficulté de l’est du Congo et, par conséquent, créer une région plus large, plus prospère et plus pacifique, ce qui à son tour aide tous les membres à s’épanouir.

Cela signifie que les dirigeants devront être plus honnêtes et francs avec les autres et avec leur peuple, les pays devront réévaluer leurs priorités et accepter de recentrer leurs actions sur des choses qui favorisent l’intégration au profit de tous.

Nous l’avons vu récemment lorsque le président Tshisekedi a rencontré le président Museveni en novembre 2019 et s’est engagé à travailler ensemble sur des projets communs qui faciliteront le commerce, y compris la construction de routes entre l’Ouganda et les villes de Goma, Bunia et Beni. Alors peut-être que si des approches alternatives fonctionnaient pour Churchill, cela pourrait aussi fonctionner pour d’autres ».

RDC/FMI

« Inadéquation entre les dépenses et les recettes, le FMI tire la sonnette d’alarme », titre L’Avenir.

La mission du Fonds monétaire internationale (FMI) du 19 au 25 février à Kinshasa, appelle le gouvernement à ne dépenser qu’au prorata de ce qu’il mobilise, tout en sachant que seulement 8 à 9% des recettes collectées entrent dans le Trésor public, pendant que la moyenne africaine tourne autour de 17%, rapporte le quotidien.

« Si le gouvernement ne peut plus recourir à la planche à billet ni aux avances de la Banque centrale du Congo (BCC), il peut quand même initier des réformes courageuses dans la mobilisation des recettes, pour rencontrer les nombreux besoins de la population », écrit le journal.

Congo Nouveau s’inquiète, dans son éditorial, du fait que le deuxième solde négatif affiché par le Trésor amenuise les chances du gouvernement de parvenir à arracher un programme ambitieux avec le FMI en mai prochain. Le ministre des Finances, José Sele Yalaghuli se trouve parfois au centre des tirs nourris entre des institutions qui l’accusent de bloquer la sortie des fonds, mais l’argent national, lui, s’en tient plutôt aux principes de rigueur pour sauver le programme avec le FMI, martèle ce trihebdomadaire.

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© Dialogue, le vendredi 28 février 2020

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