Beni : réhabilitation de la route Kasinga-Kididiwe (Monusco)
BENI – Dans le cadre de son mandat, la Brigade d’Intervention de la MONUSCO (FIB) effectue souvent des travaux de réhabilitation des routes dans sa zone de responsabilité. Le but recherché est celui de faciliter non seulement les mouvements des troupes (FARDC-MONUSCO) mais aussi de permettre aux civils d’accéder à leurs champs et de reprendre une vie normale.
C’est dans ce cadre que la compagnie du génie militaire indonésien de la MONUSCO déployée à Beni a entrepris des travaux de réhabilitation de la route Kasinga-Kididiwe dans la partie est du territoire de Beni. La zone de Kasinga-Mayongose-Kididiwe est une zone opérationnelle où se poursuivent actuellement les opérations de traque des ADF.
Les casques bleus du génie militaire indonésien travaillent dur pour finaliser les travaux de réhabilitation de cet axe long de six kilomètres, commencés le 10 décembre dernier. Le terrain est extrêmement difficile. Entre les palmiers, anacardiers, mais aussi les ravins qui forment cette forêt équatoriale très dense, les bulldozers entrent en action pour abattre les arbres et ouvrir le chemin.
Il faut rappeler que l’impraticabilité de ce tronçon a facilité le mouvement des groupes armés illégaux, notamment les ADF qui ont, à plusieurs reprises, attaqué les civils dans cette région, obligeant l’armée à interdire l’accès à leurs champs aux populations, pour mieux les protéger.
Les travaux s’effectuent souvent sous surveillance militaire et quelques fois même avec des reconnaissances aériennes pour garantir la réussite de cette entreprise. Aujourd’hui, plus de 4 kilomètres sur 6 sont déjà praticables. La fin des travaux est envisagée pour la fin du mois de février et l’ouvrage sera remis officiellement aux autorités congolaises.
« La route est aujourd’hui praticable, nous sommes vraiment contents et remercions la MONUSCO », affirment deux paysans rencontrés sur le chemin, en direction de leurs champs. « Il y a quelques mois, la route était inaccessible. Aujourd’hui, nous voyons même les FARDC faire mouvement à pied vers Kididiwe, ça nous rassure », ajoutent-ils en swahili.
Il faut souligner que les casques bleus indonésiens ne travaillent pas seuls. La MONUSCO a également recruté une trentaine de jeunes de Beni et environs qui les aident dans l’exécution desdits travaux. Ce sont eux qui aident à élaguer les ronces là où les bulldozers ne peuvent pas accéder. « Là où il faut morceler le bois et couper à la machette, nous le faisons », a dit un des jeunes. « Nous sommes vraiment contents, parce que ce que nous gagnons au quotidien nous permet d’acheter le nécessaire, notamment le savon, le sucre, les médicaments pour nos familles », ajoute-t-il.
Ces jeunes profitent même de ce chantier pour faire de petites affaires, notamment dans la vente du bois (l’anacardier notamment) qu’ils récupèrent après le passage des bulldozers. Mme Gina Mbabungu est commerçante et nous l’avons rencontrée en pleine négociation avec ces jeunes pour acheter ce bois. « J’achète ce bois récupéré parce que le prix est abordable… Je le revends ensuite sur le marché. C’est ce bois que les populations utilisent pour construire leurs maisons », dit-elle.
Par ailleurs, la MONUSCO a aussi repris les travaux de réhabilitation d’un second axe routier, à savoir l’axe Mbau-Simulike-Kamango. Les travaux sur cet axe ont été effectués par le génie militaire des FARDC qui a réparé une vingtaine de kilomètres en partant de Mbau. Cependant, les conditions difficiles du terrain et la qualité de leur équipement ne leur ont pas permis d’aller jusqu’au bout de ce chantier. Raison pour laquelle ils ont fait appel à la MONUSCO pour leur apporter son soutien sur ce tronçon.
A Beni, les autorités congolaises et la population remercient la MONUSCO de s’être engagée dans ces grands chantiers dont la réalisation facilitera la circulation des personnes et des biens et réduira l’insécurité.
Source : Monusco, 26.02.20
Image – source : Monusco