Ituri : d’importants essaims de criquets pèlerins signalés, 75 ans après (Mediacongo)

BUNIA – Des essaims de criquets pèlerins sont signalés depuis le 21 février dans la province de l’Ituri, faisant de la République démocratique du Congo (RDC) le premier pays d’Afrique centrale à être touché par ces ravageurs des champs. L’annonce a été faite par l’Observatoire acridien du Fonds des Nations-Unies pour l’alimentation (FAO), dans sa récente mise à jour.

Selon les détails fournis par la FAO, ces nuisibles sont arrivés sur la rive occidentale du lac Albert, aux environs de la ville de Bunia, dans la province de l’Ituri. Ils y sont arrivés après avoir traversé le nord de l’Ouganda. Selon les spécialistes, il s’agit de la « première invasion de criquets pèlerins en RDC depuis près de 75 ans ».

Dans les autres pays tels que le Kenya, l’Éthiopie et la Somalie, la FAO indique que la situation reste alarmante, avec la reproduction qui se poursuit et de nouveaux essaims qui devraient se former dans les prochaines semaines.

« Cette invasion, et sa capacité à se répandre dans d’autres comtés, représente une menace sans précédent pour la sécurité alimentaire du pays », affirme Mwangi Kiunjuri, le ministre kenyan de l’Agriculture. Selon les spécialistes, un essaim peut contenir 150 millions de criquets par kilomètre carré, sachant qu’un nuage fait l’équivalent d’une surface de 2.400 km2, à peu près la taille du Luxembourg.

Les études ont démontré que chaque criquet dévorant chaque jour l’équivalent de son propre poids (deux grammes), cela représente un total de 400.000 tonnes de nourriture. Le criquet pèlerin a une durée de vie de six mois et parcourt jusqu’à 150 km par jour.

En RDC, l’alerte doit ainsi être sonnée face à cette situation. Ainsi, les autorités congolaises ont l’obligation de prendre toutes les dispositions qui s’imposent afin d’éviter le pire.

Les populations de cette partie de la RDC ont vécu des guerres à plusieurs reprises, obligeant certaines familles à devenir nomades. On ne peut donc pas laisser la famine frapper ces populations déjà meurtries contre leur volonté, car ce serait rajouter un malheur de trop à un peuple qui souffre déjà des calamités depuis des décennies. L’Etat a donc une obligation de mettre hors d’état de nuire ces criquets.

© Mediacongo, 26.02.20

Image – source: La Prunelle RDC

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