La société civile à l’épreuve du changement des mentalités en RDC : le cas du Kasaï-Oriental (CongoForum)
(Opinion)
KINSHASA – La problématique du changement des mentalités en RDC est confrontée à diverses difficultés, d’une part l’incapacité de la société civile à assumer cette tâche d’une part et d’autre part le refus par la population de savoir (apprendre) le fonctionnement des institutions politiques du pays, les droits et les devoirs fondamentaux des citoyens ainsi que les dispositions pertinentes de certains instruments juridiques qui régissent le pays.
On peut faire des reproches à la société civile qui s’est dévoyée de ses principales missions qui sont notamment l’éducation civique des masses populaires, la vulgarisation des documents juridiques nécessaires pour la vie de la Nation etc. Trop souvent elle s’occupe surtout des questions politiciennes comme le partage du gâteau (les responsabilités dans le Gouvernement) et la lutte de leadership en son sein comme observé par le passé lors des différentes négociations sur le partage de pouvoir en RDC.
Il sied de rappeler que l’histoire politique congolaise post-coloniale est jalonnée dans son parcours de la plus atroce dictature que le pays n’a jamais vécu depuis son indépendance, incarnée par Mobutu, alors Président du Zaïre aujourd’hui RDC. Au cours de cette gestion despotique du pays, les activités de la société civile étaient inexistantes parce qu’interdites. La vie du peuple zaïrois était teintée d’une culte de personnalité à l’endroit du Président Mobutu. C’est justement cette situation qui préside à l’apathie observée en la population congolaise actuellement vis-à-vis de ses droits et devoirs.
Une population attentiste et affaiblie
Au Kasaï-Oriental, la population est attentiste et très affaiblie par les promesses rassurantes des politiciens qui, une fois aux affaires, oublient carrément leurs promesses et se contentent de détourner le regard à la population. Ce qui reste drôle est l’attitude de la population qui se résume dans l’inaction et l’apathie face à ses droits.
La société civile pouvait à ce stade encourager l’’éveil citoyen à travers l’éducation civique et la sensibilisation sur les droits et devoirs du peuple. Mais elle a préféré détourner son attention. Ce qui est très dangereux si on souhaite un changement des mentalités comme celui prôné par le Chef de l’État, qui reste l’une des exigences majeures pour parler du développement d’une entité.
Evidemment la société civile accuse aussi un manque de moyens, sans parler du manque criant d’organisation en son sein.
Il faut interpeller la société civile congolaise sur la nécessité de jouer pleinement son rôle et d’accomplir ses missions principales qui consistent dans l’éveil patriotique des citoyens.
© CongoForum – Albert Kabeya Mbuyi, 28.02.20
Image: une vue de Mbuji-Mayi
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