Leila Zerrougui invite les populations de la région du Kasaï à tourner la page du conflit (ONU)
KANANGA – La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République Démocratique du Congo, Leila Zerrougui, a invité les populations de la région du Kasai à ‘’tourner la page du conflit’’, afin de réécrire l’histoire des provinces du Kasaï et du Kasaï central, à travers des projets novateurs qui apportent la paix et le développement.
Au cours d’une visite de travail au Kasaï et au Kasaï central du 10 au 11 février 2020, la Cheffe de la MONUSCO a estimé que les populations de cette région qui a souffert de la crise de 2016 et 2017 à la suite du phénomène Kamuina Nsapu, devraient « travailler ensemble pour le retour de la stabilité afin d’amorcer le développement. »
La crise dans les Kasaï a créé plusieurs dommages à cette partie de la RDC jusque-là paisible. Depuis environ 3 ans, la situation dans la région du Kasaï s’est fortement détériorée. Les efforts des Nations Unies, en soutien aux autorités nationales et locales se sont multipliés dans la région, pour rétablir l’autorité de l’Etat après les destructions occasionnées par la crise.
Au cours de sa visite, Leila Zerrougui a fait avec différents acteurs opérant dans les deux provinces, l’état des lieux de la situation actuelle du Kasaï et du Kasaï central. Elle était accompagnée notamment de son adjoint, le Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire, David McLachlan-Karr, pour des discussions axées sur les priorités de la MONUSCO pour le renforcement de l’autorité de l’Etat et des fonctions régaliennes de l’Etat – police, justice et administration pénitentiaire en particulier, ainsi que pour la réintégration des anciens membres de groupes armés.
La Représentante spéciale a rencontré le gouverneur du Kasaï Central, Martin Kabuya Mulamba Kabitanga, ainsi que le gouverneur du Kasaï, Dieudonné Pieme Tutokot, des représentants de la société civile et de la communauté humanitaire.
Son message a été le même lors de toutes ces rencontres « travailler ensemble pour le retour de la stabilité afin d’amorcer le développement. » Leila Zerrougui estime en effet que ne pas travailler ensemble dans le cadre de la stabilisation expose la région du Kasaï au risque de voir se développer le crime organisé car l’administration publique y est encore fragile.
Au niveau des Gouverneurs de province, les préoccupations se sont essentiellement focalisées sur la nécessité d’avoir un accompagnement de la MONUSCO pour mettre en œuvre leur programme de Gouvernance qui prend en compte des questions comme la réconciliation des communautés, la gestion des congolais refoulés d’Angola, la sécurité et l’éradication de la pauvreté.
La société civile des Kasaï a aussi fait connaitre ses préoccupations, parmi lesquelles la multiplication de la violence intercommunautaire orchestrée par des politiciens.
Les effets de la crise sont encore palpables dans les Kasai. Leila Zerrougui a pu s’en rendre compte lors de sa visite au centre Mpokolo Wa Muyo à Kananga qui a accueilli de nombreux enfants associés à la milice des Kamwina Nsapu et travaille à leur réunification avec leurs familles et à leur réintégration dans les communautés.
Mme Zerrougui a souligné la nécessité de soutenir une réintégration communautaire des membres de groupes armés qui ont rendu les armes. ‘’Les communautés qui les accueillent doivent recevoir un appui, notamment des Agences, Fonds et Programmes des Nations Unies, pour garantir que les bases d’une stabilité durable sont posées’’, a-telle déclaré.
Source : communiqué de presse ONU, 13.02.20
Image – source : Laurent Sam Oussou