02 03 20/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE LUNDI (Dialogue)

Sommaire

L’actualité telle que relatée en ce lundi 2 mars 2020 par les journaux parus à Kinshasa, est dominée par le décès du Général Delphin Kahimbi et les diverses réactions que cette mort suscite au sein de la classe politique congolaise. Les avatars de la cohabitation et les relations RDC/USA figurent aussi au menu de ce jour.

Delphin Kahimbi

Le Président Félix Tshisekedi exige des enquêtes sur la mort du chef d’état-major adjoint des FARDC, rapporte le Bulletin de l’ACP.

En effet, dans sa communication vendredi, aux membres du gouvernement réunis en Conseil des ministres, le Chef de l’Etat a exigé des enquêtes rapides sur la mort du général Delphin Kahimbi, chef d’état-major adjoint des Forces armées de la RDC (FARDC), chargé des renseignements militaires, afin de déterminer les circonstances exactes de sa disparition.

Forum des As titre « Général Delphin Kahimbi : Une mort qui soulève des questions » et note qu’à la suite de la mort tragique du général Delphin Kahimbi, « l’Udps et le Pprd à nouveau dans une passe d’armes ».

« Entretemps, Félix Tshisekedi et le Haut commandement militaire requièrent des enquêtes pour clarifier les circonstances du décès inopiné de cet officier général des FARDC.

Le décès inopiné le vendredi 28 février dernier, du général Delphin Kahimbi, alors chef d’état-major adjoint chargé du renseignement militaire suspendu la veille, demeure le principal sujet d’actualité qui défraie la chronique en RD Congo. Depuis le week-end, la mort de ce proche du président de la République honoraire, Joseph Kabila, suscite des rumeurs aussi inévitables qu’invérifiables. L’émoi a ainsi atteint son comble au plus haut niveau de la sphère politique du pays.

Dans les rues de la capitale, des questions abondent. Des hypothèses aussi. Pourquoi le général Delphin Kahimbi est mort ? Dans quelles circonstances ? Dans cette foire aux supputations, y en a qui soutiennent la thèse d’un suicide. D’autres parlent d’un assassinat. D’autres encore de la maladie. Reste à savoir si le défunt chef d’état-major adjoint chargé du renseignement militaire, s’était réellement donné la mort. Est-ce le choc consécutif de sa suspension et tout ce qui s’en est suivi? Est-ce cette mort aura de l’incidence sur la situation politico-militaire du pays ? Autant de questions qui demandent à être élucidées.

DES ENQUETES ANNONCEES

Au-delà de toute la rumeur autour de la disparition de cet officier général des Forces armées de la RD Congo -(FARDC),  » Félix Tshisekedi, tout en présentant ses condoléances à la famille du défunt et à l’armée, a souhaité que les enquêtes soient très rapidement menées afin de déterminer les circonstances exactes de la mort du général Delphin Kahimbi « , indique le compte-rendu de la réunion du Conseil des ministres, tenue le même vendredi 28 février.

Pour sa part, le Haut commandement militaire, dans un message vidéo lu par son porte-parole, a salué la mémoire de l’un de ses valeureux officiers généraux, avant d’ajouter que « toutes les dispositions sont prises pour élucider les circonstances de cette douloureuse perte. Une enquête est diligentée. Les conclusions de celle-ci feront l’objet d’une communication ultérieure « .

En attendant les résultats des enquêtes annoncées, le moins que l’on puisse savoir au stade actuel est que le général Delphin Kahimbi est décédé vendredi à l’hôpital du Cinquantenaire, d’une crise cardiaque, a expliqué son épouse, Mme Brenda Kahimbi, reprise par Jeuen Afrique.

On rappelle que le jeudi 20 février, la Direction générale de migration (DGM), avait empêché le général Delphin Kahimbi de voyager pour l’Afrique du Sud pour raisons de soins médicaux. Est-ce cette même maladie qui l’aurait finalement emporté ?

Une semaine plus tard, soit le jeudi 28 février à la veille de son décès ce chef d’état-major chargé du renseignement militaire, la cinquantaine révolue, a été suspendu de ses fonctions, en plus du fait d’être entendu par le Conseil national de sécurité (CNS).

 » Resté en place après l’investiture de Félix Tshisekedi, le général Kahimbi était accusé d’avoir mis en place  » un système d’écoute des autorités « , écrit à ce propos le magazine panafricain Jeune Afrique, qui prend le soin de citer une source militaire.  » On lui reproche d’avoir espionné Félix Tshisekedi « , poursuit le même média, tout en citant une source diplomatique. « Forum des As » publie sur les pages qui suivent, la libre tribune d’un penseur et analyste politique, Hubert Kabasu Babu, ainsi que quelques réactions des personnalités qui se sont exprimées dans leurs comptes tweeter, sur ce décès tragique du général Delphin Kahimbi ».

Et, sous le titre « Attention danger », FdA poursuit dans son éditorial :

« Inutile de fermer les yeux pour ne pas voir le temps qu’il fait. C’est tout, sauf du beau temps. Pas la peine non plus de pratiquer la  » méthode Coué  » pour voir des éclaircies là où la grisaille domine. Pis, le ciel tend même à s’assombrir.

A n’en point douter, sous réserve du résultat de l’enquête, la disparition du Général Delphin Kahimbi n’est pas un bon signal. Non pas que le Général était immortel. Personne ne l’est. Non pas que le désormais ex-chef d’Etat-major adjoint en charge du renseignement était irremplaçable.  » Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables qui ont été tous remplacés » écrivait l’homme d’Etat français Georges Clémenceau. Non pas que ce chef militaire était un saint. Là n’est même pas la question.

Mais, parce que Delphin Kahimbi et d’autres généraux font partie d’officiers emblématiques de l’Armée. Et donc du versant militaire du Système sur lequel repose tout l’équilibre- encore fragile- de la donne post-élections 2018.

Vu de RDC par rapport aux intérêts nationaux notamment la stabilité, la mort du Général Delphin Kahimbi dans les circonstances apparentes telles que rapportées n’est pas de bon augure. Sauf à considérer que les intérêts vitaux de la RDC devraient s’effacer devant des agendas extérieurs. Lesquels ne tiennent pas suffisamment compte de réalités congolaises dans ce qui apparaît comme une obsession de faire tabula rasa de l’essentiel du Commandement militaire.

Ce ne serait pas la première fois que certains partenaires extérieurs de Kinshasa prescrivent des thérapies plus dangereuses que le  » mal  » qu’ils sont sensés combattre. Peut-être même que l’objectif recherché est justement de casser l’équilibre « miraculeux » issu des élections sur lesquelles les mêmes partenaires ne pariaient pas un kopeck. Mieux, un scrutin qui pour eux annonçait l’hécatombe en RDC.

On peut penser tout ce que l’on veut des résultats de ces élections, le constat à faire est que les prédictions millénaristes ne se sont pas réalisées. Voilà que tout se passe comme si des pesanteurs agissent pour relancer le spectre eschatologique dont le pays n’a évidemment besoin. Notamment en posant mal le problème pour justifier des solutions ultérieures. En Afrique et au Moyen Orient, ces solutions clés en main sans service après -vente n’ont laissé que ruines et désolation.

Aux dirigeants rd congolais en commençant par le Président de la république et son prédécesseur doublé de sa qualité de chef de la la majorité parlementaire de prendre toute la mesure du suicide collectif qui rôde autour du pays ».

L’Avenir rapporte pour sa part que le président du CNSA, Joseph Olenghankoy invite les forces politiques et sociales à s’abstenir de toute déclaration susceptible d’allumer le feu sur les circonstances du décès du Général Kahimbi. Ceci en vue de préserver la paix et la concorde nationale et de laisser au haut commandement militaire de conduire en toute sérénité l’enquête.

La Prospérité publie « Hommages au Général Delphin Kahimbi ! (Tribune spéciale de Kabasu Babu) »

« Il tire la sonnette d’alerte sur sa disparition, si brusque et impromptue. Et, plus que jamais affecté, Hubert Kabasu Babu rend des hommages dignes au Général Delphin Kahimbi et en appelle à la mise sur pied d’une commission parlementaire mixte pour exiger de toutes les institutions, y compris l’actuelle Présidence de la République, la conformité à ce qu’il intitule : ‘’republicanisme constitutionnel’’. ‘’L’alternance que nous célébrons impose une dynamique normative-méliorative dans l’opérationnalisation des services du secteur sécuritaire dans les espaces publics, dans le respect des libertés publiques en promouvant la dignité humaine et la cohésion nationale. Le harcèlement politicien, aux allures revanchardes et à finalité humiliatrice pour satisfaire des «pousseurs diplomatiques étrangers», par un camp politique contre un autre, peut conduire à l’implosion du pays’’, prévient-il, dans son analyse, ci-dessous.

Mort du Général Delphin Kahimbi : politoscopie d’une insolite tragédie politico-militaire

Compagnon d’armes du Président Honoraire J. Kabila, le Général Delphin Kahimbi est décédé dans des conditions insolites. Le vendredi 20 févier 2020, il avait été intempestivement interpellé à l’aéroport de N’djili, alors qu’il effectuait un voyage pour les soins en Afrique du Sud, avec toutes les autorisations de sa hiérarchie. Ensuite, il a été soumis à l’interrogatoire au CNS. Désarmé le soir du 27 février 2020, par un service civil de la Présidence de la République, il a succombé le vendredi 28 février 2020. Le Général Kahimbi, ce n’est pas n’importe qui : il a contribué à l’acceptation africaine de ce régime de l’alternance. Il fut une des figures de proue de la délégation qui se rendit à Kigali pour convaincre le Président Kagame d’abandonner sa croisade africaine de rejet des élections de décembre 2018.

Aujourd’hui, mort humilié, violé dans sa dignité militaire de très haut rang, le Général Kahimbi est décédé dans la suite d’une chaine d’événements qui s’inscrivent dans l’orchestration de l’écrasement-avilissement du Président Honoraire J. Kabila et ses proches.

Le prestige de l’armée a été visiblement étiolé, dans l’humiliation d’un général-major, haut-chef de l’état-major général de l’armée, dans une procédure investigatrice cavalière diligentée par des civils. Quelques semaines plutôt c’est l’ancien administrateur général de l’agence des renseignements (ANR) Kalev qui a été humilié dans un modus operandi analogue. Il fut le principal négociateur du rapprochement entre l’UDPS et la coalition de J. Kabila MP. Il était aussi à Kigali avec le Général Kahimbi pour convaincre le président rwandais, alors en charge de l’UA, d’accepter le nouveau pouvoir congolais. Enigmatique coïncidence.

Dans un scenario presqu’analogue, la présidente de la stratégique commission parlementaire de la défense nationale, l’Honorable Jaynet Kabila, a été aussi victime de ce harcèlement politicien. Heureusement que rien de néfaste ne lui était arrivé.

Cependant, dans les réseaux sociaux tout comme dans les médias classiques, les titres sont révélateurs : «Les Kabilistes humiliés ; La Famille Kabila démystifiée ; Les caciques du FCC traqués ». On y cerne la délectation politique d’une humiliation infligée aux compatriotes contre les dispositions légales.

Au-delà des élucubrations populistes, des justifications et objections politiciennes, Il est important de cerner ces occurrences sur la toile des contradictions inquiétantes par rapport à l’impératif du progrès de la République. Sur ce rayon, cette exploration fournit une intelligibilité focalisée sur la nécessité absolue d’une nouvelle gouvernementalité d’Etat de type wébérien «rationnel-légal». Elle plaide en faveur d’une opérationnalisation de la Présidence de la République plus conforme à la normativité constitutionnelle du régime semi-présidentiel. Aussi, elle cerne la transformation de l’Aéroport de N’djili en champ de démonstration du pouvoir, avec des services sécuritaires instrumentalisés aux fins politiciennes.

A cet effet, le principal argument est que l’impératif du progrès de la République, comme espace d’épanouissement des citoyens, nécessite des pratiques policières, migratoires, sécuritaires, toujours améliorées et promotrices des libertés fondamentales et de la dignité humaine. Quel que soit le délit commis, la puissance publique, à travers les services exécutant, doit absolument respecter la dignité de la personne, la légalité des incriminations et surtout les prérogatives des structures d’Etat, notamment celle de l’armée Républicaine, au service de tous. La République ne peut s’accommoder des subjectivités politiciennes avilissant les autres. Et la consolidation de la démocratie est antithétique à la violation des libertés fondamentales dans un élan autoritariste.

LES PERILS D’UNE OPERATIONALISATION DES SERVICES DE SECURITE PAR IMPULSION POLITICIENNE

Le mouvement de notre histoire et la dynamique de notre système politique, depuis 2001, sont lancés vers une élévation et une nécessaire amélioration des pratiques d’Etat. Si dans le régime passé, sur la toile d’immenses reformes, il y avait des cas des déviances indéniables, dans le régime de l’alternance la mutation méliorative est impérieuse. Le transfert civilisé du pouvoir implique absolument un exercice plus civilisé (rationnel-légal) du pouvoir. Un des secteurs où cette élévation est absolument nécessaire est celui des pratiques des services de sécurité notamment la police, l’immigration et les services des renseignements. Cette normativité est aussi indispensable pour éviter les périls d’une présidence impériale, par son expansionnisme fonctionnel antithétique à la praxis du régime semi-présidentiel.

Force est de souligner que dans la République seule la rationalité et les motivations objectives de l’Etat actionnent et opérationnalisent la puissance publique à travers ses services de sécurité.

Dans les cas dont il est question ici, le passé et l’affinité politique, voire la région géopolitique des victimes, permet de discerner les allures d’une démarche politicienne sélective sur le mode de l’intimidation, l’humiliation et l’écrasement.

L’ultime finalité annihilatrice est protubérante.

Même si dans certains cas, il y aurait quelques éléments objectifs pour l’interpellation, la mise en scène de ladite interpellation, son exploitation médiatique, l’improvisation des procédures illégales notamment d’audition d’un général-major au sommet de l’armée dans un interrogatoire mené par des civiles et son désarmement par un service de la Présidence, indiquent un schéma de mise au pilori politique. Cette thèse trouve une solide base de véracité en amont dans la narrative politique des cadres et militants du groupe politique hissé au sommet de l’Etat.

Le déboulonnage, la dissolution de l’Assemblée Nationale, le refrain de la neutralisation politique de J. Kabila, composent tout un dogme politique d’un groupe qui veut s’assurer le monopole du pouvoir. L’on peut y capter la visée politique des représailles sur les partenaires politiques intériorisés dans le subconscient des détenteurs du summum imperium comme des ennemis irréversibles. Tout cela dans un environnement marqué par des appels à la haine ethnique, à la diabolisation d’un camp (FCC) et son leader par les ouvriers-opportunistes de la dernière heure du parti au sommet de l’Etat.

Ils ont cyniquement fait volte-face dans une fourberie exécrable, pensant appâter le nouveau chef de l’Etat, dans un schéma prébendier. Une certaine mission diplomatique occidentale y joue aussi un rôle de pousseur-au-drame. Elle démontre une obsession avérée sur l’élimination politique de J. Kabila à cause de son nationalisme obstruant la prédation minière en RDC.

De manière insolite, son ambassadeur est entré en transe jubilatoire avant même l’annonce de la suspension du Général Kahimbi.

Comme s’il célébrait une action qu’il aurait téléguidée (comme le Général Kahimbi l’avait dénoncé bien avant sa mort) et dont l’aboutissement lui procurerait la satisfaction-délectation d’un sinistre exploit.

Dans le contexte politique actuel, il est nécessaire de capter la dimension psychologique de la conquête et la démonstration de la détention de l’imperium tant convoité, réclamé et chanté depuis 2011.

On y épingle en filigrane les scintillements de l’égotisme collectif d’un groupe sociopolitique qui veut se sublimer. Humilier Emmanuel Shadary, extraire la présidente de la commission parlementaire de la défense nationale Jaynet Kabila (sœur jumelle de l’ancien Président J. Kabila) de l’avion, interpeller l’ex puissant directeur général de l’ANR Kalev Mutond à l’aéroport pour aller le verbaliser pendant des heures et tenter d’interdire sa sortie du territoire national, défenestrer et désarmer le Général Kahimbi, tous proches de J. Kabila, participent du rituel politico-psychologique de la démonstration de la puissance politique.

Le pouvoir, dans la conceptualisation de Max Webber, canonisée par Robert Dahl, c’est la capacité de faire triompher sa volonté dans une relation sociopolitique. Dans un contexte où une opinion populiste, relayée par certains diplomates, soutient, fallacieusement du reste, que le Président Honoraire J. Kabila et ses proches bloqueraient le nouveau Chef de L’Etat (qui ne jouirait que d’un pouvoir de façade), la démonstration herculéenne de la puissance produit une certaine perception auto-satisfaisante de l’exercice de «l’imperium in toto». Mais, l’autre versant est celui de la perception de cette tendance revancharde comme une machination politicienne pour neutraliser les membres d’un groupe politique et plus loin écraser les acteurs politiques d’un segment géopolitique du pays. Cela peut provoquer des réactions d’auto-préservation politique, voire d’autodéfense existentielle, face à ce qui peut être facilement intériorisé par les victimes comme un stratagème d’écrasement géopolitique.

VERS LA PRESIDENCE IMPERIALE ET LA DEMONSTRATION DE L’OMNIPOTENCE : UN ELAN ANTI-REPUBLICAIN

Aujourd’hui, on assiste à un véritable étalement de la «Gondwanitude politique» en RDC. La chaine de corruption au sommet de l’Etat, avec comme épicentre la présidence, le harcèlement mortel d’un général par des civils, avilissement la République.

Or, la République, disait Kant, est le produit de la Raison. Comme «Res publica» ou bien commun, elle est l’aire d’une vie collective libérée des instincts des hordes de l’état de nature, en faveur d’une existence guidée par la logique et l’ethnique, pour l’éclosion du meilleur des citoyens. Cette philosophie républicaine est consacrée dans toute l’armature de notre Constitution. La deuxième idée-force du préambule de la Constitution, la lecture combinée des articles 30, 11 et 59, relatifs aux libertés et leur protection, incarnent ce républicanisme.

Dans la République l’application de la loi, et surtout le fonctionnement des services de sécurité, doit absolument éviter le dénigrement des personnes interpellées par des approches procédurales frisant un avilissement délibéré. Au Congo, les pratiques policières de la bastonnade des suspects par les policiers (voire le rasage des voleurs présumés), les interpellations cavalières par l’agence des renseignements, sans démonstration d’une preuve irréfutable d’insécurisation de l’Etat, sont autant des pratiques pré-républicaines. Réminiscence de l’image écœurante de Lumumba, les mains ligotées au dos, les cheveux entrelacés (mais le regard digne) bastonné par les militaires instrumentalisés par le Président Kasa-Vubu, assassiné, sans aucun jugement. Cela donne au pays toutes les allures et caractéristiques du «Gondwana», république vaudevillesque dépeinte par l’humoriste Nigérien Mamane sur RFI. De même, le déploiement des services de la Présidence de la République dans les matières militaires, notamment l’interrogatoire et le désarmement d’un chef-adjoint d’Etat-major Général de l’armée (qui se veut républicaine), sont indignes d’une République moderne.

Une commission spéciale du haut commandement des FARDC, composée de généraux hauts gradés, aurait pu être mise sur pied pour conduire une telle investigation. Eventuellement la Justice Militaire et la police miliaire auraient pu réaliser le désarmement selon les procédures préservatrices de l’honneur militaire.

Aujourd’hui, cette dérive d’une présidence impériale qui veut démontrer sa toute puissance, en dehors de ses compétences, a égratigné le prestige de l’armée et un général est mort dans les entrefaites.

LA GONDWANISATION DE L’AEROPORT DE N’DJILI EN CHAMP DE DEMONSTRATION DE PUISSANCE

Il s’y passe des spectacles politico-sécuritaires insolites. On y observe une montée de la pratique récurrente de l’extraction des voyageurs des avions, souvent sur «ordre de la hiérarchie». Les passagers sont désormais traumatisés : ils craignent le retard du décollage, par la procédure cavalière de l’extraction d’un passager de l’avion, suite à un appel téléphonique émanant des services sous ordre direct de la Présidence. L’aéroport est devenu l’espace ultime de la démonstration du «pouvoir du pouvoir », pour reprendre l’expression du théoricien politique James March. Pourtant au regard des lois et des procédures nationales et internationales, dès qu’un voyageur est passé par toutes les étapes et procédures d’immigration sans être interpellé et qu’il est entré-assis dans l’avion, il est problématique que des agents d’immigration, à posteriori, viennent extraire le passager de l’avion pour des raisons politiciennes. Plusieurs pilotes et compagnies aériennes internationales se sont plaints de cette pratique Congolaise, car cela a toujours été non pas pour des raisons relatives à la sécurité de l’aéronef ou des passagers, mais pour des mobiles politiciens. De l’opprobre sur la République.

Force est de souligner que dans l’Etat Wébérien «Rationaliste et légaliste», si un citoyen, et surtout un politicien ou un général, est suspect ou a un litige judiciaire, sécuritaire, l’efficience fonctionnelle exige que la personne soit interpellée en amont, à son domicile. Dans cette optique, si des soupçons sérieux pesaient sur le Général Kahimbi, il eut été plus rationnel et conforme aux lois de la République que l’on l’interpellât en amont à sa résidence, par une procédure et une structure de justice militaire.

Il est dont irrationnel, et bien entendu un étalage de la politique kafkaïenne, de l’avoir laissé obtenir les autorisations de sortie pour aller se faire soigner en Afrique du Sud, pour l’interpeller en aval à l’aéroport et le trainer dans une procédure moralement écrasante inductrice de la mort. Quelle que soit la cause de sa mort, ce qui est d’une véracité indubitable est que le Général Kahimbi serait vivant si on l’avait laissé aller se faire soigner en Afrique du Sud.

CONCLUSION : UNE COMMISSION PARLEMENTAIRE MIXTE POUR LA CONFORMITE AU REPUBLICANISME CONSTITUTIONNEL

L’alternance que nous célébrons impose une dynamique normative-méliorative dans l’opérationnalisation des services du secteur sécuritaire dans les espaces publics, dans le respect des libertés publiques en promouvant la dignité humaine et la cohésion nationale. Le harcèlement politicien, aux allures revanchardes et à finalité humiliatrice pour satisfaire des «pousseurs diplomatiques étrangers», par un camp politique contre un autre, peut conduire à l’implosion du pays.

De même, la Présidence de la République est appelée à se conformer strictement aux normes et la praxis du régime semi-présidentiel. Cette institution est lancée dans une périlleuse dérive présidentialiste, avec une hypertrophie structurelle et une expansion dysfonctionnelle sur le gouvernement, la justice, les marchés publics, la sécurité civile et militaire. Donc, la rationalisation de l’institution Président de la République est urgente et impérative.

Aujourd’hui, l’armée a perdu un excellent général des renseignements militaires (doctorant), dans une chaîne des événements où justement des agents de la présidence se sont immiscés maladroitement dans une matière aussi hautement sécuritaire de l’armée.

A cet effet, les deux chambres du Parlement devront mettre sur pied une commission mixte pour une réunion interinstitutionnelle pouvant permettre de faire triompher, en toute fraternité et dans l’esprit de la cohésion nationale, les dispositions constitutionnelles relatives aux compétences des services de sécurité, du CNS et de la présidence dans la stricte conformité avec la Constitution de la Républiques. Toute la société doit donc se mobiliser pour exiger des avancées authentiques dans la praxis républicaine de la RDC. Il est donc d’une impérative nécessité qu’il y ait très rapidement une élévation en leadership d’Etat pour impulser la républicanisation vertueuse de la RDC dans tous ses espaces et services publics.

Aussi, devons-nous éviter à la RDC la disgrâce de tomber encore dans les inepties gondwanaises d’un pouvoir téléguidé par les néocolonialistes pour écraser les adversaires politiques.

Cela est absolument indispensable pour démontrer la profondeur et la détermination collective dans l’élan de la consolidation de la démocratie et la cohésion nationale pour le développement ».

RDC/USA

Le Phare annonce que le Président Félix Tshisekedi séjourne depuis dimanche à Washington. Cette visite, la troisième aux USA depuis son investiture, est placée sous le signe de l’évaluation du « Partenariat stratégique » entre les deux pays. A cet effet, un tête-à-tête est prévu ce mardi entre Félix Tshisekedi et le Secrétaire d’Etat Mike Pompeo au Département d’Etat.

Ce lundi, il devrait se rendre au siège du Fonds Monétaire International (FMI) en vue d’échanger avec la Directrice générale Kistalina Georgiera autour de la réalisation des préalables à la conclusion du programme formel de coopération entre Kinshasa et le FMI dans le cadre de la « Facilité Elargie de Crédit ».

Top Congo et Zoom Eco titrent « AIPAC : bientôt un ambassadeur de la RDC à Jérusalem ( F. Tshisekedi) »

« Le chef de l’Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi est déterminé à renforcer les liens économiques et diplomatiques entre son pays, la RDC, l’Etat d’Israël. Il a partagé sa vision, ce dimanche 1er mars 2020, aux membres de l’American Israeli Public Affairs Committee (AIPAC).

Après plus de 20 ans sans une représentation au niveau adéquat, Félix-Antoine Tshisekedi a, avant tout, annoncé la nomination prochaine d’un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès de l’Etat d’Israël. « Les relations entre mon pays Israël sont restées longtemps en léthargie. Nous avons pourtant d’énormes domaines de convergence, d’intérêts sur le plan sécuritaire, économique, culturelle et scientifique ».

À l’occasion de son discours devant la communauté juive des États-Unis (AIPAC), le président de la république a notamment cité en exemple Israël comme « un pays qui a réussi un développement très rapide et peut servir d’exemple à la RDC dans sa lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent ». « Sur le plan sécuritaire, les défis nouveaux liés à la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux ainsi que la lutte contre la cyber criminalité nous donnent l’obligation de renforcer nos liens pour des objectifs partagés », a précisé le chef de l’Etat.

Ensuite, il a appelé à la mise en place d’une section économique animée par un personnel de haut niveau pour promouvoir les relations économiques entre les deux Etats. Il a aussi invité les investisseurs juifs à se rendre en RDC.

« L’expérience et le savoir-faire d’Israël dans les domaines de l’agriculture, des sciences et technologies, ont tous leur place dans mon pays qui s’étend sur 2 345 410 km² avec plus de 85 millions d’habitants mais il n’exploite encore que 10 % de ses 120 millions d’hectares de terres arables est réglable et une partie infinitésimal de ses ressources évaluées (mines) à plus de 24.000 milliards de dollars », a-t-il déclaré.

Il envisage, dans ce sens, l’ouverture prochaine d’une représentation commerciale congolaise à Jérusalem.

« Notre Ambassade étant installée à Tel Aviv, je ne trouve aucun inconvénient que la section économique soit installée dans la ville bénie de Jérusalem », a-t-il déclaré sous les ovations de la communauté. « J’invite Israël à accroître sa présence diplomatique et économique dans mon pays à la dimension du potentiel qu’offre la relation entre nos deux états et nos deux peuples », a-t-il rajouté.

Raffermissement de nos relations spirituelles

Félix-Antoine Tshisekedi désire tisser avec Israël des liens forts et une alliance dans laquelle son pays sera une bénédiction pour la nation d’Israel selon la promesse de l’Eternel à Abraham écrite dans Genèse 12 verset 3 qui dit : « je bénirai ceux qui te béniront ».

Il s’agit pour lui d’un processus qu’il réaffirme solennellement et qui se renforcera à la mesure de la consolidation de l’amitié israélo-congolaise et des intérêts réciproques.

Le chef de l’Etat a, dès lors, invité à Kinshasa le Grand Rabin Albert Guigui « pour le raffermissement de de nos relations spirituelles » et a, enfin, promis de se rendre en Israël, au courant de cette année, dans l’objectif de renforcer les relations bilatérales..

Le président Tshisekedi a aussi déclaré qu’il était favorable à la politique américaine du président Trump de rapprochement d’Israël avec la Palestine.

Pour rappel, l’American Israeli Public Affairs Committee (AIPAC) est un lobby juif américain puissant qui exerce une influence déterminante sur les décisions gouvernementales de politique étrangère à Washington.

Fort de 100 000 membres, AIPAC organise chaque année une conférence qui se veut être un rassemblement pro-Israëlien tenant lieu de baromètre des relations entre la communauté juive américaine et Israël.

Si la communauté juive et une solide majorité d’américains de tous bords adhèrent à la vision de l’AIPAC, cette rencontre annuelle est un « must be » pour les politiques et décideurs de certains pays du monde ».

Cohabitation

La Tempête des Tropiques annonce « Tractations FCC-CACH sur les mandataires publics : Seules les 10 entreprises dirigées par les intérimaires concernées »

« Au cours de la matinée politique animée le samedi 29 février au siège de l’UDPS, Augustin Kabuya, secrétaire général de ce parti a abordé la question de la nomination des mandataires au sein des entreprises publiques.

Le SG du parti a tenu à apporter certaines précisions en sa qualité de négociateur pour le compte du Cap pour le changement (CACH) face au Front commun pour le Congo (FCC). Il a ainsi affirmé que le remplacement des mandataires ne concerne que les entreprises dont les animateurs sont des intérimaires. Ce, conformément à une décision prise conjointement par le Chef de l’État et l’autorité morale du FCC.

En rappelant, » qu’au mois de novembre, on avait dit, étant donné qu’il y a les entreprises qui sont gérées par les intérimaires et qui ont dépassé le délai, on commence d’abord par changer ceux-là « À en croire Augustin Kabuya, il n’y a que dix entreprises dans cette situation. » C’est pourquoi on avait décidé de travailler que sur 10 entreprises, pour enlever les intérimaires, et pour le reste l’audit va définir qui a mal géré pour qu’il soit remplacé. (…) Quand on a fini les négociations, on a remis le dossier au Chef de l’Etat.

C’est à lui de placer les animateurs « .

Augustin Kabuya a également démenti la rumeur selon laquelle seuls les politiques occuperont ces postes : » on n’a pas dit que ce sont seulement les politiques qui vont occuper les postes de mandataires. Même ceux de la société civile, car il y a des hommes compétents « .

AfricaNews s’intéresse au partage entre FCC et CACH des sociétés d’Etat. A en croire ce confrère, une dizaine d’entreprises jusque-là chapeautées par les directeurs généraux intérimaires sont concernées par les nouvelles nominations. Il s’agit de la SCPT, SCTP, GECAMINES, DGI, RVA, RMC, SNCC, MIBA, SOKIMO, RVF, TRANSCO et FIKIN.

Le Potentiel ironise « Bon appétit, M. le PDG ! »

« À vous tous, anciens et nouveaux prédateurs qui allez bientôt prendre, ou reprendre, du service à la tête des entreprises publiques, salut ! Le peuple congolais, que vos gourous politiques ignorent au moment du festin, vous souhaite bon appétit. Malgré lui.

Moins naïf que vous ne le croyez, ce peuple reconnaît les risques que vous encourez et les sacrifices humains que vous devez offrir pour parvenir à votre but. Certes, la fin justifie les moyens. Néanmoins, ceux que vous utilisez présentement ne sont pas toujours empreints d’honnêteté. Ni de civilité.

Bientôt, sans qualités managériales éprouvées, vous serez parachutés, qui président du conseil d’administration, qui administrateur délégué général, qui encore administrateur technique ou financier, si ce n’est un administrateur pour … rire.

Malheur à des centaines d’autres concurrents qui n’auront pas été, comme vous, pistonnés pour accéder à la mangeoire, c.-à-d. aux mamelles des entreprises d’État !

Pourquoi la coalition CACH-FCC va-t-elle manquer d’humanité au point de confier la «gestion» des entreprises à des sénateurs et députés en fonction ? Chasser le chômage en offrant ces nouvelles opportunités à d’autres Congolais sans emploi n’aurait-il pas mieux exprimé, dans les faits, la solidarité nationale, plus souvent chantée que dansée?

Puisque le ’’partage’’ est un hold up du patrimoine commun opéré par des politicailleurs en quête des prébendes pour l’échéance 2023, que réservez-vous à vos chers électeurs d’ici le 30 juin 2020 ? Des sacs de sel ? Des tee-shirts de friperie ? Des morceaux de savon de ménage ? Des pagnes du fancy chinois ? Des tonnes de promesses … d’ivrogne ?

Non. Le peuple mérite mieux que ces sucettes. Bon prince, il ne s’empêche pas de vous souhaiter ’’Bon appétit, M. le PDG !’’

Sous le titre : « FPI : l’insolvable Kin-Kiey Mulumba se ridiculise », Congo Nouveau publie une réplique de l’avocat de FPI, Me Serge Kabemba, aux propos de Me Giscard Massamba, avocat de Kin-Kiey, sur le dossier du prêt octroyé au patron de « Finances Press Group ».

Contrairement à l’affirmation selon laquelle Kin-Kiey n’a jamais bénéficié du prêt sollicité, le FPI par son conseil soutient qu’en 2015, une Commission parlementaire avait enquêté entre autres sur le prêt octroyé au promoteur Kin-Kiey et l’avait entendu. Cette commission dans ses conclusions a établi la réalité du prêt et a exigé le remboursement.

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© Dialogue, le lundi 02 mars 2020

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