« Kinshasa peut tenir pendant deux ou trois mois sans les denrées en provenance des provinces », rassure la FEC (Forum des As)
KINSHASA – La ville de Kinshasa peut vivre pendant deux ou trois mois, sans denrées alimentaires en provenance des provinces et des autres pays. Ces projections faites par M. Kimona Bononge, administrateur délégué à la Fédération des entreprises du Congo (FEC). Ces assurances du patronat congolais dissipent tout mal entendue après les dernières mesures d’isolement de la capitale congolaise prises par le chef de l’Etat dans le cadre de la lutte contre la propagation du COVID-19. « Plus de raison de s’inquiéter sur une éventuelle pénurie », précise-t-il au cours d’un échange avec la presse.
La FEC reconnaît avoir proposé au chef de l’Etat lors de la réunion de lundi dernier son apport pour que Kinshasa ne connaisse pas une pénurie à la suite de son isolement avec les provinces. L’administrateur délégué de cette structure est d’accord pour que la capitale soit inondée en denrées alimentaires en cette période de l’Etat d’urgence comme l’a souhaité le Président de la République lors de son adresse à la nation, la deuxième de la série.
Concrètement, explique M. Bononge, « la FEC a promis au Gouvernement de payer anticipativement les taxes équivalent à 5 milliards de francs congolais pour permettre à l’Exécutif de disposer de moyens de sa politique en vue de résoudre certains problèmes liés aux mesures prises ». Cependant, l’administrateur délégué de la FEC regrette que des activités comme des restaurants soient répertoriés parmi les lieux susceptibles de véhiculer le virus comme l’a affirmé le chef de l’Etat. « Nos restaurants ne connaissent pas grand monde. Les Kinois en particulier n’ont pas la culture de restaurants. Il est rare de voire ces endroits drainer un grand monde », se plaint-il.
« Il est certes vrai qu’il s’observe depuis quelques jours une légère hausse des prix des biens de première nécessité sur les marchés de Kinshasa », reconnaît-t-il. « Mais, cette situation est causée par des vendeurs en détail qui, parfois, s’échappent à la vigilance des contrôleurs des prix », pense M. Bononge. « A notre niveau de la FEC, nous avons multiplié des réunions au cours desquelles nous ne cessons d’interpeller les importateurs à bannir cette pratique », explique l’administrateur délégué à la FEC.
Expert en matière économique, M. Bononge trouve normal que le riz importé de la Chine soit vendu plus cher qu’avant (45.000 pour un sac de 25 kg au lieu 35.000 fc). « Lors de notre entretien avec le Premier ministre, nous lui avons expliqué que suite à la crise sanitaire que connaît la Chine, nous devons nous attendre à une hausse des prix des produits en provenance de ce pays. Parmi ces produits, se trouve le riz. Mais cette révision à la hausse des prix pourrait prendre fin si et seulement si le Coronavirus est maitrisé », ajoute ce cadre de la FEC.
M. Bononge applaudit de deux mains l’Etat d’urgence déclenché par le Président de la République conformément à l’article 85 de la Constitution, « mais ces dernières décisions devront être accompagnées des mesures d’application tel que prévoit l’article 90 de la Constitution ». En clair, cet opérateur économique regrette que certaines mesures prises par le Félix Tshisekedi ne soient pas appliquées comme il se doit. Il prendre, en exemple, le secteur de transport en commun où des taxis-bus continuent de transporter plus de 20 passagers. « La Police doit ouvrir l’œil et le bon pour que tout le monde se conforme pour éviter la propagation de la pandémie ».
© Forum des As / Mediacongo, 27.03.20
Image : Kimona Bononge
Source : Mediacongo