09 04 20/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE JEUDI (Dialogue)

Sommaire

« VK au gnouf ! » Vital Kamerhe, directeur de cabinet du Chef de l’Etat, a été conduit à la prison centrale de Makala, sous mandat d’arrêt provisoire. C’est le sujet principal que les médias congolais abordent en ce jeudi 09 avril 2020. La question de Coronavirus occupe aussi quelques lignes de la presse congolaise.

Vital au ballon !

« Une affaire politique nous est née ! » s’exclame Forum des As

« Des affaires judiciaires qui donnent naissance à des affaires politiques. Rien de nouveau sous le soleil. Plutôt un cas de figure archi-fréquent dans les écosystèmes politiques africains. Mais pas seulement.

Pas donc la peine de se cacher derrière les petits doigts. Inutile non plus de s’arc-bouter sur de bons vieux principes de droit. Le dossier  » Programme des 100 jours du Président de la république  » vient d’accoucher d’une affaire…politique. Et ce, sans la volonté des  » géniteurs  » qui, forts de leur professionnalisme, s’en tenaient au seul palier judiciaire. Ils ont raison.

Mais, lorsque la  » vedette  » de l’audition a pour nom Vital Kamerhe et pour fonction  » directeur de cabinet du chef de l’Etat et surtout partenaire de ce dernier, la politique n’est jamais loin. Juste un MAP – mandat d’arrêt provisoire – et la direction ex-Makala, voici la politique sortie du ventre…judiciaire ! Une affaire dans l’affaire.

Sans doute le premier tournant dans le quinquennat FATSHI. Et ce, quelle que soit l’issue de l’équation  » Kamerhe « . Pour sûr, il y aura un avant et un après interpellation.

Dans ce pays où la personnalisation de la politique a la peau dure, avec l’arrestation de Vital Kamerhe, c’est la figure tutélaire de l’UNC, mieux son incarnation qui est atteinte. Du coup, le deuxième parti du CACH est comme -provisoirement -décapité. Même si le côté Richelieu de  » VK  » du seuil du pouvoir FATSHI ne transparaît plus, le côté « dircab pas comme les autres  » subsistait.

Et si d’aventure le provisoire venait à durer, ce serait un branle-bas de combat dans la majorité présidentielle. Peut-être même un séisme. La seule question réside dans l’ampleur de l’onde de choc.

CACH sans l’un de ses deux co-fondateurs historiques ne serait plus tout à fait CACH. Et l’architecture du pouvoir s’en trouverait affectée. Les mœurs politiques zaïro-congolaises n’ayant pas beaucoup changé, les professionnels du repositionnement, du reniement… s’ inviteraient et s’engouffreraient dans la brèche . En politique aussi, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Bonjour la redistribution des cartes !

Trêve d’anticipation quand même. Même si « une affaire politique  » nous est née, bien malin qui pourrait prédire tous les rebondissements possibles. Même en lisant dans une boule de cristal. Vivement la suite des événements ! »

ALAUNERDC annonce « Vital Kamerhe à Makala: retour sur une journée pas comme les autres »

« Le pavillon 8 de la prison centrale de Makala n’a jamais reçu un si grand hôte de marque depuis sa fondation sous l’ére coloniale. Il s’agit du tout puissant directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe, considéré à juste titre par certains comme « le président de la République bis ».

Il va passer sa première nuit ce mercredi 08 avril 2020 au Centre Pénitencier et de rééducation de Kinshasa, « CPRK », la prison centrale de Makala après plus de 6 heures du temps d’interrogatoire au parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete.

Alaunerdc.com vous fait revivre cette journée plein des cauchemars où pour la première fois depuis l’histoire de la RDC, un directeur de cabinet du Chef de l’Etat en fonction est mis au youf fut il sous mandat d’arrêt provisoire et jusqu’alors présumé innocent.

Barrière policière devant le parquet de Matete

Il est 10h00 à Kinshasa, malgré les mesures urgentes contre le coronavirus, un groupe des partisans se tient devant le parquet général près de la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete pour soutenir leur président avec des drapeaux et banderoles flanqués des insignes du parti et des traditionnelles couleurs du parti: le rouge et le blanc.

La foule grossit de plus en plus vers 12h00 avec l’arrivée des journalistes et des membres de la société civile venus pour le monitoring.

Les gestes barrières pour eviter la propagation du coronavirus comme la distanciation sociale et les rassemblements de plus de 20 personnes sont bafouées.

La police assiste impuissante à cet spectacle. Le dispositif policier installé le matin a été renforcé les après midi par plusieurs éléments de la police.

Du côté de Vital Kamerhe, l’heure n’est pas aux inquiétudes. La sérénité règne.

Hier, il a paraphé les ordonnances du chef de l’Etat portant sur la mise en place du Fonds national de solidarité contre le Coronavirus.

Ses conseillers et des hauts cadres du parti étaient chez lui depuis le matin. Si la première invitation était truffée d’erreurs matérielles, la deuxième a été écrite selon les normes.

Les avocats-conseil lui ont fait un briefing et le cortège est sorti de la résidence. Direction: le parquet.

Un attroupement monstre se forme autour du personnage

Vital Kamerhe est arrivé vers 13h au Parquet de Matete où l’attendait le Procureur général Adler Kisula et ses services habillé en veste bleue, coiffé d’un masque de protection contre le Covid-19.

C’est le délire total sur place, ses militants veulent à tout prix le toucher. Une scène rappelant celle de la femme souffrant de la perte de sang voulant à tout prix toucher Jésus-Christ.

Ses services de sécurité et la police reussissent à l’extirper de cette marée humaine.

Il est accompagné de sa garde politique rapprochée, y compris des Conseillers du président Félix Tshisekedi membres de son parti.

Mais également par toute une ribambelle d’avocats. Le président de l’UNC s’est rapidement engouffré dans le bâtiment du parquet, avant de disparaître.

Pendant ce temps, une délégation du bureau politique de l’UNC est reçue par Félix Tshisekedi à la cité de l’UA.

Au centre de leurs discussions, la question des relations UDPS-UNC, dans le cadre du bon fonctionnement de la coalition Cap pour le Changement (CACH), a fait savoir Aimé Bonji, secrétaire général ai de l’UNC, au sortir de cette audience.

La question de l’audition du Diracab n’est pas abordée.

Le président de la République avait déjà tapé du poing sur la table: « il ne s’implique pas dans les questions liées à la justice, » a déclaré le secrétaire général par interim de l’UNC.

Par ailleurs, le directeur de cabinet du Chef de l’État a fait plus de cinq heures au parquet général de Matete, dans la commune de Limete.

La detention provisoire tombe sous le coup de 18h

Près de 6 heures après, plus aucune nouvelle de lui. Personne ne sait rien de se qui se passe. « Les choses s’éternisent », lance un proche dans la salle d’attente. « Nous craignons le pire », ajoute un autre. Kamerhe subit toujours un interrogatoire.

La PNC est venue tenter de les disperser dans un attroupement monstre devant le Parquet, sans respect aucun respect pour les gestes barrières de lutte contre le Coronavirus.

Le chef des forces de l’ordre de Kinshasa, le général Sylvain Kasongo, est venu en personne pour faire respecter les mesures d’interdiction de rassemblement mises en place par le président Tshisekedi.

La situation reste calme, mais la tension monte. L’angoisse aussi.

A l’intérieur, Vital Kamerhe, assisté de ses avocats, fait face, seul, au magistrat flanqué de son statut de renseignant.

Mais, il peut être inculpé s’il est mis en cause lors de son interrogatoire qui devrait se poursuivre pendant au moins un autre jour.

Il éprouve d’enormes difficultés à répondre à certaines questions du procureur, notamment sur les passations des marchés publics de gré à gré, la présence de sa signature sur certains documents, etc.

Vers 18h, un mandat d’arrêt provisoire est présenté à Vital Kamerhe, aux côtés de ses avocats. Malgré les protestations de ces proches, le Général Sylvain Kasongo est chargé de l’escorter.

A 19h30, le convoi arrive finalement au Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa. Vital Kamerhe va finalement passer sa première nuit à Makala ».

Actu-30.info titre « Vital Kamerhe sous mandat d’arrêt provisoire »

Le directeur de cabinet du Chef de l’État, Vital Kamerhe, est placé, mercredi 8 avril, sous mandat d’arrêt provisoire, informe Actu-30.info. le média en ligne rappelle le président de l’Union pour la nation congolaise a passé plus de cinq heures d’audition au parquet général près la Cour d’appel de Matete, à Kinshasa, ce mercredi 8 avril.

Il a avait été convoqué dans le cadre des enquêtes ordonnées par le ministère de la justice sur l’utilisation des fonds alloués aux travaux publics du programme de 100 jours du chef de l’État.

« La détention de Kamerhe serait le réveil de la justice congolaise? » s’interroge Capsud.net.

Et même si cela n’aboutissait pas à l’emprisonnement du « Dircab » du Chef de l’Etat, les congolais trouvent que cette décision préventive est un signl fort pour l’indépendance de la justice dans notre pays, ajoute le portail, pour qui, la mise en décision du tout puissant « VK » redonne confiance à la justice congolaise, longtemps vilipendée.

Le président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), Me Georges Kapiamba, salue aussi la mise en détention provisoire de Vital Kamerhe. Il pense que l’arrestation du directeur de cabinet du chef de l’État est un « aboutissement d’une longue lutte menée par des congolais pour la fin de l’impunité des hauts responsables », renseigne Cas-info.ca

À l’en croire, le leader de l’UNC doit démissionner de ses fonctions de directeur de cabinet du Chef de l’État, étant donné qu’il se « trouve dans une situation inconfortable ».

Mais pour Me Paulin Cibangu Mbonga, cadre de l’UNC au Kasaï-Oriental ce mandat est politisé et entaché de plusieurs zones d’ombres, relaie Dépêche.cd

« Mon président était renseignant dans ce dossier. Sa juridiction est la Cour de cassation comme tous les vices premiers ministres. Comment expliquer que le procureur le met aujourd’hui sous un mandat d’arrêt provisoire sans respecter la procédure », s’interroge Me Paulin Cibangu.

A Bukavu, les sympathisants de l’UNC/Bukavu sont descendus dans la rue, quelques heures après avoir appris l’arrestation de leur leader Vital Kamerhe, pour dénoncer « l’humiliation de leur président national », rapporte Congoprofond.net

Ils ont brûlé des pneus devant la permanence de leur bureau provincial à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, ajoute le média en ligne.

De l’avis de Forum des As, la plateforme Cap pour le changement, CACH, est bel et bien au bord de l’implosion.

« Plateforme électorale qui a porté Félix Tshisekedi au pouvoir, le Cap pour le Changement (CACH) est au bord de l’implosion. La goutte qui a fait déborder le vase ? L’arrestation, hier mercredi 8 avril, de Vital Kamerhe, le Directeur de cabinet du chef de l’Etat, qui a été auditionné par le Procureur général près la Cour d’appel de Matete. Au terme de cette audition, le Dircab de Fatshi a été placé sous mandat d’arrêt provisoire (MAP). Selon des médias et certaines indiscrétions, le leader de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) serait soupçonné de malversation financière dans la gestion des fonds mobilisés pour  »les 100 jours du Président de la république ».

En acceptant de se rendre au Parquet hier à la 4ème rue de Limete, Vital Kamerhe était loin d’imaginer qu’il allait passer sa nuit dans les geôles de Makala. Pour vices de forme, la première invitation du Procureur Général Kisula Betika Yeye Adler le convoquait, deux jours plus tôt, à une audition fixée dans le passé : le 6 mars 2020. Bien entendu, le Directeur de cabinet du chef de l’Etat a dû tempérer ses élans, en s’abstenant de répondre à cet rendez-vous… jusqu’à ce que le Procureur Général près la Cour d’appel de Matete a fini par rectifier l’erreur, en adressant à l’allié de Félix Tshisekedi un courrier fixant, cette fois, la date de l’audition au mercredi 8 avril à 13 heures.

AFFRONTEMENT ENTRE COMBATTANTS

Pendant ce temps, dehors, ses combattants de l’UNC, venus le soutenir par centaines et mobilisés comme un seul homme, se regardaient déjà en chiens de faïence avec leurs désormais adversaires de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) qui, quoique minoritaires dans la rue, tiraient à boulets rouges sur celui qu’ils considèrent comme l’auteur de l’échec du programme de  »100 jours » de  »leur » Président.

Vexés par ce qu’ils considèrent comme  »provocations », les militants de l’UNC se sont versés, à leur tour, dans des joutes verbales, avant de répliquer aux jets de pierres, ont rapporté à  »Forum des As » quelques témoins présents sur place. Loin de Kinshasa, cette guéguerre entre partisans de deux partis de la coalition au sommet de l’Etat s’est prolongée à Bukavu, bastion électoral de Vital Kamerhe, où des inconditionnels de  »Mopepe ya sika » s’en sont pris au siège de l’UDPS, renseignent des sources locales.

REUNION DE CACH SANS VITAL

Pourtant, dans une correspondance de la Direction politique nationale de l’UNC datée du 7 avril et portant la signature du Secrétaire général ai, l’honorable Aimé Boji Sangara, il était demandé aux cadres et militants du parti d’observer  »la discipline » et de rester  »solidaires » à l’alliance UDPS-UNC, à travers la coalition CACH, pour  »garantir la réussite de l’action du chef de l’Etat ».

C’est d’ailleurs le même honorable Aimé Boji Sangara, conduisant hier une délégation de l’UNC à la réunion de CACH qu’a convoquée Félix Tshisekedi à la Cité de l’Union africaine, en l’absence de Vital Kamerhe, qui a rassuré que  »la coalition se porte plutôt bien ».

Visiblement souriant comme les cinq autres membres de sa délégation qui l’ont accompagné auprès de Fatshi, l’honorable Aimé Boji donnait plutôt un air optimiste, décontracté devant les médias. « Regardez, dit-il, les visages des camarades qui m’accompagnent. Ils sont tous souriants. Ce qui veut dire que la coalition se porte bien ».

Face à la presse, il a curieusement soutenu qu’il n’existe jusque-là aucune dissension au sein de cette coalition au pouvoir. Ce qui, selon lui, explique le climat détendu qui a caractérisé cette rencontre avec Félix Tshisekedi. Mais, de quoi ont-ils parlé ? Aimé Boji use de la langue de bois. « C’est normal que les gens d’une même coalition se rencontrent ! Avec le chef de l’Etat, autorité morale de notre plateforme, on a parcouru certaines questions liées à notre famille politique », a-t-il lâché. Interrogé sur l’audition de Vital Kamerhe qui suscite des tensions au sein de sa formation politique, le Secrétaire général intérimaire de l’UNC a soutenu que  »la justice doit fonctionner en toute indépendance ». « Le chef de l’Etat ne s’implique pas dans de questions liées à la justice. C’est une discipline que nous nous imposons au sein de notre famille politique. Et je crois qu’il n’était pas opportun pour nous de discuter de cette question-là. Elle n’est pas d’intérêt pour nous pour le moment. (De toutes les façons), la justice est indépendante… ».

EXPLOSION

De l’avis des observateurs, loin de ces apaisements de surface, le CACH est bel et bien au bord de l’implosion. Le fait que Félix Tshisekedi se soit décidé à convoquer une réunion de la plateforme le jour même de l’audition de son directeur de cabinet, n’est pas anodin, notent des analystes politiques.

Même si les décisions de justice ne relèvent pas de l’Exécutif – séparation de pouvoir oblige – la détention préventive du premier collaborateur et partenaire politique du chef de l’Etat ne peut que sonner comme le début, sinon d’une rupture, du moins d’une crise de confiance au sein du CACH.

On verrait difficilement les proches de l’homme fort de Bukavu accepter le sort, quoique provisoire, réservé à leur leader, d’autant que, vu des kamerhistes, il y avait comme une campagne de déstabilisation de VK en l’air. A l’UNC, certains attribuaient les attaques à peine voilées de leur leader aux enjeux liés aux élections de 2023. Le numéro 2 du CACH, devant cette fois-ci enfiler le costume de candidat à la présidentielle Une ambition qui risque de souffrir de la séquence  »séjour à Makala ».

Un analyste ne dit pas autre chose lorsqu’il déclare : « A cette allure, quoique Kamerhe bénéficie encore de la présomption d’innocence et que l’affaire soit encore qu’à la phase d’instruction préjuridictionnelle, le fait qu’il soit en détention provisoire à Makala pour soupçons de  »détournement des deniers publics » est de nature à gêner son agenda politique ».

Même si le mandat d’arrêt provisoire à l’encontre du chef de son cabinet peut paraître comme une preuve du changement de gouvernance, Félix Tshisekedi court le risque de perdre son allié politique le plus précieux et, par ricochet, d’affaiblir sa plateforme. D’abord par rapport aux équilibres internes au sein de la coalition FCC-CACH, mais aussi par rapport à la base politique de son pouvoir. Vital Kamerhe jouissant d’un encrage réel dans cet Est de la RDC qui fait et défait électoralement les présidents ».

Le Phare raconte « Kamerhe : difficile sommeil à Makala »

« Il respirait la confiance à son arrivée le mercredi 8 avril à 13 heures au Parquet général de Kinshasa Matete, sise 4me Rue Limete Industriel. Une foule compacte l’attendait le long du petit boulevard Lumumba, fredonnant des chansons à sa gloire. Costume bleu, cravate rouge, le nez et la bouche couverts par un masque, Vital Kamerhe est descendu presque triomphant de sa jeep, muni de plusieurs fardes chemises contenant ses moyens de défense, pour se diriger vers le bureau de l’Avocat Général Sylvain Kaluila qui lui avait adressé l’invitation.

Les civilités d’usage terminées, le Coordonnateur des Travaux de 100 jours a été invité à fournir des explications sur plusieurs éléments du dossier jugés obscurs par le magistrat instructeur. L’exercice a pris de nombreuses heures, signe qu’il ne s’agissait pas d’une partie de plaisir, contrairement à ce qu’espérait la grande foule qui chantait dans la rue et qui avait la conviction que son champion allait expédier l’affaire en deux temps trois mouvements et rentrer triomphalement à la maison.

Que non ! Une heure est effectivement passée, puis deux, trois, quatre, cinq heures… Sur le petit boulevard, les supporters commencent à exprimer quelques inquiétudes. Certains ressortent aussitôt la théorie du complot pour meubler l’attente. Non, ce n’est pas un complot, osent lancer quelques rares voix discordantes. Le dossier est volumineux et c’est pourquoi ça prend du temps. Mais ça va aller.

A la sixième heure, on assiste à une arrivée des renforts de la police, puis un ordre d’évacuer est donné. La foule résiste. L’ordre est renouvelé. La foule résiste encore. Puis c’est la charge accompagnée des tirs des gaz lacrymogènes. La débandade est générale. Les ultras qui affirmaient être prêts à mourir pour le leader s’envolent et disparaissent dans la nature.

Départ à Makala

Quelque temps plus tard, alors que la nuit venait de tomber, un cortège se forme et quitte le Parquet à toute vitesse. De loin, tous les yeux cherchent VK. Il n’y a pas la moindre ombre du Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat. Conclusion : ils l’ont amené avec eux. La course-poursuite est aussitôt lancée. C’est alors qu’on constate que le cortège emprunte l’avenue ex-24 Novembre, dépasse le rond-point Bandal et continue sa course jusqu’à la prison de Makala.

Cette fois, les choses sont claires. VK est aux arrêts. On nous informe qu’il a été placé sous mandat d’arrêt provisoire (MAP) après que son statut ait été modifié pour passer de Renseignant à Prévenu.

Comment en est-on arrivé là ? Pour que le Procureur Général –parce que c’est finalement lui qui a pris la décision– choisisse une telle voie, il doit disposer d’un faisceau de preuves qui orientent l’enquête en direction de la culpabilité du prévenu plutôt que de son innocence. Le dossier pèse. Oui, il pèse plusieurs dizaines de millions de dollars et il faut les retrouver au niveau de chaque chantier et les justifier sans faux-fuyants. Ici, l’agitation ne règle rien, et encore moins la manipulation des foules. Il s’agit des fonds du Trésor et il faut démontrer que chaque dollar a servi l’intérêt public.

Le dossier est lourd et peut donner lieu à des peines allant jusqu’à vingt ans de privation de liberté. En attendant, Kamerhe doit trouver un nouveau logis pour se refaire les forces. On lui indique le pavillon 8, lit 12 où se trouvent une vingtaine de prisonniers. Juste le maximum requis dans le cadre de la distanciation sociale. Dans le voisinage, des gens qu’il connait bien : Eddy Kapend, Leta, etc, des condamnés à mort dans le procès des assassins de Laurent-Désiré Kabila. Ils sont là depuis 2001, clamant chaque jour leur innocence sans jamais être entendus. A coup sûr, c’est un voisinage qui traumatise, surtout quand on a été dans le même train avec eux et qu’on est resté au pouvoir pendant de très nombreuses années sans faire un geste dans leur direction. Mais là n’est pas l’essentiel. Pour cette première nuit, il faut parvenir à trouver le sommeil. Ah, le sommeil, comment dormir au milieu de tant de monde ? Un vrai chalenge !

A titre de rappel, entre mars et août 2019, c’est Vital Kamerhe qui pilotait tous les dossiers de financement des routes, ponts, mini-échangeurs (sauts de moutons), écoles, hôpitaux… à Kinshasa comme en provinces.

Pour l’exécution de ces marchés, le directeur de cabinet du chef de l’État privilégiait singulièrement les marchés de gré à gré en lieu et place des appels d’offres. Il avait oublié que c’était une faute..

Un fait historique

L’enfermement de Vital Kamerhe au CPRK est un fait historique pour les observateurs de la scène politique congolaise. Car depuis Joseph Kasa-Vubu, en passant par Joseph-Désiré Mobutu, Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila, c’est pour la toute première fois qu’un Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat est renvoyé derrière les barreaux, même à titre provisoire. Hommes des dossiers, les personnes chargées de cette responsabilité ont toujours su s’effacer tout en jouant un rôle prépondérant, parfois plus important que celui des personnalités constitutionnellement mieux placées. En laissant la justice faire son travail sans interférence, l’autorité suprême du pays a sans doute voulu envoyer un message à tous les citoyens, à tous les niveaux : l’heure a sonné pour se mettre au travail. Dans le respect des lois du pays ».

Prunelle RDC titre «Arrestation Kamerhe: le porte-parole de l’UNC accuse l’UDPS de vouloir l’écarter de la présidentielle en 2023 »

« Selé Yemba, porte-parole de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), n’est pas allé par quatre chemins pour exprimer sa désolation face à ce qu’il qualifie de « manœuvre politico-judiciaire » orchestrée contre Vital Kamerhe par son alliée, l’UDPS.

« C’est tout simplement regrettable, un homme, c’est le respect de la parole. Nous comprenons que le problème, c’est l’accord de Nairobi. Il faut déjà éliminer quelqu’un comme Vital Kamerhe, il faut le rendre inéligible en créant des dossiers autour de sa personne pour le salir », a déploré Selé Yemba dans une déclaration à la presse.

Selon le site Cas-Info.ca, ce conseiller en matière de santé de Félix Tshisekedi, a insisté sur le fait que l’UDPS manigance des choses, afin d’écarter Kamerhe de la course en 2023.

« C’est connu de tous que Vital Vital Kamerhe est candidat à la présidentielle de 2023. Nous savons que Kamerhe est accusé à tort. Ce n’est pas de cette manière qu’on traite un allié et nous fustigeons cette attitude. » a ajouté le porte-parole de l’UNC, avant d’insister sur le fait que leur président est emprisonné arbitrairement.

Signalons que le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat Vital Kamerhe, a été placé ce mercredi 08 avril 2020, sous mandat d’arrêt provisoire, et a été amené à la prison centrale de Makala, où il a passé cette nuit.

Le président de l’Union pour la Nation Congolaise avait répondu l’après-midi pendant plusieurs heures, à une convocation du parquet de la Cour d’appel de Kinshasa-Matete, dans le cadre des enquêtes sur l’exécution des travaux du programme des 100 jours.

Son arrestation a fait, sans surprise, un tollé de réactions, certaines allant dans le sens de féliciter la justice pour ce pas, et d’autres fustigeant carrément cette arrestation, qui selon eux n’a aucune justification ».

Le Phare prêche la sagesse sous le titre « Udps-Unc: pas d’amalgame entre dossiers politiques et judiciaires »

« La direction politique de l’Unc, conduite par son secrétaire général a.i. Aimé Boji, était reçue en audience le mercredi 08 avril par le chef de l’état, à la Cité de l’Union africaine. L’entretien a porté sur l’état des relations entre l’Udps et l’Unc, au sein de la plateforme Cach (Cap pour le Changement), en coalition avec le Fcc (Front commun pour le Congo), dans le cadre de la gestion commune des affaires publiques pour la mandature de 2019 à 2023.

Selon Boji, l’Udps et l’Unc se sont gardés de faire de l’amalgame entre les dossiers politiques et judiciaires. Par conséquent, le dossier de l’interpellation de Vital Kamerhe, directeur de cabinet du chef de l’État au parquet général de Matete, au sujet de l’utilisation des fonds destinés aux travaux de 100 jours pour la réhabilitation et la modernisation des infrastructures de base n’était pas à l’ordre du jour.

En clair, les deux parties sont d’accord pour le respect de l’indépendance, alors que Vital Kamerhe était en train d’être entendu avant sa mise sous mandat d’arrêt provisoire et son transfert à la prison de Makala ».

Coronavirus

« Coronavirus : 24 nouveaux cas confirmés en RDC dont 23 à Kinshasa », rapporte 7sur7.cd

Globalement, la situation épidémiologique se présente comme suit : le cumul est de 207 cas confirmés, 20 décès et 10 personnes guéries, 68 cas suspects en cours d’investigation, 24 nouveaux cas confirmés, dont : 23 à Kinshasa ; 1 importé, aucune nouvelle personne guérie, et 119 patients en bonne évolution. 36 personnes malades en hospitalisation (parmi lesquelles 2 sous assistance respiratoire à Ngaliema et à l’Hôpital de l’amitié sino-congolaise).

Top Congo FM annonce «Confinement de la Gombe à Kinshasa : des habitants déménagés ont été identifiés et récupérés »

« Charles Mbuntamutu, porte-parole du gouvernement provincial de la ville de Kinshasa

Les habitants de la commune de la Gombe qui ont déménagé vers d’autres communes dont Ngaliema et Nsele « ont été identifiés et récupérés », annonce le porte-parole du gouvernement provincial de la ville de Kinshasa.

Sur Top Congo FM, Charles Mbutamuntu rassure que ces personnes seront « testées. Au cas où elles s’avéreront positives au Covid-19, elles seront mises à la disposition de l’équipe de riposte pour une prise en charge ».

Le porte-parole du gouvernement de Kinshasa appelle la population à « dénoncer toute personne qui fuit la commune de la Gombe pour qu’elles soient mises à la disposition des autorités communales ».

La veille du début de confinement de la commune de la Gombe, plusieurs habitants ont quitté leurs résidences pour aménager ailleurs afin d’échapper à cette mise en quarantaine.

Sur Top Congo FM, le bourgmestre de la commune de la Gombe a même exhorté ses administrés à ne pas déménager, car « le confinement est pour notre bien ».

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 © Dialogue, le jeudi 09 avril 2020

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