10 04 20/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE VENDREDI (Dialogue)

Sommaire

En ce vendredi 10 avril 2020, alors que la Gombe, le centre des affaires de Kinshasa est toujours confiné, que la justice est sensée fonctionner au ralenti à cause des précautions à prendre dans la lutte contre l’épidémie du Covid-19, les arrestations pleuvent dans la capitale congolaise. Le 8 avril, c’est Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président de la République, son alter ego dans la plateforme Cach (cap sur le Changement) qui a été arrêté et placé sous mandat d’arrêt provisoire dans l’enquête sur les travaux opérés dans le cadre du programme des 100 jours. Kamerhe, directeur de Cabinet, a lancé alors rapidement, sur injonction du président, le projet des travaux pour les 100 jours. Une volonté de montrer que malgré cette élection… étonnante, les choses bougent. Les projets se multiplient, les contrats – tous de gré à gré – aussi. Les critiques pleuvent. L’argent, beaucoup d’argent, est dépensé sans que les résultats soient visibles. Kamerhe est sur la sellette. Des hommes d’affaires, un banquier sont arrêtés en lien avec ce projet des 100 jours. Les langues se délient. Le 8 avril Kamerhe est entendu pendant 6 heures. Son sort est scellé. Il est placé sous mandat d’arrêt provisoire et envoyé à la prison centrale de Makala pour détournement de fonds. Le lendemain, 9 avril, c’est au tour de Fulgence Baramos, directeur général du Foner (Fonds national d’entretien routier) d’être placé sous mandat d’arrêt par le procureur général de Kinshasa/Gombe. Motif de cette arrestation : le détournement de plus de 20 millions de dollars des caisses du Foner, notamment dans des projets de réhabilitation d’axes routiers dans les Kivus et le Kasaï. Beaucoup espèrent un « Nettoyage des écuries d’Augias ». Mais une telle opération serait-elle possible si elle ne commençait pas par la pendaison de Joseph Kabila ?

Grand choc

C’est ce que décrit Litsani Choukran, sur Politico.cd « Onde de choc à Kinshasa. L’un des hommes les plus puissants du pouvoir vient de tomber. Le mercredi 8 avril 2020 à 19h, les quelques militants et proches de Vital Kamerhe, qui campaient encore devant le Parquet de Matete, n’en reviennent pas. Et même s’ils criaient au complot depuis plusieurs jours, ils voient en effet un véhicule 4×4 gris venir « ramasser » leur champions. Colère, stupeur et même pleurs. La « Première Dame » de l’UNC, l’épouse de Vital Kamerhe, ne retient ses larmes. Filmée alors par une caméra de téléphone qui tient étrangement à illustrer cette scène d’humiliation visiblement bien orchestrée.

Soit, les dés sont jetés. Le vin est tiré. Une heure après, deux photos fusent sur les réseaux sociaux. Dans une petite cellule commune de Makala, Vital Kamerhe est fixé. L’air hébété. Des proches, sans doute interloqués, iront jousqu’à inventer une libération dans la nuit. Mais non. Le « Pacificateur » passera bel et bien la nuit dans cette cellule, loin d’égaler son rang. La surprise est totale. D’autant plus que nul, au Congo, n’est emprisonné dans ses conditions. Chacun prend au moins les dispositions d’y réserver une « chambre » VIP dans la prison. Ce qui prouve que personne, chez les Kamerhistes, n’a songé à une telle chute vertigineuse.

Au lendemain, c’est un audio qui porte l’estocade. Le « Mwalimu » est enregistré en train de promettre à ses co-détenus de les « délivrer ». Une conversation qui manque de sens, mais qui prouve que le mental de fer de l’homme est bien amoché. Dans la journée du jeudi 9 avril 2020, c’est une grande équipe de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) qui débarque à la prison. Sans doute en opération de soutien. Vital Kamerhe les reçoit. Et le moral.monte. Un message est vite lancé aux partisans, un appel au calme. D’autant plus que la nuit précédente, Bukavu, l’un de ses fiefs dans le Sud-Kivu, a tenté de protester contre cette arrestation spectaculaire.

À Kinshasa, les forces de l’ordre ont sorti leur artillerie pour quadriller le siège de l’UNC.

Vers un séjour prolongé en prison ?

Mais, au-delà du choc, il est temps de se ressaisir. Avocats et politiques consultent et fouillent dans tous les sens. Le premier objectif, le plus primordial, est celui de sortir le leader de la prison. D’autant plus qu’une grande menace pointe son nez. En raison de l’état d’urgence sanitaire décrété par le président Tshisekedi pour lutter contre la pandémie de Coronavirus, le premier président de la Cour de cassation a décidé de renvoyer en bloc, après la période, l’état d’urgence de toutes les affaires en instruction. Dominique Ntambwe fixe les affaires nouvellement enrôlées au-delà de la même période, l’organisation d’un service minimum.Et, pour tous les autres cas, il sera procédé comme de droit.

Les interprétations diffèrent et se contredisent dès lors. Plusieurs sources affirment que le Parquet de Matete, qui instruit le dossier de Vital Kamerhe, devrait surseoir toutes ses affaires. En d’autres termes, le patron de l’UNC devrait rester en prison jusqu’à la reprise des activités du parquet. Mais, d’autres sources affirment le contraire. Selon un administratif, Vital Kamerhe devrait être présenté dans les prochaines heures à un juge.

L’UNC et les proches de Kamerhe craignent d’autant un complot de confinement prolongé de leur leader à Makala. Sachant que la mesure de la Cour de cassation tombe de manière téléphonée. Jeudi matin, des députés du parti au pouvoir ont haussé le ton pour demander la libération immédiate de Vital Kamerhe, alors que d’autres cadres du parti ont multiplié les sorties sur les médias pour dénoncer « un complot ». En attendant la réaction des officiels de l’UNC membres du gouvernement, les prochaines heures risquent d’être tendues chez les Kamerhistes ».

Procès de de l’An 01 de Fatshi ?

Forum des As titre «Les débuts de l’ère Fatshi sous scanner »

« Procès de l’an I du pouvoir Fatshi ? Cela y ressemble fortement. Des liaisons dangereuses entre nombre d’ « incriminés » et certains bonzes de la Présidence de la république ? Des indiscrétions des auditions tendent chaque jour à établir cette connexion. Est-ce vraiment une révélation ? Un scoop ? Pas vraiment.

Un coup d’œil dans le rétroviseur renseigne que le Président fraichement installé au Palais de la nation et Cité de l’UA a « démonétisé » le dernier Gouvernement de l’ère Kabila. Le Premier ministre et son équipe vite réduits à expédier les affaires courantes. Rien d’anormal pour un gouvernement en fin de course !

Pas exclu, colporteront certaines -mauvaises ?- langues que la neutralisation en mode express du Cabinet Tshibala ait eu quelque chose à voir avec les comptes non soldés du dialogue du Centre interdiocésain qui a vu un UDPS coiffer d’autres UDPS sur le poteau. Et Bruno Tshibala devint Premier ministre ! Parenthèse fermée.

Seulement voilà, entre le désarmement du team Tshibala et l’entrée en fonction du premier Gouvernement du quinquennat Fatshi, il s’est passé près de sept mois ! Tout un bail. La nature ayant horreur du vide, dixit Aristote, le Palais s’est mis en première ligne dans la gestion courante de la République. Devenant ipso facto l’épicentre de l’Exécutif.

Voici l’institution « Président de la république » exposée ! Sans soupape de sécurité qu’est le Gouvernement. Lui qui, en vertu de la Constitution, ne répond pas de l’action du Gouvernement devant le Parlement ! Lui qui est donc politiquement inviolable !

D’où, la scène constitutionnellement atypique, voire paradoxale, d’une croisade judiciaire, synonyme ou presque du procès des premiers pas du mandat du nouveau Président.

Certes, à l’actif du chef de l’Etat, on notera des signes d’agonie de l’impunité. Pourvu que ces signes renseignent vraiment que l’impunité est bel et bien à l’article de la mort. Et que s’en suivra le décès. Même par euthanasie au cas où, par un maudit miracle, ce fléau refuserait de mourir.

Bien entendu, on ne peut que jeter des fleurs au Président et au Gouvernement lorsque l’on voit de gros poissons franchir les grilles des Parquets généraux et les portes de Makala, si longtemps déclarées à plusieurs reprises grandes ouvertes. Mais, de même qu’une hirondelle ne fait pas le printemps, de même le « réveil » de la Justice juste et indépendante ne sera acté que si elle s’installe dans la durée.

Chats échaudés, des Congolais ont vu d’autres opérations faire pschitt dès lors que des « objectifs » ont été atteints ou encore lorsque des magistrats sont arrivés à la « Cité interdite ».

Ecuries d’Augias

Cas-info.ca parle du dossier des travaux d’urgence des 100 jours et annonce que Fulgence Baramosi, directeur général du FONER a été arrêté, jeudi 9 avril 2020 dans le cadre des enquêtes sur le dédétournement présumé de plus de 20 millions USD, alloués à ces travaux initiés par le Président Félix Tshisekedi.

Selon le média en ligne, ce fonds devraient servir à « la réhabilitation des routes aux Nord et Sud-Kivu et ai Kasaï par la Societé SOCOC. »

Cette décision du procureur général intervient un jour après la détention provisoire du Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe, toujours dans le cadre des enquêtes judiciaires ouvertes sur le programme de 100 jours du chef de l’Etat Félix Tshisekedi, rappelle Congoprofond.net

Actualité.cd titre « Kamerhe à Makala: Le réseau des parlementaires africains contre la corruption exhorte la justice à agir en toute impartialité »

« Le réseau des parlementaires africains contre la corruption (APNAC: African Parliamentarians Network Against corruption) salue les actions de la justice congolaise visant à apporter la lumière sur la gestion du programme de 100 jours du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Son président, le député Pasi Zapamba qui le dit, appelle aussi la population congolaise à laisser la justice faire son travail.

Pour le réseau des parlementaires africains contre la corruption(APNAC), nous avons toujours fait appel à la justice. Et lorsque cette justice agit, nous devons donc encourager la justice et décourager tous ceux qui n’honorent pas la République (…) Tout ce que nous demandons au peuple congolais est de laisser la justice faire son travail et que cette dernière le fasse en toute impartialité. C’est comme ça que le peuple congolais va trouver son compte. L’APNAC soutien l’action de la justice pour que la lumière soit faite sur ce dossier. Nous devons laisser la latitude et la plénitude à la justice. Vous savez, c’est avec la justice qu’on doit bâtir la nation”, a dit à Actualité.cd, le député Pasi Zapamba, président de l’APNAC-RDC.

Par ailleurs, il a invité à la retenue tous ceux qui multiplient les propos “incendiaires”.

Nous aimerions demander aux et aux autres qui multiplient les déclarations par rapport à cette situation de laisser la justice soit condamner ou blanchir Vital Kamerhe », poursuit-il.

Déjà pendant leurs vacances parlementaires, les élus de Kinshasa avaient effectué les descentes dans plusieurs chantiers dans le cadre des travaux de 100 jours. À l’issue de leur visite, Ils avaient appelé la justice à enquêter sur ce dossier.

Le réseau des parlementaires africains contre la corruption (APNAC) est une organisation qui vise à coordonner, impliquer et renforcer les capacités des parlementaires africains pour lutter contre la corruption et promouvoir la bonne gouvernance.

Détenu depuis hier à Makala après plusieurs heures d’audition, Vital Kamerhe a passé sa première nuit entre quatre murs.

De leur côté, les députés UNC considèrent que la mise sous mandat d’arrêt provisoire de Kamerhe est une « humiliation » et une « détention arbitraire ».

Le CLC a publié un «Communiqué du Comité Laïc de Coordination sur l’inculpation du directeur de cabinet du Chef de l’Etat »

« 1. Depuis des mois, le CLC n’a cessé de réclamer la réhabilitation de la justice républicaine, à la fois par la promotion des hauts magistrats intègres et la lutte sans merci contre l’impunité et la corruption.

2. C’est avec satisfaction qu’il constate que les premiers résultats sont au rendez-vous, comme le témoigne la mesure courageuse des nouveaux responsables du parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete non seulement d’interpeller mais surtout d’inculper et de mettre en détention provisoire le directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Monsieur Vital Kamerhe.

3. Tout en insistant sur le strict respect du principe de présomption d’innocence dont doit bénéficier toute personne inculpée, le CLC salue cette mesure judiciaire inédite qui constitue un signal fort dans le sens des appels répétés de toutes les organisations de la société civile contre la banalisation des détournements des biens de l’Etat, le laxisme de la justice et l’institutionnalisation de l’impunité. A lui tout seul, cet acte posé mérite encouragements, soutien et respect.

4. Le CLC lance un appel à tous les magistrats de notre pays à suivre cet exemple afin que notre justice soit totalement restaurée. Il les encourage à poursuivre les autres procédures qui ont subi des tentatives d’étouffement au niveau des parquets, sans céder aux intimidations et aux pressions de quelque nature que ce soit. Il s’agit, entre autres, des procédures portant sur des présomptions des dissipations des sommes importantes, comme le cas des deux cent millions de dollars de la Gecamines et d’autres faits graves ayant, dans un passé récent, bénéficié d’une indulgence coupable de la justice.

5. Le CLC rappelle que notre peuple attend surtout que les biens détournés puissent lui être restitués, car plus que jamais il a besoin de rassembler toutes ses ressources disponibles pour faire face à cette crise sanitaire d’une ampleur sans précédent qui venue renforcer cet état déplorable de précarité généralisée.

6. A l’ensemble de notre population, le CLC demande de demeurer vigilante et de ne pas céder à l’instrumentalisation de ceux qui cherchent à couvrir leurs turpitudes et leurs actes criminels derrière des interprétations trompeuses ou des considérations tribales, régionalistes et politiciennes.

Fait à Kinshasa le 9 avril 2020.

Pour le Comité Laïc de Coordination, le Coordonnateur National

Prof Isidore Ndaywel E Nziem »

« Un signal fort, salue le Comité laïc de coordination (CLC) », commente La Prospérité.

Encouragements, soutien et respect. Tels sont les mots que le Comité Laïc de Coordination a trouvés pour qualifier l’acte d’inculpation et de mise en détention provisoire de Vital Kamerhe. Cet acte va dans le sens des appels répétés de toutes les organisations de la société civile contre la banalisation des détournements des biens de l’Etat, le laxisme de la justice et l’institutionnalisation de l’impunité.

Dans le régistre sécuritaire, Actu-30.info informe qu’en Ituri, l’armée menace de poursuivre en justice les milices actives ou en gestation pour « haute trahison. »

Kinhasa Times nous informe, avec une ironie à peine dissimulée de ce que « le PM Ilunga s’assure de la désinfection du palais du peuple avant la tenue du congrès du Parlement »

« Le Premier Ministre, Ilunga Ilunkamba, a présidé ce jeudi 09 avril, en début d’après-midi, une brève séance de travail ensemble avec certains membres du gouvernement dont le Ministre de l’Environnement et Développement Rural, Claude Nyamugabo ainsi que le Vice-ministre de la Santé, Albert M’peti Biyombo.

Il était question pour le Chef du Gouvernement central de s’assurer que les ministères concernés prennent toutes les dispositions en rapport avec les mesures de prévention contre le COVID-19, afin de permettre aux députés et sénateurs de se réunir en Congrès dans un environnement totalement désinfecté et sain.

Le Ministre de la Santé et son collègue de l’Environnement et Développement Rural, ont lors de cette réunion, rassuré le Premier Ministre, Ilunga Ilunkamba, quant à la bonne exécution de ces instructions concernant la désinfection des infrastructures du Palais du peuple.

Jeannine Mabunda Lioko Mudiayi et Alexis Thambwe Mwamba, respectivement présidente de l’Assemblée nationale et président du sénat, s’étaient réunis le mercredi 08 mars pour préparer une convocation d’un congrès afin de statuer les différentes mesures prises par rapport à la propagation de COVID-19 ».

Avis critiques

Radio Okapi annonce « Ceux qui ont envoyé Kamerhe à Makala violent les principes des privilèges attachés aux fonctions du directeur du chef de l’Etat » (Expert)

« Me Charles Mushizi, avocat au barreau de Kinshasa, estime que Vital Kamerhe, directeur de cabinet du chef de l’Etat devrait, à la limite être placé en résidence surveillée. Il ne devrait pas être conduit à la prison centrale de Makala, parce que sa fuite n’est pas à craindre.

« C’est la République qui est propriétaire des privilèges et elle les accorde aux gens au regard des fonctions qu’ils occupent, au rang de la dignité que leur donne la fonction qu’ils exercent. Tel est le cas d’un directeur général, d’un ministre, d’un Premier ministre… Ceux qui l’ont envoyé à Makala violent fondamentalement les principes des privilèges, qui sont attachés aux fonctions d’un directeur de cabinet du chef de l’Etat », soutient Me Charles Mushizi.

Pour lui, l’ordonnance organisant le cabinet du chef de l’Etat donne au directeur de cabinet du Président de la République le rang de ministre d’Etat :

« Il y a beaucoup d’entorses sur le plan juridique, parce que l’ordonnance qui organise le cabinet du chef de l’Etat, qui organise la collaboration du chef de l’Etat avec les membres du gouvernement donne au directeur de cabinet un rang qui ne permet pas à ce que sa détention soit ainsi organisée. Si vous lisez aussi le décret 344 et même le code de procédure pénal, qui organise le régime de détention en RDC, en son rang il ne devrait pas être conduit à Makala ».

Selon Me Charles Mushizi, Vital Kamerhe pouvait, à la limite, être mis sous résidence surveillée.

« Il a rang de ministre d’Etat avec tous les avantages, notamment cet avantage lié au régime de détention qui doit lui être appliqué. C’est par respect au statut, par respect au rang de la dignité qu’il occupait. Cette manière d’agir de la justice est très discutable. Encore que la fuite n’est pas à craindre parce qu’il n’y a aucun vol qui quitte Kinshasa pour l’étranger », a-t-il argumenté ».

Top Congo titre « Christophe Lutundula : « Vital Kamerhe continue d’être de droit directeur de cabinet du président de la République »

« Vital Kamerhe peut continuer à exercer ses fonctions en prison, sauf s’il y a un acte qui le suspend de ses fonctions de directeur de cabinet et qui nomme un intérimaire », estime le juriste Christophe Lutundula.

Sur top congo fm, cet ancien magistrat, aujourd’hui député national (Lamuka) constate que même si Vital Kamerhe « est dans l’impossibilité de remplir les charges de ses fonctions depuis ce matin, pour qu’il en perde la fonction, il faut qu’on le suspende ».

Christophe Lutundula précise cependant qu’il y a « dans les faits, toujours un de ses adjoints habilleté, en cas d’empêchement, à signer à la place du Dircab du Chef de l’État ».

Pour lui, « l’incarcération de Vital Kamerhe ne touche pas à la fonction de directeur de cabinet, parce que non seulement il y a la présomption d’innocence qui est un principe constitutionnel mais aussi, les modalités de fin de fonction de directeur de cabinet sont consignées dans l’ordonnance du Chef de l’État organisant son cabinet ».

Ne pas confondre cabinet et président de la République

Christophe Lutundula note qu' »il n’y a pas eu démission, pas de révocation et aucune autre procédure administrative ou disciplinaire pour conclure que de ce point de vue qu’il y a une implication directe ».

« Le cabinet n’est pas l’institution président de la République. C’est l’ensemble de services qui assistent le président dans l’exécution des charges d’Etat. Mais s’il y a une infraction pénale, on ne poursuit pas le service parce que le cabinet du président est impersonnel, la responsabilité est individuelle. Et on peut condamner la personne concernée conformément à la loi ».

Prunelle RDC écrit « Arrestation de Kamerhe: «Il y a une main noire, c’est un dossier qui est politique et non judiciaire» (Avocat)

« Dans un entretien accordé à la presse ce jeudi 9 avril 2020, Maître John Kaboto avocat de Vital Kamerhe a déclaré que «l’instruction du directeur de cabinet du chef de l’État a été émaillée et sanctionnée de 51 questions posées et que Vital Kamerhe y a répondu avec grand succès».Son arrestation, selon lui, a été plutôt politique.

Selon cet avocat, même des questions qui n’ont aucun lien avec le dossier de 100 jours ont été posées au directeur de cabinet du président de la République Démocratique du Congo.

S’agissant du transfert de Vital Kamerhe à la prison de Makala, Me John Kaboto parle d’un ordre venu d’ailleurs et affirme qu’il s’agit d’un dossier politique, et non judiciaire.

«Après avoir posé 51 questions, nous avons été étonnés du retrait du magistrat instructeur pendant une trentaine de minutes de son cabinet, nous abandonnant avec notre client. Et à sa réapparition, il a dit qu’il est obligé de garder Vital Kamerhe pour une confrontation avec ceux qui étaient interpellés bien avant lui. Il y a une main noire, c’est un dossier qui est politique et non un dossier purement judiciaire. Monsieur Vital Kamerhe c’est un directeur de cabinet en fonction, il a une résidence très connue, sa fuite n’est pas à craindre. L’instructeur est allé communiquer, nous avons supposé que la décision de placer sous mandat d’arrêt provisoire émanerait de l’extérieur parce que l’instruction s’est déroulée dans son cabinet et pourquoi s’était-il retiré pendant une trentaine de minutes?» s’est-il interrogé.

Me John Kaboto indique par ailleurs qu’il est reproché à Vital Kamerhe la gestion du programme de 100 jours du chef de l’État Félix Tshisekedi, mais précise qu’à ce stade il n’y a pas encore d’infraction.

«Notre client jouit de la présomption d’innocence parce que nous ne sommes pas au tribunal pour que nous soyons en face d’une décision de justice l’incriminant d’une manière ou d’une autre. Nous sommes dans la phase d’instruction.» a-t-il fait savoir.

Dans la foulée, il a annoncé que la défense du président de l’Union pour la Nation Congolaise s’organise pour intervenir en chambre de conseil.

Signalons que le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat Vital Kamerhe, a été placé ce mercredi 08 avril 2020, sous mandat d’arrêt provisoire, et a été amené à la prison centrale de Makala, où il a passé cette nuit.

Le président de l’Union pour la Nation Congolaise avait répondu l’après-midi pendant plusieurs heures, à une convocation du parquet de la Cour d’appel de Kinshasa-Matete, dans le cadre des enquêtes sur l’exécution des travaux du programme des 100 jours.

Son arrestation a fait, sans surprise, un tollé de réactions, comme celle des députés nationaux de l’UNC, qui disent exprimer leur regret, suite à «l’humiliation» subie par leur président national, Vital Kamerhe, après son arrestation, pour “une confrontation qui ne constitue pas une infraction, encore moins une preuve de culpabilité“.

Covid-19

Actualité.cd titre « RDC. Donald Trump demande à l’ECC plus d’implication dans la lutte contre le COVID -19 »

Le président de États-Unis, Donald Trump, a appelé le Révérend Dr André Bokundoa-bo-Likabe, Représentant légal de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) à rester dans la prière et la lutte contre la pandémie Coronavirus particulièrement en République démocratique du Congo, apprend Actualité.cd, qui a consulté un communiqué de cette confession religieuse.

Depuis le début de l’épidémie déclarée le 10 mars 2020, le cumul est de 215 cas confirmés. Au total, il y a eu 20 décès et 13 personnes guéries, 84 cas suspects en cours d’investigation, 8 nouveaux cas confirmés à Kinshasa, 3 nouvelles personnes guéries, 139 patients en bonne évolution, Aucun nouveau décès parmi les cas confirmés, et 98 tests réalisés.

A côté de l’Eglise de Christ au Congo (ECC), le cardinal Fridolin Ambongo exhorte les gouvernants congolais « à servir plutôt qu’à se servir », à l’image de Jésus, écrit Forum des As.

S’inspirant de l’évangile qui relate comment Jésus a lavé les pieds de ses disciples avant d’instituer l’eucharistie, le Cardinal Ambongo a convié les chrétiens à imiter ce geste du Christ qui traduit sa simplicité et son humilité. Lui qui était Dieu et Seigneur, il s’est plié pour rendre services à ses apôtres, a insisté le prêtre officiant.

Un message qui semble avoir trouvé échos dans le chef du gouvernement congolais avec cette assurance du ministre de la Santé, Eteni Longo : « l’argent destiné à lutte contre la propagation de Coronavirus en République démocratique du Congo (RDC) est bien géré et aucun rond ne sera détourné », indique Zoom-eco.net

« Des audits seront organisés systématiquement pour faire toute la lumière sur la gestion des fonds destinés à la lutte contre le COVID-19 », a-t-il promis.

7sur7.cd aborde aussi la question du Coronavirus avec cette plainte de Pauline Mbidi Nondo, ministre provinciale de la Santé. Elle déploré le non respect des mesures d’hygiène édictées par le Chef de l’Etat et l’organisation mondiale de la santé « OMS », pour prévenir la maladie de coronavirus qui sévit dans plusieurs pays du monde.

« Des fois, la population est distraite croyant que la maladie n’existe pas. Nous avons effectué une ronde dans la ville avec le maire. Partout où nous sommes passés, nous avons remarqué que les gens se regroupent à plus de 20, ils se saluent toujours par la main, les autres s’embrassent et ne se lavent pas les mains », s’est-elle indignée.

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 © Dialogue, le vendredi 10 avril 2020

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