Coronavirus: malgré la montée en flèche de la pandémie, certains kinois font les « Saint Thomas » (Environews)
KINSHASA – Rien ne passe dans le chef des kinois, ce peuple qui a une mentalité propre à lui-même. Les habitants de la ville province de Kinshasa n’ont jamais accepté une situation sans preuve aucune. Ce qui est grave même chez les lettrés, le doute est persistant, or sont les esprits avertis qui devraient en ce moment difficile faire un travail pédagogique de sensibiliser les gens au sujet de cette maladie qui tue sans pitié. Près de deux mois après la déclaration officielle de cette pandémie par Eteni Longondo, ministre de la Santé, soit le 10 mars dernier, la RDC compte aujourd’hui, sauf changement, 863 personnes infectées, 724 personnes en soins, 103 guéries et 36 décès. Malgré cela, certains kinois font le « Saint Thomas », ils veulent « le kimona meso », traduisez vivre de vue su.
DOUTE ET RAISONS
Thomas est parmi les douze apôtres du Christ, après sa résurrection, qui n’avait pas cru à tout ce que ses collègues apôtres lui racontait que le Seigneur était ressuscité. Les kinois comparent la R-dCongo aux autres pays de l’Occident. On se rappellera que au début du Coronavirus en France, on ne voyait pas les morts, mêmes les membres de famille. C’est seulement après qu’on a permis à un nombre réduit de la famille de voir leur frère ou sœur mort et cela à distance. La question que l’on peut se poser en ce net est celle de savoir pourqoui doit-on voir les morts et les malades et surtout pour en faire quoi ?
Raisons ? Au début quand les autorités sanitaires attiraient l’attention de la population de changer leur habitude, les gens ne croyaient pas et spéculaient dans tout le sens. Emballé par les réseaux sociaux, certains kinois laissaient entendre tout au début que « cette maladie n’attaquait pas les noirs parce que leur anticorps était fort par rapport à celui des blancs, après est venu le facteur soleil, selon eux le Covid-19 ne résiste pas au soleil, se réjouissaient-ils.
UNE MALADIE DES NANTIS
On pouvait entendre que cette maladie était pour les nantis eux qui voyagent beaucoup, soit les autorités veulent justifier l’argent reçu des bailleurs de fonds. Et avant le déconfinement de la Gombe, les kinois arguent que cette opération d’isoler Gombe du reste des communes était pour récupérer les armes dans cette commune. Manque d’arguments.
Une chose est vraie la maladie est là et elle existe bel et bien. Pour preuve depuis la fermeture des frontières et l’isolement de la ville province de Kinshasa, les gens s’auto contaminent. Mais malgré cela les kinois n’y croient toujours pas. La solution viendrait peut-être quand on verra un ami, un voisin du quartier ou commune, un membre de sa famille tomber, on pourra se repositionner et chercher à se protéger. Mais ça sera trop tard.
A force de faire le « Saint Thomas », certains kinois foulent au pied toutes les mesures barrières : la distanciation sociale, se laver régulièrement les mains avec du savon ou une solution hydroalcoolique, eviter de se serrer les mains et respecter le nombre des passagers dans les transports en commun etc.
Si on ouvre bien les yeux, seuls les transporteurs en commun ont jusque là respecté la consigne qui leur a été édictée, les autres non. Les gens continuent à se côtoyer dans nos differents marchés, la bière se prend dans les parcelles ou maisons, certains malewa ont repris, la distanciation sociale ne pas respectée etc.
NON RESPECT DES MESURES DE PREVENTION
D’ailleurs, pour ne pas aller trop loin en ce qui concerne les mesures de protection, comme le port des masques, les gens ne s’approprient pas cette initiative qui stoppe la propagation de la maladie et malgré l’insistance du gouverneur de la ville province de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka,
Des scientifiques japonais démontrent noir sur blanc que les portillons que nous lâchons quand nous éternuons peuvent faire des dégâts en particulier dans des espaces fermés. A l’œil nu on les voit tomber rapidement au sol. Mais à l’aide d’une caméra sensible se sont les particules qui flottent dans l’air. Lorsque deux personnes se trouvent dans une même pièce, la démonstration est encore plus flagrante, les micro-gouttelettes restent bien en suspension, font-ils remarquer.
Pour ses spécialistes, un simple éternuement peut projeter près de 100.000 gouttelettes, cette démonstration prouve la principale voie de transmission des virus grippaux.
© Environews / Mediacongo, 13.05.20
Image – source : Environews / Mediacongo