Félix Tshisekedi veut un rapport sur la vente du terrain du Grand Hôtel de Kinshasa (Radio France Internationale)
KINSHASA – Après l’enquête de RFI, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a demandé au ministre du Portefeuille un rapport détaillé sur la vente du terrain du Grand Hôtel de Kinshasa. Une cession d’un actif de l’État dans des conditions peu transparentes, a déclaré le chef de l’État congolais en Conseil des ministres, le vendredi 5 juin. Ce rapport est exigé pour le prochain Conseil. Pourquoi ?
Selon les éléments réunis par RFI, ce terrain fait plus de 22 000 m2 et il a été vendu, après accord du ministère du Portefeuille chargé de superviser la gestion des actifs de l’État, pour 18 millions de dollars, c’est 4 millions de moins que le prix du marché. Quand les terrains dans ce quartier de la Gombe, l’un des plus chers de Kinshasa, se vendent à plus de 1 000 dollars du mètre carré.
Pas d’acheteur à bon prix
La justification donnée à RFI par l’un des administrateurs des Grands Hôtels du Congo, c’est que ce terrain n’aurait pas trouvé d’acheteur à bon prix, même divisé en parcelles plus petites. Cet administrateur assurait également que la Banque mondiale et l’Unicef avaient fait des propositions à des prix moins élevés. Ce que ces organisations démentent, assurant ne jamais avoir fait d’offre.
Le chef de l’État congolais parle lui d’une cession d’actif dans des conditions peu transparentes. Il faut dire qu’il n’y a pas eu d’appel d’offre. Le terrain a été octroyé de gré à gré à l’homme d’affaires indien Harish Jagtani, proche de la famille Kabila et à sa société Modern Construction. Sur ce terrain aujourd’hui, il y a un centre d’accueil en préfabriqué destiné des patients atteints du Covid-19. L’homme d’affaires indien a promis que les soins y seraient entièrement gratuits.
Commission mixte
Le ministre du Portefeuille, issu de la coalition de l’ancien président, avait donné son accord pour cette vente en décembre 2019, mais il avait aussi évoqué dans un courrier la nécessité de mettre en place une commission mixte entre son ministère et les Grands Hôtels pour étudier la rentabilité des investissements antérieurs de cette société qui appartient pour moitié à l’État congolais. Le résultat des travaux de cette commission n’a jamais été rendu public.
© Radio France Internationale, 07.06.20
Image – source: Mediacongo