Affaire Malonda : quand la contradiction entre les confessions religieuses conduit des pasteurs au paroxysme du ridicule (CongoForum)

KINSHASA – Après leur échec dans le processus de désignation du candidat au poste du président de la Commission nationale internationale indépendante (Ceni), les confessions religieuses s’exposent dans un débat contradictoire jetant le discrédit sur leur mission d’être « le sel de la terre ». Qui donc croire entre l’abbé Nshole le secrétaire permanent de la Cenco et Sony Kafuta le président de l’Église de réveil au Congo ?

« Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes ». Cette parole de Jésus s’adressant à ses disciples cadre avec ce qui se passe actuellement avec la cacophonie qui règne autour de la désignation du futur président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

Après la sortie de l’abbé Donatien Nshole sur ce qui s’est passé réellement sur le processus de la désignation de Ronsard Malonda à la tête de la Ceni, la place était au Révérend Pasteur Sony Kafuta Rockman, le président de l’Église de réveil du Congo sur les plateaux de Télé 50 à Kinshasa.

Se montrant plus défensif et décidé à renverser la tendance, le leader de l’Église Armée de l’Éternel a semé une confusion dans l’opinion. Pour lui, le vote a bel et bien eu lieu et que les autres candidats plus méritants ont été écartés par le Cardinal, qui par ses prises de position a fait que Ronsard Malonda soit désigné au finish. Beaucoup d’autres révélations faites étaient en défaveur de l’Église catholique et l’Église du Christ au Congo (ECC).

Après cette émission télévisée, au cours de laquelle le leader de l’Armée de l’Éternel a évoqué plusieurs choses qui ont abouti à la désignation de Ronsard Malonda, on retient que ce dernier dénonce le tribalisme, le régionalisme et même la volonté de vouloir contrôler cette institution électorale de la part des églises dites traditionnelles, à savoir l’Église catholique et l’Église du Christ du Congo. Pour quelle finalité ? Personne n’en connait les véritables motivations.

Guerre de leadership et désamour

Visiblement entre le Révérend Sony Kafuta et les églises traditionnelles, le fossé s’est grandement creusé car pour lui, les chefs spirituels de ces églises sont au service des puissances étrangères qui ont toujours voulu maintenir la RDC sous leur domination et entraver sa démocratie ainsi que son développement.

Avec la sortie de Sony Kafuta Rockman, le peuple congolais assiste à une contradiction qui jette un discrédit sur ceux qui devraient, en principe travailler pour réconcilier la nation congolaise. Force est de se demander où va la sacrificature en RDC ? Devrons-nous continuer à faire confiance à ces hommes d’églises qui démontrent dans leur collaboration une sorte de désamour qui laisse penser à une guerre de leadership ?

Tous prêchent le dialogue, l’apaisement, l’amour mais c’est un autre tableau qui s’est offert aux congolais car la plateforme des confessions religieuses a été incapable de rechercher le dialogue, l’entente, l’apaisement, l’amour mais surtout le consensus.

Les plateaux de télévision et les salles de rédaction sont devenus des tribunes dont ils se servent pour se jeter de l’opprobre entre elles. Les questions politiques ont réussi à les diviser, chacun pour soi, Dieu pour tous. Et pendant ce temps le peuple congolais manipulé depuis fort longtemps par les politiques, en a marre et veut avoir une commission électorale vraiment indépendante en laquelle il a confiance, gage des élections libres et transparentes en 2023. Nous sommes loin de sortir de l’auberge.

© CongoForum – Arnaud Kabeya, 15.07.20

Images – sources: CongoForum / Présidence RDC

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