Présidence : Pourquoi tant d’institutions publiques de lutte contre la corruption en RDC ? (CongoForum)
KINSHASA – Avec la création et la nomination, par le chef de l’Etat, des animateurs de l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption, la RDC compte au moins trois institutions publiques de lutte contre la corruption, pendant que le pays peine à améliorer sa cote d’indice de corruption (162ème / 184 pays au monde).
Il y a en tout premier lieu l’Observatoire du Code d’Ethique Professionnelle « OCEP », créé par le Décret n°075l2003 du 03 avril 2003 devenu depuis 2016, un Etablissement Public dénommé « OBSERVATOIRE DE SURVEILLANCE DE LA CORRUPTION ET DE L’ETHIQUE PROFESSIONNELLE, en sigle « OSCEP ».
Ses missions sont prévention, surveillance et dénonciation de la corruption. Ironie du sort, selon un agent, les animateurs de cette structure ont été eux-mêmes, plusieurs fois accusés par des agents de corruption et de concussion.
Puis vient la Coordination pour le Changement de Mentalités (CCM), créé en 2019, par Félix Tshisekedi avec des missions similaires : combattre la corruption et les antivaleurs. La structure est attachée à la présidence et son directeur a rang de ministre.
Sur le terrain, la CCM a brillé par l’installation de panneaux publicitaires géants, avec quelques citations de Tshisekedi, sur la corruption. Pratiques qui rappellent le culte de personnalité, qui est une antivaleur.
Sans abroger les autres structures existantes, inutiles, inefficaces et budgétivores, le chef d’Etat vient de créer une troisième structure, l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption dont l’ordonnance de nomination des animateurs a été signée le 18 juillet 2020.
L’opinion se demande sur l’opportunité d’une telle structure sans dissoudre les précédentes d’autant plus l’objectif reste le même : sensibiliser l’opinion, lutter contre la corruption.
© CongoForum, Gaspard Nkunambi 21.07.20
Image: Mediacongo