05 08 20 Revue de la presse congolaise de ce mercredi (Dialogue)
Félix Tshisekedi tombe à nouveau sur un os dans sa guerre froide avec la coalition de Joseph Kabila. Après une semaine d’accalmie, les tensions reprennent au cœur du pouvoir en République démocratique du Congo. Deux juges, dont les nominations ont été contestées par le camp de Joseph Kabila à la Cour de cassation, ont refusé de prêter serment ce mardi à Kinshasa. Ils contestent finalement leur départ de la Cour constitutionnelle. On se dispute également sur l’opportunité ou non de retader les élections théoriquement prévues pour 2023, ainsi que sur la composition et surtout la présidence de la nouvelle CENI. Presque toujours, la FCC dit blanc et CACH dit noir. Pour rencontrer l’unanimité, il faut s’adresser aux automobilistes…
AVIS AUX AUTOMOBILISTES KINOIS
« Kinshasa : le saut-de-mouton de Pompage sera momentanément ouvert au trafic dès ce mercredi »
« Dans un communiqué parvenu ce mardi 4 août à Actu30CD, le ministère des Infrastructures et travaux publics (ITP) informe de l’ouverture momentanée, ce mercredi 5 août 2020, du trafic sur le saut-de-mouton de Pompage.
Selon cette annonce, cette ouverture permettra à l’Office des Voiries et Drainage (OVD) de parachever ce viaduc par des travaux d’aménagement des abords de ce saut-de-mouton.
Cour constitutionnelle
RFI annonce ce matin que « les juges Kilomba et Ubulu refusent de quitter leur siège à la Cour constitutionnelle »
« Plusieurs dizaines de hauts magistrats ont prêté serment devant le président Félix Tshisekedi mardi 4 août. Cette cérémonie s’est déroulée en l’absence de responsables de plusieurs corps constitués issus de la coalition pro-Kabila, comme les présidents des deux chambres du Parlement ou le Premier ministre qui avait protesté contre les ordonnances présidentielles. Mais l’absence qui a été la plus commentée, c’est celle des juges Noel Kilomba et Jean Ubulu, issus de la Cour constitutionnelle et qui avaient été nommés à la Cour de cassation par ordonnance présidentielle. Ces deux juges refusent de quitter leur poste. Pourquoi ?
Les juges Noel Kilomba et Jean Ubulu ont expliqué leur position à Félix Tshisekedi dans une lettre datée du 27 juillet qui a circulé hier sur les réseaux sociaux et dont RFI a pu confirmer l’authenticité. Ils ont assuré ne pas avoir été consultés avant leur mutation et justifient de garder leur poste en évoquant des motifs liés au statut particulier de juge constitutionnel, mais liés aussi à la forme de l’ordonnance présidentielle. Les deux magistrats estiment ne pas avoir achevé leur mandat. Les membres de la Cour, rappellent-ils, devraient être remplacés tous les trois ans, par tiers et par tirage au sort.
C’est la même position défendue par le FCC de Joseph Kabila qui dénonce un passage en force de Félix Tshisekedi, faute de consultation en bonne et due forme du Conseil supérieur de la magistrature. Et c’est ce qui exaspère dans les rangs du parti présidentiel. Pour Me Peter Kazadi de l’UDPS, les deux juges ont bien été consultés mais ils ont décidé « de défier » l’autorité du Conseil supérieur de la magistrature qui aurait bien proposé leur remplacement, mais aussi l’autorité du président lui-même qui les a nommés.
Dès lors, pour Me Kazadi, une procédure disciplinaire s’impose. L’ancien juge constitutionnel Eugene Banyaku Luape explique lui avoir été dans la même situation que les juges Kilomba et Ubulu de conflit avec l’autorité, à l’époque Joseph Kabila, mais avoir eu « l’élégance de démissionner ». « C’est une question politique plus que juridique », commente cet ancien membre de la Cour.
À noter que, sous la présidence de Joseph Kabila, depuis la création de la Cour constitutionnelle en 2013 et son installation en 2015, la procédure de remplacement par tirage au sort n’a jamais été employée ».
Forum des As titre « TOUT EN REMERCIANT LE CHEF DE L’ETAT, Deux juges refusent leur nomination à la Cour de Cassation * Par ailleurs, 64 Hauts magistrats ont prêté serment hier devant le Président de la république au Palais de la Nation ».
« Sur les soixante-six hauts magistrats attendus pour prêter serment hier mardi 4 août devant le Président de la République, Félix Tshisekedi, deux ont manqué à l’appel.
Dans une correspondance au Chef de l’Etat datée 27 juillet dernier, soit dix jours après leur nomination, Noël Kilomba Ngozi Mala et Jean Ubulu Pungu déclinent l’offre du Magistrat Suprême et lui signifient leur volonté de rester à leurs anciens postes de juges à la Cour constitutionnelle dont le mandat de 9 ans court encore.
En praticiens du droit, ils motivent leur refus par des dispositions constitutionnelles. Dans cette lettre que Forum des As a pu consulter, les deux hauts magistrats écrivent ceci : » Excellence Monsieur le Président de la République, C’est par la voix des ondes et sans consultation préalable, que nous avons appris, le 17 juillet 2020, nos nominations en qualité de Présidents à la Cour de cassation, par Ordonnance n°20/108 du 17 juillet 2020, lesquelles ont été suivies de nos remplacements immédiats, alors que c’est depuis juillet 2014 pour le Juge KILOMBA, et avril 2018 pour le juge UBULU, que par nos lettres respectives (…) nous avions levé l’option de ne plus travailler à la Cour Suprême de Justice, jusqu’à l’expiration de nos mandats de neuf ans à la Cour constitutionnelle, et ce, conformément à la Constitution, en son article 158, alinéa 3, ainsi qu’à la Loi-organique n°13/026 du 15 octobre 2013 « , peut-on dans cette correspondance datée du 27 juillet.
Pour les deux juges, leurs mandats respectifs à la Haute cour sont encore en cours. » En outre, l’Ordonnance n°20/108, du 17 juillet 2020 leur notifiée, ne fait pas allusion, dans ses visas, à la Loi-organique portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle mais elle s’est plutôt basée sur les articles 69, 79, 82, 152 et 153 de la Constitution, qui mettent en exergue votre pouvoir sur les juridictions de l’Ordre judicaire et le Conseil Supérieur de la Magistrature, alors que la Cour constitutionnelle ne fait pas partie de cet Ordre de juridictions, dont seul son président est en même temps président du Conseil Supérieur de la Magistrature, et non les membres de la Cour « , font-ils remarquer au Chef de l’Etat.
La réaction de ces deux juges participe du malaise général. Est-ce que ces nominations ont obéi à la procédure en la matière? Le cas sous examen, le Conseil supérieur de la Magistrature a-t-il été entendu ? On a l’impression que ces nominations n’ont pas été opérées dans le cadre institutionnel, d’où ce tollé.
Le Président Félix Tshisekedi a procédé, le 17 juillet dernier, à plusieurs nominations au sein des FARDC, mais également au sein de l’appareil judiciaire. Trois juges de la Cour constitutionnelle ont été remplacés. Des changements critiqués ouvertement par le FCC, partenaire de FATSHI dans la coalition au pouvoir. Les ténors de la famille politique de l’ancien président Joseph Kabila avaient fait remarquer que ces mises en place violent la Constitution. » Ces nominations ne sont pas de nature à apporter la paix au sein de notre coalition. Elles sont faites de manière cavalière, en plus d’être illégales…Il n’y avait ni opportunité, ni légalité pour nommer des nouveaux juges « .
A cela s’ajoute le fait que ces ordonnances n’ont pas reçu le quitus du Premier ministre Sylvestre Ilunkamba qui disait avoir suivi ces nominations contresignées par le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Gilbert Kankonde, issu des rangs du parti présidentiel, dans les médias comme tout le monde.
Sur son compte Twitter, l’assistant personnel du président Tshisekedi, Michée Mulumba, a démentile fait que les deux juges aient refusé de prêter serment. » Faux! Ils n’ont pas refusé et comme ils ont introduit un recours contre leur départ de la cour constitutionnelle, le conseil supérieur de la magistrature leur a refusé la prestation de serment devant le chef de l’État ce jour. Ils doivent suivre un seul chemin », a dit Michée Mulumba.
GESTE D’INDELICATESSE
La démarche de deux juges n’est pas soutenue par Eugène Banyaku, ancien juge de la Cour constitutionnelle qui parle de geste d’indélicatesse de leur part et leur conseille de démissionner. Banyaku explique que lorsque le Chef de l’Etat ne trouve pas bon d’avoir une collaboration avec un haut magistrat ou avec tout autre acteur politique qui est dans sa sphère de collaboration, le mieux c’est toujours de décliner et de démissionner.
» Il y a eu là une indélicatesse de leur part de dire au Président non nous voulons continuer à la Cour constitutionnelle comme si cette position de la Cour constitutionnelle est attachée à leur personne. Ils peuvent dire qu’ils n’ont pas été consultés, mais le Président de la République, sa consultation signifie le message qu’il donne pour dire que la collaboration n’est pas possible. «
Pour l’ancien juge de la Cour constitutionnelle, le chef de l’Etat a été élégant en les envoyant dans une autre juridiction alors que les deux hauts magistrats, selon Banyaku, sont en situation d’irrégularité…
C’est une nouvelle polémique qui naît… »
Africa24 observe « Sylvestre Ilunga et les présidents du parlement Pro-FCC absents à la prestation de serment des Hauts magistrats »
« En République Démocratique du Congo, la cérémonie de prestation de serment des nouveaux Hauts magistrats a eu lieu ce mardi 4 août 2020 à Kinshasa devant le président Félix-Antoine Tshisekedi.
Ce même exercice devra se poursuivre en septembre prochain en présence de deux chambres du parlement réunies en congrès, pour les juges nommés à la Cour Constitutionnelle.
Des invitations ont été envoyées, mais apparemment dans la salle les cadres du Front Commun pour le Congo de Joseph Kabila n’ont pas été visibles . Le premier ministre Sylvestre Ilunga et les deux présidents du parlement sont parmi les absents de la cérémonie.
Un cadre de cette famille politique et membre du gouvernement, affirme ne pas avoir reçu l’invitation pour cette prestation de serment.
Il affirme avoir fait des démarches pour être dans la salle : « On nous a fait comprendre que nous étions indésirable vu nos récentes cérémonies hostiles de ses ordonnances nommant dans l’armée et magistrature », explique-t-il sous l’anonymat.
Un proche de l’ex gouverneur du Kasaï Oriental Ngoyi Kasanji, parle d’« attaques personnelles dont fait l’objet leur député à longueur de journée sur les réseaux sociaux », une hostilité qu’il décrit et met au compte de la plateforme Cap pour le changement (Cach) qui n’apprécie pas les critiques sur la gestion calimiteuse de l’État et surtout les récentes prises positions du FCC liées au contresing de ces actes du Chef de l’État par le vice-premier ministre de l’intérieur.
Des arguments vite balayés par la ceinture présidentielle du protocole, qui affirme disponibiliser toutes les invitations .
« Si le premier ministre n’était pas invité comment a t-il délégué le vice-premier ministre Gilbert Kankonde ? Jeanine Mabunda aussi ? Or ils ne sont pas en voyage » s’étonne un membre du protocole sous l’anonymat.
Après la déclaration du premier ministre, Sylvestre Ilunkamba au sujet des ordonnances contresignées par le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, Gilbert Kankonde, c’etait le tour du Front commun pour le Congo (FCC) de réagir sans tarder. La famille politique de Joseph Kabila a relèvé l’inconstitutionnalité des ordonnances sur la nouvelle mise en place au sein de la magistrature et de l’armée.
Il note aussi que ces ordonnances tendent vers une « dérive dictatoriale » passible de « peines graves. »
Report ou non des élections 2023 ?
Africa24 annonce «Sud-Kivu : le FCC s’oppose à « toute tentative de glissement du mandat de Tshisekedi»
« La section du Front Commun pour Congo (FCC) à Sud-Kivu a initié une série d’action pour soutenir les institutions de République.
Dans un mémo déposé au gouvernorat peu après une marche pacifique, elle s’oppose à toute tentative de glissement du mandat de Félix Tshisekedi après 2023.
« Disons NON à la violation de la constitution. Disons OUI au respect des institutions et au respect entre les institutions…Mettons tout en garde contre toute initiative tendant au glissement et exigeons l’organisation des élections en 2023 », peut-on lire dans le mémorandum adressé au président de la République et lu par Safari Mugaruka, coordonateur provincial du FCC, à l’issue de la marche.
Par ailleurs, le FCC a condamné les tueries dans la partie Est de la RDC, notamment celles de Sange et Kipupu au Sud-Kivu ».
Pour Actu30, « Ça commence à devenir sérieux ! Le report des élections de 2023 est beaucoup plus envisagé. Après le discours d’Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, évoquant un probable report des élections de 2023 à cause de la pandémie du coronavirus qui a paralysé l’économie du pays lors d’une matinée politique il y a quelques jours, c’est maintenant autour de l’ancien Vice-Premier ministre, ministre de l’intérieur et sécurité, Basile Olongo, d’aborder le sujet dans le même sens.
À-travers une interview accordée ce mardi 04 août 2020 au journaliste Rachel Kitsita du média Actu30, l’ancien Vice-Premier ministre, ministre de l’intérieur et sécurité, Basile Olongo, a affirmé qu’il n’y aura pas d’élections en 2023.
« Organiser les élections en 2023 exige le respect de certains préalables, notamment les arriérés électoraux (municipale, locale, urbaine, ndlr). Il y a le nettoyage du fichier qui est estimé à 400 millions de dollars américains. Il y a le recensement, il y a la révision constitutionnelle. Tout ça, logiquement, ça peut nous prendre 4 à 5 ans et nous sommes partis pour 2030. Il faut mettre une croix pour les élections en 2023. Que ceux qui sont pressés pour l’organisation des élections en 2023 nous disent par quelle baguette magique cela peut-elle être possible ? », S’est interrogé Basile Olongo.
Profitant de l’occasion, Basile Olongo a salué la démarche de 13 personnalités politiques et de la société civile signataires de l’Appel du 11 juillet, visant à obtenir un consensus sur les réformes électorales pour des élections apaisées en 2023. « C’est une bonne idée mais, il ne faudrait pas que cela soit une occasion de penser au partage des postes » , a soutenu Basile Olongo.
Réagissant aux déclarations du FCC sur le respect du délai constitutionnel pour organiser les élections, Basile Olongo estime que les circonstances ne permettent pas. « Le champion de glissement, c’est l’actuel FCC. De la même manière qu’hier j’ai soutenu la non-tenue des élections en 2016 pour les mêmes raisons, c’est de la même manière que je soutiens la tenue des élections en 2030, le temps de vider tous les préalables », a-t-il précisé.
Comme si cela ne suffisait pas, Basile Olongo tacle le FCC en affirmant que les élections seront organisées en 2030, et en attendant, Félix Tshisekedi restera en fonction jusqu’à l’installation du nouveau président. « Le président de la République restera en fonction jusqu’à l’installation du nouveau président. Il peut se faire que ça soit lui le nouveau président en 2030 ».
Forum des As titre « G13 : quatre missions d’observation des élections adhèrent à l’initiative »
« Une frange importante de la Société civile vient de répondre favorablement à l’appel du groupe de treize personnalités (G13), auteurs de l’initiative d’un Forum sur les réformes électorales en RD Congo. Il s’agit du consortium de 4 missions d’observation nationale électorale. Ces acteurs de la Société civile disent ne trouver aucun inconvénient à participer activement à un Forum axé exclusivement sur les réformes électorales pour baliser la voie des élections apaisées en 2023.
Entretemps, les députés nationaux Delly Sesanga, Henry-Thomas Lokondo, Jacques D’joli, Jean-Jacques Mamba se montre déterminés à aller jusqu’au bout de leur démarche, en dépit de toutes les flèches empoisonnées tirées dans leur direction. Bien plus, ils réaffirment leur engagement à convaincre ceux des acteurs politiques et sociaux qui hésitent encore à rejoindre la dynamique pour un large consensus sur les reformes électorales.
Dans cette quête de compromis national, la délégation des 13 personnalités politiques et membres de la Société civile a rencontré hier mardi 4 juillet, la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (SYMOCEL).
« Aujourd’hui nous venons donc de rencontrer le consortium de la Société civile qui travaille sur les questions électorales. Ce sont des animateurs de la Société civile qui a ont déjà eu à observer des élections. A ce titre, ils ont une grande expérience sur les questions pratiques de l’organisation des élections dans notre pays. Nous avons eu cet échange autour de notre cahier des charges, le même que nous proposons à nos interlocuteurs. Aujourd’hui nous étions avec la Symocel, demain nous pourrons être avec la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Nous avons encore d’autres acteurs politiques à rencontrer également au niveau des autres confessions religieuses. Cela nous permet d’avoir les perceptions des uns et des autres, d’identifier les points de convergence mais aussi, les points de divergence parce que nous devons traiter au sein des institutions », explique Mukoko Samba, l’un des membres du G13, qu’a fait le point de cette rencontre.
Pour sa part, Abraham Djamba de la Symocel a apprécié l’hétérogénéité du Groupe de 13, composé de membres de l’Opposition, de la Majorité, ainsi que de la Société civile. Il a indiqué qu’ils s’étaient mis d’accord dans plusieurs, soulignant que la démarche pouvait être d’une grande contribution dans le sens d’un Forum incluant toutes les parties prenantes au processus électoral de 2023, afin de trouver des solutions aux problèmes dudit processus pour éviter que celui-ci ne soit plus meurtrier comme par le passé.
Il sied de rappeler que cette démarche est une initiative regroupant toutes les tendances politiques. Elle vise à initier des réformes électorales pour préparer au mieux les prochaines échéances électorales. Pour ses initiateurs, il ne s’agit nullement d’un Forum de dialogue dont l’ultime objectif serait un nouveau partage de pouvoirs ».
Mais Congo Politis constate que «Réformes électorales : les groupes parlementaires du FCC dénoncent la démarche qui relève des institutions établies »
« La démarche initiée par les personnalités politiques et acteurs sociaux sur les réformes électorales ne cesse de susciter des réactions dans le microcosme politique congolais. Après la conférence des présidents du front commun pour le Congo, les groupes parlementaires de la même famille politique dénoncent et condamnent cette démarche qui d’après ces élus, relèvent de la compétence des institutions légalement établies.
« Nous dénonçons et condamnons la démarche malicieuse orchestrée par certains acteurs politiques et de la société civile sous l’influence des officines extérieures que nous connaissons, tendant à déstabiliser la République sous couvert d’un prétendu dialogue autour de la matière électorale qui relève pourtant de la compétence des institutions légalement établies » rapporte Didier Manara, présidents des groupes parlementaires du FCC ce mardi 04 août 2020.
Cependant, ces élus demandent au bureau de l’assemblée nationale de poursuivre avec sa mission de facilitation dans le processus de la désignation de nouveaux membres de la CENI.
« Nous appellons le bureau de l’Assemblée nationale à poursuivre sa mission de facilation aux parties prenantes devant désigner leurs membres à la CENI, conformément à l’article 10 de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI afin qu’à la session ordinaire de septembre, que l’Assemblée nationale procède à l’entérinement des membres de cette institution d’appui à la démocratie » ont-ils ajouté.
Par ailleurs, Ils invitent le Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi garant de la nation et son prédécesseur Joseph Kabila Kabange à conjuguer d’efforts pour la sauvegarde de la paix et la cohésion nationale et du bien-être de la population congolaise dans le respect de la constitution et des lois de la République démocratique du Congo.
Rappelons-le, la conférence des présidents du FCC s’était dit ouverte aux débats démocratiques sur les questions d’intérêt national. S’agissant de différentes démarches en cours,la conférence des présidents du front commun pour le Congo estime que tout débat ayant trait aux réformes électorales, doit se dérouler dans le cadre institutionnel, conformément à la constitution et aux lois de la République démocratique du Congo.
Dans ce cadre, le front commun pour le Congo promet d’y participer activement et positivement au cours des sessions parlementaires futures mais n’entend pas soutenir les initiatives qui pourraient avoir pour conséquences de retarder l’organisation des élections prévues en 2023 ».
Economie
Deskeco annonce « Le gouvernement a emprunté 12,5 millions USD le mardi 4 août sur le marché intérieur avec les Bons du trésorministère des Finances »
« Le ministère des Finances annonce que les émissions des Bons du Trésor du mardi 4 août ont rapporté 25 milliards FC (12,5 millions USD si on prend le taux de 2000 FC le dollar américain).
Ces titres de trois mois d’échéance ont été adjugés à trois soumissionnaires au taux limite accepté de 15%.
Il sied d’indiquer les soumissions ont atteint 30 milliards FC mais seulement 25 milliards ont été servis comme programmés, soit un taux de couverture du montant mis en adjudication de 120%.
Le gouvernement compte lever sur son marché financier intérieur au courant de ce mois d’août 125 milliards FC avec les Bons du Trésor.
Rappelons qu’au mois de juillet, le gouvernement a emprunté sur le marché intérieur avec les Bons du Trésor à hauteur de 65,5 milliards FC (32,75 millions USD) sur les 110 milliards FC visés, soit un taux de réalisation de 59,54%.
Le calendrier des émissions des Bons du Trésor pour le troisième trimestre 2020, soit de juillet à septembre, indique que le gouvernement compte lever sur le marché intérieur 325 milliards FC, selon le ministère des Finances.
C’est à la suite de la faiblesse dans la mobilisation des recettes que l’Exécutif national a lancé en octobre 2019 les Bons du Trésor pour diversifier ses sources de financement afin de faire face à ses dépenses publiques toujours élevées.
Un Bon du Trésor est un titre d’emprunt émis par l’Etat et remboursable à échéance. En RDC, c’est le gouvernement qui émet ces titres d’emprunt par le canal du Trésor public. Quand un opérateur économique ou un particulier achète un Bon du Trésor, il prête de l’argent à l’État et devient, en quelque sorte, son créancier. Garanti à 100 % par le gouvernement qui l’émet, le Bon du Trésor est l’un des placements les plus sûrs sur le marché monétaire ».
Le Potentiel voit « La BCC aux abois face à la « guerre des changes » dans une intrview de Noël Tshiani : « Le système bancaire congolais ne répond pas au besoin de développement » Propos recueillis par Pitshou Mulumba.
« La tendance à la baisse du taux de dollar américain prend de l’ampleur. À Kinshasa, certains tableaux de change ont affiché jusqu’à 1500 francs congolais pour un dollar américain alors qu’il y a quelques jours, le taux atteignait, pour un dollar, jusqu’à 2300 Fc. Et même si la Banque centrale a expliqué que la tendance baissière est liée à la loi de l’offre et de la demande, il y a lieu de déplorer la spéculation vertigineuse sur le marché de change. Une situation que la Banque centrale du Congo a visiblement du mal à gérer, mieux à maîtriser. Dans cette cacophonie, des cambistes, comme des pêcheurs en eaux troubles, font la loi avec des taux de change imposés par eux-mêmes. À quand la stabilité ? Rien n’est donc rassurant au point que, c’est une guerre des changes perdue d’avance pour la BCC. Et, c’est sans compter que la spéculation, pour autant qu’elle va durer, fera des déçus qui risquent de perdre de l’argent.
Pour Noël K. Tshiani, spécialiste financier principal à la Banque mondiale, docteur en Economie avec spécialisation en banques et finances…, dans le domaine de la monnaie, on ne peut pas avoir une monnaie nationale crédible, qui conserve sa valeur s’il n’existe pas de vision qui permette à la Banque centrale de devenir une institution qui fonctionne normalement.
Dans une interview accordée au Potentiel, Radio 7 et Télé 7, hier lundi 3 août à Kinshasa, cet expert a donné sa recette : » repenser le système bancaire congolais qui ne répond pas au besoin de développement du pays. » Selon lui, la Banque centrale du Congo doit être le catalyseur des réformes dans le secteur financier. Et pour cela, sa restructuration s’impose.
Qu’est-ce qui explique, depuis quelques jours, l’appréciation de la monnaie nationale sur le marché de change ?
Généralement, le taux de change entre le dollar et le franc congolais est déterminé par le jeu de l’offre et de la demande. Pour tourner convenablement, une économie a besoin d’une certaine quantité de volume de devises. Lorsqu’il y a diminution de ce volume de devises par rapport à la monnaie locale, on assiste à une appréciation considérable de la devise par rapport à la monnaie nationale. Et s’il y a une offre beaucoup plus importante de la monnaie nationale que l’économie ne peut plus supporter, elle se déprécie. Je pense que c’est ce qu’on a vécu depuis quatre mois. Il y a eu une augmentation considérable de la quantité de francs congolais en circulation dans notre pays qui n’était pas appuyée par un volume proportionnel de devise étrangère, le dollar américain. Il y a eu rareté de dollar et une offre beaucoup plus importante de franc congolais. C’est ce qui fait que les gens qui avaient les francs congolais étaient disposés à donner plus de francs congolais pour avoir le peu de dollars qui étaient disponibles dans l’économie. Par conséquent, le taux de change est passé de 1600 Fc pour un dollar à pratiquement 2030 Fc pour un dollar. Maintenant, il s’observe un mouvement inverse. Il y a d’autres éléments qui ne sont pas rationnels : la spéculation, mais également l’anticipation des opérateurs économiques en suivant l’instruction du chef de l’État donnée au ministre des Finances et au gouverneur de la Banque centrale sur la dépréciation du franc congolais…
Il est évident qu’avec la pandémie de la Covid-19, le gouvernement ne pourra réaliser ses prévisions arrêtées dans le budget de l’État 2020. Comment, selon vous, l’exécutif national peut-il limiter les dégâts dans un contexte difficile d’assèchement des recettes publiques ?
Le cadre macroéconomique a complètement déraillé depuis le début de la pandémie. Mais ce n’est pas dire que ce cadre macroéconomique était satisfaisant avant la crise sanitaire. Le gouvernement a présenté à l’Assemblée nationale un budget équilibré en dépenses et en recettes autour de 11 milliards de dollars. Il n’y a que des naïfs qui pouvaient croire qu’on pouvait réaliser ce budget. Il n’y a pas longtemps, le ministère des Finances avait publié un plan de trésorerie qui était une indication qu’il était pratiquement impossible de réaliser les prévisions budgétaires. Ce plan de trésorerie pointait déjà une diminution de 50% des ressources budgétaires. La pandémie n’a fait qu’aggraver la situation ou mis sur la table ce que les gens ne voulaient pas reconnaître avant. Il faut retenir qu’il y a eu, depuis le début de la pandémie, une réduction d’exportations d’environ 40% et une réduction d’importations à hauteur de 30%. Il y a un déficit de la balance commerciale parce que les exportations ont diminué beaucoup plus proportionnellement qu’aux importations. Il faut qu’on trouve des voies et moyens pour financer ce déficit.
Mais quand vous regardez la gestion du compte de l’État, vous trouverez que les dépenses courantes du gouvernement totalisent par mois 480 milliards de francs congolais. Mais les recettes qui entrent dans les caisses de l’État sont plafonnées à 380 milliards de francs congolais. Il y a encore un déficit. Et la combinaison de ces déficits sur la balance commerciale fait que le déficit global a explosé considérablement. La question est de savoir comment financer ce déficit…Il y a eu une diminution considérable des réserves de change à la Banque centrale et avec les aides budgétaires de l’extérieur insuffisantes, le reste du déficit est financé avec l’utilisation de la planche à billets. La conséquence, c’est ce que nous avons vécu. Le marché est inondé sans soutien d’un matelas de devises suffisant, il y a eu dépréciation. La solution, c’est qu’il faut diversifier les exportations, notamment en industrialisant le pays pour produire les matières premières et les produits finis. En faisant cela, nous allons améliorer le solde de la balance commerciale du déficit à l’excédent.
Des opérations courantes du compte de l’État, il y a lieu de réduire les salaires des hauts fonctionnaires. Aussi, réduire les dépenses au niveau des institutions. Il y en a celles qui ne servent à rien. Par exemple, le Sénat. Il est possible qu’un texte adopté au niveau de l’Assemblée nationale soit directement promulgué par le chef de l’État. Le Sénégal l’a fait. On peut regarder les assemblées provinciales qui ne sont bonnes que pour destituer les gouverneurs de provinces et envisager leurs suppressions. Nous avons un gouvernement de 65 membres. Il est possible d’avoir un gouvernement d’une vingtaine de ministres.
S’il y a des solutions comme vous le dites, pourquoi préconisez-vous le changement de tout le système financier congolais ?
Un système financier dans un pays doit servir à quelque chose, c’est-à-dire mobiliser les ressources et les prêter à ceux qui n’en ont pas pour financer leurs activités aux fins de faire tourner l’économie.
Quelle est la structure de notre système financier ? Quatorze (14) banques commerciales et aucune n’est congolaise. Or, celui qui contrôle les banques contrôle l’économie du pays. Est-ce que les Congolais sont conscients que nous avons une économie qui nous échappe et qui se trouve entre les mains des étrangers ? Je voudrai qu’on puisse casser cela, en restructurant le système financier pour y amener des Congolais, des individus, le secteur privé, les entreprises congolaises ou même l’État congolais dans les capitaux des banques. Ainsi, ces banques pourront parler le même langage que l’autorité monétaire. Il y a une divergence énorme entre les banques étrangères et les banques locales par rapport à la politique monétaire que peut conduire l’État. Les banques étrangères adorent la dollarisation alors que les banques locales devront se comporter comme de bons citoyens, des patriotes.
Je veux qu’on repense le système bancaire congolais qui ne répond pas au besoin de développement du pays. Il faut qu’on y amène des Congolais non seulement dans les capitaux, mais aussi dans la gestion des banques.
Il faut qu’on augmente les capitaux des banques, comme au Nigeria, à au moins 250 millions de dollars, et trouver des mécanismes pour réserver un certain pourcentage aux Congolais. De cette façon, on aura une combinaison d’actionnaires : les étrangers et les nationaux. Il faut intégrer dans le système financier congolais d’autres mécanismes qui permettent au pays de fonctionner normalement, notamment la création de la bourse des valeurs immobilières, des institutions de leasing, le mécanisme de financement de développement, …
Quel sera le rôle de la BCC dans de telles réformes ?
La BCC doit être le catalyseur des réformes dans le secteur financier. Elle doit prendre le devant comme en Afrique de l’Ouest. Et pour que la BCC fasse ce travail, il faut qu’elle soit elle-même éclairée.
La BCC a des missions à lui assignées par le législateur et qui sont consignées dans la Constitution. Au regard de ces missions, il y a lieu de se demander : est-ce que l’institut d’émission fait son travail correctement ? Ma réponse est non. Les missions de la banque sont les suivantes : concevoir et mettre en œuvre la politique monétaire qui a pour objectif d’assurer la stabilité des prix dans les moyen et long termes. Est-ce que la banque fait correctement ce travail ? La réponse est non. D’ailleurs, elle fait très mal son travail qu’aujourd’hui, le franc congolais qui est supposé être la seule monnaie utilisable sur l’étendue du territoire national, a disparu. On utilise essentiellement le dollar. La dollarisation du pays représente 95% de la masse monétaire du pays. Rien que baser sur ça, il faut envisager la restructuration de la Banque centrale, la monnaie nationale et l’économie.
Le deuxième élément, c’est que la banque joue le rôle de superviseur du système financier. Et, ce n’est pas le cas pour le moment au point où des transferts de la banque, à l’instar de l’affaire Jamal lors du procès de 100 jours, sont interceptés au niveau d’une autre banque intermédiaire. Le procès 100 jours a étalé tous les dérapages en ce sens. 57 millions de dollars sont transférés de la Banque centrale pour importer des maisons préfabriquées, mais l’argent n’est pas arrivé à destination. À peine 7 millions sont transférés à l’extérieur et le reste s’est évaporé dans la nature. La BCC qui est supposée s’assurer que c’est le franc congolais qui circule au pays, paie des gens en millions de dollars cash. Donc, elle sabote sa propre mission, sa raison d’être de gérer le franc congolais. Bref, la BCC fait mal son travail. C’est pourquoi j’appelle à la restructuration de la Banque centrale, sa recapitalisation, mais également à la mise en place d’organes de gestion qui soient crédibles. Aujourd’hui, nous avons une banque centrale qui a un Conseil d’administration dont les mandats ont expiré depuis pratiquement 2003. Comment est-ce qu’on peut avoir une institution d’émission dont le Conseil d’administration ne fonctionne pas ?
Comme expert, quelle politique monétaire pouvez-vous proposer qui soit adaptée à la crise et surtout dans le contexte d’une monnaie nationale qui a perdu sa valeur comme d’autres monnaies ailleurs ?
Le franc congolais n’est pas la seule monnaie à avoir perdu sa valeur dans le contexte de pandémie. Et je veux vous citer un exemple qui m’inspire beaucoup. C’est la monnaie allemande. Le deutsche mark. Au sortir de la deuxième guerre mondiale, il y avait une hyper inflation en Allemagne. Pour stabiliser leur monnaie, les Allemands ont décidé de mettre en place des mécanismes du système financier tel que celui qui gère la monnaie ne devrait recevoir le diktat de qui que ce soit. On a mis en place en 1957 la Bundesbank allemand qui avait tout le pouvoir possible de la gestion de la monnaie et d’en assurer la stabilité. Conséquence : la deutsche mark était devenue la monnaie la plus forte du monde. Donc, il y a des pays qui sortent d’une situation catastrophique telle que la nôtre et qui apprennent de leurs leçons, en adoptant des principes pour bien assurer la gestion monétaire. Je voudrai que la RDC suive cet exemple. C’est très possible de le faire avec une économie pleine de matières premières. Si nous donnons à la Banque centrale l’autonomie qu’il faut et sans influences des politiciens, il sera possible de donner au peuple congolais une monnaie nationale crédible. J’ai consacré un ouvrage à ce sujet. Il est intitulé « La bataille pour une monnaie nationale crédible ». C’est une bataille à mener collectivement pour avoir une monnaie qui va assurer le pouvoir d’achat de tout le monde. »
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© Dialogue, le mercredi 05 août 2020