10 08 20 Revue de la presse congolaise de ce lundi (Dialogue)

Au-delà d’une apparente diversité de sujets, les médias congolais ont un sujet unique : la compétition entre un nouveau régime qui peine à s’installer et désire se perpétuer et un ancien régime qui cherche conserver ses positions et guette l’occasion de faire un « come back ». Au Congo comme à l’étranger, les résultats électoraux annoncés en janvier 2019 furent accueillis avec soulagement et joie, bien que l’on sût que ces résultats étaient intégralement bidouillés. Soulagement, parce que les violences péri-électorales, la guerre civile et les effusions de sang n’avaient pas eu lieu. Joie parce que Kabila et Cie avaient été obligés d’admettre que la Présidence avait été conquise par l’opposition. Depuis lors, Félix Tshisekedi s’efforce d’élargir son pouvoir de Président qui n’accepte pas d’être seulement fantoche, recourant notamment au « programme de 100 jours », à la « lutte contre la corruption », etc., cependant que le FCC, coalition de Kabila et Cie, emploie à tous crins sa prépondérance au sein des Assemblées, impulse des actions également « anticorruption » contre ses adversaires et prépare son Grand Retour de manière à peine discrète. Entre les deux camps il y a, à la fois, coalition et cohabitation hostile. L’hostilité prédomine pour ce qui regarde les institution judiciaires et les élections de 2023. Mais l’on est bien forcé de s’entendre sur des sujets comme la défense de la monnaie nationale, celle des frontières et la lutte contre la pandémie ou les catastrophes naturelles.

Aujourd’hui, il est surtout question de l’affaire Kamerhe, du contentieux frontalier avec la Zambie et des problèmes de la mise sur pied, en Belgique, de la Commission vérité et réconciliation, pour étudier le passé colonial de la Belgique.

Affaire Kamerhe

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi écrit, sur Afriwave «L’affaire Kamerhe de nouveau reportée sur fond d’une manifestation non autorisée »

« Le second procès de Kamerhe Lwa Kanyigini Nkingi Vital devant la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe prévu le vendredi 07 août 2020 a de nouveau été reporté au 21 du même mois. Cette deuxième audience qui n’aura duré que quelques minutes a été renvoyé afin de régulariser une fois encore « la saisine » apprend-on des sources de la justice.

Ce renvoi du dossier est intervenu alors qu’une centaine des militants de l’UNC était attroupée devant le siège provincial de ce parti pour une marche en exigence de la libération de son leader, mais non autorisée par le gouverneur de la ville.

Parmis les manifestants de Kinshasa, les enfants Kamerhe et ceux de son épouse, les filles Mpiana ; venus réclamer la libération de leur père et beau-père.

Pour Gentiny Ngobila Mbaka qui n’avait pas pris acte de la demande de l’UNC, bien que louable cette demande pour une marche pacifique et « qu’au regard des restrictions édictées par l’OMS et les autorités du pays, est susceptible d’entrainer une contamination massive de la Covid-19».

Dans le reste du pays, de Goma à Bukavu en passant par le Kongo Central, le Lualaba, le Kasaï-Oriental, l’Uele à Kisangani…, d’autres manifestations avec la même revendication se sont tenues ; à savoir exiger la libération du président de l’UNC.

Condamné en première instance le 20 mai 2020 à 20 ans des travaux forcés dans le procès dit des 100 Jours ayant trait au Programme d’Urgence du président de la République, Vital Kamerhe était reconnu coupable de corruption et détournements des deniers publics.

Incarcéré à la Prison de Makala depuis le 08 avril 2020, il a vu toutes ses demandes de mise en liberté provisoire refusées dont la dernière en date devant la Cour de cassation le lundi 03 août 2020 ».

Forum des As titre « RETOMBEEES D’UNE FORTE MOBILISATION DANS 23 PROVINCES DU PAYS / Marches pour Kamerhe : l’UNC gagne son parié »

« Les rues de Kinshasa et de plusieurs villes de la République démocratique du Congo ont été prises d’assaut le vendredi 7 août dernier. Au front, les militants de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) ont bravé l’interdit en maintenant leurs marches pour exiger la libération de leur président national, incarcéré à l’ex-Prison de Makala. Parmi les manifestants, les enfants de Vital Kamerhe, mobilisés pour réclamer la relaxe de leur père.

A Kinshasa, des milliers de partisans et sympathisants de Vital Kamerhe ont répondu à l’appel de son parti, l’UNC, le vendredi 7 août, jour initialement prévu pour le démarrage de son procès en appel à la Cour d’appel. Vêtus de leur tenue vedette ‘‘pièce contre pièce’’ (uniforme bleu et jaune réservé aux prisonniers) que Vital Kamerhe avait portée le jour du début du procès, ils ont dévalé les rues de la capitale, drapeaux rouge et blanc en main, en route vers le Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa (CPRK) où est détenu leur leader, condamné à 20 ans des travaux forcés pour détournement des fonds destinés à l’exécution du programme de 100 jours dans son volet maisons préfabriquées.

Partie de l’avenue de l’Enseignement où est implanté le siège national du parti, la marche de l’UNC a progressé sans incident vers Kimpwanza et Saio. Déterminés, les militants de cette formation politique ont, en effet, bravé l’interdiction de l’autorité urbaine qui, à travers une lettre diffusée le jeudi dernier, a motivé son refus en brandissant le risque de contamination à la covid-19.

LA COMPLAINTE DE DIDIER KAMERHE

Tout au long de la procession, les militants de l’UNC, les enfants du leader du parti en tête, n’ont cessé d’exiger l’implication du Président de la république pour obtenir la libération de Vital Kamerhe, ‘‘arrêté injustement et sans preuve’’. Refrain fredonné par Didier Kamerhe, un de fils du détenu, qui estime que son père est un prisonnier politique, d’autant plus que ses détracteurs n’ont pas été en mesure de prouver qu’il a détourné des fonds destinés à l’exécution du Programme de 100 jours du chef de l’Etat.

Freinée par une ceinture des policiers, la colonne de manifestants a terminé sa course au niveau du rond-point Moulaert, dans la commune de Bandalungwa. Les participants à la marche se sont alors arrêtés pour écouter le n°2 du parti, Aimé Boji.

UNE MARCHE SANS CASSE NI INTERPELLATION

Fier de la discipline observée et de cette mobilisation monstre, le Secrétaire général ai de l’UNC a félicité les militants et sympathisants qui sont venus nombreux pour exiger l’acquittement de Vital Kamerhe, tout en s’abstenant de casses et autres actes de violences. «Je félicite nos militants qui ont montré qu’ils sont tous disciplinés comme notre leader», a déclaré Aimé Boji.

«A ceux qui croyaient qu’ils ont le monopole de Kinshasa, nous leur avons démontré le contraire aujourd’hui», a-t-il clamé. «Félicitations donc à tous, parce qu’aujourd’hui, nous avons montré à toute la RDC et au monde que nous sommes un parti fort. Nous avons un grand leader. Il n’est pas avec nous, mais la mobilisation est au rendez-vous», s’est réjoui Aimé Boji, tout satisfait.

Le Secrétaire général ai de l’UNC a également saisi l’occasion pour féliciter la Police nationale qui a fait preuve de professionnalisme. «Nous félicitons les forces de l’ordre qui nous ont bien encadrés. Les policiers n’ont usé ni de gaz lacrymogènes, ni des tirs à balle réelle. Ils n’ont pas non plus procédé à des arrestations», a lâché Aimé Boji.

DES MARCHES PRO-KAMERHE DANS 23 PROVINCES

Comme à Kinshasa, des dizaines de milliers de partisans de l’UNC sont également descendus dans les rues en province. Des marches ont été enregistrées à Bukavu, Goma, Beni, Lubumbashi, Mbuji-Mayi, Kananga…et dans les villes de Tshopo et de Tanganyika, rapportent de hauts cadres du parti. «Nos militants ont marché dans 23 provinces sur les 26 que compte le pays», a déclaré à ‘‘Forum des As’’ Christian Buhendwa, le Secrétaire fédéral de l’UNC/Belgique.

Pour ces militants de l’UNC, leur leader est victime d’un coup fourré, monté dans les officines occultes pour l’éliminer de la course pour l’élection présidentielle de 2023. Ils se sont, dès lors, décidé à manifester chaque fois qu’il y aura une audience du procès en appel contre le directeur de cabinet du président de la République.

LES REMERCIEMENTS DE VITAL KAMERHE

Réagissant à cette marque de solidarité, Vital Kamerhe a remercié sa famille biologique ainsi que tous les militants de son parti et bien d’autres sympathisants qui ont marché pour soutenir sa cause. «Je tiens à remercier du fond de mon cœur chacune et chacun de vous qui a bravé la peur pour réclamer ma libération sans condition en ce moment difficile que je traverse dans la prison centrale de Makala», a-t-il écrit du fond de sa cellule, dans un communiqué publié tard dans la soirée du vendredi 7 août.

Vital Kamerhe a témoigné sa gratitude à toutes ces personnes qui l’ont soutenu en ce jour où son procès en appel à l’ex-prison de Makala a été de nouveau renvoyé au 27 août pour régularisation de la saisine. Pour leur part, les hauts cadres de l’UNC se frottent les mains, fiers d’avoir réussi une part de leur mission, ce test de popularité à travers le pays, destiné à mobiliser l’opinion tant nationale qu’internationale. Partis rendre visite à leur leader au CPRK le week-end dernier, ils promettent de continuer à faire pression pour que justice soit faite. L’UNC demande, dès lors, à la Cour d’appel de Kinshasa de dire le droit et rien que le droit ».

Pour La Prospérité, « l’UNC bat le rappel des troupes, Kamerhe remercie ! »

« Les cadres, militants et sympathisants de l’Union pour la Nation Congolaise ont fait le plein dans les rues des 23 provinces sur les 26 que compte la République Démocratique du Congo. L’objectif de cette marche est clair, la libération immédiate et sans condition de Vital Kamerhe qui a totalisé déjà plus de 120 jours à la prison centrale de Makala. Sans ambages, ces milliers des militants croient que leur président est innocent et le dossier est vide. A Kinshasa comme dans d’autres provinces, les rues et avenues ont refusé du monde. Pour les organisateurs de cette grandiose activité, c’est une marche réussie. Le secrétaire général a.i de ce parti, Aimé Boji Sangara, qui conduisait cette marche à Kinshasa, souligne que son parti dénonce avec la dernière énergie les manœuvres dilatoires visant à nuire à la personne de Vital Kamerhe au travers un procès dont le caractère politique n’est plus à démontrer. ‘’Je tiens, ce soir du 7 août 2020, à remercier, du fond de mon cœur, chacune et chacun de vous, qui a bravé la peur pour réclamer ma libération sans condition en ce moment difficile que je traverse dans la prison Centrale de Makala. Le comité d’organisation, sous la direction du secrétaire général a.i, a fait du bon travail et mérite mes sincères félicitations’’, écrit, pour sa part, Vital Kamerhe, dans un message de remerciement. VK n’a pas oublié les forces de l’ordre ainsi que les autorités politico-administratives. Il a y lieu de souligner que la cause en Appel a été renvoyée au 21 août prochain.

“… La consternation est d’autant plus grande à la suite du refus à 8 reprises à sa demande de liberté provisoire au moment où il est de notoriété publique et qu’il a rendu de grands et loyaux services à la République depuis plus de 30 ans et que sa fuite n’est pas à craindre, violant ainsi le principe fondamental de droit pénal selon lequel la liberté est la norme et la détention l’exception. Au vu de ce qui précède, l’UNC dénonce avec la dernière énergie les manœuvres dilatoires visant à nuire à la personne de Vital Kamerhe au travers un procès dont le caractère politique n’est plus à démontrer ”, dit le mémorandum lu par le secrétaire général.

Par ailleurs, l’Union pour la Nation Congolaise dénonce avec la dernière énergie ce qu’elle qualifie d’“une justice à deux vitesses” car, poursuit le mémo, “dans le même dossier, il est surprenant que certains prévenus ont bénéficié de la liberté provisoire”.

Félix Tshisekedi doit s’impliquer

Dans le même ordre d’idées, l’UNC, qui dit toujours croire à l’innocence de Kamerhe, appelle à l’implication personnelle du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, pour que soit garanti un procès équitable dans cette affaire.

Il y a lieu de rappeler que les militants de l’UNC ont marché dans 23 provinces sur les 26 que comptent la République démocratique du Congo.

La reconnaissance de Kamerhe

Cette marche réussie a interpellé le directeur de cabinet du Chef qui, malgré son incarcération, n’a pas hésité à dire toute sa reconnaissance aux militants, cadres et sympathisants de son parti.

‘’ Je tiens, ce soir du 7 août 2020, à remercier, du fond de mon cœur, chacune et chacun de vous, qui a bravé la peur pour réclamer ma libération sans condition en ce moment difficile que je traverse dans la prison Centrale de Makala. Le comité d’organisation, sous la direction du secrétaire général a.i, a fait du bon travail et mérite mes sincères félicitations. Je suis aussi très reconnaissant à toutes les fédérations UNC des 23 provinces, qui ont démontré réellement que l’UNC est une famille et un parti à caractère national’’, a dit Vital dans un message de remerciement dont une copie est parvenue à La Prospérité.

A lui de poursuivre ‘’ vous m’aviez soutenu durant ces 120 jours de ma détention, vous aviez témoigné votre amour, votre attachement indéfectible à ma personne dont le sacrifice consenti depuis plus de 30 ans consiste à instaurer dans notre pays, un Etat de droit et de paix, gage de liberté et du développement d’une nation démocratique’’.

Ci-dessous, l’intégralité du message de remerciement de Vital Kamerhe

MESSAGE DE REMERCIEMENT DE L’HONORABLE VITAL KAMERHE AUX MILITANTES ET MILITANTS DE L’UNC, AU PEUPLE CONGOLAIS ET AUX AGENTS DE L’ORDRE, A L’OCCASION DE LA MARCHE DE SOUTIEN DU 07 AOUT 2020

Mes chers compatriotes, alliés, sympathisants et membres de notre Parti politique, Union pour la Nation Congolaise, UNC en sigle, et à tout le peuple congolais épris de paix et de justice ;

Je tiens, ce soir du 07 aout 2020, à remercier, du fond de mon cœur, chacune et chacun de vous, qui a bravé la peur pour réclamer ma libération sans condition en ce moment difficile que je traverse dans la prison Centrale de Makala.

Le comité d’organisation, sous la direction du secrétaire général a.i, a fait du bon travail et mérite mes sincères félicitations. Je suis aussi très reconnaissant à toutes les fédérations UNC des 23 provinces, qui ont démontré réellement que l’UNC est une famille et un parti à caractère national.

Vous m’aviez soutenu durant ces 120 jours de ma détention, vous aviez témoigné votre amour, votre attachement indéfectible à ma personne dont le sacrifice consenti depuis plus de 30 ans consiste à instaurer dans notre pays, un Etat de droit et de paix, gage de liberté et du développement d’une nation démocratique.

A mes avocats et tous les chevaliers de la plume qui m’ont défendu, je dis toute ma profonde gratitude.

A mon épouse, à mes enfants, aux membres de ma famille biologique, amis et connaissances, qui ont marché ensemble avec l’UNC, je vous rassure que le Congo de nos rêves où la justice, la vérité et la cohésion nationale vont réellement régner, se pointe déjà à l’horizon. Ce n’est qu’une question de conviction, d’amour et de détermination. Que le très haut vous récompense et vous protège !

Je m’en voudrais de ne pas remercier tous les serviteurs de Dieu qui ne cessent d’organiser des prières, pour que Dieu, dans sa miséricorde infinie, touche le cœur de chaque juge et magistrat pour dire le bon droit qui conduira à mon acquittement.

Enfin, mes sincères remerciements s’adressent aux autorités politico-administratives et surtout aux agents de l’ordre qui ont encadré cette marche en toute tranquillité et ont prouvé leur professionnalisme au service de la Nation Congolaise.

Ensemble, que Dieu exauce nos prières car, dit-on «la voix du peuple, c’est la voix de Dieu» et je crois en la justice divine.

Fait à Kinshasa, le 07 août 2020

Hon Vital KAMERHE LWA KANYIGINYI NKINGI »

Conflit frontalier RDC-Zambie

MNCTVCongo titre «Quand la porte-parole adjointe du Président et le porte-parole du gouvernement se contredisent »

« Qui dit vrai entre le porte-parole du Gouvernement et la porte-parole adjointe du Président de la République Felix Tshisekedi sur le conflit frontalier qui oppose la RDC à la Zambie. La Porte-parole adjointe du Président de la République affirme sur son compte Twitter que les troupes zambiennes ont déjà quitté le territoire congolais et que la population y est revenue.

Le porte-parole du gouvernement en dit autre chose, Dans son point de presse du jeudi 7 août, Jolino Makele a déclaré que les troupes zambiennes quitteront progressivement le territoire congolais et que le retrait en question nécessite des impératifs logistiques.

Il y a là deux sorties médiatiques qui sèment une confusion de plus dans l’opinion qui veut savoir également la différence entre l’armée zambienne qui se serait retirée et les troupes qui sont encore là. Pour plus de transparence et pour éclairer l’opinion, l’opinion demande que le gouvernement publie le rapport de la SADC donnant raison à la RDC sur ce conflit qui nous oppose avec la Zambie. La SADC, dans son dernier communiqué du 27 juillet, a déclaré attendre encore le rapport des experts envoyés sur terrain en Zambie et en RDC.

Les annonces sans images et l’absence des rapports en appui des déclarations des officiels congolais rendent les informations du porte-parole du gouvernement et la porte- parole adjointe du Chef de l’Etat Madame Salama moins fiables. Si les images de la population qui serait déjà revenue à son lieu de vie sont disponibles pour éclairer l’opinion, il serait mieux de les publier autant que celles du retrait des troupes zambiennes, sans oublier de rendre publique le rapport ou la décision de la SADC donnant raison à la RDC, ou que la RDC demande à la SADC de faire un nouveau communiqué après celui du 27 Août 2020 qui contredit les annonces de Kinshasa.

Au milieu de cette confusion, seule la lumière de la SADC, chargée de la recherche des solutions, est la mieux indiquée. Mais jusqu’à ce jour, cette organisation d’Afrique australe n’a pas encore rendu publique le rapport de ses enquêtes sur terrain.

Dans son communiqué daté du 27 juillet 2020, soit trois jours après le compte-rendu du gouvernement en effet, la SADC faisait savoir qu’à ce jour (ndlr : en date du 27 juillet), « aucune déclaration publique n’a été faite par la mission de l’équipe d’experts techniques RDC-Zambie sur les questions frontalières ».

A la demande de la RDC, le Président Zimbabwéen Mnangagwa, qui préside l’organe de la SADC chargé des affaires politiques, de défense et de sécurité, avait chargé le secrétaire exécutif de la SADC de « faciliter la constitution et le déploiement d’une équipe d’experts techniques pour mener une mission dans les zones frontalières touchées ».

Cette mission avait pour objet de « mener des campagnes de sensibilisation auprès de divers groupes cibles afin d’assurer la pleine coopération de la population locale; faciliter l’adoption d’un système commun de détermination des coordonnées frontalières et d’une approche par étapes pour la démarcation des frontières et l’identification des balises de référence clés le long de la frontière ».

La mission devait se terminer le 29 juillet 2020 et un rapport détaillé devait être soumis au président de l’organe de coopération politique, défense et sécurité. Et la SADC concluait, à la date du 27 juillet 2020, qu’aucune communication n’avait été faite sur ce rapport. Jusqu’à ce jour, d’ailleurs. Ceci suppose que le gouvernement devrait renforcer sa vigilance pour suivre de près la situation.

Car, contrairement aux affirmations de son porte-parole, il est indiqué que les troupes zambiennes ont effectivement décroché de Kalubamba pour aller camper à Kanyungo, au pied du mont Kipindye, toujours à Muliro en territoire congolais. »

Décès « louche » du Gal Kahimbi

RFI titre « Décès du Général Kahimbi: la veuve du général aurait demandé la protection du gouvernement »

« La justice militaire poursuit ses investigations pour faire la lumière sur l’affaire du général Delphin Kayimbi, le chef des renseignements militaires retrouvé mort chez-lui à la fin du mois de février dernier. Pendant ce temps, la veuve du général se plaint et parle de harcèlement.

Après avoir été entendue dans les jours qui ont suivi le décès de son époux, Nkoyi Okale Brenda, veuve Kahimbi, a reçu, il y a quelques jours, une visite des officiers militaires qui enquêtent sur la mort brusque du général. A cette occasion, elle a été invitée à se présenter, vendredi dernier, devant ces enquêteurs.

Ne pouvant se déplacer pour cause de maladie, elle s’est fait représenter par ses avocats. Selon Me Charlène Yangazo, l’invitation a été reportée au lundi 10 aout. Mais, à en croire l’avocate de la Fondation Bill Clinton pour la Paix, la veuve a des appréhensions.

« Traces de strangulation »

Au mois de juin, un de ses neveux a été placé en détention. Puis, début juillet, le pasteur de la famille a été arrêté. Aucun des deux n’a encore été relâché. Et voici qu’entre temps, le jeune frère de la veuve est brusquement décédé. Sa famille soupçonne un empoisonnement. Pour Nkoyi Okale Brenda, ces événements relèvent d’un harcèlement dont elle serait la cible. Elle sollicite une protection du gouvernement.

De cette affaire, les enquêteurs désignés ne soufflent mot sur l’avancement des investigations. Mais début mars, le président Félix-Antoine Tshisekedi avait parlé de « traces de strangulation » sur le corps du défunt. Et depuis, des questions restent en suspens quant aux causes du décès du général ».

Mémoire du colonialisme (Le Soir, Belga, RTBF)

Une association dénonce le choix d’une membre du groupe d’experts de la Commission,destiné à baliser le travail de la Commission vérité et réconciliation, pour étudier le passé colonial de la Belgique.

L’association Ibuka Mémoire et Justice, qui compte de nombreux rescapés du génocide des Tutsis parmi ses membres, dénonce la présence de Me Laure Uwase parmi les experts scientifiques choisis pour assister la commission spéciale de la Chambre qui se penche sur le passé colonial de la Belgique, écrit Le Soir.

Membre d’une asbl à l’idéologie controversée

L’association Ibuka, qui représente la diaspora rwandaise de Belgique et les victimes du génocide des Tutsis en 1994, n’accepte pas la présence de Me Laure Uwase dans ce groupe. Ce qui la fait bondir est que cette avocate au barreau de Bruxelles, de nationalité rwandaise, est membre de l’ASBL Jambo, dont l’idéologie est controversée, rapporte Le Soir. L’association Jambo rassemble de nombreux membres de la diaspora rwandaise en Belgique, dont des familles arrivées dans le Plat pays dans les années qui ont suivi le génocide, accueillies dans les milieux catholiques du nord du pays et très rapidement régularisées.

Pas de légitimité en tant qu’experte

Ibuka Mémoire et Justice considère que si le passé et le présent familial de Laure Uwase l’autorisent à parler de son pays, elle n’a cependant aucune légitimité particulière en tant qu’experte. Ibuka rappelle aussi avoir empêché en 2018 la tenue d’un colloque au Parlement européen, après avoir fourni des éléments démontrant que Jambo News véhiculait une idéologie niant le génocide et confondant victimes et bourreaux. Pour Ibuka, la présence d’une représentante de Jambo News dans le groupe d’experts « est une insulte à la vérité historique et à la mémoire des victimes ».

Ibuka redoute un « travestissement de la vérité ». La position de l’ASBL est appuyée par d’autres associations incarnant la mémoire de victimes de génocides: le Comité de coordination des organisations juives de Belgique, le Centre communautaire laïc juif, le Comité des Arméniens de Belgique et la Fédération des Araméens de Belgique.

(Le passé colonial de la Belgique inclut effectivement, outre la colonisation du Congo, l’exercice du mandat de tutelle de la SDN puis de l’ONU sur le Ruanda-Urundi. Cela rend, en quelque sorte, logique la présence, parmi les experts, de connaisseurs du Rwanda et du Burundi. Et le rôle joué par la tutelle belge dans les crimes (meurtres individuels ou massacres collectifs) autour de l’accession à l’indépendance de ces deux pays et par la suite, fait donc partie des sujets sur lesquels la Commission est légitimement appelée à se pencher. Cela n’implique cependant pas qu’elle ait vocation, à l’avance, à estampiller du sceau de la vérité historique les thèses soit de Kagame, soit de ses opposants en exil. Or, Ibuka fait siennes les thèses gouvernementales rwandaises et sa présence, dans le débat, pourrait se comparer à ce que serait, dans un débat sur la Shoah, la présence de Benjamin Netanyahou parmi les « experts » ! NdlR)

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© Dialogue, le lundi 10 août 2020

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