13 08 20 Revue de la presse congolaise de ce jeudi (Dialogue)
Au-delà d’une apparente diversité de sujets, les médias congolais ont un sujet unique : la compétition entre un nouveau régime qui peine à s’installer et désire se perpétuer et un ancien régime qui cherche conserver ses positions et guette l’occasion de faire un « come back ». Au Congo comme à l’étranger, les résultats électoraux annoncés en janvier 2019 furent accueillis avec soulagement et joie, bien que l’on sût que ces résultats étaient intégralement bidouillés. Soulagement, parce que les violences péri-électorales, la guerre civile et les effusions de sang n’avaient pas eu lieu. Joie parce que Kabila et Cie avaient été obligés d’admettre que la Présidence avait été conquise par l’opposition. Depuis lors, Félix Tshisekedi s’efforce d’élargir son pouvoir de Président qui n’accepte pas d’être seulement fantoche, recourant notamment au « programme de 100 jours », à la « lutte contre la corruption », etc., cependant que le FCC, coalition de Kabila et Cie, emploie à tous crins sa prépondérance au sein des Assemblées, impulse des actions également « anticorruption » contre ses adversaires et prépare son Grand Retour de manière à peine discrète. Entre les deux camps il y a, à la fois, coalition et cohabitation hostile. L’hostilité prédomine pour ce qui regarde les institution judiciaires et les élections de 2023. Mais l’on est bien forcé de s’entendre sur des sujets comme la défense de la monnaie nationale, celle des frontières et la lutte contre la pandémie ou les catastrophes naturelles.
Politique
Le Potentiel commente cette situation sous le titre « La RDC a besoin d’une nouvelle classe politique »
‘Le constat n’est pas nouveau. Depuis plusieurs années, la politique en République Démocratique du Congo (RDC) ne cesse de voir son discrédit grandir, provoquant au mieux du désintérêt, au pire la colère. Le temps qui passe voit le fossé se creuser entre les citoyens et leurs représentants et gouvernants. Une phrase est sur toutes les lèvres: la RDC a besoin d’une nouvelle classe politique.
La crise de la politique en RDC est d’abord une crise de confiance envers ceux qui sont chargés de veiller au bien commun et à l’intérêt général. Des ambitions personnelles démesurées, des manœuvres et calculs électoraux, des paroles non tenues, le sentiment d’un personnel politique coupé des réalités, l’absence de projet ou de vision à long terme, des comportements partisans, tribaux et démagogiques, le mensonge, la corruption, le détournement de deniers publics, le népotisme… sont injustifiables et sont devenus insupportables. L’attitude et l’image de la classe politique jettent le discrédit sur leur engagement. Leur but est de satisfaire leurs propres intérêts et non d’aider l’État à atteindre ses objectifs.
Si la politique – au sens d’un fonctionnement et d’une pratique – connaît un grave malaise aujourd’hui, en RDC, c’est que quelque chose d’essentiel s’est perdu ou perverti. Et cela est de la seule responsabilité de la classe politique.
Le politique précède la politique. Il est chargé de sa mise en application. Il définit les conditions de la vie en société, tandis que la politique désigne les activités, les stratégies et les procédures concrètes qui touchent à l’exercice du pouvoir. Dans un pays normal, ce pouvoir vient de l’élection par les citoyens. Mais ce qui doit fonder cet exercice c’est le politique, la recherche du bien commun et de l’intérêt général qui doit trouver son fondement dans un véritable débat sur des valeurs et des orientations partagées. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui en RDC où la parole est pervertie. Beaucoup veulent la reprendre parce qu’ils ont l’impression qu’on leur prive de ce droit.
Notons que quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. Bref, les Congolais sont fatigués et ne peuvent plus continuer comme ça.
Les frustrations peuvent se manifester comme réponses à ce genre de comportement et les tensions peuvent vite monter. À preuve, la contestation est devenue le mode de fonctionnement habituel, et la culture de l’affrontement (via les réseaux sociaux et médias, surtout audiovisuels) semble prendre le pas sur celle du dialogue. Chacun, chaque groupe se replie vite sur lui-même, tandis que les accusations et les caricatures réciproques prennent rapidement le dessus sur des échanges constructifs, laissant aux plus revendicatifs le pouvoir de l’invective et de la surenchère. En RDC, voire dans la diaspora, les Congolais ne se supportent plus mutuellement. L’unité nationale est mise à mal.
Pourtant, avant le 24 novembre 1965 (date du coup d’État portant Mobutu au pouvoir), des figures éminentes comme Joseph Kasa-Vubu, Patrice Lumumba, Cyrille Adoula, Thomas Kanza, Edmond Nzeza Nlandu, Albert Kalonji, Évariste Kimba, Antoine Kingotolo, Léonard Mulamba, Jean Bolikango et bien d’autres de sensibilités politiques différentes, ont montré toute la noblesse du service politique.
Aujourd’hui, la classe politique congolaise a du mal à concrétiser le rêve des pères de l’indépendance qui se sont affranchis, de haute lutte, du joug du colonisateur. Leur rêve de grandeur, de bâtir un véritable État indépendant, politiquement et économiquement au cœur de l’Afrique, semble s’éloigner de plus en plus. Le rêve parfait a été brisé, parce que cette classe politique n’a pas pu assurer la pérennité de leur combat avec un engagement patriotique réel. Elle a lamentablement échoué.
Les congolais doivent y croire
Y’a-t-il actuellement des Congolais qui sont prêts à s’engager dans l’esprit des pères de l’indépendance ? A cet égard, le sérieux avec lequel un certain nombre de jeunes, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays ( la diaspora intelligente, consciencieuse, patriote, combattante et résistante, et non les aventuriers notoires), réfléchissent sur le sens du politique et se forment à l’engagement pour changer des choses en vue de l’intérêt général est un signe d’espérance dans ces temps de discrédit du politique. Les Congolais doivent y croire.
Les difficultés actuelles de la RDC ne sont pas une fatalité ou même la manifestation d’une quelconque malédiction divine. Mais bien le résultat d’actions concertées des dirigeants politiques alliés aux ennemis du pays. Avec, bien évidemment, la bénédiction de certains criminels économiques basés en occident. Il est là la vraie cause du sous-développement de la RDC : la trahison des filles et fils du pays dont les têtes sont censées être bien faites, mais qui agissent contre le peuple. Personne n’est surpris quand on parle de démocratie, de liberté, de l’État de droit, de progrès. On sait pertinemment que ces notions sont vides de sens dans ce pays. Juste des slogans pour se donner bonne conscience et émouvoir une partie de l’opinion internationale qui se soucie réellement du devenir de l’humanité.
La RDC a besoin d’ une nouvelle classe politique, éprise d’indépendance, de liberté, d’égalité et de progrès. Cette nouvelle classe doit jouer à fond la carte du libre échange économique avec l’occident, tout en privilégiant l’épanouissement et le bien-être des Congolais. Ce dont a besoin la RDC, ce sont de vrais leaders, des éveilleurs de conscience, des personnes prêtes à porter le pays à bout de bras. Sinon la tradition de la dictature qui se voile sous le couvert des présidents « démocratiquement élus » et le genre de propos « ça va changer » finiront par achever les minces espoirs que nourrissent les Congolais pour leur pays ».
Des articles de presse s’en prennent alors à l’un des mécanisme de la tricherie politique ; la dédoublement des partis.
Forum des As annonce « Dédoublement de l’AFDC-A : le VPM Kankonde confirme sa décision en faveur de Modeste Bahati »
« Le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur Gilbert Kankonde tranche en faveur de Modeste Bahati Lukwebo dans le conflit de dédoublement de la plateforme politique l’AFDC-A.
Exit les dissidents de l’AFDC-A. Dans une correspondance datée d’hier mercredi 12 août, adressée au président national intérimaire de l’AFDC-A, Placide Mutabunga Rugina, le VPM Gilbert Kankonde se fait fort de rappeler que la loi interdit le dédoublement des partis politiques.
Le patron de la Territoriale ne s’arrête pas là. Il appelle toutes les parties à s’y conformer. » J’en appelle donc à toutes les parties concernées par ce litige au respect des correspondances susmentionnées et cela conformément à la loi n°04/002 du 15 mars 2004, spécialement à son article 7 qui interdit le dédoublement des partis politiques en République Démocratique du Congo « , insiste Gilbert Kankonde.
Et ce dernier de marteler : » Bien plus, la loi sus-évoquée dans son esprit et sa lettre constitue le fondement du fonctionnement de tous les partis politiques dans notre pays et ne doit souffrir d’aucune obstruction dans son application « .
Ainsi, par cette lettre, le Vice-Premier ministre de l’Intérieur reconnait le sénateur Modeste Bahati Lukwebo comme le seul Président National statutaire du regroupement politique AFDC-A et met fin au conflit de leadership. La décision de Gilbert Kankonde tombe après que la Cour constitutionnelle se soit déclarée incompétente pour juger de ce litige.
Il sied de rappeler que, dans ses arrêts rendus le 17 juin dernier, la Cour constitutionnelle s’était déclarée incompétente pour constater, d’une part, l’inconstitutionnalité de la décision de la Commission politique, Administrative et Juridique de l’Assemblée nationale, confiant la supervision du groupe parlementaire de l’AFDC-A à des députés nationaux dissidents, non reconnus par les textes légaux comme sociétaires et non signataires du Protocole d’Accord du 17 mars 2018 portant création du Regroupement politique ADFC-A et la tentative de dédoublement du Regroupement politique AFDC-A ainsi que le départ délibéré des mêmes députés dissidents, impliquant en conséquence la perte des mandats parlementaires leur confiés au nom du Regroupement politique AFDC-A, d’autre part.
En dépit de ce « déni de justice », dans un communiqué daté du 19 juin, signé par son Rapporteur Général, le Pr Rémy Musungayi Bampale, l’AFDC-A, dit laisser » la porte ouverte à tous ceux qui veulent revenir à la maison « .
Pour Rémy Musungayi, » il n’existe aucune crise de leadership, car la seule autorité légale et légitime reconnue en tant que président national statutaire est et demeure le Sénateur Modeste Bahati Lukwebo, autour duquel se bâtissent l’unité et la cohésion du Regroupement politique AFDC-A « .
Ouragan FM annonce que «Gilbert Kankonde confirme sa décision contre le dédoublement de l’AFDC/A »
« Le litige opposant la ministre d’Etat, en charge du travail et prévoyance sociale, Néné Ilunga Nkulu et le sénateur Modeste Bahati Lukwebo au sujet de la paternité du regroupement Politique, Alliance des Forces Démocratiques du Congo et Alliés ( AFDC-A), se dirige vers son dénouement.
En effet, le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité et Affaires coutumières, Gilbert Kankonde a pris note des revendications de Bahati Lukwebo faites dans sa requête du 14 octobre 2019.
Dans une correspondance adressée mercredi 12 août, au Président national ad intérim de l’AFDC-A (aile Bahati), Placide Mutabunga Rugina, le VPM de l’Interieur rappelle que la loi interdit le dédoublement des partis politiques et appelle l’aile Bahati et l’aile Néné Nkulu à s’y conformer.
« J’en appelle donc à toutes les parties concernées par ce litige au respect des correspondances susmentionnées et cela conformément à la loi n°04/002 du 15 mars 2004, spécialement à son article 7 qui interdit le dédoublement des partis politiques en République Démocratique du Congo », a écrit Gilbert Kankonde.
Et de souligner : » Bien plus la loi sus-évoquée dans son esprit et sa lettre constitue le fondement du fonctionnement de tous les partis politiques dans notre pays et ne doit souffrir d’aucune obstruction dans son application ».
Ainsi, l’aile Bahati invite tous les partants à revenir au sein du regroupement car, a assuré le rapporteur ad intérim, » les portes sont grandement ouvertes ».
Justice
La Prospérité titre « Exhumation du dossier 100 millions USD de Mutanda Mining : Henri Yav Mulang comparait aujourd’hui à la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe »
« Très révoltée, l’épouse de l’ex-Directeur Général de la Direction Générale des Impôts (DGI), Dieudonné Lokadi, a adressé une lettre ouverte de onze pages au Président de la République, Félix Tshisekedi, dans laquelle elle dénonce un dérapage judiciaire après l’interpellation de son mari et sa mise en détention pendant deux jours dans le cachot de l’Inspection de la Police des Parquets dans le cadre de l’affaire «100 millions USD de Mutanda». Le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), Déogratias Mutombo, aurait, quant à lui, refusé de se présenter à la police judiciaire des parquets. Toujours dans ce même dossier qui remonte à l’année 2014, l’ancien Ministre des Finances, Henri Yav Mulang, a reçu un mandat de comparution à la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe pour aujourd’hui jeudi 13 août 2020. La justice a-t-elle commencé à fouiner dans le passé ?
«Nous, Bonheur Luntaka Madi Procureur Général et officier du ministère public à la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe, mandons monsieur Henri Yav Mulang à comparaître devant nous en notre office de Kinshasa à Gombe ce jeudi 13 août 2020 à 12 heures pour y être entendu sur les faits infractionnels qui lui sont imputés […]. Et lui faisons savoir, que faute de ce faire, il lui sera contraint conformément à la loi. En foi de quoi, nous signons ce présent Mandat», est-il écrit noir sur blanc.
L’Argentier du Gouvernement d’alors est ainsi appelé à éclairer la religion du Procureur Général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe dans cette affaire de traçabilité de «100 millions USD de Mutanda Mining» d’il y a 6 ans. Invité à s’expliquer dans ce même dossier le lundi 10 août dernier, Déogratias Mutombo, Gouverneur de la BCC, ne s’est pas rendu au siège de la police judiciaire des parquets pour des raisons non encore élucidées. Par voie de conséquence, un rapport sera fait au Procureur Général de la République près la Cour de Cassation qui décidera de la suite du dossier.
Sous un ton virulent, madame Lokadi a lâché ce qui suit : «Mon époux a été arrêté par ce groupe qui opère entre votre cabinet et le Palais de justice. Ces gens se terrent dans un local derrière le Palais de justice, sous les marches de son esplanade. Ils sont identifiés au Parquet de la Gombe, …». C’est un extrait de la lettre ouverte adressée au Président de la République.
100 millions de Mutanda Mining, de quoi s’agit-il ?
La genèse de cette affaire remonte à l’année 2014. Voyant les élections venir, le Gouvernement de l’époque décide d’ouvrir des négociations avec les sociétés minières et d’autres grands contribuables. Un an après, en 2015, le Gouvernement Matata Ponyo obtient de Mutanda Mining le paiement anticipatif de 100 millions de dollars américains comme avance au titre d’impôt sur les Bénéfices et Profits.
Cette somme astronomique avait été payée en deux tranches. D’abord, une première tranche de 20 millions USD via la Banque Commerciale du Congo (BCDC), ensuite la deuxième tranche de 80 millions USD par le truchement de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) via l’UBC qui a émis le code Swift. «… Nous avons l’honneur de vous transmettre en annexe les preuves de paiement suivantes : 1. L’attestation de paiement 2/2015/DGE émise par la BCDC pour USD 20.000.000 (dollars américains vingt millions) ; 2. Le Swift n° F21UBSCHZHB80A7605412633 émis par UBS pour USD 80.000.000 (dollars américains quatre-vingt millions», avait écrit MUMI, un certain 14 janvier 2015, au Directeur de la Direction des Grandes Entreprises de la Direction Générale des Impôts.
Les 100 millions USD perçus avaient été logés dans un sous compte du Trésor ouvert par la Banque Centrale du Congo (BCC). Et cette somme n’a jamais transité ni par la DGI, ni par le Ministère des Finances que pilotait Henri Yav Mulang appelé à comparaître aujourd’hui à la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe. Dossier exhumé presque 6 ans après. L’ancien Ministre des Finances sera-t-il écroué ? Peut-on parler d’un règlement des comptes ? Affaire à suivre. »
Forum des As titre « AU-DELA DE L’AFFAIRE 100 MILLIONS UDS, Halte à une justice sélective ! * Pour nombre d’observateurs, le Pouvoir devrait lever l’option d’un audit général, tous régimes confondus ».
« La justice congolaise poursuit ses enquêtes sur l’affaire du détournement présumé des 100 millions de dollars américains. Dans son périscope, des personnalités bien ciblées du régime Kabila. Cas de l’ancien argentier Henri Yav Mulang. Ce dernier doit comparaitre ce jeudi 13 août au bureau du Procureur général et Officier du Ministère public près la Cour d’Appel de Kinshasa Gombe. Un mandat de comparution a été signé à cet effet le mardi dernier par le PG Bonheur Luntaka Madi.
Dans ce Pro-justicia, il est dit que l’ancien ministre des Finances du Premier ministre Bruno Tshibala sera entendu sur des faits infractionnels qui lui sont imputés. Même si le document n’a pas explicitement nommé ces faits, d’aucuns pensent qu’il s’agit de l’affaire des 100 millions de dollars américains. Ou, plus exactement, de l’affectation de cette somme.
A l’ère et à l’heure de l’Etat de droit voulu en RD Congo par le Président Félix Tshisekedi depuis la prise officielle de ses fonctions en janvier 2019, tous les Congolais sont d’accord pour une gestion transparente des finances publiques.
En tout cas, sauf hypocrisie de certains d’entr’eux, sinon tous les Congolais conviennent qu’il faille mener une lutte acharnée contre la corruption, l’un des maux qui ont gangrené l’Etat congolais depuis des lustres.
Cependant, une question de bon sens s’invite à la problématique. Doit-on auditer la République ? Si oui, à partir de quel moment ? Une autre question aussi est celle de savoir pourquoi seulement l’affaire des 100 millions, et pas celle de 15 millions ?
HALTE A UNE JUSTICE SELECTIVE !
A la lumière de la problématique posée ci-dessus, d’aucuns pensent que les enquêtes judiciaires actuelles, feraient mieux d’aller au-delà de l’affaire 100 millions. Possible que ce soit l’une de celles où existent des indices sérieux de détournement. Il est aussi possible que ce dossier attire beaucoup plus d’attention, compte tenu des conséquences qui en résultent.
Cependant, nombre d’observateurs postulent que le Pouvoir congolais devrait, sans la moindre ambigüité, se prononcer sur sa doctrine. Sans conteste, personne ne s’oppose à la démarche des autorités actuelles de fouiner dans le passer. Surtout en ce qui concerne le volet Finances publiques. Toutefois, les mêmes observateurs estiment que l’Etat ferait œuvre utile, s’il levait l’option d’un audit général, tous régimes confondus. Y compris le régime du 24 janvier 2019. C’est-à-dire, l’Administration actuelle du pays. Ici, l’intérêt général est d’éviter une démarche pro tempore.
Si en soi, l’exercice consiste à auditer l’Etat congolais, alors il faudrait ouvrir toutes les casseroles. Cela s’entend, fouiller indiscrètement et indistinctement dans les affaires du passé. Et, de tout le passé. En commençant, peut-être à partir, soit de 1960, soit de 1965.
Ici aussi, il faut lever l’option. Autrement, limiter l’audit de l’Etat au seul régime de Joseph Kabila, par exemple, donne à croire que tous les malheurs des Congolais ont commencé à partir de janvier 2001.
Tout donne également à penser que rien ne s’était passé sous toutes les Administrations qui ont précédé celle de Kabila junior. Sinon, que dire du sulfureux dossier des « Biens mal acquis », présenté au cours de la Conférence nationale souveraine (CNS) en 1992 ?
On rappelle que l’affaire des 100 millions de dollars américains, objet des enquêtes judiciaires, remonte en 2015. Cependant, y en a une de plus récente. A savoir, la très « embarrassante » affaire des 15 millions de dollars américains, présumés disparus des comptes du Trésor en septembre 2019.
Dieu seul connaît l’issue de l’enquête ouverte à cet effet. Tout cela montre également que même le régime actuel a ses affaires, susceptibles de faire l’objet d’audit.
S’agissant précisément du dossier des 100 millions de dollars, l’épouse de l’ancien directeur général de la Direction générale des Impôts, Dieudonné Lokadi, dans une lettre ouverte au Président Félix Tshisekedi, renseigne que cet argent est un versement de l’entreprise Mutanda Mining à la Banque centrale du Congo (BCC) en 2015.
Selon elle, la somme avait été empruntée par le Gouvernement pour ses dépenses. Un Protocole d’accord signé à l’occasion explique que cette somme devrait être traitée comme des avances au Trésor à valoir sur les impôts à venir au lieu d’un remboursement.
Tout bien considérée, la démarche judiciaire actuelle gagnerait en neutralité, si elle concernait toutes les affaires de l’Etat. Comme dit précédemment, y compris celles du régime actuel. Ainsi, on éviterait une justice sélective ».
Dans son édito, FdA affirme que « Ces « affaires » (sont) un couteau à double tranchant
« Autant le répéter tout de go. Le Zaïre-Congo a trop longtemps souffert de l’impunité pour tolérer une seconde que cette tare se perpétue. En faisant de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a mis le doigt sur la plaie. Il a vu juste. Personne d’équilibré ne saurait lui jeter la moindre pierre. La peur de la justice avec le primat de la loi comme corollaire étant le commencement de la sagesse.
Depuis, le pays vit au rythme des « affaires ». Il ne se passe plus un seul jour sans que l’on apprenne que tel dirigeant, tel responsable public en fonction ou en réserve de la République est interpellé. Voire arrêté et déféré devant les cours et tribunaux.
Sans tomber dans des généralisations abusives, force est tout de même de constater que ce « printemps » judiciaire charrie des cas de conscience. Des compatriotes interpellés au mépris de la procédure. Des « affaires » aux odeurs des règlements de comptes. C’est sans doute le cas de l’ancien directeur général de la Direction générale des impôts jeté dans un cachot à » l’ancienne » avant d’être relâché dans un dossier à traçabilité claire. Du moins, si l’on en juge par la documentation afférente au dossier « 100 millions USD » payés par Mutanda mining au titre d’avance sur impôt sur le bénéfice .
Serions-nous en train de basculer dans la politique du « chiffre », façon critères de performance ? A savoir que plus on interpelle ou on arrête, mieux c’est ? Une obligation de résultat qui ne charrierait pas que de la vertu. Ici comme ailleurs, cette médaille a pour revers des abus.
L’histoire est pleine d’exemples où au nom de la justice proclamée on arrête injustement et mécaniquement on condamne tout aussi injustement. D’autant qu’en l’espèce la tendance semble à la scissiparité d’organes habilités à faire respecter la « morale ». Avec le risque que la procédure soit la principale victime collatérale que cette course à l’échalote. La prime étant à la chapelle qui interpelle le plus.
Or Etat de droit, c’est bien de cela qu’il s’agit, rime consubstantiellement avec respect des procédures. Même le moins doué des étudiants en droit sait que le droit est d’abord une affaire de forme.
Certes, il en est jusqu’aux Saintes Ecritures pour magnifier la justice. Celle-ci élève une nation, renseigne la Bible dans Proverbes 14 :34.
Mais, l’on devrait se garder de tomber dans le piège d’une vision comptable de la Justice. Car, tout ce qui pourrait ressembler à du matraquage judiciaire ferait mauvais effet à un large spectre.
En somme, un effet contraire à celui qu’induit une justice rendue dans les règles de l’art. Sans des excès inhérents à la chasse aux sorcières, aux coups en dessous de la ceinture entre acteurs politiques. La justice devenant un épouvantail ou un chiffon rouge que l’on agite pour réduire certains au silence.
Sous tous les cieux, on appelle cela « la justice des vainqueurs ou des puissants « , c’est selon. Plaise au Ciel que l’on n’en prenne pas la route ».
Société
Dans le secteur de l’éducation, Forum des As titre « Unikin : les professeurs relancent leur grève pour deux semaines* Cette grève est déclenchée deux jours après la relance de l’année 2019-2020, suite à la pandémie de Covid-19 ».
« Les professeurs de l’Université de Kinshasa relancent leur grève, suspendue avant l’état d’urgence sanitaire lié au coronavirus. Prévue pour deux semaines, cette grève est maintenue en vue de pousser le Gouvernement à répondre à leurs revendications. Cette option a été levée hier mercredi 12 août, au cours de l’Assemblée générale de l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (APUKIN).
Lors des discussions, le comité exécutif de l’APUKIN a fait part de l’évolution des négociations telles que relancées avec la partie gouvernementale. Les professeurs ont, dès lors, dénoncé la mauvaise foi du côté Gouvernement et décidé de multiplier des pressions pour obtenir gain de cause.
« Pour l’année académique 2019-2020, l’assemblée générale accorde un moratoire de deux semaines au Gouvernement pour qu’il concrétise ses promesses », a déclaré le professeur Michel Makaba, Secrétaire rapporteur de l’Apukin.
Cette association a, par ailleurs, interdit à tous les professeurs de l’Unikin, membres de ce regroupement d’enseigner au sein de cet établissement et bien ailleurs durant les deux semaines de grève.
L’APUKIN autorise, cependant, certaines facultés de l’Unikin à terminer les délibérations, les travaux de fin de cycle et les défenses des mémoires de l’année académique 2018-2019.
Les revendications des professeurs de l’Unikin tournent essentiellement autour de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail »..
CasInfo.ca écrit que l’APUKIN interdit aux professeurs d’enseigner dans « l’objectif de pousser le gouvernement à résoudre ses problèmes ». Réunis en assemblée générale, les professeurs de l’université de Kinshasa décident de po
ursuivre leur mouvement de grève enclenché récemment. Cette grève se poursuivra malgré reprise des cours après la levée de l’État d’urgence sanitaire, indique ce média.
Digitalcongo titre « Unikin : Tshisekedi lance la reprise des cours, les professeurs boudent ! »
« Malgré la reprise des cours lancée par le président de la République le 10 août dernier, les professeurs de l’Université de Kinshasa, en grève depuis plusieurs mois, décident de maintenir le statu quo. Leur association interdit même à ses professeurs d’enseigner dans d’autres universités du pays.
L’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (APUKIN) a décidé ce mercredi 12 août de poursuivre la grève. Pendant la période de suspension des cours due d’abord aux troubles des étudiants puis à la pandémie de Covid-19, les professeurs de l’Unikin avaient lancé un mouvement de grève. Ils exigent l’amélioration des conditions de vie et du travail du personnel académique, scientifique, administratif, technique et ouvrier en payant au moins 5000 USD aux professeurs associés et en respectant la tension salariale pour les autres catégories. Ils revendiquent également la cessation de la retenue de l’IPR sur une rémunération « insignifiante » et « difficilement acquise ».
Pourtant, le lundi 410 août 2020, le président Félix Tshisekedi avait lui-même lancé la reprise des cours dans cette université congolaise. Cela, après la levée de l’Etat d’urgence sanitaire décrété le 24 mars dernier. Mais les professeurs estiment que leurs revendications n’ont pas encore été prises en compte par le gouvernement. Ils promettent de se réunir dans deux semaines pour réévaluer la situation, après l’expiration d’un moratoire donné au gouvernement.
Dans l’entretemps, l’APUKIN interdit à ses professeurs membres d’enseigner dans d’autres universités. « L’interdiction est faite à tous les membres de l’APUKIN d’enseigner aussi bien à l’UNIKIN que dans d’autres établissements de l’enseignement supérieur et universitaire pendant la période de la grève », peut-on lire dans un communiqué de presse de cette association.
» L’assemblée générale accorde au gouvernement un moratoire de deux semaines pour qu’il concrétise ses promesses à commencer par le paiement des deux mois de manque à gagner et du trop perçu sur le véhicule. L’assemblée générale décide de continuer la grève tout en permettant à certaines facultés de terminer avec les délibérations, les travaux de fin de cycle et les défenses des mémoires de l’année académique 2018-2019″, ajoute le communiqué.
RDC / Zambie
Digitalcongo estime que « La RDC a tiré son épingle du jeu après la résolution de façon pacifique du différend qui l’oppose au niveau de sa frontière avec la Zambie. Pour fumer le calumet de la paix, 5 jours des pourparlers sont engagés à Lubumbashi après l’annonce du retrait des troupes zambiennes des zones occupées ».
7SUR7.CD annonce le début des assises pour l’amélioration des relations de bon voisinage entre la RDC et la Zambie. Selon le média en ligne, tenues à Lubumbashi, ces assisses de 5 jours visent l’amélioration des relations de bon voisinage et le bien-être des populations de deux pays précités.
Benoît Tshibwabwa Kapya, directeur de cabinet du vice-premier ministre et ministre de l’intérieur et sécurité qui a représenté Gilbert Kankonde a, dans son discours, souhaité que ces assises soient un cadre de réflexion sur les questions de défense et de sécurité publique. Il a souhaité que ces rencontres puissent déboucher à des recommandations qui pourront promouvoir la paix et la sécurité à la frontière commune.
Il a été suivi par Victor Phiri, chef d’experts zambiens. Pour lui, son pays est très engagé à résoudre toutes les menaces et autres insécurités qui surgissent entre les deux nations.
La Libre.be titre pour sa part, « conflit RDC-Zambie: début des pourparlers sur la limitation des frontières ».
Il ressort de ce média que des pourparlers entre des experts congolais et zambiens ont démarré à Lubumbashi, dans le sud-est de la RDC, autour d’un conflit frontalier qui oppose les deux États depuis mars.
Mi-mars, des combats avaient éclaté entre les armées congolaise et zambienne, faisant un mort de chaque côté, lorsque des troupes zambiennes avaient occupé deux villages dans la province congolaise du Tanganyika (sud-est).
Selon La Voix de l’Amérique un traité signé en 1989 par la RDC et la Zambie avait résolu ce litige hérité de la colonisation par la délimitation des frontières sur environ 200 km entre les lacs Moero et Tanganyika.
Mais des incidents à la frontière entre les deux armées avaient éclaté en 1996, en 2006 et en septembre 2016 autour d’une localité congolaise facilement accessible du côté zambien, alors que du côté congolais, un marécage la rend difficile d’accès.
Pour AA.COM.TR, La RDC et la Zambie décident de résoudre pacifiquement leur conflit frontalier. A en croire ce média, le ministre congolais de la Défense nationale, Aimé Ngoie Mukena, a fait savoir que des instructions précises ont été données aux chefs d’Etats-majors de deux pays. Ces derniers devraient, à leur tour, charger leurs commandements de terrain de sorte que la population rentre en ordre dans la zone et que chacun puisse vaquer à ses occupations, précise la radio onusienne.
D’après lui, il faut mettre des bornes à la frontière entre la RDC et la Zambie pour éviter tout incident, rapporte la même source.
Cette réunion s’est tenue en présence de la ministre d’État congolaise aux Affaires étrangères, Marie Tumba Nzeza, du chef d’état-major général des FARDC, général Célestin Mbala, et du chef de la maison militaire du chef de l’État, Augustin Mamba, précise AA.COM.TR.
Jeune Afrique note un conflit issu de l’ère coloniale. Le conclave qui s’est ouvert à Lubumbashi va-t-il permettre de trouver une issue durable aux tensions ?, se questionne le média.Les experts des deux pays qui sont réunis depuis mardi à Lubumbashi, dans le cadre de la 10ème session de la commission mixte défense et sécurité entre la RDC et la Zambie, ont la lourde tâche de parvenir à un accord sur un dossier qui a provoqué une montée de fièvre ces derniers mois.
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© Dialogue, le jeudi 13 août 2020