Ecologie : une marche organisée pour réclamer la sacralisation de l’okapi et la création d’une juridiction spécialisée sur l’écologie (CongoForum)
KINSHASA – Une marché récente à Kinshasa avait comme objectifs la mise en place d’une juridiction spécialisée sur les questions écologiques et la sacralisation de l’okapi, une espèce endémique de la RDC, menacée d’extinction.
Cette marche a eu lieu le 17 octobre 2020. Elle avait comme point de chute le jardin zoologique de Kinshasa et s’inscrivait en marge de la Journée internationale de l’okapi célébrée chaque 18 octobre. L’okapi vit exclusivement au Nord-Est de la RDC et est menacé d’extinction pour des raisons de cultes traditionnelles. Les manifestants s’étaient munis de banderoles et pancartes portant des messages forts contre le braconnage de cette espèce. Ils voulaient exprimer leur engagement dans la lutte contre ce fléau qui menace sérieusement la biodiversité congolaise. « Il était opportun pour nous d’accompagner tous les acteurs qui soutiennent l’okapi », a dit Cosma Wilungula, directeur général de l’ Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). « Il n’y a pas longtemps à Lomela, au Sankuru, un okapi a été abattu pour des raisons d’intronisation. Cela est encore tout frais dans les esprits des gens. Il était temps à travers cette célébration qu’on mette une attention particulière à cette espèce. Nos chefs coutumiers et traditionnels doivent être sensibilisés pour que la peau de l’okapi ne serve plus à pouvoir consacrer l’intronisation de certaines personnalités. Il faut qu’ils comprennent que la peau de l’okapi ne peut pas être consacré à des activités qui attirent le braconnage ».
Par ailleurs, selon Déo Kujerankuja, directeur technique de la WSC (Wildlife Conservation Society) RDC, des messages de sensibilisation étaient lancés tout au long de l’itinéraire. « L’Okapi comme espèce animale, c’est une fierté. Cette Journée est une interpellation pour nous également que l’okapi c’est notre identité comme congolais. Nous devrons assurer sa protection afin qu’on en fasse une mine pour la nation ».
Les pouvoirs publics interpellés
Rappelons que la RDC dispose de lois qui garantissent la conservation de la nature sur l’espace congolais mais malheureusement ces lois sont pas bien appliquées. Il s’agit de la loi numéro 14/003 du 11 février 2014 et la loi-cadre sur l’environnement de 2011. « Connaissant l’histoire des dinosaures, nous ne pardonnerons jamais à l’état si l’okapi arrive à disparaitre de nos écosystèmes. Nous demandons l’application avec rigueur de ces lois contre toute personne qui commet des infractions ou des crimes contre la faune sauvage de la RDC », a expliqué Paul Mukendi, étudiant à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) qui a participé à la marche pour exprimer sa voix en tant que jeune. « L’Okapi ne peut vivre que dans les écosystèmes de la RDC, c’est un honneur de détenir un tel animal au pays. Raison pour laquelle je suis venu également sensibiliser en ce jour sur la protection de cette espèce ».
© CongoForum – Arnaud Kabeya, 27.10.20
Image – source :environews-rdc.org