Equipe humanitaire pays en RDC: déclaration en solidarité avec les victimes d’exploitation ou d’abus sexuels

KINSHASA – La communauté humanitaire en République démocratique du Congo (RDC), représentée par l’Equipe Humanitaire Pays, est préoccupée par les allégations d’exploitation et d’abus sexuels rapportés par The New Humanitarian et la Fondation Thomson Reuters. Ces articles reprennent les témoignages de 51 femmes qui rapportent avoir été victimes d’exploitation et abus sexuels commis par des travailleurs engagés dans la réponse à la 10ème épidémie de la maladie à virus Ebola qui a frappé l’est de la RDC du 1er août 2018 au 25 juin 2020.

Les organisations mentionnées dans les articles ont lancé ou sont en train de mener des enquêtes pour identifier les responsables, conduire des investigations et prendre les mesures disciplinaires et juridiques appropriées, tout en respectant la confidentialité et en priorisant la sécurité des survivantes et survivants.

L’Equipe Humanitaire Pays en RDC exprime sa solidarité avec toutes les survivantes et les survivants d’exploitation ou abus sexuels ainsi que leurs familles. Toute victime doit être prise en charge. Tout responsable doit être sanctionné.

Les membres de l’Equipe Humanitaire Pays en RDC respectent une politique de tolérance zéro face à l’exploitation et aux abus sexuels et s’engagent à renforcer les mécanismes de protection contre l’exploitation et les abus sexuels à travers le pays. Toutes les organisations humanitaires sont encouragées à respecter les « Procédures opérationnelles mondiales pour la Coopération inter-organisations au
sein des mécanismes communautaires de plaintes » élaborées par le comité permanent inter-agences (IASC) en 2016 en vue de prévenir et de répondre aux cas rapportés.

Une coordination nationale pour la protection contre l’exploitation et les abus sexuels a été créée en 2018 et compte 115 organisations, dont 67 ONG nationales, 33 ONG internationales et 15 agences des Nations Unies. Elle est chargée de la mise en œuvre de lignes directrices et d’assurer la prise en charge des survivantes et survivants d’exploitation et abus sexuels.

Depuis sa création, la coordination nationale a eu connaissance de 60 allégations dont 8 cas concernant des personnes mineures. Conformément aux procédures opérationnelles du IASC, tous les cas ont été transmis pour investigation. Nous reconnaissons que ces chiffres sont probablement en deçà de la réalité, car beaucoup de victimes et témoins ne dénoncent pas les cas d’exploitation et d’abus sexuels, pour diverses raisons.

Nous sommes conscients que les relations de pouvoir inégales entre hommes et femmes au sein de la société créent les conditions qui rendent possibles les pratiques d’exploitation et d’abus sexuels. Mettre fin à toutes formes de violence basée sur le genre, inclues les exploitations et l’abus sexuels, implique un changement social profond et un engagement plus fort de la communauté internationale, du gouvernement et des mouvements sociaux pour promouvoir des mécanismes d’autonomisation économique et sociale des femmes et des filles afin qu’elles puissent être libres de choisir et être protagonistes de leurs vies. Nous nous engageons à continuer à soutenir les Congolaises et les Congolais pour construire une société plus juste qui mette les femmes et les hommes sur un pied d’égalité réelle.

L’Equipe Humanitaire Pays encourage toute personne qui se considère comme une victime d’exploitation ou d’abus sexuels à signaler son cas à
drcpseacomplaint@gmail.com ou à contacter le numéro de téléphone gratuit +243.81.409.1572.

Ces dénonciations sont importantes afin de permettre des enquêtes plus approfondies, de sanctionner les responsables, de lutter contre l’impunité et de contribuer ainsi à freiner ces pratiques intolérables. Nous nous engageons à assurer la confidentialité et la protection des personnes qui alertent sur ces cas. Nous sommes conscients que les mécanismes communautaires permettant à la victime de parler à des personnes connues doivent être favorisés.

L’Equipe Humanitaire Pays est déterminée à renforcer les mécanismes existants de protection contre l’exploitation et les abus sexuels afin d’assurer qu’ils atteignent pleinement leurs objectifs.

Source: communiqué du Bureau du Coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo (ONU), 02.10.20

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.