Santé: l’augmentation des violences basées sur le genre en RDC inquiète l’ONU (CongoForum)
Au premier semestre 2020, le nombre de cas déclarés de violences basées sur le genre (VBG) a significativement augmenté de 57 %, avec 26 908 cas contre 17 105 à la même période en 2019 ; des chiffres bien en deçà de la réalité faute de dénonciation, selon un communiqué de l’OCHA ce 25 Novembre à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences basées sur le genre.
Ces violences, qui prennent plusieurs formes, vont des violences sexuelles, au mariage d’enfants, en passant par les violences psychologiques. Parmi les provinces les plus touchées, le Nord-Kivu, avec 10 909 cas arrive en tête, suivie du Sud-Kivu, 3 365 cas et de l’Ituri 2478 cas. La détérioration de la situation sécuritaire et les relations de pouvoir inégales entre hommes et femmes au sein de la société en RDC, exacerbées par les mesures de prévention pour faire face au COVID-19 ont contribué à l’intensification des cas des violences basées sur le genre au pays.
Invitant les victimes à la réinsertion
socioéconomique, à une assistance
psychosociale et un accompagnement judiciaire, M. McLachlan-Karr (Coordonnateur
humanitaire des Nations Unies en RDC) a exprimé toute sa préoccupation par
la dégradation de la situation de ces milliers de femmes et filles congolaises
qui continuent à subir d’inacceptables formes
de violences d’où qu’elles viennent.
De ce point de vue, les
chiffres de la prise en charge au niveau national sont très faibles. Ainsi, au
cours du premier semestre 2020, 25 pour cent des survivantes de VBG ont disposé
d’une prise en charge médicale, 5 pour cent d’une assistance psychosociale, 15
pour cent d’une assistance juridique et seulement 0,5 pour cent ont pu
bénéficier d’une réinsertion socioéconomique.
Pour lutter contre ce
fléau dont les conséquences sont désastreuses, autant pour les survivantes que
pour leurs familles, le Gouvernement congolais, avec l’appui des partenaires
humanitaires, a mis en place une ligne verte qui permet aux survivantes de
violences sexuelles et d’autres formes de violences de dénoncer en toute
sécurité et dans le respect de leur dignité, les crimes qu’elles ont
subi. Par ailleurs, la communauté humanitaire dans son ensemble opère une
politique de tolérance zéro face à toute sorte d’abus et d’exploitation envers
les bénéficiaires avec lesquels elle travaille à alléger les souffrances au
quotidien et des enquêtes sont en cours pour punir les auteurs de ces actes.
Pour mobiliser l’opinion internationale contre ce fléau, les Nations Unies on lancé ce 25 novembre une la campagne mondiale des 16 jours d’activisme pour mettre fin aux violences faites aux femmes pour la prise en charge des survivantes mais aussi pour sensibiliser et mettre en place des mécanismes de protection afin d’éradiquer ces crimes.
© CongoForum, 26.11.20