L’évêque du diocèse de Butembo-Beni lance une campagne de solidarité en faveur des victimes des massacres de Beni (CongoForum)
BUTEMBO / BENI – L’ évêque du diocèse de Butembo-Beni, Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech, a parlé de la lutte contre le Coronavirus et la persistance des massacres des civils dans la région de Beni. Il s’est exprimé sur les ondes de Radio Moto Butembo-Beni.
Dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19 dans le diocèse de Butembo-Beni, Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech, a présidé lundi 4 janvier une séance de sensibilisation, à l’intention des responsables paroissiaux. La séance de sensibilisation a connu la participation du docteur Guy Makelele, coordonnateur de la Division Provinciale de la Santé, antenne de Butembo. Se confiant à la presse, le pasteur de l’église de Butembo-Beni a insisté sur la stricte observance, par tout le monde et en toutes circonstances, des mesures barrières contre le Coronavirus.
« Il ne faut pas attendre que la pandémie fasse des ravages au sein de la communauté pour qu’enfin nous puissions respecter ces mesures que nous connaissons depuis Ebola. Ce sont des mesures que nous avons respecté et que nous devons continuer à respecter. Je ne comprends pas comment les gens ont eu des résistances à comprendre que maintenant qu’il y a une maladie contre laquelle il faut se protéger, que cela puisse poser un problème. On n’a pas le droit de ne pas prendre ça au sérieux », a dit l’évêque.
Au sujet de la persistance des massacres de civils dans la région de Beni, Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech n’a pas caché sa désolation. Tout en décourageant toute prise d’armes par la population civile, il s’est plutôt montré favorable à la légitime défense. « C’est spontané, lorsque vous êtes attaqué, qu’est-ce que vous faites ? Vous utilisez les énergies que vous avez et c’est ça la légitime défense. C’est tout à fait différent de la prise en charge qui est par exemple devant un danger qui est permanent. S’il faut se mettre à l’écart, c’est aussi de la prise en charge. La prise en charge exige beaucoup plus de solidarité. Quand on sait qu’il y a dans la communauté quelqu’un qui est complice du malheur qui nous arrive, il faut d’avoir le courage de le lui dire », a expliqué Mgr Sikuli Paluku.
L’évêque a annoncé le lancement dans le diocèse d’une campagne de solidarité chrétienne en faveur des déplacés internes et d’autres vulnérables. « Nous avons plus de déplacés internes qu’il y a un mois ou quelques semaines. Ce sont nos frères et sœurs qui vivent dans des situations qu’on ne souhaiterait pas vivre. C’est donc le moment de partager, de pouvoir penser à eux et de donner quelque chose de ce qu’on a. Que ce soit des habits, de la nourriture, etc. Ça reste une exigence pour tout chrétien. La solidarité c’est de penser aux plus vulnérables qui sont au milieu de nous » a conclu l’évêque du diocèse de Butembo-Beni.
Les villes de Beni et Butembo ainsi que la commune rurale de Kasindi font partie des entités de la province du Nord-Kivu qui accueillent plusieurs milliers de déplacés qui fuient les atrocités des rebelles ADF dans le territoire de Beni.
© CongoForum – Roger Mulyata, 06.01.21
Image: l’éveque de Butembo-Beni
Source : Radio Moto, Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech