Affaire Chebeya: Jacques Mugabo, l’un des assassins présumés passe aux aveux et promet de collaborer avec la justice militaire (CongoForum

KINSHASA – Arrêté au milieu des miliciens de Bakata Katanga le 16 février 2021 à Lubumbashi, Jacques Mugabo l’un des assassins présumés de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana serait passé aux aveux. Il se dit prêt à identifier où a été enterré le chauffeur de ce défenseur des droits de l’homme assassiné en juin 2010.    

C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. Jacques Mugabo, un des policiers qui aurait participé à l’assassinat des deux militants des droits de l’homme en juin 2010, a été arrêté 10 ans après, à Lubumbashi le 16 février 2021 et transféré à Kinshasa.

Selon des sources fiables, « Jacques Mugabo est passé aux aveux. Il a tout raconté. Il a même affirmé qu’il pouvait retrouver le lieu où Fidèle Bazana a été enterré, même s’il y a 10 ans. C’était la brousse à cet endroit ». Ceci étant, la prochaine étape consistera à confronter Jacques Mugabo et son chef, Christian Ngoy et Daniel Mukalay, tous les deux en prison. Ils avaient aussi indiqué, à leur tour, le lieu où seraient enfouis les restes de Fidèle Bazana : dans une ferme appartenant au général Zelwa Katanga alias Djadjidja.

Visiblement, Jacques Mugabo est la pièce qui manquait au puzzle pour valider des allégations faites à RFI par deux policiers en exil, Hergil Ilunga et Alain Kayeye Longwa. Dans leur témoignage, ils ont déclaré que « c’est Jacques Mugabo qui menait les opérations. C’était l’enfant chéri de Christian Ngoy. C’est un grand meneur. C’est lui qui s’est occupé des sacs sur les têtes de Chebeya et Bazana et de mettre les prudences (préservatifs) près du corps de Chebeya. C’est quelqu’un qui était bien formé à l’assassinat ».

Un récit qui porte à faire foi au témoignage de Paul Mwilambwe. « Jacques Mugabo était très actif, plus que les autres. Que ce soit pour les sachets en plastiques ou les étouffements, c’est lui qui était actif dans toutes les opérations », avait raconté, en son temps, ce témoin oculaire du double assassinat.

Par ailleurs, il faut souligner que selon le collectif des avocats des parties civiles, une plainte a été déposée contre le général Djadjidja et le commando ayant participé au double assassinat en vue de permettre au magistrat d’investiguer sur les allégations de deux policiers car le site est sécurisé présentement par des militaires.

Rappelons que depuis le témoignage de deux policiers en exil, Hergil Ilunga et Alain Kayeye Longwa à RFI ainsi que l’arrestation de Jacques Mugabo, des appels à la reprise du procès se sont multipliés, portés aussi bien par des organisations de défense des droits de l’Homme, des politiques mais également des diplomates.

© CongoForum – Arnaud Kabeya, 19.02.21

Image – source: voiceofcongo.net