L’OMS confirme un deuxième décès d’Ebola et 200 contacts identifiés (UN News)
GENEVE – Une deuxième personne est morte d’Ebola mercredi dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), a confirmé jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« A la date du 10 février 2021, l’OMS a reçu la notification d’un 2ème cas confirmé dans la zone de santé de Masoya », a indiqué dans un tweet le bureau de l’OMS en RDC, ajoutant qu’il s’agit d’une cultivatrice de 60 ans, décédée le 10 février 2021, ayant « un lien épidémiologique avec le premier cas ».
Ce deuxième décès survient une semaine après la mort d’une femme de 42 ans. Épouse d’un survivant d’Ebola, elle est entrée dans une unité de soins intensifs le 4 février et est décédée le même jour. Elle a été enterrée le 5 février.
« Il s’agit d’un cas d’Ebola, qui a été signalé près de la ville de Butembo, en RDC, dans la même région où une précédente épidémie s’était récemment déclarée », a déclaré jeudi, Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, lors d’une réunion en visioconférence depuis Genève.
Lors de cette réunion virtuelle avec les Etats membres, le chef de l’OMS a affirmé que plus de 200 contacts ont été identifiés. Et les épidémiologistes de l’OMS sont sur le terrain pour enquêter sur ces deux cas.
L’OMS espère que la vaccination commencera cette semaine
« Grâce aux capacités locales considérables qui ont été mises en place lors de la précédente épidémie, les autorités sanitaires provinciales ont maintenant une expérience significative dans la lutte contre le virus Ebola et la prévention de sa transmission », a ajouté le Dr Tedros.
A ce sujet, le chef de l’OMS espère que la vaccination commencera cette semaine. Des vaccins ont déjà été envoyés dans la région et l’OMS a déployé une équipe de réponse rapide pour apporter un soutien aux autorités locales et nationales. L’OMS prépare l’envoi de doses de vaccin et soutient également l’envoi d’équipements de la chaîne du froid sur le territoire de Butembo.
En attendant, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU note que la surveillance est confrontée à « plusieurs défis permanents », notamment « l’accès aux zones touchées ». Dans son dernier bulletin épidémiologique (daté du 10 février 2021), l’OMS fait état de « la méfiance des communautés à l’égard des autorités et des intervenants en cas de flambée épidémique ».
« D’autres urgences sanitaires telles que la Covid-19, les épidémies de choléra et de rougeole peuvent compromettre la capacité du pays à détecter rapidement et à répondre à la réémergence des cas d’Ebola », insiste l’OMS.
Sur le terrain, les équipes conjointes du Ministère congolais de la santé, de l’OMS et de l’UNICEF ont évalué, lundi dernier, les anciennes infrastructures sanitaires de Katwa. L’objectif est de « les réhabiliter en profondeur pour l’accueil d’éventuels cas suspects ».
Réhabilitation de centres sanitaires pour l’accueil d’éventuels cas suspects
Une équipe dirigée par les autorités sanitaires provinciales du Nord-Kivu a été également déployée à Butembo pour organiser des activités de réponse immédiate.
Selon l’OMS, des enquêtes sont en cours dans les zones sanitaires de Katwa, Biena et Musienene afin d’identifier la ou les sources de transmission, de déterminer les contacts et de mener une recherche active des cas. Les établissements de santé qui ont été visités par le cas ont été désinfectés.
Plus largement, l’OMS aide les autorités locales à mettre en œuvre des actions immédiates, notamment l’enquête sur les cas, la recherche des cas, la liste des contacts et le suivi. L’OMS a aussi établi un dialogue avec les groupes communautaires pour les sensibiliser à la maladie à virus Ebola et mettre en place un programme pour les survivants.
La dixième épidémie d’Ebola en RDC, qui a duré près de deux ans, était la deuxième plus importante au monde. Lorsqu’elle s’est terminée, on comptait 3.481 cas, 2299 décès et 1.162 survivants. La réponse à l’épidémie avait été particulièrement difficile, en raison de l’insécurité qui a perturbé les efforts d’urgence.
Source: UN News, 11.02.21
Image – source: MSF