Céni : controverse autour de la démarche des confessions religieuses sur la désignation de nouveaux membres (CongoForum)
KINSHASA – L’appel à l’enregistrement des candidats à la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) suscite de vives réactions au sein de la Société civile et des partis politiques qui continuent à croire que ces dernières ont mis la charrue avant le bœuf.
Les représentants des confessions religieuses pensent qu’il est temps de relancer la machine dans l’optique des élections de 2023. Ainsi, ils ont appelé à un nouveau dépôt de candidatures en vue de leur permettre de designer le nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). C’était après leur rencontre avec le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’kodia.
Dès les instants qui ont suivi cet appel, les réactions n’ont pas tardé à se faire. Ce, dans les rangs des partis politiques ainsi que de la société civile.
La plateforme LAMUKA soutient que « la démarche cavalière des confessions religieuses n’est pas de nature à construire le pays… », MartinFayulu et Adolphe Muzito prennent position contre la plateforme des confessions religieuses au sujet de la désignation des animateurs de la prochaine Céni.
De son côté, l’Association africaine des droits de l’Homme (Asadho) estime que les confessions religieuses vont trop vite en besogne. « Pourquoi cette précipitation des confessions religieuses ? Qui leur a dit qu’avec la réforme, on ne peut pas leur retirer ce pouvoir de désigner le Président de la CENI pour la confier à une autre institution ou organisme qui peut faire mieux. », s’est interrogé Jean-Claude Katende de l’Asadho sur son compte twitter.
Selon lui, « Le peuple congolais est contre l’option de designer le président de la Céni avant les réformes » des lois électorales car il est supposé « qu’ellen’ont aucun intérêt partisan dans ce processus, si ce n’est que d’avoir un processus sérieux, devraient attendre les réformes ».
Prise en otage du processus électoral
Même son de cloche du côté du mouvement citoyen ECCHA –RDC qui accuse les confessions religieuses d’avoir pris en otage le processus électoral pour des fins « absurdes et inavouées ». Ce dernier souligne que « ces confessions religieuses avaient commis des manœuvres dilatoires ayant accouché à M. Ronsard Malonda et aux tensions sociopolitiques dans le pays en complicité avec l’ancien bureau de l’Assemblée nationale mené par Mme Jeannine Mabunda ». Il exhorte, avant toute chose, de procéder à des réformes devant aboutir, notamment, au rétablissement de l’élection à deux tours ainsi qu’à la révision de la Loi organique N°10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante.
© CongoForum – Arnaud Kabeya, 22.03.21
Images – source: Voaafrique