Revue de la presse congolaise de ce mercredi (Dialogue)
La situation provoquée par l’éruption du volcan Nyiragongo et la réaction du gouvernement sont au cœur des articles écrits par la presse de Kinshasa ce mercredi. Pa presse s’intéresse aussi à quelques autres faits politiques.
Dansons sur le Nyiragongo
Abordant le sujet lié à l’éruption du volcan Nyaragongo et ses dégâts causés, le Bulletin de l’ACP titre : « Le président Félix Tshisekedi à la coordination des actions à mener à Goma« . L’agencier rapporte que le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi qui coordonne personnellement la gestion de la catastrophe survenue à Goma, à la suite de l’éruption du volcan Nyiragongo, a instruit le gouvernement à prendre toutes les dispositions pour apporter un appui aux efforts de la province du Nord-Kivu en faveur des victimes.
L’ACP a rappelé au passage que le président congolais a écourté sa visite de travail en Europe pour venir suivre de près l’évolution de cette situation.
Selon le Bulletin de l’Agence congolaise de presse, un lot important de tôles sera remis à ces familles sinistrées identifiées par la protection civile et leur comité représentatif et cela après un avis technique de l’OVG qui doit garantir toute la sécurité du site qui servira pour la construction de ces abris,
Après les dernières données produites grâce à l’appui de la MONUSCO, les risques d’éruption sont minimaux, mais les tremblements de terre persistent et nécessitent de la précaution de la part des Gomatraciens, surtout ceux habitant en hauteur, conclut l’ACP.
Deutsche Welle, repris par Mediacongo.net titre sous la plume de Wendy Bashi « L’éruption du Nyiragongo soulève des questions de mauvaise gouvernance »
« Depuis l’éruption du volcan Nyiragongo, la gestion de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) passe à la loupe. Certains y pointent une mauvaise gestion.
Le volcan Nyiragongo entré en éruption le samedi 22 mai, ne s’était plus surveillé depuis sept mois, a rapporté l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG).
La nouvelle catastrophe naturelle est difficilement compréhensible et serait liée à un détournement des budgets alloués à l’institution en charge de la surveillance, comme le soutient Patient Shamavu Mulumeoderhwa, qui travaille à l’OVG.
« Il y a un groupe de gens dont je fais partie qui a dit non c’est assez ! Avec ça, le directeur, qui est à la tête de ces détournements, de cette mauvaise gestion, Katcho Karume, a préféré procéder par défis en mettant en prison les agents, dont moi-même. J’ai été victime de cela avec beaucoup de collègues. D’autres encore ont été incarcérés à l’Agence nationale de renseignement à Goma », confie Shamavu Mulumeoderhwa.
En octobre 2020, le député national Jean-Baptiste Kasekwa a posé une question orale au ministre de tutelle à l’Assemblée nationale à propos des problèmes de fonctionnement de l’OVG.
A l’époque déjà, certains employés alertaient sur le détournement de leurs salaires par la hiérarchie. Aujourd’hui, pour le député national, les questions politiques ont primé sur la vie des habitants de Goma.
« Le gouvernement congolais est totalement responsable de tous les dommages dont la population de Goma est victime. Je vais interpeller à nouveau le ministre concerné mais également, nous allons examiner avec toutes les victimes, comment traduire l’Etat congolais en justice étant donné qu’il a été averti. Le gouvernement s’est préoccupé des questions politiques, des partages de poste au détriment de la protection de la population », déplore le député national.
Le député Jean-Baptiste Kasekwa n’est pas le seul à avoir alerté à propos de la situation. Il y a quelques mois, le mouvement citoyen Lucha (Lutte pour le changement) a contacté les différents partenaires de l’OVG parmi lesquels la Banque Mondiale.
Aujourd’hui, Lucha rappelle l’urgence pour les autorités congolaises de mettre un terme à ces détournements. « Ce qui est plus urgent pour le moment, c’est que le gouvernement dote l’OVG des moyens de surveillance proportionnels à la menace volcanique sur la ville de Goma et dans le territoire de Nyiragongo. Afin qu’on ne puisse pas uniquement intervenir quand le volcan est en éruption. Et aussi que les personnes impliquées dans la négligence puissent être sévèrement sanctionnées ». martèle Espoir Ngalukiye, militant au sein du mouvement citoyen.
Selon des sources humanitaires, entre 900 et 2.500 habitations ont été détruites par les coulées de lave lors de l’éruption du volcan Nyiragongo. Le bilan actuel fait état de 32 morts.
L’Avenir, de son côté, titre à la Une : « Félix Tshisekedi a donné des instructions claires au gouvernement ».
Le ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, Jean-Jacques Mbungani, chef de la délégation, a indiqué à la presse que le gouvernement central a appuyé le gouvernement provincial pour l’enterrement des 31 victimes de ce drame, écrit L’Avenir.
Le docteur Mbungani a annoncé la prise en charge des blessés et des sinistrés estimés à près de 2.000 familles, fait remarquer ce quotidien.
Africa Newstitre « Surveillance du volcan Nyiragongo à Goma : le gouvernement prend en charge les désidératas de l’OVG »
La délégation gouvernementale dépêchée à Goma à la suite de l’éruption volcanique de Nyiragongo a annoncé la décision du gouvernement de résoudre tous les problèmes auxquels fait face l’Observatoire volcanique de Goma (OVG) qui a été privé de la connexion internet pendant 6 mois, rapporte Africa News.
Une situation qui n’a pas permis à l’OVG de surveiller ce volcan dont l’éruption non contrôlée expose plus de 1,5 millions d’habitants de Goma, rappelle-t-il.
En premier lieu, le gouvernement s’engage à payer les salaires du personnel de l’OVG après plusieurs mois d’arriérés. Après cette étape de motivation, une deuxième étape de dotation des matériels devrait vite suivre, renseigne ce site.
«Tous les problèmes liés au fonctionnement et aux primes des chercheurs de l’Observatoire volcanique de Goma sont résolus. Les conditions liées à leur travail seront améliorées et certains matériels seront achetés sur instruction du Premier ministre, chef du Gouvernement. Les chercheurs sont sur terrain, en train de travailler», a déclaré José Mpanda, ministre de Recherche scientifique et innovation, indique Forum des As.
Selon le ministre, ajoute ce journal, l’Observatoire volcanique de Goma a connu des difficultés liées au fonctionnement pendant plus de six mois. Il est d’avis que cette carence de la motivation et des outils de travail adéquats ont fait en sorte que les chercheurs de cette unité de recherche n’ont pas pu capter les données en temps réels.
Et environ 20 corps seront remis à leurs familles respectives pour enterrement. Les autres n’ont pas encore été identifiés, rapporte ce quotidien.
« Le bilan provisoire s’est alourdi », note pour sa part La Prospérité. En quelques heures, il est passé de 15 à 31 morts composés en majorité de personnes calcinées par la lave et asphyxiées par la fumée gazeuse. Environ 20 corps seront remis à leurs familles respectives pour enterrement. Les autres n’ont pas encore été identifiés, fait remarquer le quotidien.
Le ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, Jean-Jacques Mbungani, chef de la délégation, a indiqué à la presse que le gouvernement central a appuyé le gouvernement provincial pour l’enterrement des 31 victimes de ce drame, renseigne L’Avenir. Le docteur Mbungani a annoncé la prise en charge des blessés et des sinistrés estimés à près de 2.000 familles, ajoute ce journal.
« Conséquences proches et lointaines de l’éruption du volcan Nyiragongo au Nord-Kivu: L’acteur principal à mobiliser, le reste de la population ! » titre Bamporiki Chamira dans La Tempête des Tropiques
« La presse tant nationale qu’internationale a assuré et continue à assurer une très large diffusion des informations relatives à l’éruption du volcan Nyiragongo, survenue samedi dernier autour de 20 heures dans la commune qui porte le même nom, située non loin de la ville de Goma, chef-lieu de la province hautement touristique du Nord-Kivu !
Dans un passé récent, les éruptions de ce même volcan attiraient des milliers de touristes en provenance du monde entier, dont le séjour dans la région se traduisait souvent en plusieurs millions de dollars au profit du trésor public et singulièrement au profit des opérateurs économiques du secteur touristique (hôteliers, vendeurs de souvenirs, tenanciers de cafés, et tutti quanti) !
Aujourd’hui les choses se passent autrement en raison des contraintes imposées par la pandémie de Covid-19, qui rend la région moins attractive à l’étranger, mais aussi et surtout en raison des contraintes liées à l’état de siège dans lequel se trouve la province depuis peu et limitant d’une manière drastique la circulation de personnes dans les zones opérationnelles.
Les dernières informations concernant l’éruption du Nyiragongo avaient indiqué que les coulées de laves ne s’étaient pas orientées vers la ville toute proche de Goma, mais des sources indépendantes affirment que les séismes accompagnant traditionnellement les éruptions volcaniques se multiplient depuis, mettant en péril plusieurs bâtiments, dont certains auraient fini par s’écrouler comme des châteaux de cartes !
Une dangerosité confirmée pour la vie…
A titre d’anecdote des spécialistes en la matière font observer que cette éruption n’oriente pas ses coulées de laves vers des sites habités mais que sa dangerosité pour la vie reste entière ! Pour ces experts, en crachant de la lave, le volcan Nyiragongo (comme d’ailleurs n’importe autre Volcan) émet en même temps de la cendre chargée d’un gaz extrêmement toxique.
En allant se déposer sur des étendues où vont paître des animaux, cette cendre déjà contaminée est susceptible de faucher des élevages entiers dans des régions comme le Nord-Kivu, où une frange importante de la population vit de l’élevage et de l’agriculture !
Et que dire maintenant des personnes qui entrent au quotidien en contact avec ce gaz mortel qui reste très actif en certains endroits (grottes, caniveaux, bois, terrains en friches, etc.) pendant de longues années ?
Que faut-il faire donc face à ce danger très mal connu par les populations concernées ? Ce phénomène naturel (éruption volcanique) aura pour effets de modifier le comportement desdites populations et d’amplifier les besoins de celles-ci.
On pense généralement qu’il faut procéder par une large campagne d’information et d’éducation des populations locales avant d’apporter de l’aide à celles qui en ont vraiment besoin ».
Rumba politique
« Reforme de la CENI : voici les options retenues par la commission PAJ de l’Assemblée nationale »titreMédiacongo
« La loi portant organisation et fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante initiée par Christophe Lutundula fraîchement nommé vice-premier ministre des Affaires étrangères vient d’être vidé de toute sa substance au niveau de la Commission politique, administratif, juridique de l’Assemblée nationale présidée par le professeur André Mbata. La dite commission a entériné comme une lettre à la poste, les options fondamentales retenues par l’équipe mise en place par le duo, Mboso et Kabund.
Ainsi donc, plus question de la composition paritaire de la CENI voulue par Christophe Lutundula pour dépolitiser la Centrale électorale.
A lire le document final de la commission politique et Administrative (PAJ ) sous la direction du constitutionnaliste congolais André Mbata , la nouvelle CENI sera composée de 15 membres dont 6 pour la majorité estampillée, Union Sacrée, 4 pour l’opposition, et 5 pour la société civile.
Le bureau de la CENI sera composée de 7 membres avec le poste de deuxième vice président qui n’existait pas dans la composition ancienne .
Deux organes seulement ont été retenus comme dans le passé à savoir le bureau et la plénière.
La commission permanente d’Évaluation et de contrôle proposée comme troisième organe de la CENI par Christophe Lutundula a été supprimée . Il en est de même de la création d’un fonds spécial des élections à créer par le Premier ministre. Seule la création d’un sous compte logé dans le compte général a été retenu.
Les membres de la CENI désignés par les composantes devront été entérinés par la plénière de l’Assemblée nationale après examen de leurs dossiers par une commission paritaire composée de la majorité et l’opposition.
Ce texte final de la PAJ sera de nouveau soumis à la plénière de l’Assemblée nationale pour approbation ».
Daniel Aloterembi écrit, sur Congo-press.com « « Tous ceux qui ont volé l’argent du pays… qu’ils acceptent qu’on lève leurs immunités pour aller comparaître et être blanchi”, Augustin Kabuya »
« C’était devant les combattants du parti présidentiel que le secrétaire général de cette formation politique a déclaré, le 25 mai 2021, que tous les gens qui volent l’argent de l’État doivent être arrêtés. Augustin Kabuya a saisi cette opportunité pour exhorter également les dirigeants des deux chambres du parlement de s’investir pour la levée des immunités des parlementaires cités dans le détournement de l’argent de l’État.
« Les gens ont confondu leurs poches et le Trésor public. Je demande aux autorités du Sénat et de l’Assemblée nationale de savoir qu’ils sont là pour défendre les intérêts du peuple », a martelé le SG de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
Augustin Kabuya poursuit en déclarant que si une personne est citée, il faut aider la justice à suivre son dossier. Comment expliquer que l’argent de l’État a été débloqué pour les travaux mais rien n’a été fait.
« Tous ceux qui ont volé l’argent du pays et qui sont allés se cacher derrière les immunités, s’ils ne se reprochent de rien qu’ils acceptent qu’on lève leurs immunités pour aller comparaître et être blanchi », a renchéri Augustin Kabuya.
Pour rappel, la réaction du secrétaire général de l’UDPS intervient suite à l’affaire Bukangalonzo dans laquelle l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo, est cité ».
Dialogue des Peuples le 26 mai 2021
Image – source: Radio Okapi