Sud-Kivu : L’insécurité totale se fait encore remarquer dans cette partie-est de la RD Congo(CongoForum)
BUKAVU – 43 personnes tuées, 30 maisons attaquées par des bandits armés, 21 véhicules braqués, 32 cas d’enlèvements ainsi que 7 cas de justice populaire. Ce sont des chiffres avancés dans le rapport de monitoring et de documentation des
Clubs de Paix et des droits de l’homme accompagnés par le Collectif AETA – ICDH au Sud-Kivu, pour le mois de juillet 2021.
Pour cette organisation, l’insécurité prend une allure inquiétante au Sud-Kivu. Elle renseigne aussi qu’il ne se passe plus une nuit sans enregistrer un cas des tueries ou d’attaques des maisons en province. « C’est inadmissible que l’on compte plus de 43 personnes tuées dans une province qui ne pas en guerre civile pendant un seul mois », souligne le Collectif AETA – ICDH.
La ville d’Uvira a été plus touchée avec 11 cas des tueries suivis de la ville de Bukavu qui en comptent 9. Le cas d’enlèvement, braquage et justice populaire se poursuivent aussi dans les territoires et villes de la province du Sud Kivu. Ce qui fait savoir que cette situation devrait interpeler les autorités à tous les niveaux pour mettre fin à l’insécurité qui se généralise au niveau de la province. Par exemple, les affrontements qui ont opposé ce jeudi 12 août 2021, les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) aux miliciens de Twigwaneo-Gumino dans plusieurs localités et villages des hauts plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira (Sud-Kivu). Ces combats ont été signalés notamment à Bijombo, Muravya, Mikenge, Ngoma et Mikarati.
Une attaque
Selon le porte-parole du secteur opérationnel Sokola 2 -sud, le capitaine Dieudonné Kasereka, des déserteurs de l’armée ont mené une attaque contre l’état-major de l’armée à Bijombo. « Ce jeudi 12 août 2021 aux environs de 5h du matin, les hommes de ces déserteurs ont tenté de prendre notre état-major de Bijombo. Nous avons vite réagi et nous sommes parvenus à les pousser. Nous les poursuivons dans plusieurs localités » a-t-il expliqué.
A la question de savoir si c’est le début des opérations qui ont été annoncées par l’armée après les attaques de Minembwe en juillet dernier, il a répondu en ces termes: « Nous avons procédé de cette manière après plusieurs attaques provocatrices de ces miliciens contre des positions de l’armée dans cette contrée, ce que nous considérons comme un grand sabotage contre l’armée. Nous demandons à la population d’être derrière l’armée pour traquer ces ennemis de la paix » a ajouté Dieudonné Kasereka.
Plusieurs villes touchées
De son côté, le commandant du 121e bataillon basé à Mikenge, le Colonel André Bwassa Ekembe, affirme que son état-major a été aussi attaqué ce matin par les hommes de Makanika, un colonel qui a déserté l’armée en 2020. « La coalition Gumino-Twigweneo, conduite par le chef rebelle Makanika Rukunda Michel nous a attaqué aux environs de 6h du matin, mais comme l’armée, nous avons fourni d’efforts et avons commencé à échanger avec eux. Actuellement, nous les avons déjà traqués et récupéré beaucoup de villages qu’ils occupaient notamment Kitasha, Mikarati et Ngoma. Présentement les combats continuent à Ndahoberwa, nous continuons à poursuivre l’ennemi », a-t-il déclaré le colonel Brassac. Il y a également nos collègues du côté d’Uvira, précisément à Bijombo, qui ont été aussi attaqués mais ils continuent à traquer de ce côté-là », a-t-il renseigné.
Plusieurs habitants des villages touchés par les combats se sont provisoirement déplacés craignant pour leur sécurité. Selon les sources locales, le calme est revenu à la mi-journée et certains habitants retournent progressivement chez eux.
4 axes fondamentaux
Le Collectif AETA – ICDH au Sud Kivu propose 4 axes comme plan d’actions pour le retablissement de la paix, la sécurité et l’autorité de l’Etat dans la province en général et dans les hauts plateaux de Fizi, Uvira, Mwenga et Kalehe en particulier.
Parmi ces axes, il y a notamment la cessation des hostilités et l’extension du mécanisme de démobilisation, désarmement et réinsertion communautaire (DDR-C).
« Après une analyse sans complaisance de la situation au Sud-Kivu, on est arrivé à faire des actions sur 4 axes fondamentaux. Le premier axe c’est l’axe de la cessation des hostilités. Pour que cet axe soit formé, on a proposé une série d’activités parmi lesquelles, l’amélioration de la gouvernance au sein de forces de sécurité et de défense
Le deuxième axe concerne le mécanisme DDR-C, qu’il faudrait organiser et étendre à tous les niveaux. Le troisième axe, c’est l’axe qui concerne l’urgence humanitaire, la saison culturelle et le retour des déplacés. Le quatrième axe c’est celui de la sensibilisation et la restitution par les représentations mixtes et multicommunautaire », a insisté le directoire du Collectif AETA – ICDH au Sud Kivu.
© CongoForum, Laurent BALAGIZI, 12/08/2021
Image – source: presse congolaise.